7 Baptiste

Cette fille me fascine. Elle a mille et une facette et je suis complètement sous son charme. Elle est nature et rigolote, sans pour autant chercher à se donner un air interressant, comme le font certaines filles. Elle vient de me dire clairement qu'elle n'est plus vierge et je me demande déjà combien de mec ont eu la change de pouvoir  toucher son corps, sentir son odeur, goûter sa peau...

Stéphane ? J'espère bien que non !

Je la regarde s'activer sur le pas de ma porte, en train de chercher je ne sais quoi dans son sac à main, et je me dis que oui, elle a eu d'autre hommes dans sa vie mais qu'aucun d'eux n'a su la garder... et puis, elle vient d'avouer à demi mot qu'elle avait envie de coucher avec moi... Ce qui me semble être un bon point pour moi !

- Est-ce que tu vas te décider à rentrer une bonne fois pour toute dans mon appart ? Et puis tu cherches quoi dans ton sac ? dis-je calmement pour la ramener à moi.

- Et bien en réalité, je regardais si je n'avais pas perdu le filtre qui est censé se trouver entre ma bouche et mon cerveau mais je crois bien que je vais devoir faire sans lui car je ne le trouve pas.

- T'es complètement allumée comme nana ! Et tu sais quoi ? J'adore.

Je me lève de ma place et referme la porte derrière elle, l'obligeant ainsi à rentrer une bonne fois pour toute chez moi. Puis, je prends sur mon bar la brochure des pizzas et je rejoins la belle jeune femme qui est en train de prendre place sur mon canapé.

- Alors avec ou sans fromage ?

- Fromage et crème bien sûr ! me dit-elle comme si c'était une évidence.

Je sourie en composant le numéro du pizzaiolo tout en continuant de regarder cette beauté assise à côté de moi.

- Quoi ? dit-elle un peu gêné par mon regard insistant.

- Tu me fais rire.

Elle me regarde surprise, attendant d'en savoir plus mais je n'ai pas le temps de développer, car à l'autre bout du téléphone, une voix retentit et me ramène à la réalité.

- Oui c'est Baptiste, je voudrai une trois fromage et une savoyarde pour vingt-et-une heure c'est possible ?

Le mec qui me connait bien car c'est souvent que je me rabat sur ce genre de repas, me répond par l'affirmative et me permet de revenir dans ma bulle avec Victoire.

- Alors pour le repas c'est bon. Tu veux boire ?

- Oh oui, s'il te plaît ! Il fait une chaleur à mourir aujourd'hui.

Je me lève pour rejoindre le contoir qui sépare le salon de la petite cuisine et lui propose :

- J'ai du whisky, de la bière, de la vodka...

- Et sans alcool, tu n'as pas ?

- Heu, si je dois avoir du coca ou peut-être du jus d'orange.

Malheureusement mon frigo est désespérément vide et je constate avec horreur que je n'ai rien de tout ça !

- Ce n'est pas grave ! dit Victoire, que je n'ai pas entendu se rapprocher de moi, en posant sa main sur mon bras, provoquant un frisson des plus agréables. Je boierais de l'eau.

- De l'eau ?

- Oui, tu sais, cette chose transparente qui s'écoule du robinet quand tu tournes le bouton ! répond-elle en se foutant ouvertement de ma gueule.

Son humour est mordant et je dois bien avouer que ce n'est pas pour me déplaire. Elle est accoudée sur le comptoir et ses grands yeux ambrées ne perdent rien de mes gestes. Je rentre dans son jeu et attrape un verre dans le placard et me dirige vers l'évier. Je la regarde en jouant l'intimidé en posant ma main sur le robinet et quand je tourne le bouton, l'eau s'écoule dedans !

- Magie, magie ! me devance-t-elle en riant.

Je dépose son verre rempli devant elle, en me penchant sur le comptoir pour réduire la distance qui nous sépare. Je la laisse boire tranquillement avant de reprendre :

- Quoi ? demande-t-elle en posant son verre.

