Victoire 30

La mélodie de mon téléphone portable me tire de mes rêves. Je grogne en saisissant l'objet pour l'éteindre mais ce dernier fait de la résistance et continue de chanter dans mes oreilles. Habituellement, je n'ai aucun mal à me lever tôt mais aujourd'hui, ma couette semble vouloir me retenir. J'ouvre un oeil pour voir se qui cloche sur l'engin pour qu'il refuse de s'éteindre et là, mon coeur s'affole, le visage de Baptiste sur mon écran m'indique qu'il est en train de m'appeler ! Immédiatement, je me sens beaucoup plus réveillée et fais glisser mon doigt sur l'icône pour prendre l'appel.

- Salut ma belle, bien dormi ?

- Je dormirais mieux dans tes bras mais bon, je m'entirais si je te disais non. D'ailleurs, j'étais en train de me battre avec ma couette, j'ai pas envie de sortir il fait froid dehors.

Il rit à ma remarque. Je suis aux anges de l'entendre, il ne pouvait pas me faire plus plaisir.

- Et toi, pourquoi es-tu réveillé aussi tôt ? Vous quittez Paris ?

- Non ! Hier après le concert on est allé fêter le succès de cette première scène avec Boher et tout le groupe du chanteur. T'aurais vu çà ! C'était magique de jouer devant autant de monde ! Le public nous a super bien acceuillit et plus tard dans la soirée Boher a reçu un message du mec qui géré le stand des BOP que les CD de notre album se sont super bien vendu à la sortie du concert !

- Wouah génial ! Je suis trop heureuse pour vous ! En même temps, je ne doutais pas de vous.

- Merci ma belle ! Ça fait du bien de t'avoir au téléphone. Tu me manques. Il ne manquait que toi hier et j'aurai été pleinement heureux.

Ces mots me vont droit au coeur. Dire qu'hier soir je me couchais frustrée et en colère de ne pas avoir eu de ses nouvelles et là, me voilà hyper heureuse.

- Vic t'es toujours là ?

- Oui. Je savoure ce que tu viens de me dire. Toi aussi tu me manques.

Je mets le téléphone contre ma bouche pour faire péter un bisou dessus et là, je me rends compte de l'heure !

- Ho mon dieu, je vais être en retard ! dis-je en criant dans le téléphone tout en sautant de mon lit.

- Vic, cris pas s'il te plaît. J'ai un peu abusé du wisky et j'ai la tête qui résonne.

- Je vais devoir te laisser mon coeur, sinon je vais être en retard

- Ok. Bon courage pour la journée, je vais aller me coucher. On se recontacte plus tard. Et fais un bisou a papi pour moi.

- D'accord. Bonne nuit Baptiste et merci de m'avoir appelé, je suis contente quand tu prends le temps de le faire. Bisous.

Je coupe la communication avant qu'il ne puisse me répondre quoi que ce soit et je file me préparer pour ne pas être en retard. Quand je reprends mon téléphone pour partir travailler, je me rends compte que j'ai un message de mon chéri et pas n'importe lequel. Une photo de lui torse nu dans son lit. Il est beau à tomber et j'ai du mal à détourner les yeux de cette image. Un petit texte en dessous me dit : et dire que certains vont bosser pendant que d'autre vont dormir !

C'est sur cette note d'humour que je pars rejoindre mon travail et mes résidants.

Les jours passent laissant la place aux semaines. Je rythme mes journées entre mon travail et la maison. J'attends avec impatience des nouvelles de Baptiste qui a compris que j'ai besoin de ses nouvelles pour me sentir bien et qui pour le coup me bombarde de messages dès que possible, ce qui m'aide à mieux vivre la situation.

