Chapitre 29
Harry hoqueta, perplexe.
— Monsieur ?
Rogue grogna et se redressa, le fusillant du regard.
— J'ai besoin que vous me fassiez confiance un minimum, Potter, et je connais votre propension à sauter à des conclusions hâtives. Surtout sans miss Granger pour vous aider à réfléchir.
Harry rougit furieusement, mais ne répliqua pas, conscient de l'importance de la conversation. Rogue hocha brièvement la tête, puis marmonna de façon indistincte avant de continuer.
— Soyons clairs. Mon rôle est de protéger les élèves. Tous les élèves. Quelle que soit leur allégeance passée ou future.
Harry hocha la tête, perplexe, restant silencieux, observant avec attention son professeur. Ce dernier marqua une légère pause avant de poursuivre.
— Je fais également en sorte de vous garder en sécurité, et croyez-moi, c'est pratiquement un travail à plein temps avec votre propension à foncer dans le tas comme un taureau furieux.
Cette fois, le jeune homme baissa la tête, écarlate, alors que le souvenir du désastre du Ministère lui revenait en mémoire. Si seulement il avait cru Rogue... Il serra les poings, essayant de repousser les images de la mort de Sirius. Il haleta légèrement, avant de se reprendre. Rogue avait gardé le silence, lui laissant un peu de temps et il lui en fut reconnaissant, même s'il évitait de croiser le regard de son professeur.
L'homme soupira.
— Monsieur Potter. J'apprécie votre sincérité envers miss Parkinson et surtout d'avoir oublié la rivalité entre maisons qui sévit à Poudlard. Mais...
Lorsque Rogue hésita, Harry comprit. Il se frotta le visage et releva la tête, plantant son regard vert dans les yeux sombres de l'homme.
— Mais vous êtes inquiet parce que son père lui a demandé de me séduire.
Harry aurait pu se réjouir d'avoir surpris Rogue. De lui avoir fait perdre sa légendaire impassibilité. Mais il était bien trop inquiet pour Pansy et pour les conséquences de cette conversation.
Rogue secoua lentement la tête en le fixant, comme s'il cherchait à résoudre un casse-tête particulièrement ardu.
— Vous le saviez ?
— Pansy me l'a dit, monsieur.
Rogue eut un mince sourire approbateur. Cependant, il fronça rapidement les sourcils.
— Et donc, malgré le danger, vos hormones de jeune garçon idiot vous ont poussé à fréquenter miss Parkinson quand même ?
Harry rougit brusquement, avec l'impression que son visage prenait feu, et évita le regard de son professeur qui semblait fasciné par sa réaction. Le jeune homme tritura ses doigts, fixant le sol qui lui paraissait soudain très intéressant.
— Pansy... ne compte pas me blesser, monsieur. Elle ne souhaite pas...
Rogue émit un reniflement moqueur et grogna.
— Bien évidemment, poussé par vos... envies, vous l'avez crue immédiatement.
Harry serra soudain les poings et se redressa, oubliant toute prudence, la respiration hachée sous le coup de l'indignation.
— Vos activités d'espion vous ont-elles informées de ce que Pansy risquait si elle n'obéissait pas à son père, monsieur ? Ou si elle échouait ?
Rogue leva un sourcil surpris, attendant la suite. Harry reprit son souffle et continua, tremblant de colère.
— Son père a prévu de la livrer aux Mangemorts. Dois-je vous détailler ce qui l'attend ?
Cette fois, le professeur eut l'air horrifié, et il secoua la tête en jurant sourdement. Il serra les poings et grogna, et pour une fois sa colère n'était pas dirigée contre Harry.
— Qu'avez-vous prévu ?
Harry plissa les yeux, méfiant, puis soupira. Se rappelant du soutien de Rogue quand Pansy avait été blessée, il décida de lui faire confiance pleinement. Probablement parce que Sirius avait eu le temps de lui dire avant de tomber dans l'arche maudite que c'était Rogue qui avait envoyé les secours au Ministère...
— Pansy a prévu d'obéir en apparence. Et d'en profiter pour me transmettre tout ce que... tout ce qu'elle ou Malefoy pourraient glaner comme renseignements.
Rogue eut l'air nauséeux un instant, et il se frotta le visage.
— Le directeur est-il au courant ?
— Non, monsieur. Et je refuse qu'il le soit ! Je refuse que Pansy ou même Malefoy soient exposés, quelle qu'en soit la raison.
Il y eut un lourd silence, alors que Harry s'était dressé, fou de rage, les poings serrés et sa magie provoquant une atmosphère étouffante. Rogue l'observait comme s'il était un animal exotique, un insecte étrange qu'il viendrait de découvrir. Finalement, l'homme soupira.
— Je ne dirais rien à la condition expresse que vous me transmettiez chaque information. J'ignore comment vous comptiez faire passer les révélations de vos deux camarades, mais...
Harry l'interrompit avec un sourire rusé. Il désigna sa cicatrice et ajouta.
— En disant que j'ai vu Voldemort en parler à ses Mangemorts. Tout simplement.
Rogue pinça les lèvres et secoua la tête, cependant il regardait Harry différemment. Avec plus de respect. Et surtout comme s'il le découvrait à l'instant.
Le professeur de potions insista, intransigeant.
— Même si c'est une bonne idée, je veux être tenu au courant, Potter.
— Vous voulez avoir le temps d'agir, n'est-ce pas ?
Il hocha sèchement la tête, sans montrer la moindre émotion, et Harry admira soudain cet homme si secret, qui risquait sa vie au quotidien dans l'ombre sans que personne ne s'en doute. Le jeune homme sourit, moins inquiet qu'à son arrivée dans le bureau de son professeur.
— Je viendrais vous prévenir immédiatement si j'apprends quelque chose, monsieur.
Il allait se lever, mais Rogue reprit.
— Et au sujet de monsieur Malefoy ? Qu'avez-vous à dire ?
Harry se passa une main nerveuse dans les cheveux.
— Il est marqué, pour protéger sa mère. S'il hésite, elle sera torturée. S'il échoue, elle sera tuée. C'est une punition pour l'échec de son père au... Ministère. Il... Nous devions parler de sa mission, mais la chute de Pansy a bouleversé nos plans. Surtout que Crabbe et Goyle le surveillent.
L'homme eut un rictus cruel.
— Aussi idiots que leurs pères. Ces deux balourds auront droit à quelques retenues en ma compagnie, ce qui permettra à Drago d'avoir un peu plus de libertés.
Harry hocha la tête et sourit, hésitant à confier ce que Drago avait avoué, lorsqu'ils s'étaient vus pendant que Pansy était à l'infirmerie. Cependant, il craignait légèrement la réaction de l'homme.
Il soupira, et pria pour ne pas se tromper, une fois de plus.
— Une partie de sa mission est de tuer Dumbledore, monsieur. Il pense faire des tentatives spectaculaires pour prouver son implication, tout en restant assez éloigné pour ne pas être soupçonné...
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