Chapitre 15: De nouveaux problèmes

Quand Marinette entrât dans la classe le lendemain, elle trouva une Alya passablement excitée qui l'attendait à sa place.

"Mari, est-ce que tu as vu le Ladyblog ce matin? C'est vraiment incroyable!"

Tout de suite l'héroïne se mit en état d'alerte. Qu'avait-il bien pu se passer pour que sa copine soit aussi enthousiaste. Elle ne pouvait pas avoir découvert son identité, elle ne l'aurait pas abordé ainsi.

"Non, je ne l'ai pas regardé. Raconte-moi."

"Ça y'est, ça y'est..." Elle était littéralement hors de contrôle, tremblant de tous ses membres alors qu'elle tapotait l'écran de son téléphone à la recherche de je ne sais quoi.

"Ça y'est quoi?"

La rousse lui ficha le téléphone juste devant les yeux. « Ladybug et Chat Noir sont ensembles! »


En effet, il était impossible pour les deux héros de le nier suite à cette photo. Le cliché, qui avait probablement été pris d'un immeuble voisin avec un appareil qui possédait un zoom puissant, les présentait littéralement enlacés, s'embrassement farouchement visiblement indifférents au reste du monde. Marinette se dit en elle-même que la photo était réussie et se promit d'aller la télécharger le soir même.

« Et comment as-tu eu cette photo? »

« C'est un fan qui me la posté. Avoue que c'est trop. »

« Qu'est-ce qui est trop? »

La voix fit bondir le cœur de la styliste. Quand elle tourna les yeux vers sa source, elle savait ce qu'elle allait rencontrer. Alya, dans un état plus qu'enflammé, répondit avec une ardeur qui brisa rapidement l'état de grâce de sa meilleure amie.

« Oh Adrien, regarde cette photo. C'est pas génial? Je le savais, je le savais. Ladybug et Chat Noir, ils sont faits l'un pour l'autre. »

« Ça je le savais depuis longtemps. »

La journaliste regardât le blond d'un air étonné. « Tu savais qu'ils étaient ensembles? »

« Non, je savais qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Ce sont clairement des âmes sœurs. » Il fit un clin d'œil à Marinette mais Alya n'en vit rien toute occupée qu'elle était à contempler la photo avec une joie démesurée. Elle répondit cependant au commentaire du modèle.

« Et depuis quand tu t'y connais en âme sœur toi? »

« Depuis que j'ai trouvé la mienne. » Il posa intentionnellement un regard éloquent sur Marinette.

Alya le regardât bouche bée alors que la concernée le fusilla du regard. Elle jeta un rapide coup d'œil autour d'eux. Ni Cédrick, ni Lila n'était encore arrivés, elle soupira de soulagement mais n'adoucit pas son expression. Adrien ne se laissa pas décontenancé par l'attitude peu affable de sa copine; il lui fit un autre clin d'œil avant de se tourner et s'installer.

La journaliste donna un coup de coude à sa meilleure copine. « Attends, tu as vu la même chose que moi, là. L'homme de ta vie fait clairement allusion à toi comme étant son âme sœur et tout ce que tu trouves à faire c'est de lui lancer un regard noir. Mari, il va vraiment falloir que tu m'expliques. »

« Je te l'ai déjà dit Alya. Adrien est bien gentil et mignon, mais je ne peux pas être avec lui. »

« Évidemment, puisqu'elle est avec moi. »

Marinette sursauta. « Bonjour Cédrick! »

« Salut ma belle, tu as passé une belle soirée. Je n'ai eu aucune nouvelle de toi, je m'inquiétais. »

« J'étais occupée! »

« Trop occupée pour donner des nouvelles à ton copain. Allez, tu devais te douter que je m'inquièterais. »

Il était parfaitement conscient que le blond était toute ouïe, il savait que présentement il devait bouillir de l'intérieur. Il avait un plaisir fou à le torturer ainsi. Il allait lui montrer qu'un beau minois n'était pas suffisant dans la vie; il fallait avoir du charme et de la cervelle. Adrien Agreste n'était visiblement pas plus qu'une belle gueule. C'était presque décevant.

