Chapitre 31
Harry se réveilla en sursaut, perdu.
Haletant, les mains crispées sur les draps, il clignait des yeux essayant de reprendre pied avec la réalité. Il regarda autour de lui, prenant conscience qu'il était dans son dortoir, dans la tour Gryffondor. Seul.
Il soupira et entrouvrit les rideaux. Il croisa le regard de Ron qui détourna les yeux, toujours furieux. Avec un pincement au cœur, il l'ignora et quitta la chaleur de son lit en frissonnant pour rejoindre la salle commune.
Installé devant la cheminée, il fixa les flammes, vidant son esprit avant de repenser à son cauchemar.
Ça avait commencé par un rêve agréable. Dans ses songes, il était avec Pansy. Ils étaient allongés ensemble, blottis l'un contre l'autre, s'embrassant paresseusement. Ça n'avait même pas été un rêve érotique, il n'y avait rien de plus que cette tendresse réconfortante. Il se sentait bien, à sa place, et Pansy dans ses bras était souriante et détendue. Abandonnée. Il n'y avait aucune crainte dans son regard clair. Ses cheveux noirs étalés sur l'oreiller et elle souriait, alors qu'il la contemplait amoureusement.
Il se penchait sur elle pour l'embrasser, et d'un coup, il se trouvait face à Voldemort. La seule chose à laquelle il pouvait penser était que Pansy était en danger, et il était prêt à se battre pour elle.
Il était au centre d'un cercle de Mangemorts sans visages, seul.
Puis, la scène changeait. Il y avait toujours Voldemort, qui semblait agité. Ses Mangemorts l'entouraient, masqués. Puis, le mage noir appelait à lui le père de Pansy. Harry ne l'avait jamais vu, mais il savait que c'était lui, derrière le masque argenté des Mangemorts. L'homme s'avançait et s'agenouillait, attendant les ordres en silence.
Après un Doloris, Voldemort lui ordonnait de lui livrer sa fille à son retour de Poudlard. Ses intentions n'étaient pas d'en faire une Mangemort, mais il avait dans l'idée de la livrer en récompense à ses fidèles...
Harry était ensuite brutalement expulsé de la scène, comme si la connexion s'était coupée. Et le cauchemar suivant avant commencé. Une fois de plus, il voyait la scène, mais il ne pouvait pas intervenir. Pansy était jetée à terre et Voldemort lui lançait un Doloris avant d'inviter ses Mangemorts à faire ce qu'ils voulaient d'elle.
Il s'était réveillé, haletant, en hurlant, le cœur battant fortement.
Son premier réflexe avait été de chercher Pansy à ses côtés avant de se souvenir qu'ils n'avaient jamais partagé le même lit. Harry n'avait même jamais partagé de lit avec qui que ce soit.
Le jeune homme soupira et ferma les yeux, se demandant ce que ça ferait de passer la nuit avec quelqu'un. Avec Pansy. D'avoir dans les bras son corps chaud, d'embrasser ses lèvres douces, de se repaître de tendresse et de plonger son visage dans son cou, pour s'endormir avec son odeur autour de lui.
Il s'empourpra légèrement, et secoua la tête, avec un demi-sourire, avant de repenser au reste de son cauchemar.
Visiblement, entremêlé à ses pires craintes, il avait vu un instant d'une réunion qui avait réellement eu lieu. Un instant où Voldemort exigeait que Pansy Parkinson lui soit livrée.
Distraitement, Harry lança un tempus et se rendit compte qu'il était tout juste six heures du matin. Conscient qu'il ne se rendormirait pas, il se faufila dans le dortoir pour y récupérer des vêtements, la carte du Maraudeur et sa cape d'invisibilité. Puis, il retourna dans la salle commune et murmura.
— Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.
Avec fascination, il regarda les lignes sombres apparaître, former des mots puis le plan de Poudlard. Quel que soit le nombre de fois où il verrait ce phénomène, il ne pourrait pas s'empêcher de le regarder avec émerveillement. C'était définitivement un lien avec son père et son parrain.
En premier lieu, il chercha Pansy et il souffla de soulagement en la voyant dans son dortoir. Malefoy était lui aussi dans son dortoir, et leurs étiquettes immobiles attestaient qu'ils dormaient encore. Tout comme leurs camarades.
Fermant les yeux, installé confortablement dans le sofa devant le feu, Harry se perdit dans ses pensées, refusant de réfléchir aux implications de son rêve.
Lorsqu'il entendit les premiers mouvements dans les dortoirs de ses camarades, il se leva d'un bond, et fila dans la salle de bains. Il avait attendu pour ne réveiller personne. Il avait largement le temps de se préparer, mais il ne resta pas longtemps sous la douche et se dépêcha de s'habiller.
Une fois prêt, il jeta un nouveau coup d'œil sur la carte du Maraudeur, et lorsqu'il vit l'étiquette de Rogue apparaître dans les cachots, il attrapa ses affaires et sortit à toute vitesse, ignorant les protestations de la Grosse Dame qui lui reprochait sa précipitation.
Les yeux fixés sur la carte, il courut dans les couloirs déserts et faillit presque percuter le professeur de potions. Ce dernier plissa les yeux, prêt à lui retirer des points, mais Harry prit la parole précipitamment.
— Il y a eu une réunion de Mangemort cette nuit.
L'adolescent avait chuchoté, mais le maître des potions se crispa et l'entraîna à sa suite, un peu à l'écart, dans un couloir peu fréquenté.
— Vous devriez l'annoncer dans la Grande Salle, sombre idiot !
Harry rougit légèrement et baissa la tête, avant de froncer les sourcils.
— J'ai vérifié qu'il n'y avait personne avant ! Je ne suis pas si stupide, Professeur.
Rogue grogna et murmura, fixant Harry avec attention.
— Je n'y étais pas convié. Qu'avez-vous appris, monsieur Potter ?
Harry cligna des yeux, et ses mains se mirent à trembler légèrement, alors qu'il prenait réellement conscience de ce qu'il avait vu et entendu.
— Il a demandé au père de Pansy de lui livrer sa fille. Dès qu'elle rentrera, elle sera livrée... à ces brutes.
L'homme observa longuement le jeune homme devant lui, les sourcils froncés, mais pour une fois son regard n'était pas hostile. Finalement, il sembla en arriver à une conclusion et il soupira.
— Pour l'instant, miss Parkinson est en sécurité. Il nous reste un peu de temps pour trouver un moyen de la protéger.
Harry cligna des yeux, l'air un peu perdu, puis hocha lentement la tête. Rogue hésita, puis il s'adoucit et lui posa une main sur l'épaule.
— Cessez de vous soucier de ça pour l'instant. Nous trouverons un moyen de la protéger, donc n'essayez pas de jouer les héros et de foncer tête baissée au-devant du danger.
Le jeune homme eut un sourire triste en pensant à son parrain, et hocha la tête, les yeux baissés. Il s'éloigna ensuite sous le regard soucieux de son professeur, tête basse.
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