Noël arrive doucement, les rues de la ville commencent à se parer de décorations qui rendent les rues plus conviviales et chaleureuses. J'adore me balader dans la ville le soir pour admirer les lumières et les vitrines des magasins. Avec Marie, nous aimons particulièrement cette fête et depuis que nous avons notre appartement, nous adorons le décorer pour l'occasion, un peu pour faire un pied de nez à tous ces noëls qu'on a pas eu à l'orphelinat. Mais cette année, je sens bien que c'est spécial. Elle vit avec Brice et je sens qu'ils abordent ce premier noël d'une manière très complice et je dois avouer que par moment je me sens un peu de trop. Oh bien sur, ils ne le font pas exprès et je suis peut-être à fleur de peau. C'est d'ailleurs pour celà que je passe un peu plus de temps dans l'appartement de Baptiste. Pour ne pas inquiéter Marie, je lui ai dis que j'avais moins la sensation de manque quand je me trouvais dans son univers et cette explication lui a suffit. Il est vrai que cela me fait du bien d'être dans son appartement mais celà me fait aussi prendre conscience combien je suis seule.

Nous sommes le 20 décembre et j'aborde doucement les fêtes. Je travaille pour noël de matin et je bénéficie de trois jours de repos avant d'entamer le marathon des fêtes. Je me retrouve seule dans ce petit appartement silencieux et vide de vie. N'y tenant plus, j'attrape mon sac à main et sors de l'appartement, direction les magasins.

Je sillonne les rayons en poussant mon chariot qui commence déjà à bien se remplir. Dedans trône déjà le carton du sapin, avec plein d'articles pour le décorer. Baptiste devrait pouvoir se libérer pour Noël mais ne sait pas encore quel jour il sera là. Le début de leur carrière musicale est plus que prometteur et après avoir fait la première partie du concert de chanteur, ils ont enchaîné les plateaux avec leur single qui a été très bien acceuillit par le public.

Tout à mes pensées, je percute sans le faire exprès la personne qui marche devant moi dans le rayon, lui donnant un coup de chariot dans le talon.

- Aïe !

Confuse, je me précipite vers la personne pour m'excuser.

- Je vous prie de m'excuser monsieur, dis-je en posant ma main sur son bras.

Il relève la tête et je me trouve nez à nez avec Victor.

- Victor ! Excuse moi ! Sincèrement, je ne faisais pas attention ou j'allais.

Il se frotte rapidement le talon avant de me sourire et de me faire la bise.

- C'est pas grave. Ça réveil, c'est tout. Alors comme ça tu fais tes courses de noël, dit-il en regardant l'objet du délis. Pourtant je suis passé voir Brice hier et la déco est déjà installée.

Je regarde mon chariot, qui déborde de décoration, je suis un peu mal à l'aise car je ne souhaite pas qu'il répète à Marie et Brice que je fais la même chose dans l'appartement de Baptiste. Ce qui est tout à fait stupide de ma part car je n'ai pas de justification à donner à personne. Et pourtant, je me sens mal.

-Ah oui. En fait je fais une surprise à Baptiste. Il doit rentrer pour noël normalement et je n'ai pas trouvé les décorations chez lui... alors...

- C'est bien. C'est une bonne idée.

On continue a marcher en sillonnant les rayons et en parlant de tout et de rien. Il me parle un peu de son nouveau travail. Il vient de trouver un CDI dans un magasin de bricolage juste à côté, il est ravi car il adore bricoler et ce travail lui permet d'allier sa passion en plus d'avoir des avantages sur certain produit. On arrive en caisse, je le laisse passer avant moi car il a seulement deux articles alors que moi, j'ai continué à remplir mon caddie. Malgré cela, il attend que je paye et m'accompagne jusqu'à ma voiture.

- Merci, c'est sympa de m'avoir aidé, dis-je en fermant mon coffre remplie à ras bord. Maintenant il ne me reste plus qu'à tout décharger...

- Tu as besoin d'aide ? me propose-t-il gentiment.

- Non. Je ne veux pas te déranger et puis, tu dois avoir plein de truc plus interressant à faire que de me suivre en plein centre ville pour m'aider à vider tout ce bazard.

- Bizarrement non !