Marinette n'osait pas regarder en direction d'Adrien mais elle se doutait bien que si elle le faisait, même s'il était de dos, elle le trouverait raidi de fureur, tentant aussi bien que mal de ne pas exploser.

« Hey dis donc, on a jamais statué qu'on était ensemble. Tu brûles les étapes un peu trop vite à mon goût. »

« T'en fais pas ma belle, vendredi soir, tu auras toutes les raisons de vouloir que l'on soit ensemble. » Il lui tapota la main et lui fit un clin d'œil avant de rejoindre sa place.

Alya n'avait rien manqué. « Dis donc, il est sûr de lui, M. l'acteur. Je peux pas croire que tu le préfères à Adrien. »

Marinette ne répondit rien, mais en elle-même elle se disait : « Moi non plus. »

Ladybug et Chat Noir s'étaient une fois de plus rencontré au sommet de la Tour Eiffel le mercredi soir. Des clichés circulaient maintenant sur les réseaux sociaux; de magnifiques photos où l'héroïne reposait paisiblement dans les bras de son partenaire alors qu'ils étaient assis à contempler le lever d'une grosse lune orange sur la ville lumière.

Bientôt, tout Paris ne parlait que de cela. Les citoyens avaient développés un engouement particulier vis-à-vis la nouvelle idylle de leurs superhéros préférés. Vendredi soir, alors que Cédrick et Marinette était attablés au fameux restaurant asiatique, ils entendirent justement leurs voisins en discuter.

Cédrick poussa un soupir d'exaspération "Tout le monde n'a que ça sur les lèvres. Ladybug et Chat Noir. D'accord elle est plutôt canon mais Chat Noir? N'importe quel mec peut faire le guignol en costume de chat en latex."

"Peut-être que n'importe quel garçon peut faire le guignol comme tu dis, mais Chat Noir, lui, sauve Paris."

"Ladybug sauve Paris, Chat Noir, c'est juste un boulet qu'elle a à traîner."

"Pardon?"

"Tu l'as déjà vu faire quelque chose de bon?"

"Visiblement toi tu ne l'as jamais rien vu faire du tout. Il a sauvé la vie de Ladybug des dizaines de fois. Il est toujours le premier au rendez-vous, ne rechigne jamais à se mettre au premier plan. Et le nombre de fois qu'il a combattu à un contre dix, vingt, trente et même plus. On est pas dans tes films à la noix Cédrick, y'a pas d'effet spéciaux, pas de cascadeurs, pas de deuxième prise. C'est la vraie vie, une erreur ne pardonne pas et Chat Noir s'y lance tête première malgré tout."

"Wo wo wo... on se calme. Tu as l'air d'en pincer pour le superhéros ma jolie. Désolé, on dit qu'il est pris."

"J'en pince pas pour Chat Noir. Je le respecte, c'est tout."

"Je te trouve pas mal bien informé pour une fille qui ne fait que le respecter."

"Dois-je te rappeler que ma meilleure amie tient le Ladyblog. Je serais une mauvaise copine si je ne le lisais pas."

"De toute façon, toi aussi tu es prise."

"Ouais c'est ça."

"Si tu veux demain, après le paintball, il y a une crêperie que je voudrais te faire découvrir."

"Impossible, demain soir je passe la soirée avec Alya. On va voir le match de foot de l'université."

"Seulement Alya?"

"Hey attends, tu ne commenceras pas à me dicter quoi faire de mes samedi soirs."

"J'imagine que notre mannequin préféré sera là aussi."

"Bien sûr puisque c'est le meilleur ami de Nino qui est le copain d'Alya."

"Tu continues à avoir un œil sur lui."

"Ça ne te regarde pas."

"Je te l'ai déjà dit Mari, Adrien Agreste, n'est pas le parfait gentleman que tu t'imagines."

"Adrien ne me forcerait jamais à sortir avec lui."

