Chapitre 10: Frustration
Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, il semblait à Marinette que sa bonne idée de la veille n'était pas si bonne finalement. Oui, elle était toujours terriblement triste et déçue de l'attitude d'Adrien, mais sortir avec Cédrick... c'était un fort prix à payer pour se venger. Elle resta dans son lit pensive, se remémorant les évènements de la veille. Elle avait beaucoup de difficultés à chasser l'image d'Adrien embrassant Lila. Les larmes se remirent à couler sans qu'elle ne puisse les arrêter. Tikki la regardait un peu désemparée.
"Tu sais Marinette, il y a peut-être une explication à tout cela. Tu devrais en parler avec Adrien."
"Je suis en bien mauvaise position pour faire la leçon à Adrien. "
"Tu n'es pas obligée de lui reprocher le geste, juste lui demander pourquoi."
"Non Tikki, je crois que j'aime mieux ne pas connaître la vérité."
"C'est comme tu veux, mais si cela peut t'éviter d'autres coups de tête comme celui d'hier soir..."
"Ce n'est pas un coup de tête, je suis très heureuse de sortir avec Cédrick ce soir."
"C'est toi ou moi que tu essaies de convaincre?"
Pour seule réponse, Marinette se cacha le visage dans ses couvertures. Elle resta ainsi pendant de longues minutes, puis elle se résigna à finalement se lever et affronter la journée. Rester au lit ne règlerait rien, aussi bien avancer et en finir avec ces moments indésirables.
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Du côté d'Adrien, le réveil était tout aussi morose. En ouvrant les yeux, il se remémora le dernier message reçu et posa instinctivement les yeux sur le téléphone brisé au pied du mur. Il devrait demander à Nathalie de lui en procurer un rapidement. En attendant, il se leva et alla consulter avec espoir ses messages sur son ordinateur. Déçu de voir que ce n'était pas qu'un cauchemar, il contacta son meilleur pote.
Adrien: Hey Nino!
Nino: Salut mec!
Adrien: Tu es libre cet aprem
Nino: Pour mon pote, toujours.
Adrien: Ça te dit de passer me voir vers 1h00.
Nino: Compte sur moi mon pote.
Un peu péniblement, il s'arracha de sa chaise et entreprit de se préparer pour sa séance photo du matin.
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Dans le repère du Papillon, l'homme était assis par terre, la tête dans les mains. Il sentait les émotions négatives, elles l'appelaient, le tourmentaient. Pourtant, quelque part dans son cœur, il luttait pour ne pas répondre à l'invitation. Peut-être un akuma n'était-il pas la solution. Avec autant de chagrin et d'amertume, peut-être devrait-il plutôt offrir son soutien. Il se leva et se détransforma. S'il ne se trompait pas et que son fils portait le bagage émotionnel de sa mère, il n'y avait qu'une seule chose pour le mettre dans un tel état. Le problème serait d'aborder le sujet avec lui.
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Adrien fût surpris de voir son père à table lorsqu'il se présenta pour le petit déjeuner. Plus étonnant encore, il avait l'air de s'être installé pour rester. Une grande tasse de café fumante à la main, une assiette bien remplie devant lui, il regardait son fils s'approcher avec intérêt.
"Bonjour Père. Comment allez-vous?"
"Je vais très bien Adrien, merci de demander. Et toi?"
"Je vais bien aussi Père."
"Tu en es certain?"
"Pourquoi dites-vous cela?"
"J'attends toujours que tu me présentes cette jeune fille dont tu m'as parlé."
"Oh... et bien. Je serais vous, je n'y compterais pas trop. Je... et bien, nous ne sommes pas ensemble."
"Ah non. Et pourquoi donc?"
Adrien fut pris au dépourvu par la question de son père. Pourquoi s'intéressait-il tout à coup à sa vie amoureuse? Et plus déstabilisant encore, qu'allait-il lui répondre alors que lui-même ne savait pas pourquoi?
"Et bien... en fait... je ne sais pas Père."
