32 Victoire
Assis autour de la table, nous nous apprêtons à fêter notre premier réveillon de noël. Nous avons décidé de le faire avec Marie et Brice. Je suis de matin et je rejoins tout le monde dans mon appartement ou devrais-je dire mon ancien appartement ? Je ne sais plus vraiment où j'habite. Je ne suis pas partie définitivement et pourtant le fait que j'aille régulièrement chez Baptiste a enclenché mon départ. Je m'y sens de moins en moins chez moi et je n'arrive pas encore à prendre la décision de partir une bonne fois pour toute. Quitter Marie me semble impossible. D'aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours été ensemble, c'est la soeur que j'ai eu la chance de pouvoir me choisir et je l'aime si fort. Mais c'est justement parce que je l'aime aussi fort que je dois lui laisser la place d'être heureuse et de vivre ce qu'elle doit vivre avec Brice. Je les regarde poser les plats sur la table, complices et plus amoureux que jamais.
Les bougies illuminent la table, le sapin brille de mille feu, le repas est succulent et je suis avec les gens que j'aime. Baptiste a posé un bras dans mon dos et passe doucement ses doigts dessus me procurant d'agréables petits frissons.
La conversation est simple et sans prise de tête. Baptiste nous fait un peu rêver avec les rencontre qu'il a pu faire ces derniers temps. Brice nous fait rire avec des anecdotes de son travail, il bosse dans une boutique de téléphonie mobile et je ne me doutais pas qu'il y avait autant de gens qui pouvaient poser des questions aussi débilent. Marie a prévu un repas vraiment festif et la soirée défile sans qu'on ne s'en rende compte. Les bons moments passent vraiment trop vite !
- Merci pour le repas Marie. Tu es sur que tu ne veux pas que je t'aide pour la vaisselle ?
- Non ma belle, je le ferai demain. En plus tu travailles et tu dois te lever tôt !
On quitte l'appartement comme des invités ce qui me conforte dans l'idée qu'il faut que je déménage rapidement.
Une fois en voiture, nous prennons la route de l'appartement de Baptiste. Les rues sont illuminées et nous ne croisons pas âmes qui vivent.
- Y a plus qu'à croiser les doigts pour qu'il y ait de la place dans la rue. C'est de plus en plus galère à trouver.
- Ah bon ? J'ai jamais eu de difficulté, s'étonne Baptiste.
- Sûrement parce que tu avais des horaires qui correspondait avec le départ des travailleurs du centre ville. Mais moi, avec mes horaires atypiques je galère. L'autre soir, j'ai du marché vingt minutes pour regagner l'appartement ! Après ma journée de travail, je peux t'assurer que je m'en serai bien passé d'autant qu'il faisait froid !
Comme pour confirmer mes propos, la rue est pleine de voiture et il faut nous résoudre à nous garer à plusieurs rue de l'appartement. Nous regagnons la maison dans les bras l'un de l'autre et j'apprécie cette petite balade de nocturne improvisée. Je ferme les yeux et savoure ce moment que la vie m'offre.
- Ça va ? Pas trop crevée ?
- Non. Je suis bien et je suis heureuse d'être avec toi. Qui m'aurait dit en juin alors que je me maquillais pour une soirée entre amis que je rencontrerai un garçon aussi charmant que toi ! Et me voilà à noël, marchant dans les rues déserte de la ville pour rejoindre l'appartement où l'on peut dire que nous vivons presque tous les deux.
- Pourquoi presque ?
- D'une part, parce que c'est chez toi. Et deuxièmement, parce que je suis toujours entre ton appartement et le miens.
- Alors il faudra peut-être remédier à celà et se mettre en quête de notre appartement !
A ces mots je me stoppe automatiquement, le faisant presque trébucher. Je le regarde d'un air surpris par ce qu'il vient de me dire alors qu'il me fait un grand sourire. Comprennant qu'il est sérieux, je lui saute dans les bras folle de joie alors qu'il me fait tournoyer dans les airs. Quand il me repose je lui demande :
- T'es vraiment sérieux là ?