- Je cherche à comprendre. Tu ne fumes pas et tu n'apprécie pas l'odeur de la clope. Et visiblement, tu ne bois pas !

- Et donc tu te demandes si je baise ?

Je ne sais plus quoi dire ! Cette fille paraît tour à tour ultra timide et paradoxalement arrive à me sortir des choses qui arrivent à me mettre mal à l'aise. Je sens mes joues chauffer et c'est bien la première fois que je rougis devant une fille.

- Bah le prend pas comme çà ! C'est la phrase qui va avec généralement. dit-elle en riant de ce jolie rire qui à le don de faire bondir mon coeur dans ma poitrine.

- Effectivement, mais c'est pas à çà que je pensais. Je me demandais plutôt si tu savais profiter un peu des bonnes choses...

- Donc pour toi, pour s'amuser il faut boire et fumer ?

- Heu, non pas nécessairement mais...

- En fait hier je t'ai dit que je ne parlais pas de mes parents, ou plutôt  de mes géniteurs. Je vais faire exception à la règle ce soir. L'homme qui a mit ma mère enceinte été toxicomane et alcoolique, quand à elle c'était le même genre. Qui se ressemble s'assemble... me dit-elle sur un air fatidique.

Ses yeux se sont immédiatement ternies à l'évocation de ses géniteurs, puisque c'est ainsi qu'elle les appelle. Je regarde ce petit brin de femme, si pétillante de vie, continuer de me raconter ses débuts dans ve monde, sans savoir quelle attitude adopter. J'ai conscience qu'elle ne raconte pas cela à tout le monde et j'apprécie qu'elle me fasse confiance.

- Ce type nous taper dessus et elle ne faisait rien pour me protéger. Et quand il s'en prenait à moi, parce que comme tout enfant je faisais parfois des bêtises, et bien elle venait l'aider. Une fois ils se sont même servie de moi comme cendrier en écrasant leurs maudites cigarettes sur mon épaule. Mais grâce à dieu, un soir de beuverie et de ligne de coke bien appuyé, il a finit par la tuer et il a fait une overdose dans la foulé !

Je suis complètement estomaqué par ce qu'elle vient de me raconter, heureusement que je suis appuyé au bar car je ne sais pas si mes jambes tiendraient sans... Je ne m'attendais pas à une confession aussi dramatique. Je sonde son regard et je me demande comment une personne qui à vécu tout cela peut-être aussi gaie ? Mon regard doit me trahir car elle se relève et se frotte les bras, comme si elle avait subitement froid et elle me dit :

- Pardon. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Mais voilà pourquoi j'ai en horreur ce genre de chose.

- Merci de m'avoir raconter cela et je suis désolée, dis-je en ne pouvant m'empêcher de regarder ses épaules pour repérer les marques laissé par les cigarettes.

Elle surprend mon regard et remonte son tee-shirt et me dit :

- L'avantage c'est qu'ils l'ont fait à l'endroit ou on vaccine les enfants... je peux aisément faire passer ça pour le BCG !