Gabriel demeura silencieux. Son fils avait visiblement été rejeté. Très objectivement, il ne comprenait pas pourquoi; sin fils avait une apparence irréprochable bien évidemment, mais au-delà de cela, il était un garçon bien élevé, gentil, sensible, intelligent, il ne voyait aucun travers qu'une jeune demoiselle normalement constituée pourrait lui objecter.
"Tu as des doutes sur tes sentiments?"
Quand on dit qu'il faut faire attention à ce que l'on souhaite, Adrien n'avait jamais autant regretté avoir souhaité que son père lui accorde plus de temps. La conversation était loin de prendre le tournant qu'il souhaitait. Il imaginait mal comment cela pouvait s'empirer. Il aurait de loin préféré affronter un akuma.
"NON... non Père, Marinette est... parfaite, tout simplement parfaite."
"Alors c'est elle... je veux dire... tu crois qu'elle n'est pas intéressée?"
"Je ne crois pas que ce soit le problème, d'après sa meilleure amie, elle est folle de moi."
"Alors, il ne devrait pas y avoir de problème...à moins que tu aies été... disons trop entreprenant..."
Là-dessus, les yeux d'Adrien s'arrondirent d'appréhension, la conversation pouvait finalement être bien pire. La réaction de l'adolescent alarma son père.
"Adrien?"
"Oui Père"
"Regarde-moi dans les yeux et réponds-moi. As-tu eu des rapports intimes avec cette jeune fille?"
Adrien tenta bien que mal de regarder son père dans les yeux, mais il flancha et baissa la tête avant d'avouer. "Oui Père"
Gabriel assimila la nouvelle du mieux qu'il le put. Il s'attendait à ce que son fils ait vécu de telles expériences; il était mannequin et il fréquentait des filles totalement splendides. La demoiselle en question n'était d'ailleurs probablement pas la première. Il avait dix-sept ans, il était normal pour un garçon de son âge de se laisser aller à de telles envies.
"Tu sais qu'une première fois peut-être intimidante pour une jeune fille. Si, en plus, son partenaire a visiblement de l'expérience et que..."
"Heu... Père, je vous arrête tout de suite. Je ne sais pas où vous prenez vos informations, mais il n'y a jamais eu que Marinette vous savez?"
Gabriel ne fût pas totalement étonné, son fils était excessivement respectueux de la gente féminine en plus d'être extrêmement loyal.
"Et c'est tout à ton honneur mon garçon... donc maintenant..." L'akuma aurait définitivement été une option plus confortable. Il voulait sincèrement aider son fils mais il se sentait un peu démuni devant son problème qui ne relevait manifestement pas de ses compétences. Il regarda son garçon qui ne semblait pas plus à l'aise que lui. Il devait dire quelque chose, trouver une solution et vite.
"Et si tu l'invitais à diner ce soir. Nous trouverons ce qu'elle préfère et notre chef vous cuisinera un repas mémorable. Je peux faire venir des musiciens et..."
"Père... ce ne sera pas... enfin, elle n'est pas disponible ce soir." Il avait adopté un ton défaitiste.
"Adrien, il y a un autre garçon, c'est ça?"
Il hésita un peu; il ne voulait pas décevoir son père. En même temps, il semblait impossible de pouvoir lui cacher la vérité. "Oui, Père. Je ne suis pas certain qu'il lui plaît vraiment, mais pour une raison que j'ignore, elle accepte des sorties avec lui."
Gabriel se sentit contrarié. Jamais un Agreste n'avait failli à obtenir ce qu'il désirait. Il ne voulait pas faire de son fils un enfant roi mais si cette fille était vraiment intéressée, il était inadmissible qu'elle joue de la sorte avec son cœur.
"Aimerais-tu que je rencontre cette jeune fille?"
"NON! Non, Père, s'il vous plaît, ne vous en mêlez pas. Si elle préfère cet acteur à la noix, je... je veux que son bonheur."
"Tu es bien comme ta mère... trop sensible et... attends un peu! Est-ce que j'ai bien compris Adrien? Est-ce cet acteur qui a intégré ta classe cette année?"