"Manifestement, puisqu'il n'a même pas le courage de se battre pour toi. Si tu veux mon avis, ce n'est qu'un lâche."

Marinette devait se retenir de lui répondre. Normalement, elle n'était pas censée savoir que Cédrick le faisait chanter aussi, elle devait en être encore au point où elle pensait qu'il n'était qu'un coureur de jupons. Pour ne pas se vendre, elle prit le parti de se taire. Cédrick vit ça comme une victoire, pour lui, elle n'avait visiblement pas d'argument. Adrien Agreste l'avait laissé tomber et bientôt elle n'aurait d'yeux que pour lui. Ce n'était qu'une question de temps.

"Enfin" poursuivit l'acteur "J'avoue que je me sentirais bien mieux si tu évitais de faire des sorties en sa compagnie. Et comme tu souhaites que mon bonheur..."

"Non, je suis désolée, mais tu ne peux pas me demander cela. Il ne s'agit plus simplement de moi ou Adrien, Nino et Alya aussi font partie de nos sorties du samedi soir. Si tu ne veux pas que je parle à Alya, assure-toi qu'elle ne me pose pas trop de questions."

"Je te fais confiance, tu trouveras sûrement quelque chose à répondre à ta meilleure amie."

"Ne sous-estime pas les talents de journaliste d'Alya. Même si je ne lui réponds pas, elle finira par savoir la vérité."

"Bon d'accord, je ne t'empêcherai pas de sortir avec eux demain soir."

"C'est trop facile. Qu'est-ce que tu as derrière la tête?"

"Rien, pour qui tu me prends. Après tout, si je veux que tu t'attaches à moi..."

"Dans tes rêves." Pensa Marinette, mais Cédrick ne l'avait pas convaincu. Il avait quelque chose derrière la tête, elle commençait à trop bien le connaître pour l'ignorer et son instinct de superhéroïne lui envoyait des signaux d'alarme. Elle savait par contre que peu importe ce que c'était, il s'arrangerait pour qu'elle n'en sache rien. Il ne voudrait pas ternir son image davantage face à elle. Elle se promit d'en parler à Tikki ce soir-là.

L'activité de Paint ball fût étonnamment amusante. Avec les aptitudes développées par son statut d'héroïne, elle n'eut aucun mal à avoir le dessus sur Cédrick. Une balle de peinture lui avait atteint une côte et elle s'était jurée qu'aucune autre ne la toucherait. L'acteur n'eut pas cette chance. Lorsqu'ils allèrent remettre leur matériel au préposé Marinette était d'excellente humeur, elle s'était défoulé tout son saoul sur son détestable camarade et l'expression de l'employé qui les contempla tour à tour, elle quasiment impeccable, lui totalement barbouillé, valait son pesant d'or.

À ce moment, sachant qu'elle était libérée de ses obligations avec le jeune homme pour le reste de la semaine et qu'elle allait rejoindre ses meilleurs amis pour la soirée, elle était totalement sereine.

La soirée se déroulait parfaitement alors qu'ils tuaient le temps dans la chambre du DJ. Alya et Nino se lançant régulièrement dans des joutes verbales amicales, cela laissait la chance aux deux amoureux clandestins d'échanger un peu, faute de pouvoir se témoigner plus d'affection.

Le blond aurait voulu ne pas avoir à se cacher devant leurs meilleurs amis. "On devrait leur dire, tu ne crois pas."

"Non Adrien, c'est mieux pas. Si Alya apprends que Cédrick nous menace de la sorte, je ne suis pas certaine qu'elle pourra s'empêcher d'aller lui faire une scène. Je ne veux pas prendre le risque. Alya est adorable, mais quand il s'agit de me protéger, elle devient un peu... disons, vive."

Adrien éclata de rire. "C'est d'accord." Voyant la journaliste approcher, il changea de sujet. "Tu sais, j'ai une entrevue avec un magazine demain."

Le mot entrevue enflamma aussitôt Alya. "Vraiment? À quel sujet? La nouvelle collection de ton père? Les mannequins avec qui tu poses? Oh, je sais, ton orientation de carrière."