- On ne peut plus ! Je veux un chez nous ! Et de savoir en plus que le soir il t'arrive de marcher seule dans les rues pour regagner la maison, ça ne me plaît pas. J'aime savoir la femme que j'aime en sécurité. Alors première doléance, je veux un parking pour ma chérie !
Nous poussons la porte de l'immeuble en rajoutant des critères à notre appartement rêvé.
Lorsque mon téléphone sonne à 5h30 du matin pour me réveiller, j'ai du mal à ouvrir les yeux et à me détacher de Baptiste qui dort avec un bras enrouler autour de moi, me plaquant un peu plus contre lui à chacune de mes tentatives pour m'extraire du lit.
- Bapt, faut que je me lève.
- Hum.
- Mon coeur, aller décale toi. J'aimerai bien rester mais je vais finir par être en retard.
Il émet un nouveau grognement mais fini par enlever son bras.
- Merci. Aller rendors toi.
Je m'étire rapidement avant de sortir du lit. La nuit a été courte et sportive... Je commence à me lever quand je sens la main de Baptiste s'accrocher à ma tresse et tirer dessus gentiment pour me ramener vers lui. Je rigole tout en me lovant contre lui.
- Je vais être en retard ! Et si je veux ma paye à la fin du mois, il faut que j'y aille !
- Bientôt, tu n'auras plus besoin de te lever si tôt pour un travail aussi dur !
Il m'embrasse et me laisse me lever. Je file rapidement dans la salle de bain pour me préparer. Quand je sors de la pièce, je suis surprise de le voir debout en train de s'activer dans la cuisine.
- Le petit déjeuner est servi !
- Génial ! Mais tu n'aurais pas du te lever ! Profite de tes jours de repos pour dormir un peu.
- Non je veux profiter de mes jours de repos pour passer du temps avec toi !
On prend place cote à cote et nous déjeunons en silence. Je savoure ce moment qui doit être anodins pour beaucoup de couple, mais pour moi il est tellement rare ! La nouvelle vie de Baptiste nous prive d'une relation ou le train train quotidien peut s'installer. Ça a des avantage mais aussi beaucoup d'inconvénients. Alors, consciente du moment que nous vivons, je ne parle pas et profite juste de l'instant.
- Tu ne vas pas être en retard ? demande Baptiste me ramenant ainsi à la réalité.
- Pourquoi ?
- Bin, il est déjà 6 heure !
- Quoi ? Oh purée, je vais être à la bourre.
Je bondis de mon siège manquant de renverser le jus d'orange sur le bar et pars enfiler mes chaussures tout en passant ma veste pour tenter d'aller plus vite. Baptiste me regarde amusé et fini par s'approcher de moi. Il saisit ma veste et me la passe, voyant que je n'y arrive pas. Puis il prend la sienne et commence à la mettre.
- Tu fais quoi ?
- je mets mon manteau.
- Ça je l'ai compris mais pourquoi ?
- Pour t'accompagner au travail. Je te rappelle qu'on est garé super loin et je ne tiens pas à te savoir seule de bon matin dans les rues. Alors maintenant, si tu veux bien, prends tes affaires et on y va.
Il est déjà sur le pas de la porte et me regarde, attendant que je bouge.
J'attrape mon sac à main et mon portable et le rejoint sur le palier. Alors qu'il ferme la porte à clef je crie :
- Oh non ! Attend j'ai oublié un truc super important !
- Tu vas vraiment finir par arriver à la bourre !
- Oui mais tant pis ! Je ne peux pas aller bosser sans !
Je retourne dans l'appartement, retourne le placard pour trouver ce que je cherche. Finalement, je finis par le retrouver à côté du sapin. Je me saisi de l'objet et rejoints Baptiste qui me fait signe de commencer à avancer. Une fois dans la rue il me dit :
- C'était quoi ?
- Quoi ?
- Ce qui a accentué ton retard et retourné tout l'appart ?
- Ah ça ! Ta da ! dis-je fièrement en tendant mon bras en l'air et en agitant mon bonnet de Noël sous les yeux médusé de mon chéri.
