6 Victoire.
- Et voilà, la pièce retrouve enfin son aspect de réfectoire ! dit Steph en se frottant les mains.
- Oui. Encore désolée de t'avoir oublié.
- C'est pas grave. A nous deux, ça a été vite.
- Bon, je vais retourner finir mon tour...
- Ok. Merci à toi de m'avoir aidé.
Je lui souris et quitte la pièce pour rejoindre mon service. J'aime beaucoup Stéphane mais je sais qu'il m'aime un peu plus... Je suis perdue dans mes pensées en rejoignant mon secteur quand subitement, une main enserre mon bras et m'attire dans la réserve qui est plongée dans le noir. Les jambes tremblotantes, je tente de trouver à qui appartient cette main même si indirectement, je sais qu'il s'agit d'un beau blond à la voix envoûtante. La porte se referme dans un légé claquement et je recule d'un pas plaquant ainsi mon dos à la porte. Un souffle chaud vient effleurer mon visage et provoque de petit piquotement dans mon bas ventre. Le souffle court je lui demande :
- Baptiste, c'est toi ?
Nous sommes dans la pénombre mais une fois mes yeux accoutumé à la pénombre grâce la petite lumière verte indiquant la sortie, je finis par distinguer les trait de son visage. Je le vois esquisser un sourire, avant de me répondre.
- Pourquoi tu ne me réponds pas ? dis-je en plissant un peu plus les yeux pour tenter de mieux voir.
- Et pourquoi tu ne réponds pas à mon message ? Depuis que je te l'ai envoyé, je guette mon téléphone qui reste mué ! dit-il en effleurant mon visage du bout du doigt.
- Et bien, sûrement parce que j'ai pris mon service à midi et que je n'ai pas mon téléphone dans la poche au travail.
Je le vois reculer un petit peu. Ma réponse l'a déstabilisé.
- Ah. Désolé, hier j'ai cru que tu bossais de soir...
- Y a pas de mal. Mais pourquoi me kidnapper dans la réserve ?
- Parce que je voulais être un peu tranquille avec toi...
- Ok. Mais là, on est sur mon lieu de travail et je ne veux pas avoir de soucis.
C'est la première fois de ma vie que je me sens aussi bien à un endroit. Doucement, je pose ma main sur son torse pour le repousser gentiment car je ne veux pas le froisser. Je trouve ça super mignon qu'il veuille être tranquille pour passer du temps avec moi. Il se recule sans faire d'histoire. J'allume la lumière qui nous ébloui un peu et je me saisis de quelques drap à côté de moi pour justifier ma sortie de la réserve. Il me regarde faire sans dire un mot et se passe la main dans ses beaux cheveux blond. Ses yeux bleus cherchant à comprendre si oui ou non je lui en veux. Je me saisi de la poignet et je le vois blémir un peu.
- Tu mettais quoi dans ton message ? dis-je avant d'ouvrir la porte.
Ma question le surprend et je le vois sourire de plaisirs. Il met sa main dans sa poche et me dit :
- Je demandais comment tu allais et combien de temps tu pensais qu'il fallait avant d'avoir un nouveau rendez-vous ?
Je sourie car je sais que je lui plaîs et j'aime beaucoup sa façon d'aborder les choses. Je fais mine de réfléchir et j'ouvre la porte pour retrouver la lumière du couloir. Je vois son regard s'alarmer en voyant que je quitte la pièce, alors d'un air espiègle je repasse la tête dans l'entrebaillement de la porte et lui lance :
- Ce soir, si tu veux ! Je finis à 19h30. A moins que ça ne soit trop rapide pour toi...
Joueuse, je n'attends pas sa réponse et quitte la pièce rapidement. Je n'entends pas la porte claquer dans mon dos ce qui m'indique qu'il est à présent dans le couloir.
- C'est jamais trop rapide ! Je serai...
- Victoire !
Le coupe Stéphane, en s'approchant de moi dans l'autre sens, m'obligeant à détourner le regard de Baptiste qui semble contrarié.
- Oui.
- Les filles te cherchent, elles ont besoin d'aide dans la chambre deux cent huit.
- Ah mince.
