31 Baptiste
Après presque un mois à sillonner les routes du nord de la France, me revoilà enfin en Auvergne. La neige a recouvert la chaîne des Puys et donne au paysage un air de noël. En sortant du train, le froid est venu me glacer le visage mais j'ai adoré cette sensation. Entre les concerts, les répétitions et les émissions télé, j'ai l'impression d'avoir été enfermé sans pouvoir respirer de l'air pure. Bon soyons franc, je suis sur le quai de la gare, située en plein coeur de la ville mais malgré tout, je trouve qu'on respire mieux qu'à Paris. Les mecs m'entraînent vers un taxi mais au dernier moment, je refuse de monter dedans. J'ai l'impression de ne faire que ça ! Hôtel, taxi. Taxis, studio. Studio, restaurant bref, je n'en peux plus ! J'ai besoin d'air, j'ai besoin de marcher, j'ai besoin d'être seul pour redescendre un peu sur terre. A Paris, je suis traité comme une star ! C'est agréable, je ne vais pas me le cacher mais ce n'est pas ça la vie. Malheureusement, on y prend vite goût et ça peut vite monter à la tête. De plus, même si je suis très pressé de revoir ma belle, je veux avoir le temps de réfléchir, de penser à elle, à nous, à la façon dont on va se retrouver, se qu'on va se dire... Nos conversations téléphoniques tournent presque exclusivement sur ma carrière et j'en ai bien conscience mais elle détourne toujours la conversation sur moi et je dois dire que je ne cherche pas trop à savoir plus sur ses journées non plus. Non pas que ça ne m'intéresse pas loin de là. Mais, j'avoue que nos conversations me permettent de relativiser sur ce qu'il m'arrive.
Le bonnet bien enfoncé sur ma tête, j'avance dans les rues presque deserte de ma ville. Ma notoriété commence à devenir importante mais pour le moment, le peu de personne que je croise ne semble pas me reconnaître et c'est très bien comme ça ! Les rues commencent à s'éclairer et je m'imagine déjà déambuler avec Vic dans les rues main dans la main. Tout à mes pensées, je n'ai pas vu que je suis déjà presque arrivé dans ma rue. Je la remonte d'un pas rapide, pressé de retrouver ma belle. Un coup d'oeil vers mon bâtiment m'indique qu'elle est là, de la lumière filtre de la fenêtre. Je pousse la lourde porte en bois et grimpe les deux étages rapidement. Sur le palier, alors que je pose la main sur la poignée des voix semblent provenir de l'appartement. Je pousse la porte et découvre Victoire en train de parler tranquillement avec ce connard de Victor ! Mon sang ne fait qu'un tour.
- Permet moi d'en douter ! dis-je alors que Victoire remercie se con d'être rester seul avec elle.
- Baptiste !
Elle se retourne et se précipite dans mes bras comme si de rien n'était ! Elle se fou de ma gueule ou quoi ? Elle doit sentir que je suis tendu car elle se détache de moi et plonge ses grands yeux ambrés dans les miens.
- Ça ne va pas ? Tu aurais du me dire que tu arrivais aujourd'hui, je serai venue te chercher.
- Et louper ton rendez-vous avec Victor ? Non, je ne voudrais pas vous déranger chez moi !
Cette réflexion est un peu basse de ma part. C'est moi qui lui ai dit de venir vivre ici. Mais de la retrouver seule dans mon appartement avec lui, c'est juste pas possible. D'ailleurs j'ai atteins mon objectif car elle recule un peu surprise. Elle regarde Victor puis moi tour à tour.
- Écoute Baptiste, ce n'est pas ce que tu crois. On s'est croisé par hasard dans un magasin et il a proposé de venir m'aider car j'étais chargé.
Elle semble dire la vérité. Elle est mal à l'aise mais ne rougit pas. Un coup d'oeil vers Victor m'indique qu'il y en a au moins un qui s'amuse de la situation. Appuyé contre le mur, les bras croisé, il me regarde d'un air goguenard. Le silence s'éternisant il finit par prendre la parole.
- Y a pas de stress à avoir. Je suis juste venu l'aider. Elle voulait te faire une surprise et décoré TON appartement pour noël. Sa voiture était pleine à ras bord. Par sympathie, je lui ai proposé mon aide. Et une fois dans l'appartement elle m'a demandé un coup de main pour monter le sapin. Maintenant que tu es là, tu vas pouvoir prendre le relais ! A moins que tu ne souhaites qu'elle quitte TON appartement ?
