Chapitre 45
En voyant Harry sourire tranquillement à la mise en garde de Rogue, Pansy voulut hurler. Cependant, l'air lui manquait, alors qu'elle avait l'impression de se noyer. Horrifiée, elle entendit leur professeur murmurer.
— Si c'est ce que vous voulez, Potter, qu'il en soit ainsi.
Drago voulut la prendre dans ses bras, mais elle le repoussa brutalement, haletant, en prise à une crise de panique.
Harry la vit suffoquer et il jeta un regard suppliant à Rogue, comme pour l'implorer d'intervenir.
Sans un regard pour Pansy, ce dernier entraîna Drago à sa suite — elle n'entendit pas ce qui se passait, trop perdue dans son cauchemar personnel — la laissant seule avec le jeune homme.
Elle pensa un instant qu'il allait la laisser lui aussi. Juste quitter la pièce, pour lui montrer qu'elle ne comptait plus à ses yeux, plus après la façon dont elle avait réagi.
Mais il s'approcha d'elle, lentement.
Elle voyait ses lèvres bouger, mais elle ne comprenait pas, luttant pour chaque inspiration, prête à s'effondrer. Des taches noires apparurent dans son champ de vision alors qu'elle manquait d'air, et elle crispa ses mains sur son chemisier, luttant pour respirer.
Finalement, il arriva près d'elle, et il l'attira lentement dans ses bras, sans cesser de parler. Elle se laissa enfin aller et s'agrippa à lui de toutes ses forces. Elle prit une grande inspiration tremblante, et elle eut l'impression que quelque chose se débloquait en elle. Enfin, elle reprit son souffle, en entendant la voix de Harry qui murmurait à son oreille, sans en comprendre les mots.
Finalement, elle s'effondra en larmes, oubliant toute retenue. Elle avait l'impression qu'elle vivait le choc de ce qui s'était produit dans la journée en différé, comme si ses sentiments débordaient. Elle avait eu trop de choses à gérer et maintenant... elle paniquait.
Harry lui frottait le dos, la serrant contre lui, sans cesser de parler. Il la rassurait, répétant encore et encore qu'elle n'aurait pas à y aller, qu'il allait la tenir en sécurité. Il l'écarta légèrement de lui, caressant ses joues, avant de déposer un léger baiser sur son front.
Finalement, elle eut l'impression d'être vidée de toute force. Épuisée. Sans Harry pour la soutenir, elle serait tombée au sol incapable de se tenir d'elle-même, et elle se laissa conduire jusqu'à un siège, le regardant s'agenouiller devant elle, la fixant d'un air inquiet.
Elle se laissa dériver quelques longues secondes dans cette espèce d'hébétude confortable, où elle n'avait pas besoin de se montrer forte ou d'avoir peur. Finalement, la caresse délicate des mains de Harry sur ses genoux, ses yeux verts emplis d'inquiétude la ramenèrent au présent, et elle leva les mains pour se frotter le visage.
Elle était épuisée, mais elle se sentit soudain honteuse de sa crise de nerfs. Habituellement, elle avait plus de contrôle et elle allait s'excuser quand Harry parla en premier.
— Tout va bien. Tu as eu beaucoup à... gérer ces derniers temps, c'est logique que tu craques.
Elle fit la moue et détourna les yeux, refusant de débattre sur son droit ou non à se laisser aller stupidement. Elle avait toujours voulu montrer qu'elle était forte et elle détestait l'idée d'avoir besoin d'être secourue.
Harry laissa échapper un léger rire, restant près d'elle, sans retirer ses mains rassurantes de ses genoux. Puis, il murmura.
— Quand mon parrain est mort, j'ai craqué moi aussi et j'ai détruit le bureau de Dumbledore.
Pansy cligna des yeux.
— Comment sais-tu ce que je pensais ?
Harry rougit légèrement sous son regard fasciné, puis il haussa les épaules.
— Je suppose que je commence à te connaître. Et c'est... ce que j'ai pensé quand... J'ai craqué. Que j'étais faible.
Une larme roula sur la joue de Pansy et elle soupira.
— Je suis tellement désolée. De t'avoir parlé de cette façon. Je pensais que si je te blessais tu t'éloignerais de moi.
Harry hocha lentement la tête.
— Je le savais. Je ne t'en veux pas. J'aurais probablement fait la même chose pour te protéger. Mais Pansy... Même si tu décides de me tourner le dos, je... Je continuerai à tout faire pour te mettre à l'abri.
Elle se laissa glisser de la chaise pour se placer face à lui, à genoux, et l'enlaça avec un soupir, beaucoup plus calme.
— Idiot.
Il eut un rire amusé à nouveau, la serrant un peu plus contre lui et elle se laissa aller, profitant du réconfort offert. Après un moment, Harry chuchota à son oreille, incertain.
— J'avais peur... de t'avoir perdue. Je sais comme tu peux être déterminée et... j'avais peur d'y aller sans avoir pu...
Le cœur battant, elle se dégagea brusquement pour le faire taire. Elle ne voulait pas savoir ce qu'il allait dire, pas maintenant.
Elle secoua doucement la tête, avec un sourire un peu crispé, le cœur battant, le fixant droit dans les yeux.
— Une seconde. Ne dis rien. Tu... on en reparlera quand tout ça sera terminé, parce que moi aussi j'aurais des choses à te dire. Tu vas être obligé de revenir si tu tiens à avoir cette conversation, Harry.
Le regard de Harry se fit plus chaleureux encore et il sourit soudain, joyeusement, contraste saisissant avec la situation et la gravité de l'instant.
Pansy déglutit, fascinée, et elle s'approcha pour l'embrasser. Elle craignait être repoussée, mais le jeune homme la serra juste contre lui, répondant à son baiser avec tendresse, sans précipitation.
Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Pansy se sentait mieux. Épuisée toujours, mais l'esprit clair et emplie d'une nouvelle détermination. Elle avait l'impression d'avoir retrouvé toute sa combativité, comme si Harry lui avait redonné la force qu'elle avait perdu.
Elle le dévisagea avec tendresse, se demandant comment elle avait pu le repousser et sourit.
— J'ai un meilleur plan.
Harry afficha un air perplexe et prudent, pensant certainement qu'elle allait tenter de le dissuader de se mettre en danger. Cependant, Pansy savait que c'était inévitable. Harry serait un jour ou l'autre face à son destin, et peut être qu'agir en premier permettrait de bénéficier d'un effet de surprise qui changeait tout.
Elle lui adressa un clin d'œil complice, retrouvant ses airs de séductrice, et elle eut le plaisir de le faire rougir une fois de plus. Puis, elle s'expliqua, calmement.
— Ou alors, nous y allons tous. Rogue, Drago, toi et moi. Tous les quatre.
Harry allait protester, mais elle le coupa, d'un regard impérieux.
— Harry. Ce n'est pas une idée lancée au hasard. Si tu y vas seul et que tu échoues, nous sommes tous morts. Il pillera ton esprit et... tout sera fini. Pour toi, pour nous, pour le monde magique entier. Ensemble, si on se protège les uns les autres, on a une chance d'avoir un résultat. C'est probablement totalement fou, mais... pas plus que t'envoyer seul à la mort.
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