Je ferme la porte et me jette sur le canapé ! Le silence de la pièce est apaisent après ces deux jours de remu ménage pour emménager dans notre appart. J'avais peur de ce déménagement car Baptiste est reparti pour Paris le premier janvier et que j'ai du tout gérer toute seule. Mais finalement, tout c'est bien passé grâce à l'aide de mes amis. Marie et son Brice ont été d'une aide précieuse et puis Victor aussi. Du fait qu'il emménageait en même temps que moi dans la même résidence, il a pu nous aider à porter des meubles. Et maintenant que tout est fait, je dois dire que je suis satisfaite de notre appartement. Bon bien sur, il me reste tous les cartons à vider mais au moins les meubles sont en place. Il manquera des choses que je devrais aller acheter mais rien ne presse. La seule chose qui manque réellement à l'instant présent, c'est la présence de mon chéri.

Comme s'il ressentait ma mélancolie, mon téléphone sonne en mode visio. Je décroche toute guillerette.

- Baptiste ! Je suis trop contente de te voir ! Ça va ?

- C'est plutôt à toi que je dois le demander ! Tout ce passe bien ? Tu n'es pas trop fatiguée ?

- Ca va aller. Mais après un bon bain chaud et une bonne nuit de sommeil tout ira bien !

- Ça n'a pas été trop dur ?

- Non. Marie et son Brice ont été super efficace et puis heureusement que Victor emménage dans la même résidence car il nous a prêté son camion et a pu aider Brice a monter des meubles trop lourd pour Marie et moi.

- Ah bah ou,i ça c'est une aubaine, raille Baptiste.

- Oh tu ne vas pas recommencer ! Moi ça me rassure de savoir que je connais quelqu'un ici ! Pas toi ?

- Non. Mais enfin j'ai pas le choix, je fais avec... Bon aller passons, montre moi notre nid d'amour.

Surexcitée, je me lève du canapé et commence à lui faire le tour du propriétaire. Je débute par la cuisine, le salon, la salle de bain et enfin notre chambre. Il commente au fure et à mesure de la visite.

- Et bien ! Tu n'as pas chômé ! J'ai trop hâte d'y voir en vrai.

- Moi aussi. Je dois t'avouer que j'aurais préféré que tu sois avec moi pour faire ça ! C'est pas rien d'emménager ensemble. Et ce soir, je vais me coucher toute seule ! J'espère  que je ne vais pas avoir peur.

- Mais non, y a pas de raison. C'est une résidence sécurisé. Écoute, si tu veux je te propose un truc. Va prendre ton bain, mange un morceau et quand tu sera dans notre lit, tu m'appelles en visio et on dort ensemble !

- Génial ! J'adore ton idée.

*****

Le mois de janvier a défilé et toujours pas de retour de Baptiste. L'appartement est presque totalement agencé même s'il manque quelques meuble et accessoire de décoration mais je n'arrive pas à me résoudre à aller choisir seule.

Baptiste m'appelle tous les jours, même plusieurs fois par jour, ce qui facilite son absence. Les répétitions pour la tournée se passent bien et lui laissent quand même du temps pour moi. Je sens son excitation monter au fur et à mesure des jours. La première date des concerts a été posé, leur première scène est prévu pour le premier mars à Nantes. La maison de disque a choisi cette ville car c'est l'une des villes ou leur album c'est le plus vendu après Clermont-Ferrand bien sur. La date pour Clermont a été posé au 10 mars, histoire de laisser le temps aux garcons de bien maîtriser la scène. J'ai hâte de pouvoir les voir ! En attendant la vie suit son cours.

- Victoire tu peux venir m'aider pour coucher madame Siméon ? demande Floriane.

- Oui bien sur.

- Elle est très fatiguée en ce moment. Je ne peux pas la faire toute seule.

- Y a pas de soucis. Je la trouve fatiguée en ce moment également. Espérons que ça ne soit qu'un coup de mou.

- A cet âge là, on est sur de rien... Heureusement, ils ne sont pas tous pareil. J'ai croisé monsieur Riera tout à l'heure et il pète la forme lui au moins !