Adrien n'aimait pas la lueur dans les yeux de son père; peu importe les expériences qu'il avait vécu avec des acteurs, ce n'étaient pas de bons souvenirs. Il hocha la tête discrètement, craignant de déclencher une tempête par sa réponse.
"Adrien, mon garçon, ce n'est pas la première fois que je t'en fais part et ce ne sera pas la dernière: les acteurs sont la pire espèce que cette terre ait porté. Si tu aimes vraiment cette fille, sors-la de ses griffes, compris?"
L'adolescent, incrédule, hocha de nouveau la tête.
"Bien, j'ai beaucoup de travail aujourd'hui et tu vas être en retard pour ta séance photo. Alors, dépêche-toi de terminer ton repas et file."
"Oui Père."
Alors qu'Adrien fixait un peu trop intensément son attention sur son petit déjeuner, son père se leva et quitta la pièce. Lorsqu'il eut franchit la porte, ils poussèrent tout deux un long soupir de soulagement. Les Akumas étaient incontestablement plus facile à gérer.
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Suite à sa séance photo, Adrien se dépêcha de se préparer pour accueillir Nino. À peine le temps de déjeuner et de prendre une douche rapide que son meilleur ami sonnait à la barrière. Dans le confort de sa chambre, ils purent discuter des derniers évènements. Alors qu'Adrien se familiarisait avec son nouveau portable, ils en vinrent au sujet du court métrage dont le tournage commencerait la semaine même. Cette tournure de la conversation rappela au modèle des évènements de la veille.
"Dis donc Nino, tu as lu tout le script non?"
"Ouais mec, de bout en bout. Il faut dire qu'Alya a toute une plume."
"Est-ce que, par hasard, elle aurait apporté des changements aux scènes que je joue avec Lila?"
"Non mec, aucun changement au script, c'était une condition de Cédrick pour qu'il participe."
"Il n'y a donc aucune scène ou moi et elle devons nous embrasser alors."
"Mais qu'est-ce que tu racontes mec, bien sûr que non. Vos personnages sont copains et c'est tout. Mais pourquoi tu poses toutes ces questions mon potes? Tu commences pas à t'intéresser à Lila hein, parce que mec, j'te dirais que tu délires."
"Non, certainement pas mon pote. Lila est bien jolie mais c'est un vrai poison. Pas capable d'aligner deux phrases sans mentir."
"Et alors, c'est quoi le prob mec?"
"Hier, elle m'a invité à répéter nos scènes et... enfin, elle m'a embrassé."
"Tu t'es laissé faire mec?"
"Non, non pas du tout, c'est juste que j'ai pris une ou deux bières et elle m'a refilé un script qu'elle avait bidouillé et je le suivais et la première chose que je réalise c'est qu'elle est sur mes genoux à m'embrasser."
"Ça alors mec, ta vie elle est loin d'être endormante. Et t'as fait quoi?"
"Qu'est-ce que tu crois, j'ai décampé au plus vite. Pas question de rester une seconde de plus enfermé avec cette espèce de... de... traitresse." Oui, Adrien était définitivement un garçon poli.
Nino se permit de rire un bon coup. "C'est bon mec, ne te mets pas dans tout tes états. Ce soir, on fait la fête. Alya va nous rejoindre chez moi. On va se regarder des films, manger de la pizza et jouer aux jeux vidéos. T'auras pas le temps de t'ennuyer mec."
"Ouais mais Mari n'y sera pas."
"T'en fais pas mon pote, Mari est sur une mauvaise pente mais ça va passer. On va trouver ce qui la tracasse et l'aider d'accord?"
Adrien hocha la tête mais n'était pas certain de leurs chances. Marinette semblait plutôt têtue, comme sa Lady. Si elle s'était mise dans la tête qu'ils ne pouvaient pas être ensembles pour une quelconque raison, elle n'en démordrait pas de sitôt.
