Chapitre 61



Il fallut à Harry dix bonnes minutes pour se sentir capable de se lever, et il souffla de soulagement en se rendant compte qu'il allait bien. Il avait encore la tête qui tournait, il se sentait désespérément faible — comme un poulain nouveau-né qui ne tenait pas sur ses jambes — et il était légèrement nauséeux. Rien de plus.

Pansy le regardait avec tant d'inquiétude qu'il brûlait d'envie de se retrouver seul avec elle pour la prendre dans ses bras et la rassurer, pour lui murmurer à quel point il l'aimait, mais il se doutait qu'il n'aurait pas un instant de paix avant un bon moment.

Il fit quelques pas, avant de décider qu'il allait suffisamment mieux pour retourner à Poudlard. Il était inquiet des dégâts que Bellatrix et Greyback auraient pu faire à eux deux et il espérait que personne n'avait été blessé.
Il lança un long regard à son professeur de potions, dénué de toute animosité.
— Monsieur ? Quand nous aurons un moment de libre après... tout ça, j'aimerais vous parler de quelque chose.

Severus fronça les sourcils, mais il hocha la tête, répliquant d'un ton brusque.
— Ma porte vous est toujours ouverte, monsieur Potter.

*


L'antre de Voldemort était toujours aussi désert et ils repartirent lentement, aux aguets, jusqu'à l'armoire à disparaître. Severus observa les adolescents puis hocha la tête.
— Je passe en premier pour m'assurer qu'il n'y a pas de danger. Miss Parkinson, vous me suivez. Puis, vous, monsieur Potter. Drago... tu fermes la marche, en restant sur tes gardes.

Ils hochèrent la tête avec un bel ensemble et Severus leur sourit avant d'entrer dans l'armoire.


Lorsqu'il arriva dans la salle sur demande, il se trouva face à un groupe baguette en main, prêt à lui jeter un sort. Il leva les mains pour montrer qu'il n'avait aucune mauvaise intention et il se décala pour refermer la porte.
— Les enfants arrivent.

Un des membres de l'Ordre grogna, doutant visiblement de sa parole, mais Rémus hocha la tête avec un sourire hésitant. Ses yeux semblaient poser la question qu'il n'osait pas prononcer à voix haute et Severus le fixa.
— Ils vont tous bien. Et... Le Seigneur des Ténèbres est mort. Avec son ignoble serpent.


Il y eut des échanges de regards incrédules, comme s'ils n'osaient pas y croire. Rapidement, Pansy arriva, trébuchant à l'arrivée et refermant la porte précipitamment. Elle ne jeta même pas un coup d'œil autour d'elle, faisant confiance à Rogue pour avoir fait en sorte que rien ne puisse lui arriver.
La porte se rouvrit et Harry en sortit, titubant, et laissa Pansy le soutenir.

Immédiatement, Rémus se précipita et aida les deux adolescents. Pansy sembla un instant mal à l'aise, mais le loup-garou lui sourit gentiment, ne cherchant même pas à la séparer de Harry.

Drago arriva enfin soufflant de soulagement lorsqu'il vit Severus. Le maître des potions l'attira près de lui, et détruisit l'armoire d'un sort puissant, regardant l'énorme meuble s'effondrer, désormais inutilisable. Il refusait de laisser un point d'accès pour l'école à des Mangemorts qui pourraient avoir envie de vengeance.

*


Quelques baguettes se tendirent en direction de Severus et de Drago Malefoy, menaçantes, bien qu'un peu hésitantes. Le professeur de potions poussa son filleul et élève derrière lui pour le protéger et se redressa. Il avait sa baguette en main lui aussi, mais jugea plus prudent de ne pas la lever. Il ne tenait pas à recevoir un sort perdu d'un membre de l'Ordre un peu trop zélé.

Il y eut un lourd silence, chacun se dévisageant avec attention.

D'un coup, Harry se dégagea brusquement de l'étreinte de Rémus. Bien que peinant à se tenir debout seul, il fit les quelques pas qui le séparaient de Severus et se plaça devant lui, s'appuyant contre son torse comme pour le protéger de son corps, défiant ouvertement ceux qui voulaient s'en prendre au maître des potions.

L'un des membres de l'ordre — un Auror dont Harry avait oublié le nom — eut un instant de doutes, se posant manifestement des questions sur ce qui se passait juste sous ses yeux. L'autre Auror cependant montrait les dents et semblait décidé à arrêter le maître des potions et le jeune Malefoy.

Harry plissa les yeux et se souvint de son nom. Quelque chose comme Fiertalon. L'homme fronça le nez et cracha, furieux.
— Pousse-toi, gamin. Ces deux-là sont Mangemorts et il est temps de les envoyer où est leur véritable place, à Azkaban !

Rémus grogna légèrement, n'aimant pas voir son louveteau menacé de la sorte. Il resta cependant immobile, bien que tendu, et il avait enlacé les épaules de Pansy pour l'empêcher de s'en mêler et de risquer de prendre un sort perdu.

Kingsley Shakelbot — qui semblait accorder le bénéfice du doute à Severus — leva les mains en un geste apaisant et sourit.
— Allons, messieurs. Nous devrions peut-être laisser à ce jeune homme le temps de récupérer un peu et de nous dire ce qui s'est passé exactement ?

Fiertalon renifla, plein de mépris.
— Comme ça, ce bâtard pourra donner une de ses potions au gosse et le contrôler pour obtenir sa liberté.

Harry secoua la tête, fixant l'Auror avec agacement. Puis, il soupira et se tourna à demi vers son professeur de potions.
— Un de vos anciens élèves, je suppose, professeur ? Il a l'air d'avoir gardé de mauvais souvenirs de ses cours de potions...

Rémus gloussa bruyamment et il y eut quelques sourires dans le groupe. D'autres baguettes se baissèrent, comme s'ils se souvenaient que l'homme qu'ils menaçaient venait de défaire Voldemort en compagnie de trois adolescents.

Fiertalon se crispa, lançant un regard mauvais à son ancien professeur et dévisagea Harry Potter. Il renifla d'un air agacé et secoua la tête.
— Tu es peut-être un symbole, gamin, mais tu sembles un peu trop profiter de ta célébrité à mon goût. Ce n'est pas parce que tu viens soi-disant de mettre fin à la guerre que tu peux tout te permettre.

Il y eut des halètements incrédules et Drago ricana, moqueur, trouvant la situation parfaitement surréaliste. Il marmonna assez fort pour être entendu.
— Soi-disant ? Qu'est-ce qu'il lui faut de plus à cet idiot ? Il est mort.

Fiertalon haussa les épaules.
— Dommage que le corps ne soit pas devant nous, et que le seul moyen de le rejoindre ait été détruit pour protéger son maître adoré.

Harry jura, la colère commençant à monter en lui, et sa magie se mit à tourbillonner, oppressante, étouffante.

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