- Ça, c'est le moins que l'on puisse dire. Tout ça grâce à son petit-fils ! Je crois qu'il vit la vie de star par procuration.

- Ça tu peux le dire. L'autre jour, j'ai entendu Stéphane l'appeler dans le couloir et monsieur Riera lui a repondu "Plus tard pour l'autographe mon petit Stéphane !"

Je rie. Décidément mon patient préféré est incorrigible ! Tout en nous occupant de la patiente nous décidons de faire le tour du secteur de soin de Floriane avant de faire le miens. On avance plus vite à deux et niveau confort c'est bien plus agréable aussi bien pour les résidents que pour nous. Quand enfin la fin de journée de travail arrive, je ne suis pas mécontente de regagner mon appartement. Tout en me laissant tomber sur le canapé, je fais glisser mon doigt sur mon téléphone, pour appeler mon amoureux en visio.

- Allo.

- Bonjour beau blond ça va ?

- Tranquille.

Couché torse nu sur son lit il me lance un sourire qui en ferait tomber plus d'une.

- T'as l'air fatiguée, ça va ?

- Oui, comme une journée de travail. Heureusement, je suis en petit week-end, je reprends lundi matin.

- Dommage, avec un long tu aurais pu venir me rejoindre...

Cette éventualité me fait rêver. Mais je me souviens de mon dernier et unique séjour à Paris et je dois avouer que je n'ai pas forcement envie de revivre le confinement et l'ignorance.

- Tu vas faire quoi ce week-end ? demandé-je pour détourner la conversation.

- Demain on participe à une émission qui sera diffusée plus tard. Dimanche repos.

- Et ce soir, quoi de...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'un brouhaha retenti dans la chambre de Baptiste, ce qui nous fait sursauter tous les deux.

- Qu'est ce que tu fou encore à poil ? On nous attend tu sais bien !

- Ça vous dérange pas que je sois en ligne ?

La tête d'Olivier passe devant l'écran et me fait un grand sourire.

- Salut Vic. On sort en boite ce soir. Carré VIP s'il te plaît ! C'est pas la classe d'être une star ?

- Si, le top ! dis-je en tentant de sourire.

Le fait qu'il sorte me contrarie un peu. J'ai l'impression des fois qu'il a deux vie. Et celle qu'il vit avec moi et bien moins trépidante que celle des projecteurs de Paris.

- Bon les mecs, vous êtes gentils, vous partez, je vous rejoins en bas. Je veux prendre le temps de dire au-revoir à Vic.

- Ok ! Mais tarde pas Béa nous attend déjà. Salut Vic.

Les mecs quittent la pièce et je dois bien avouez que je suis un peu plus contrarié de savoir qu'ils sortent avec Béa. Je tente de sourire à Baptiste qui passe une main dans ses cheveux qui n'en finissent plus de pousser.

- J'allais te le dire. Tu m'en veux ? Tu sais c'est une sortie en boite mais c'est pour le boulot, on croise des gens, d'autres artistes...

- Y a pas de mal, ne te justifie pas, répondis-je rapidement comme pour couper court à ses excuses.

- Bon, je vais pas pouvoir rester longtemps. Faut que je finisse de me préparer.

- Ta raison. Faudrait pas que tu fasses attendre Béa.

Ok c'est mesquin mais j'ai mal. Tout à coup, je suis fatiguée et super triste.

- Dis pas ça Vic. Je m'en fou de Béa ou de qui que ce soit d'autre. C'est toi que j'aime.

Sa dernière phrase me remonte un peu le moral.

- Alors tu vas faire quoi ce soir ? demande-t-il en se levant du lit.

- Oh bin tu sais, une soirée palpitante pour une jeune auvergnate de mon âge ! Allumer la télé et regarder un programme déjà commencé vu l'heure tardive à laquelle je rentre. Ou bien je vais mettre Netflix et regarder une bonne série romantique emballer dans un bon plaid pour me tenir chaud... passionnante comme soirée tu trouves pas ?