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Marinette avait eu une journée plutôt ordinaire. Elle avait aidé ses parents à la boulangerie, subissant au passage leurs remarques peu flatteuses au sujet de Cédrick. Les choses s'étaient un poil corsées quand elle leur avait affirmé sortir de nouveau avec lui le soir même. Tom et Sabine n'avait rien de particulier à reprocher au jeune homme, mais leurs instincts leur disaient que ce n'était pas un garçon pour leur pupille.
L'adolescente se préparait à passer une soirée plutôt ordinaire. Elle ne s'imposa pas la contrainte de paraître à son meilleur, elle n'avait pas ce genre d'ambition... pas avec Cédrick en tout cas. Et Adrien? Bien... la blessure était encore très vive... trop vive. Le genre de blessure qui nous amenait à vivre d'instinct. Elle pouvait se déplacer, manger, parler, sourire; mais son esprit était totalement monopolisé par la trahison d'Adrien.
Alya avait communiqué avec elle plus tôt dans la journée. Elle avait posé beaucoup de questions sur sa soirée avec Cédrick. Marinette n'avait pas grand-chose à lui raconter. Elle n'était pas prête à parler de la déception qu'elle avait vécue face aux révélations de l'acteur. Elle devait digérer l'information avant d'en parler à sa meilleure amie. De toute façon, Alya serait tout sauf objective; elle n'était pas fan de Cédrick et était amie avec Adrien. Elle trouverait sûrement un moyen de défendre le modèle alors que les preuves étaient accablantes... et les preuves, la journaliste ne les avait pas vues...elle ne pouvait pas comprendre.
Il était presque 5:00 et Marinette puisait dans tout ce qui lui restait d'énergie pour pouvoir passer à travers cette soirée. Quand elle entendit sonner à la porte, elle se leva machinalement. Elle vint pour ouvrir la trappe quand Tikki l'interrompit.
"Marinette, personne ne peut t'obliger à faire ce que tu ne veux pas. Dis à Cédrick que tu n'en a plus envie."
"Et laisser gagner Adrien? Non Tikki, je suis certaine que finalement, je passerai une bonne soirée. Suffit que je sorte d'ici... juste une bonne poussée dans le dos et j'aurai du plaisir."
Tikki retourna dans la bourse de Marinette avec un air sceptique. "Si tu le dis!"
Le temps de faire de brefs au revoir à ses parents et elle était sortie. Inutile d'éterniser les conversations plus longtemps alors qu'elle savait pertinemment qu'ils n'approuvaient pas son choix. À l'abri d'oreilles indiscrètes, elle se tourna vers son compagnon.
"Alors, tu m'amènes où comme ça?"
"Tu voulais manger de la pizza? J'ai le restaurant idéal pour toi. Tu n'auras jamais goûté rien de tel."
"Oh! D'accord. Je te suis"
Il la fit monter dans sa voiture et se félicita d'un aussi bon début de soirée.
Le restaurant dans lequel il l'amena n'avait rien à voir avec les pizzérias de coin de rue qui vendaient à la pointe. C'était un restaurant plutôt huppé où la pizza devenait un met des plus raffiné. Pour conclure un menu remarquable, il servait le vin qui s'harmonisait parfaitement à votre choix. Marinette se doutait bien que les prix dépassaient ce qu'elle était capable de s'offrir mais Cédrick ne voulu rien entendre lorsqu'elle offrit de partager l'addition. Comme toute bonne française, l'adolescente était habituée à une coupe de vin en mangeant; mais la quantité qu'elle ingurgita ce soir là dépassait tout ce qu'elle avait déjà bu en une soirée. Lorsque le repas fût conclu, elle était plutôt éméchée, mais elle ne put nier qu'elle passait une très belle soirée. Cédrick était plutôt satisfait de lui-même, mais lorsqu'il regardât l'heure il eût une mine désappointée.
"Oh! Le film que tu voulais voir est commencé depuis un bon bout."
"Vraiment... pas d'autres projections ce soir?"
"Oui mais vers 11:00, ton père ne me laissera pas te ramener si tard..."