Oh le con ! Il utilise ma bassesse contre moi. Victoire suit notre échange un peu crispée attendant ma réponse en se tordant les mains. Je suis vraiment con des fois, je ferais mieux de tourner sept fois la langue dans ma bouche. Je finis par tendre la main vers Victoire qui s'en saisit rapidement, comme si elle avait peur que je change d'avis. Victor semble satisfait et va récupérer sa veste en cuir sur le canapé.
- Bon, alors je vais y aller. Vic à une prochaine. De toute façon, on se revoit pour le nouvel an ?
- Oui. Et merci pour ton aide Victor.
Il s'approche d'elle pour lui faire la bise puis me tend la main. Je la regarde un peu avant de la saisir. S'en suis un combat silencieux d'écrasage de main. Il a de la force ce con. Je ne lâche rien mais il me la broit fortement. Quand enfin il me la lâche, je le raccompagne à la porte, une fois sur le palier, il se retourne et me dit :
- Je serai toi, je m'inquièterai un peu. Elle m'a dit de me servir une bière et pour info le frigo est presque vide. Et ça fait déjà une semaine qu'elle n'a pas dormi dans son appartement.
- Comment tu le sais ?
Il commence à m'agacer, il joue a celui qui connait mieux la vie de ma copine que moi !
- Je le sais, parce que Brice est mon meilleur pote et que je passe régulièrement le voir ! Bref, je dis ça car je m'inquiète pour elle. Elle semble se morfondre pendant que tu as la belle vie à Paris. Sur ce, bonne soirée.
Il fait demi tour et descend les marches tranquillement les mains dans les poches de sa veste. Je referme la porte sur lui et me tourne vers Victoire.
- Baptiste, je te jure qu'on ne faisait rien de mal. Pardonne moi, je n'aurai pas dû l'amener chez toi ! Mais j'étais chargée et je n'avais pas envie de rester seule.
Son regard et sombre et la voix de ce con me revient en mémoire. "Elle a comme une ombre dans le regard..." je passe la main dans mes cheveux pour tenter de virer sa voix. Je tends une nouvelle fois la main vers Victoire qui se précipite dans mes bras et s'y blotti. Je lui frotte le dos gentiment et je remonte ma main jusqu'à son menton pour lui relever la tête.
- Pardonne moi Vic.
- Pourquoi ? C'est moi qui ait ramener Victor chez toi. Mais je te jure que je ne pensais pas à mal.
Je pose le doigt sur sa bouche pour la faire taire.
- Chez nous.
- Pardon ?
- Ici, c'est chez nous. Je n'aurai pas dû dire que vous étiez chez moi. Et tu as le droit de faire venir qui tu veux. Même si j'avoue que je n'apprécie pas trop de te retrouver seule avec un mec.
Elle va pour me répondre alors je plonge mes lèvres sur les siennes. Je ne veux pas gâcher nos retrouvailles. J'ai confiance en elle et je ne veux pas qu'on se prenne la tête. Cette étreinte nous rassure aussi bien l'un que l'autre et nous permet d'oublier ces semaines d'absences. Je me détache d'elle et jette un coup d'oeil à la pièce. Un certain paradoxe me saute aux yeux. D'un côté tout est hyper bien rangé, a se demander si quelqu'un vit bien ici depuis plusieurs jours et de l'autre les sacs de ses nombreux achats du jour jonchent le sol.
- Alors, il m'a laissé des trucs à faire ?
- Oui ! répond-elle en souriant. Il a seulement monté le sapin, car il a bien compris que je ne m'en sortirais pas toute seule.
Elle se déplace et se saisit d'un sac.
- Il nous reste toute la déco à poser. Et je te donne la mission de mettre les guirlande lumineuse sur le sapin.
Nous nous mettons au travail et rapidement l'appartement prend un air de fête. Nous finissons par poser l'étoile sur le sommet du sapin en étant dans les bras l'un de l'autre. Elle se retourne et se blotti dans mes bras tout en me remerciant.
- Je suis trop heureuse, merci.
- Merci à toi. J'étais heureux de te faire la surprise. Bon et maintenant si on se manger un petit bout ?