Il explose de rire en voyant le bonnet et me dit :
- Tout ça pour un simple bonnet de Noël !
- Ce n'est pas un simple bonnet mais THE bonnet ! Il fait de la lumière, chante et danse sur ma tête ! dis-je fièrement en actionnant le bouton après l'avoir poser sur mon crâne.
Baptiste me regarde amusé, explose de rire en me prenant par l'épaule et en me serrant dans ses bras avec amour. Mon coeur explose de joie car c'est ces moments là qui me manque quand il est loin de moi.
*****
- Joyeux Noël Monsieur Riera ! dis-je en rentrant dans sa chambre et en me dirigeant vers la fenêtre pour ouvrir le volet.
Mon vieux bougon préféré râle en se tournant dans son lit. Je continue de m'activer dans la chambre et pars à la recherche de ses chaussons qui comme d'habitude sont sous son lit.
- Bon sang monsieur Riera ! C'est à croire que vous donnez exprès un coup de pied dedans avant de vous coucher histoire de nous faire mettre à quatre pattes le matin ! dis-je en me relevant.
Je me retrouve nez-à-nez avec lui qui me regarde hilare penché sur le bord du lit !
- Ma petite Victoire, mon pied doit probablement heurté les chaussons malancontreusement. Mais quelle plaisir d'avoir une jolie femme à mes pieds de bon matin ! répond-il d'un air canaille avec son plus joli sourire édentée.
J'en étais sur ! Je prends sur moi et souffle pour faire redescendre la pression. Puis comme je vois ses yeux bloquer mon bonnet je me dis qu'il a bien mérité une petite vengeance ! Je lui offre mon plus beau sourire et actionne le bouton pour mettre en marche mon chapeau chantant et dansant. Comme c'était à prévoir, il fait une grimace et commence à raler.
- Qu'est-ce que c'est que ce raffu ? Y a pas idée de faire ça à un pauvre vieux de bon matin !
- C'est un chant de Noël et il est déjà 8h30 monsieur Riera ! Aller, debout ! La salle de bain est prête et n'attend plus que vous.
Puis, je me mets à entonner le chant de Noël en rythme avec mon bonnet pour l'inciter à se lever ! Et comme prévu, il se lève en ralant.
- Pas moyen de faire la grasse matinée dans cette maison de vieux ! J'en toucherai deux mots à la direction crois moi ! dit-il en brandissant sa canne en l'air et en se dirigeant vers la salle de bain.
- Monsieur Riera je vous en prie n'hésitez pas ! Rappelez leur aussi que vous actionnez la sonnette depuis 6h du matin car vous nous trouvez trop lente !
A ces mots il se retourne et me fusille du regard.
- J'appuis juste pour vérifier que ça fonctionne !
- Encore mieux ! dis-je de mon plus beau sourire et en lui faisant un clin d'oeil.
Puis j'actionne à nouveau mon chapeau qui c'est arrêté durant notre conversation ! Il lève les yeux aux ciels et reprend la direction de la salle de bain alors que je commence à changer ses draps.
- Ah ces jeunes ! Plus de respect !
Il ferme la porte de la salle de bain puis la rouvre prestement et me dit :
- Tu restes là mon petit le temps que je me lave ?
- Bien sur ! Je vais faire votre lit et préparer vos vêtements.
- Super, alors monte le son de ton bonnet, je vais me laver en musique !
Il me fait un clin d'oeil et ferme la porte. Je sourie tout en continuant à m'activer.
A midi, je le conduis au restaurant et Baptiste se tient vers sa table pour qu'ils puissent partager leur repas de Noël ensemble !
- Surprise ! Joyeux noël papi !
- Non d'un petit bonhomme ! T'es là toi ! Je comprends mieux que la gamine soit toute guillerette ! Le père noël a ramoné la cheminé cette nuit !
Il explose de rire à sa blague douteuse alors que Baptiste le gronde et que morte de honte je regagne la cuisine pour commencer le service. Dans mon dos je l'entends s'esclafer :
- Un point partout la balle au centre !
- Papi ! tonne Baptiste pour l'engueuler.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top