Elle pouffa de rire. "Oui... il mettra la police à tes trousses bien avant."
"Alors?... Qu'est-ce que tu veux faire?"
La jeune fille fût prise au dépourvue. Que pouvaient-ils faire un samedi soir à cette heure dans Paris?
"Je... je ne sais pas vraiment."
"Tu aimes danser?"
"Oui, mais... je ne peux pas entrer dans n'importe quelle boîte de nuit. Je n'ai que 17 ans et..."
Il prit sa main et l'entraîna avec lui vers un commerce tout près.
"L'âge n'a pas d'importance quand tu es avec moi."
Arrivé à destination, Cédrick échangea quelques mots avec le portier et, avant même qu'elle ne s'en rende compte, Marinette était rendue sur la piste de danse. Avec la musique aussi forte, il était difficile de communiquer, mais l'acteur réussit tout de même à se faire comprendre.
"Je reviens, je vais nous chercher à boire."
Marinette hocha la tête puis continua à se perdre dans la musique. Elle gardait les yeux fermés, elle ne voulait pas se mêler aux autres. Elle voulait juste bouger au rythme des chansons et se défouler en dansant jusqu'à ce que la fatigue l'emporte. Elle sentit qu'on mettait une main sur son épaule. En ouvrant les yeux, elle vit Cédrick qui lui tendait un verre rempli d'une boisson ambrée. Elle prit une gorgée et grimaça.
"C'est du Whisky. Une bonne qualité. La première gorgée saisit mais on s'habitue et c'est un vrai délice."
Marinette lui fit un grand sourire. Elle ne détestait pas la sensation de chaleur qui se propageait dans tout son corps. Elle reprit ses mouvements avec plus d'intensité, tout en essayant de ne rien perdre du précieux liquide doré contenu dans son verre. À intervalle régulier, elle prit quelques gorgées et finit par réellement apprécier l'arôme de son breuvage. La danse et l'alcool l'aidait à oublier sa souffrance. Elle savait que ce n'était pas une solution, mais à court terme, elle se permit cette évasion.
La soirée était encore jeune mais l'heure de ramener sa belle arrivait à grands pas et Cédrick ne voulait manquer aucune occasion de se rapprocher d'elle. Il alla donner un généreux pourboire au DJ et la chanson qui suivit en était une dans plutôt langoureuse. Il offrit sa main à Marinette et l'approcha dangeureusement de lui. Il passa ses bras autour de sa taille et la jeune fille mit les siens autour de son cou avant d'appuyer sa tête sur son épaule. Il était exactement là où il le voulait.
"Mari... tu es vraiment une fille extraordinaire." Elle n'eût aucune réaction. "Je sais que je ne suis pas le garçon parfait mais j'aimerais vraiment que tu me donnes une chance. Je sens que toi et moi... et bien, ça pourrait marcher. Je n'ai jamais rencontré de fille aussi parfaite que toi et j'aimerais pouvoir être celui qui t'apporte le bonheur."
Marinette releva la tête et le regardât dans les yeux.
"Cédrick... je... je ne suis plus où j'en suis... je... je sais plus... je."
Elle ne pût terminer sa phrase. Il avait pris possession de ses lèvres. Un peu abasourdie, un peu en dehors de ses pensées, un peu perdue, elle répondit... brièvement. Puis elle rompit le baiser.
"Ramène-moi s'il te plaît."
Il savait qu'il ne devait pas discuter. Il avait déjà réalisé beaucoup plus que ce qu'il avait espéré. Il lui présenta son bras.
"D'accord Princesse! Viens!"
Ce surnom lui rappelait beaucoup trop son partenaire. C'était le surnom que lui avait donné Chat Noir quand il l'avait rencontré en tant que Marinette.
"S'il te plaît, ne m'appelle pas Princesse."
"Quoi, tu n'aimes pas ce surnom?"
"Non, non... c'est juste que j'ai quelqu'un de très cher qui m'appelle déjà comme ça et..."
Il déchanta un peu.
"Adrien?"