Je ne peux me retenir et je fais le tour du bar pour venir me placer devant elle. Je la dépasse d'une tête et elle est obligé de mettre la sienne en arrière pour pouvoir me regarder dans les yeux. Une envie plus forte me prend de la serrer dans mes bras mais j'ai peur de l'effrayer. Alors je tends la main vers l'épaule qu'elle vient de me montrer et je caresse doucement de la pulpe de mon pouce les petites cicatrices laissées par ces deux cons. Elle baisse les yeux vers ma main et voyant qu'elle ne me repousse pas je passe mon autre main sur le bas de son dos et la ramène à moi. Enfin ! Je sens son corps contre le mien et je suis tellement heureux que mon coeur tambourine si fort, qu'il me donne l'impression qu'il va sortir de ma poitrine. On reste ainsi quelques instants et je savour chaque secondes qu'elle me laisse prendre en la gardant serrée dans mes bras. Puis elle se décale légèrement et plonge son regard dans le mien. Je meurs d'envie de l'embrasser. Sa bouche pulpeuse est une invitation au baiser et comme si elle me le demandait sans prononcer aucun mot, elle fait glisser sa langue entre ses lèvres pour se les humidifier. Je ne sais pas si elle le fait exprès ou si elle se rend compte que ce simple geste est tout bonnement des plus érotiques mais tant pis, je ne peux pas me retenir et je plonge mon visage vers le sien afin de déposer sur ses lèvres le plus doux des baisers. Je vie la scène au ralenti, savourant d'avance ce qu'il va se passer. Nos lèvres ne sont plus qu'a quelques millimètres et déjà elle ferme les yeux, me prouvant ainsi qu'elle ne me repoussera pas. Mais au moment ou je vais enfin l'embrasser la porte de mon appartement s'ouvre à la volé, brisant notre bulle et nous faisant sursauter au passage.

Victoire recule immédiatement, laissant mes bras désespérément vide. Je me retourne pour voir qui débarque ainsi chez moi et je vois Olivier et Patrice rentrer dans mon appart comme s'ils étaient chez eux et prendre place sur le canapé en disant :

- Regarde moi ça ! On est arrivé en même temps que les pizzas !

Ils lèvent les yeux vers moi et découvre Victoire qui mal à l'aise, a passé ses bras autour de ses épaules comme pour se protéger de leurs regard.

- Merde ! T'as pas mis le torchon sur la poignée !

- Si on avait sû on ne serait pas rentrée !

Disent mes amis sans pour autant arrêter de détailler Victoire d'un oeil appréciateur.

- Ouais mais une porte fermé indique aussi que vous pouvez taper ! C'est pas un moulin ici ! dis-je sur un ton contrarier.

J'étais à deux doigts de pouvoir l'embrasser et il a fallut que c'est deux andouille débarque à l'improviste !

- Ça va ! Désolé ! Tu nous présente ? demande Olivier en se levant déjà pour venir vers nous.

Sans attendre que je prenne la parole ou plutôt estimant que je ne vais pas assez vite pour le faire. Il se penche vers elle et lui dit d'un ton suave, le même qu'il prend pour draguer les filles en boîte de nuit :

- Salut, moi c'est Olivier. Ravi de te rencontrer.

Sur ses mots, il lui fait directement la bise et je suis fou de jalousie. En moins de trente secondes il lui à déjà fait un bisous, certes sur la joue, alors que depuis que je la connais, je n'ai même pas encore eu ce plaisir. Victoire et rouge écarlate et bredouille :

- Heu... Victoire...

Patrice qui ne perd pas le nord non plus, pousse Olivier en arrière et se présente à son tour, lui faisant claquer la bise au passage. Le silence retombe entre nous quatre et je sens que Victoire est mal à l'aise. Je peste intérieurement contre mes amis qui auraient décidément pu choisir un autre soir pour venir squatter mon canapé.

- Heu... Je vais vous laisser... dit subitement Victoire en se déplaçant vers le canapé pour s'éloigner de nous.

Elle se saisit rapidement de son sac à main et le temps que je réagisse, sa main a déjà saisi la poignée de la porte d'entrée !

- A plus ! dit-elle simplement en commençant à l'ouvrir.

- Non ! Victoire attend ! dis-je en bondissant sur le pas de ma porte.

Elle se retourne vers moi. Et je la trouve juste renversante de beauté et de fragilité sous les lumières du néon du couloir. Elle commence déjà à chercher quelques choses dans son sac à main, afin de ne pas me regarder. Je ferme la porte de mon appartement pour que mes deux potes n'entendent pas notre conversation.

- Victoire, reste.

- Je ne veux pas déranger. Et puis, il est tard...