"T'as tout faux. On m'a donné le titre de l'article. Adrien Agreste, un adolescent moderne. Ils veulent que je parle de ma vie en général, question de montrer à tous mes fans comment j'ai évolué depuis mon enfance et à quoi ressemble mon quotidien maintenant."

Nino commenta simplement "Cool mec!" Il retourna à sa musique.

Marinette connaissait la raison qui avait motivé cet article; elle avait tout de même hâte de pouvoir parcourir cet article. Elle était peut-être la copine du modèle, elle n'en était pas moins sa plus grande fan. "Ça va faire un article sensass."

Alya la regarda étonnée. "Je rêve ou tu viens de le complimenter. On fait un pas dans la bonne direction."

Adrien rajouta. "Gardez ça pour vous s'il vous plaît. Mon père serait fâché d'apprendre que j'ai vendu le scoop."

"Promis beau blond, je respecte trop le métier de journaliste pour vendre un scoop comme ça. Allez, on décolle, le match commence dans 30 minutes."

Alors que les quatre amis arrivaient au stade en bavardant joyeusement, ils furent abordés par un inconnu. Un jeune homme aux cheveux noir et aux yeux noisette qui s'adressa à Alya. "Hey c'est toi la fille du Ladyblog?"

Flattée dans le sens du poil, la rousse lui fit un grand sourire en le toisant du regard, les mains sur ses hanches. "Oui."

"Alya, c'est ça?"

"En effet et tu es?"

"Bill... enfin William, mais tu peux m'appeler Bill. Je suis ton blogue religieusement depuis le début."

"Oh, c'est gentil. Contente que ça te plaise."

"Certain que ça me plaît. Je me disais justement que je devais t'écrire pour t'offrir mon aide. Je commence à accumuler pas mal de faits sur Ladybug moi-même et je me suis dit que si tu avais besoin d'un collaborateur, je pourrais avoir du temps à t'accorder."

Elle semblât peser le pour et le contre de l'offre. Pour la reconnaître ainsi, le garçon devait définitivement être un fan du Ladyblog et s'il était aussi fan c'était évidemment parce qu'il vénérait Ladybug. Son aide pourrait sûrement être bénéfique.

"Je ne dis pas non."

"Génial, tu veux que je te donne mon numéro. On prendra rendez-vous pour échanger nos notes et nos théories."

À ce moment, Nino avait totalement enlevé ses écouteurs et regardait le nouveau venu avec très peu d'enthousiasme. Il était un pacifique, il n'allait pas tomber sur un pauvre inconnu comme ça parce qu'il parlait à sa copine, mais il surveillait attentivement chacun de ses gestes et analysait chacune de ses paroles.

Quand les numéros furent échangés et que Bill, après avoir lancé un clin d'œil complice à Alya, les avait quitté, le DJ osa passer une remarque. "Si tu rencontres ce mec, je viens avec toi?"

Alya se tourna incrédule. "Depuis quand, tu t'intéresses au Ladyblog?"

"Je ne m'intéresse pas au Ladyblog, je m'intéresse à toi. Je ne veux pas que tu te retrouves seule avec ce qui pourrait bien être un maniaque."

Elle savait depuis longtemps que Nino écoutait ses déblatérations sur le Ladyblog que pour lui faire plaisir, mais l'entendre ainsi l'avouer la mit en colère.

"Justement M. Lahiffe, s'intéresser à moi, c'est aussi s'intéresser au Ladyblog. Et je n'aurai pas besoin de ta protection, je suis bien capable de me défendre seule."

"Tu es en train de me dire que tu vas te pointer seule à un rendez-vous avec ce type totalement canon? Dis-moi, tu penses pouvoir te débrouiller seule ou tu crois simplement que je serais de trop?"

"Tu crois ce que tu veux."

Marinette observât toute la scène avec appréhension. Jamais avant, ses amis ne s'était disputé de la sorte, pas devant eux, en tout cas. Les signaux d'alarmes se remirent à sonner: Cédrick. 

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