Je ne peux m'empêcher d'être sarcastique. Mais des fois, c'est plus fort que moi. Baptiste me regarde un peu gêné ne sachant quoi répondre.

- Aller, file tu vas être en retard. Je ne voudrais pas que Béa me prenne un peu plus en grippe pour cause de retard.

Il soupir tout en passant d'une main une chemise bleu clair qui fait ressortir ses yeux de manière hypnotique.

- Bonne soirée, lui dis-je en secouant la main pour lui dire au-revoir.

- Vic, je suis désolé...

Mais je ne le laisse pas en dire plus et coupe la communication. A quoi celà servira-t'il de faire durer les au-revoir et les pardons ? Puis, j'appuis rageusement sur la télécommande pour allumer la télé.

- Alors comment tu vas ? me demande Mary appuyé derrière sa caisse.

Je suis dans son magasin depuis dix minutes et je marche entre les portants pour regarder la nouvelle collection.

- Ça va.

- Plus bref t'as pas ?

Je lève les yeux et croise ceux de mon amie, ils sont mi-rieurent mi-inquiet. Je lui fais un sourire tout en continuant de bouger les cintres.

- Ça va. Ne t'inquiète pas.

- Et bien justement si. Tu passes tout ton temps toutes seule et parfois tu sembles si mélancolique. Tu n'aurai pas dû quitter l'appartement !

- Bien sur que si. Tu as le droit de vivre ta vie et ton histoire d'amour sans que je ne te parasite.

- Ce qu'il faut pas entendre. Et comment va Baptiste ?

- Bien. Il m'appelle tous les jours. Il prépare la tournée et enchaine les tournages d'émissions télé qui vont bientôt être diffusées.

- C'est cool ! T'imagine un peu ?

- J'avoue que j'ai du mal. Tout ça me dépasse un peu.

Après un tour dans la cabine d'essayage, je finis par jeter mon dévolu sur un jean bleu délavé assez moulant et un petit pull noir à dentelle sur les épaules. En passant à la caisse Marie me dit :

- On va se promener demain, tu viens ?

Je commence à réfléchir à une excuse pour ne pas venir mais Marie ne me laisse pas le temps de répondre et elle reprend :

- Cherche pas d'excuse ! Tu viens et puis c'est tout !

Après une nuit de sommeil plutôt calme et réparatrice, je me réveille tranquillement. Je prends le temps de traîner un peu au lit puis, je prends mon petit déjeuné à la place de mon repas de midi quand soudain on tape à ma porte d'entrée. Je trouve ça bizarre car personne n'a sonné à l'interphone, il s'agit peut-être de l'un de mes voisins ?

- Victor ! dis-je surprise en ouvrant la porte tout en serrant un peu mon gilet sur ma poitrine pour cacher ma nuisette.

- Bin alors t'es pas prête ?

- Prête pour quoi ?

- Bin pour la balade à Ayda ! Marie m'a dit de passer te récupérer car elle avait peur que tu ne viennes pas, je comprends pourquoi maintenant.

- Oh, je n'y étais plus. Et bien excuse moi auprès d'eux...

- Dis pas n'importe quoi. Vas te préparer je t'attends.

Il ne me laisse pas répondre et va s'installer sur le canapé. Je le regarde un peu embêtée quelques instant puis je finis par aller dans ma chambre prendre mes affaires avant d'aller me doucher.

Quand je reviens dans le salon, Victor attend tranquillement sur le canapé son téléphone à la main. Il me remarque rapidement, se lève et glisse son téléphone dans la poche de son jeans.

- Aller prend une veste et on y va.

On sort de l'appartement en direction du parking. Nous montons dans la voiture de Victor pour aller passer une après midi au grand air.

Le plaisir de respirer l'air frais, de savourer d'être dans la nature et le fait d'être accompagnée de mes amis me fait un bien fou et c'est le coeur plus légé que je regagne mon appartement en compagnie de Victor. Je me rends compte que finalement je m'isole un peu trop quand Baptiste n'est pas là et que celà ne me fait pas de bien. Il est temps que je me remue et que je sorte un peu plus.