Rapidement je prends la direction du couloir pour rejoindre mes collègues. Je suis un peu honteuse qu'elles aient eu besoin de me chercher. Dans la pièce, la patiente n'est pas très bien et tout le monde s'active autour d'elle.
- Désolée, j'étais partie chercher des draps et je remettais un peu d'ordre dans la réserve. dis-je pour justifier mon absence.
Rapidement, je mets la mains à la pâte et nous arrivons à stabiliser la patiente grâce à notre infirmière. Une fois réinstallée, et un peu apaisée, nous sortons de la pièce et reprenons nos occupations. Une fois le service des repas fait, je peux enfin regagner mon vestiaire. Après m'être changer, je sors du bâtiment en consultant mes messages, je lis le premier de Baptiste ou il me demande combien de temps il faut entre deux rendez-vous et un second qui date d'après notre entrevue dans la réserve.
Baptiste 18h50 : désolé pour tout à l'heure. Je ne voulais pas te mettre en difficulté... Tu as eu l'air de dire que tu n'étais pas contre avec un deuxième rendez-vous ce soir. Alors je te propose une pizza ce soir. Appelle moi en sortant.
Je souris en lisant son message et je suis plutôt contente qu'il souhaite me revoir aussi vite. J'enclenche l'appelle et attend sa réponse le coeur palpitant.
- Allo. dit-il de sa voix sexy.
- Je viens de finir. Ça tient toujours pour ce soir ?
- Bien sûr ! Tu veux aller où ?
- Sincèrement, je ne sais pas où aller.
- J'ai bien une petite idée mais ça pourrais faire sauter quelques étapes et je ne sais pas si tu es prête ?
- Dis toujours...
- Passe à la maison. Tu sais ou j'habite !
- Ah oui ! C'est plus qu'une étape que l'on saute là !
Un silence se fait. Je le sens un peu tendu à l'autre bout du fil et j'arrive à l'imaginer non sans mal, en train de se taper le front d'une main. Alors que je vais reprendre la conversation, il lâche :
- Si tu ne veux pas et que tu trouves que c'est trop tôt, on fait autre chose ! C'était juste pour ne pas bouger de tous les côtés. Mais je viens te rejoindre ou tu veux sans problème ! Dis moi seulement où aller ?
Il débite tout ça si rapidement que je n'ai pas le temps de lui répondre. Je sens qu'il est angoissé, ce qui prouve qu'il tient vraiment à me revoir.
- J'arrive, dis-je simplement avant de couper la communication.
C'est un coup de tête mais je n'ai pas envie de me la prendre justement. Je mets mon téléphone en haut parleur et contact Marie. Elle décroche à la troisième sonnerie.
- Alors ma poule, ça va ? T'as fait la grasse matinée ce matin ? J'ai pas osé te réveiller avant de partir, j'ai entendu que tu étais rentrée tard... Il a un nom cet imprévu ?
- Baptiste !
- Je le connais ?
- Heu... Oui et non...
- C'est à dire ?
- Et bien, tu te souviens du concert l'autre soir ?
- Oui. Mais on est pas resté très longtemps et mise à par nous, tu as seulement parlé au... Oh putain de bordel de merde ! Victoire tu vois Baptiste des BOP ? hurle-t-elle dans le combiné.
Heureusement que mon téléphone est en haut parleur, sinon mon tympan aurait pu se percer sous le son stridents de mon amie. Quand elle se calme au bout de quelques seconde, je reprends :
- Oui, donc du coup, ce soir je vais le rejoindre... Ne te fais pas de soucis et ne m'attend pas...
- Oh purée, j'y crois pas. Bon faudra que tu me racontes tout et dans les détails ok ?
- Je te promets que demain je passe la soirée avec toi en rentrant du travail.
- Ok. Amuse toi bien ! répond mon amie en coupant la communication.