Il me regarde avec un magnifique sourire tout en s'appuyant nonchalamment sur ma voiture. Il me dépasse bien d'au moins une tête et son corps large et robuste est assez impressionnant, je dois bien l'avouer. Ses yeux brun presque noir me dévisage, attendant ma réponse qui tarde à venir. Mon cerveau est en plein débat. D'un côté il refuse son aide car il trouve déplacer qu'un autre homme que Baptiste se retrouve dans l'appartement de ce dernier seul avec moi et paradoxalement, j'apprécie le fait que je me sente moins seule en sa présence.

- Alors ? demande Victor, me ramenant ainsi à la réalité.

- Et bien...

- Ho je te rassure, je ne fais pas çà pour rien !

Nous y voilà, il y a donc une contrepartie.

- J'espère bien que tu m'offriras une bière !

Alors celle-là, je ne m'y attendais pas ! Du coup j'éclate de rire et il finit par faire la même chose. Rire, j'ai l'impression que ça fait une éternité que celà ne m'étais pas arrivé. Et celà me fait un bien fou.

- Allez d'accord. Je ne sais pas s'il en reste à la maison car je n'en bois pas mais je trouverai bien quelque chose à t'offrir.

En bas de l'immeuble, après avoir galéré pour trouver deux places de stationnement, nous nous retrouvons pour commencer à décharger. Victor se saisit immédiatement du carton du sapin artificiel alors que je commence à attraper plusieurs sac.

- Donnes-en un ou deux, je peux en tenir avec le carton.

- Je veux pas abuser...

- Fais pas l'andouille, tu ne vas pas tout porter !

- Bon, si tu insistes !

Je lui mets trois sac dans la main qu'il me tends, alors qu'il ne m'en reste plus que deux à porter. Il me regarde surprit ce qui me fait rire une nouvelle fois.

- Bah écoute, c'est toi qui as demandé ! J'ai refusé la première fois pour la forme et à la deuxième je t'ai pris au mot ! Mais tu m'as l'air fort et robuste, je suis sur que tu vas y arriver.

On monte les deux étages en riant et je me sens plus légère. Une fois dans l'appartement, je dépose délicatement mes paquets et me retourne au moment ou je vois Victor manquer de me les lâcher au sol !

- Non ! Malheureux y a des trucs fragiles dedans !

Je le débarrasse rapidement des sacs et il dépose le sapin dans un coin. Puis les mains sur les hanches, il fait un tour sur lui même en regardant la pièce tout en émettant un petit sifflement. Du coup, je fais comme lui et observe l'environnement dans lequel je vis.

- Eh bien ! laisse-t-il échapper. On se croirait dans un appartement de catalogue. Y a rien qui dépasse.

Effectivement, il n'a pas tort. Tout est rangé à sa place, ça en est limite presque froid. Je piétine un peu sur place, sa remarque m'a mise mal à l'aise et je finis par avoir besoin de me justifier.

- Oui, enfin tu sais ce que c'est... Quand t'es tout seul, y a pas grand chose à faire...

- Tu sais, t'es pas obligée de rester toute seule.

- Oh non, je le sais bien. Mais Marie et Brice ont besoin d'intimité et puis la colocation tu sais ce que c'est, ca va bien un temps...

Puis pour me donner contenance, je commence à vider les sacs. Il me regarde faire en silence, je sens son regard braqué sur moi. Puis il finit par briser le silence en tapant dans ses mains, ce qui me fait sursauter, puis il me dit :

- J'ai pas gagné une bière ?

- Ah si, j'allais oublier. Regarde dans le frigo.

Il se dirige vers la cuisine et revient victorieux en me disant :

- C'est la dernière !

- Tu as de la chance ! Tiens avant de partir, ca te dérange de m'aider à monter le sapin ? Je ne suis pas bien douée de mes deux mains et je sens que je vais galérer...

- Pas de soucis !

En deux temps trois mouvements, le voilà monté ! Ce qui n'aurait pas été le cas si je l'avais fait seule à en croire Victor.

- Heureusement que j'étais là ! Sans moi le pauvre sapin aurait perdu toutes ses épines !

- Je dois l'avouer. Merci d'être resté. Tu es adorable.

- Permet moi d'en douter ! claque la voix de Baptiste dans notre dos !

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