- N'importe quoi ! Tu ne déranges pas et en plus tu n'as pas mangé... dis-je en lui prenant la main afin qu'elle arrête de farfouiller dans son sac.

- Je n'ai pas très faim et puis j'ai ce qu'il faut chez moi.

Déjà elle recule d'un pas et je ne peux pas le supporter. On était si proche il y a quelques instant et à présent, elle me semble presque inaccessible !

- Reste. Je vais leur dire de partir !

- Non ! Je ne veux pas que tu fasses ça. Après tout, c'est peut-être un signe si tu as oublié de mettre ton torchon sur la poignée... lâche-t-elle sur un ton légèrement sarcastique.

- Ne les écoutes pas ! C'est des cons parfois...

Déjà elle retire sa main de la mienne et commence à descendre les escaliers. Je ne peux faire autrement que de la suivre. J'accélère le pas pour arriver avant elle devant la porte en bois de mon immeuble et je m'appuie dessus pour lui barrer le passage.

- Ne pars pas tout de suite.

- Il le faut. Tu as du monde qui t'attend là haut. répond-elle dans un sourire qui laisse passer un peu de tristesse.

- Tu peux rester quand même. Ils sont parfois un peu lourd mais ils ne sont pas méchant !

- Oh mais je n'en doute pas. Mais c'est avec toi que je voulais faire connaissance. Mais peut-être que cela va un peu trop vite et que ce n'est peut-être pas anodin s'ils sont arrivés à ce moment précis...

- N'importe quoi. C'est juste un contre temps. J'ai envie de passer du temps avec toi...

- Alors on se reverra un autre soir...

Elle se hisse sur la pointe des pieds et dépose sur ma joue un baiser tout en posant sur mon autre joue sa main fine et délicate. Sa peau est douce et ses lèvres sont chaudes. Ce contact me provoque une sensation de chaleur dans tout le corps et je sens déjà les pulsions de désir battre jusque dans mon sexe. Dans mon dos, je sens la porte s'ouvrir et je suis obligée de laisser passer la personne qui veut entrer qui n'est autre que ma voisine du dessus.

- Bonsoir Baptiste ! lance-t-elle de sa voix qui m'orripile.

Elle m'a déjà fait des avances et même si je les ai refusé, je sais qu'elle continue d'espérer. Cela n'échappe pas à ma belle brune qui en profite pour rejoindre la rue. Moi qui me faisait une joie de cette soirée improvisée, me voilà en train de la détester car elle vire sérieusement au cauchemars. J'inspire profondément pour me décontracter un peu et cours rejoindre cette belle demoiselle qui à déjà atteind sa voiture.

- Victoire ! dis-je en saisissant sa portière avant qu'elle ne la referme. On se revoit quand ?

Je m'accroupi comme la veille entre la portière et la voiture, l'empêchant ainsi fermer la porte. Elle me regarde d'un air absent, comme si elle cherchait une réponse.

- Je joue avec les mecs dans un bar place de Jaude demain soir. Viens.

Voyant qu'elle ne me répond pas j'insiste.

- Ça me ferait vraiment plaisir.

Je suis en stresse complet et je crois bien que c'est la première fois que je panique autant pour qu'une fille réponde oui pour un rencard. Ses yeux me scrute comme si elle me passer au rayon X puis, elle finit par sourire un peu, avant de répondre :

- Ok. Je passerai avec une amie.

Mon coeur bondit dans ma poitrine en entendant sa réponse.

- Cool ! Je t'envoie le nom du bar par message.

Je recule un peu pour qu'elle puisse partir. Je ne veux pas l'embrasser maintenant car le moment ne s'y prête plus, d'autant que de ma fenêtre, j'entends mes deux potes chanter la chanson de Souchon pour se foutre de ma gueule.

" Rame, rame, rameur, ramer..."

Victoire rigole en entendant ça et après un signe de la main ferme sa portière et démarre. Je regarde sa voiture quitter la rue, tout en me disant que ce n'est que partie remise !

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