"NON!" Elle prit une grande respiration pour se calmer. "Non, pas Adrien. Un ami... tu ne le connais pas mais c'est un ami très cher."
"D'accord ma belle... pas de princesse."
Il l'aida à s'installer dans la voiture et se passa une main dans les cheveux avant de la rejoindre. Lorsqu'ils arrivèrent à la boulangerie, l'adolescente ne lui laissa pas la chance de l'embrasser de nouveau. Elle fût très amicale mais un peu plus distante.
"Merci Cédrick. J'ai eu une très belle soirée."
"De rien ma belle. On remet ça quand tu veux." Il lui fit un clin d'œil, ce qui la fit rouler des yeux. Elle se retourna et entra. Quand l'acteur pris place de nouveau dans sa voiture, il fit un "high-five" à son conducteur. C'était un excellent début.
La première chose que Marinette fit en entrant dans sa chambre fût d'appeler Alya. Il ne fut pas plus d'une sonnerie avant qu'elle ne réponde.
"Hey Mari! Belle soirée!"
"Hey Alya. Oui, agréable."
"Le film t'a plu?"
"Pas de ciné finalement. Le resto a pris trop de temps."
"Je me trompe ou tu as pris de l'alcool."
"Ça paraît tant que ça."
"Ma chérie, je te connais par cœur. Alors, vous avez fait quoi à la place?"
"On est allé danser."
"En boîte de nuit? Mais tu n'as même pas l'âge."
"Cédrick à quelques connections..."
"Humm... Intéressant. Il a un frère ton Cédrick?" En arrière-plan, Marinette entendit Nino protester.
"Tu es avec Nino?"
"Oui." Elle hésita. "Et Adrien aussi."
"Oh!" Marinette sentit son cœur la brûler brièvement. Malgré l'alcool, ce nom continuait de la blesser.
"Et la boîte de nuit, c'était bien?"
Marinette reprit ses esprits. "Euh... oui, oui. J'ai goûté à un whisky de qualité et Cédrick m'a embrassé."
"QUOI, TU L'AS EMBRASSÉ?"
Marinette ne pouvait nier qu'elle sentait une certaine satisfaction à la réaction de sa meilleure amie. Avec un peu de chance, Adrien l'aurait entendu et il n'entendrait pas ce qui allait suivre. "Non... c'est lui qui m'a embrassé. Je... je ne suis pas certaine d'avoir vraiment apprécié. Mais, Alya, on garde ça entre nous d'accord. Tu ne dis rien à personne, compris?"
Alya était partagée entre rassurer Adrien dont l'expression semblait douloureuse et rester loyale à sa meilleure amie. Marinette donna l'impression d'avoir senti ton malaise.
"Euh, je sais que les garçons t'ont sûrement entendu... mais... ne dis plus rien, plus rien du tout. Promis?"
Alya se mordit la lèvre en voyant le visage d'Adrien... mais Marinette était sa meilleure amie. Elle capitula. "Promis."
"On se reparle demain. Je t'adore."
"Moi aussi ma chérie. Je passe te voir demain... tu me dois quelques croissants d'accord?"
Marinette éclata de rire. "Sans problème. À demain."
"Ouais. À demain." Alya raccrocha et regarda son téléphone perplexe. Elle jeta un coup d'œil vers le modèle qui avait la tête dans les mains. Il fallait définitivement qu'elle apprenne à contrôler ses émotions.
Adrien sentait que quelqu'un avait plongé son cœur dans l'eau glacée. La tête dans les mains, il tentait de se ressaisir. Elle l'avait embrassé. Il n'y comprenait plus rien. Qu'elle accepte une sortie avec lui, passe, mais qu'elle l'embrasse. Il pensait qu'il serait le seul garçon à jamais prendre possession de ces lèvres. C'était SES lèvres. Lorsqu'il releva la tête, son expression fit glacer le sang à ses deux amis; Marinette et lui étaient faits pour être ensembles et il ferait tout ce qu'un Agreste était en mesure de faire pour la récupérer.
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