Tout en disant celà, je m'approche du frigo et ne peux que constater la véracité des propos de Victor. Une tablette de beurre se bât avec une brique de lait. Je me retourne vers le salon et lui dit en lui montrant le réfrigérateur :
- Tu m'expliques ?
- Ah, je n'ai pas eu le temps de faire les courses. En même temps je ne pouvais pas prévoir que tu arrivais aujourd'hui. Si tu me l'avais dit, j'aurai fait un bon repas...
- Ce qui m'inquiète surtout c'est de savoir ce que tu aurais mangé si je n'avais pas été là ?
Ma question la dérange. Elle se met à ramasser nerveusement les sachets toujours au sol dans le salon. Je me rapproche d'elle, l'obligeant ainsi à arrêter de ranger.
- Vic tu m'inquiète là !
Je la prends dans mes bras et plonges mes yeux dans les siens. Ils semblent un peu triste mais très rapidement une jolie étincelle reprend sa place alors qu'elle me sourit.
- Ne te fais pas de soucis. Tout va bien ! Je suis venue un peu par hasard cette semaine ici. Tu me manquais et le fait d'être ici me donne l'impression que tu es plus près de moi. Et puis, je sens bien que Marie et Brice ont besoin d'un peu d'intimité... le truc c'est que seule à la maison, ça ne me donne pas trop envie de manger. Mais t'inquiète, je me rattrape au boulot.
Je ne sais pas si celà doit me rassurer mais elle semble vouloir dire que oui. Elle n'a pas l'air non plus en mauvaise santé et d'après ce que j'ai pu apprécier des courbes de son corps depuis mon retour, elle n'a pas l'air d'avoir perdu de poids. Il n'y a pas vraiment de quoi s'alarmer, c'est ce con de Victor qui ferait mieux de s'occuper de ses affaires.
- Bon, alors on commande quoi ?
- Je rêve de sushis ! répond-elle dans un magnifique sourire.
Installé sur le canapé devant un bon film de noël, on savoure le plaisir de s'être retrouvé. Je suis assez étonné de voir avec quelle facilité nous arrivons a reprendre le cours de notre histoire malgré la distance que nous oblige à vivre ma nouvelle vie. Cette faculté que nous avons de reprendre là ou nous en étions, avant ces quelques semaines de séparations forcé, est vraiment troublante et indique combien notre amour est fort. Dans le silence agréable de la pièce avec pour seul bruit de font les voix du film qui passe à la télé, je regarde discrètement le beau visage de Victoire. Elle semble détendue et heureuse.
Soudain, elle tourne la tête vers moi et me dit :
- Tu ne regardes pas le film ?
- Je préfère te regarder !
Elle se saisit de la télécommande et éteint la télévision. Je la regarde se lever pour aller allumer les bougies sur le bar. Elle porte un gros pull large ainsi que des grosses chaussettes de maison qui donne un certain paradoxe avec ses magnifiques jambes nues. Puis elle revient vers moi et s'installe sur mes jambes en passant une jambe de chaque côté. Elle se penche alors vers moi et nos lèvres partent à la rencontre l'une de l'autre. Mes mains glissent sous son pull et caressent son corps qui n'attend que çà. Mes doigts rencontre de la dentelle qui m'a l'air d'être très fine. Lentement, je me saisie de son haut informe et le fait passer par dessus sa tête, elle tend les bras pour m'aider à le retirer et là, mes yeux découvrent ce petit bout de dentelle d'un rouge flamboyant. Je jette le pull au sol et alors que mes mains glisse sur son corps dans l'autre sens en prenant soin de passer sur chacune de ses courbes pulpeuses, elle en profite pour détacher ses cheveux. Une fois libéré des élastiques qui les maintenaient en chignon destructurés, elle secoue légèrement la tête, les faisant ainsi tomber en cascade sur son corps parfait ! Puis, à son tour, elle retire mon haut pour pouvoir passer ses mains sur mon torse. Elle semble apprécier de découvrir qu'il commence légèrement à se sculpter grâce aux heures de musculation que la maison de disque nous impose pour rester en bonne santé.
Nos corps se redécouvrent à chaque fois avec un plaisir non dissimulé et nous passons le reste de la soirée à nous donner de la tendresse et des caresses, comme pour rattraper le manque de ces dernières semaines.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top