Chapitre 35


Pansy et Drago s'étaient laissés distancer par leurs camarades de maison et avançaient dans le couloir côte à côte. La jeune fille insistait lourdement pour que son ami se confie à Harry, persuadée que le Gryffondor pourrait accomplir des miracles.

Les deux Serpentard sursautèrent en entendant un cri et par réflexe, Drago poussa Pansy derrière lui pour faire face au danger. À l'instant où le sort le frappa, il pensa que c'était un réflexe stupide. Il était stupéfixé et Pansy se retrouvait vulnérable — même s'il ne prononcerait jamais ce mot devant elle pour la qualifier sous peine de recevoir un sort particulièrement vicieux...

Il s'écroula sans grâce, figé, douloureusement conscient de la situation. Il n'aurait jamais imaginé qu'entendre la voix de Potter serait un tel soulagement...


En voyant Drago s'effondrer, Pansy cligna des yeux, perplexe, mais elle avait déjà sorti sa baguette par réflexe, prête à se protéger et à se défendre du mieux qu'elle le pouvait. Elle croisa le regard inquiet de Harry et elle lui sourit, comme pour le rassurer.

En voyant l'agresseur, elle afficha une moue méprisante. Un stupide Poufsouffle... Elle se demanda depuis quand les blaireaux étaient capables d'attaquer dans le dos, avant de se concentrer sur la situation.


*

Harry arriva dans le couloir où se trouvaient Pansy et Drago, suivis de Finch-Finley. Tout le long du chemin, il avait tenté de se rassurer en se disant que c'était un hasard et que le Poufsouffle ne les suivait pas. Il pouvait après tout aller dans la même direction qu'eux.

Il vit Drago penché vers Pansy et il se sentit bêtement jaloux. Cependant, tous ses sentiments furent oubliés en voyant le Poufsouffle lever sa baguette, prêt à attaquer Pansy dans le dos.
Trop loin pour agir, il poussa un cri d'alerte, espérant que ce serait suffisant.


Incrédule, il vit Drago réagir immédiatement, sortant sa baguette dans un geste fluide et se retournant tout en poussant Pansy pour la mettre à l'abri. La jeune fille trébucha, sortant sa baguette avec un moment de retard. Trop tard en tout cas pour empêcher le sort lancé par le Poufsouffle d'atteindre Drago.

Ce dernier se raidit et tomba brusquement. Harry soupira en comprenant qu'il était stupéfixé et qu'il ne pourrait pas être d'une grande aide.
Il se précipita, baguette en main, hurlant à Finch-Finley de s'arrêter. Ce dernier se tourna vers lui, grimaçant, les yeux fous, et Harry se prépara à un duel dans le couloir. En entendant la voix de son professeur de potions, il souffla de soulagement, se détendant légèrement même s'il continuait de surveiller le Poufsouffle. Cependant, Severus Rogue avait la situation bien en main.

Pendant qu'il incendiait leur camarade, Harry se précipita vers Pansy, sans oublier de libérer Drago du sort. Ce dernier hocha sèchement la tête en remerciement, visiblement furieux de s'être laissé surprendre...
Harry attira Pansy contre lui, constatant qu'elle tremblait bien qu'elle fasse tout pour le cacher. Il ne dit pas un mot, la serrant juste contre lui.

Après une hésitation, Pansy répondit à son étreinte et se laissa aller contre lui, laissant échapper un souffle un peu tremblant.

Rogue grogna et secoua la tête.
— Tous les trois, du balai. Finch-Finley, suivez-moi.

Harry noua ses doigts à ceux de Pansy et l'entraîna à sa suite, jetant un coup d'œil à Malefoy, en espérant qu'il les suive. Une fois n'est pas coutume, ils entrèrent dans une salle déserte.

Le jeune homme sentit le regard de Drago Malefoy sur lui, mais l'ignora pour attirer Pansy dans ses bras. Elle se laissa faire avec bonne volonté et Harry lui jeta un long regard pour s'assurer qu'elle allait bien avant de déposer un baiser sur sa joue.
— Voldemort a exigé que Pansy lui soit livrée à la fin de l'année scolaire.

*

Drago hoqueta et se tendit. Il regarda le visage fermé de son amie et en cet instant, il remercia Potter du fond du cœur de s'occuper d'elle.
Il soupira, puis il abdiqua. Il avait besoin d'aide, il le savait. Jusqu'à cet instant, il craignait pour la vie de sa mère s'il parlait, mais il venait de prendre conscience que même s'il obéissait, le mage noir pourrait décider de s'attaquer à sa famille. Juste parce qu'il le voulait. Par caprice.

Il ferma la porte d'un sort, s'assurant qu'ils ne soient pas dérangés, et en profita pour lancer un assurdiato craignant d'être entendu.
Évitant le regard de Pansy fixé sur lui et refusant de voir de la pitié dans les yeux verts de Potter, il commença à parler, presque à voix basse.
— Vous le savez, je dois tuer Dumbledore. Mais ce n'est pas la seule chose que j'ai à faire. Je dois... je dois aussi ouvrir une brèche dans les protections de Poudlard pour faire entrer un groupe de Mangemorts.


La voix de Harry était rauque quand il prit la parole, mais Drago ne leva pas les yeux.
— Comment ? Tu as un plan, je suppose ? C'est quand tu disparais des heures, n'est-ce pas ?

Le jeune homme hocha la tête avec une grimace. Son ton se fit plaintif quand il tenta de se justifier.
— Je n'ai pas le choix... Ma mère est là-bas, je ne peux pas l'abandonner, je...

Harry le coupa et son ton était plein de sollicitude.
— Je sais.
Pansy le prit dans ses bras sans un mot. Ainsi entouré, Drago pouvait presque croire que les choses allaient s'améliorer. Alors, il raconta tout. Comment il avait découvert l'armoire à disparaître brisée dans Poudlard, dans cette salle qui était apparue d'un coup. Comment il avait vu sa jumelle chez Barjow et Beurk. Les heures qu'il avait passées dans la boutique lugubre et crasseuse pour en comprendre le fonctionnement, les heures qu'il passait sur celle de Poudlard pour la remettre en état et la lier à celle de la boutique de l'Allée des Embrumes.

Lorsqu'il se tut enfin, il avait les yeux brûlants de larmes contenues et les poings serrés.

Harry souffla.
— OK. On va t'aider, on va les faire entrer.

Pansy hoqueta les yeux ronds, tandis que Drago jurait, furieux. Mais Harry continua, calmement.
— Ils vont entrer, mais ils auront un comité d'accueil à l'arrivée. Ils ne passeront pas la porte de la salle sur demande.

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