Je pose mon téléphone et commence mon créneau pour stationner ma voiture. Coup de chance, je trouve une place juste en bas de chez lui. Comme la veille, je discipline mes cheveux en un chignon flou laissant échapper quelques mèches brunes par-ci par-là et j'applique sur mes lèvres un peu de gloss rose pâle qui permet de faire ressortir le teint de ma peau qui commence à se halé avec les premiers rayons de soleil de l'été. Une fois satisfaite de mon apparence, je sors de ma voiture et m'approche de la porte de l'immeuble que Baptiste m'a indiqué hier soir. Mais celle-ci a un interphone et je ne connais pas son nom de famille. Heureusement que le téléphone portable existe...
- Allo ?
- Finalement je ne viendrais pas !
Je ne sais pas pourquoi je lui dis çà ! Mais au son de sa voix, je constate qu'il est très déçu mais je ne peux m'empêcher de le faire râler un peu plus.
- Ah ! Mais... Pourquoi ?
- Je ne sais pas... C'est peut-être un peu trop tôt et puis on ne se connaît pas encore assez...
- En même temps, si on ne se voit pas seul à seul, on ne risque pas de mieux se connaître...
- C'est pas faux ! dis-je en me tournant pour regarder vers les voitures.
J'appuis mon dos sur la porte en bois et continue à parler.
- On peut peut-être reporter notre rendez-vous à...
La porte sur laquelle je suis appuyée depuis quelques instant s'ouvre brusquement me faisant tomber à la renverse.
- Ah ! crié-je sous le coup de la surprise alors qu'une main me rattrape avant que je n'atterisse par terre.
- Alors comme ça, tu veux me poser un lapin au deuxième rendez-vous ? me dit Baptiste d'un air goguenard.
Je le regarde surprise, avant d'exploser de rire. Mon rire est communicatif et il se joint rapidement à moi tout en me relevant. Une fois remise sur pied, il laisse sa main sur ma hanche et j'adore ça.
- Alors ? Tu me poses un lapin ? demande-t-il avec son sourire charmeur.
- Et bien, en fait je me suis dit que je pouvais te faire croire au coup du lapin pour ne pas passer pour une fille facile.
- Loin de moi cette idée ! Et puis, tu es trop timide pour être facile... dit-il en remontant une mèche qui traîne devant mon visage.
Le rouge monte à nouveau sur mes joues que je commence a sérieusement détester de me trahir autant en ce moment.
- Bon, maintenant que tu m'as montré que tu n'es pas une fille facile, tu viens avec moi ? demande-t-il dans un sourire angeoleur.
Il s'éloigne de moi, commençant déjà à monter une marche de l'escalier tout en me tendant la main. Je regarde une dernière fois la rue puis je laisse la porte en bois se refermer et glisse ma main dans celle qu'il me tend.
- Très bon choix ! dit-il joyeux, tout en m'entraînant à sa suite dans les escaliers du vieux bâtiment.
Au deuxième étage, il me fait entrer dans son studio. Il est tout petit mais bien agencé et la pièce et super bien rangé pour un mec qui vit seul !
- Heu et bien, voilà mon chez moi ! dit-il un peu intimidé. J'ai rangé un peu avant que tu arrives...
Il s'installe sur le canapé et tape avec sa main dessus pour m'inviter à prendre place à côté de lui. Je suis complètement intimidé et il le voit.
- Tu ne risque rien tu sais...
- Oh oui ! Ça je le sais. Mais je ne me suis jamais retrouvée ainsi seule chez un mec que finalement je ne connais pas...
Il me regarde surpris, j'ai l'impression qu'il me prend pour une vierge effarouchée, alors je me sens obliger de poursuivre :
- Enfin, je veux dire par là que tous les mecs avec qui j'ai eu des rapports, je les connaissaient de mon groupe de potes !
Il me regarde bizarrement en soulevant un sourcil l'air interrogateur. En repensant à ce que je viens de dire, je me sens presque défaillir ! Dans la même phrase, j'ai insinué que j'avais couché avec plein de mecs, ce qui n'est pas tout à fait vrai car je n'ai eu de rapport qu'avec deux mecs différent dont l'un d'eux été une erreur de casting, faute à une soirée un peu trop arrosée. Quand à l'autre insinuation, je viens de lui dire de bute en blanc que j'avais envie de coucher avec lui !
Honteuse, je ne sais plus ou me mettre et je me met à farfouiller dans mon sac à main pour me donner un peu de contenance !
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