Chapitre 5: Chapitre 4
Notes : Ce chapitre est mon préféré, et je pense que les fans des Maraudeurs comprendront pourquoi ! Vous aurez aussi droit au retour d'un personnage pas spécialement apprécié, mais auquel, si ça peut vous consoler, j'ai réservé un traitement de faveur... Niark, niark !
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Chapitre 4 : Où le reste du monde apprend l'existence de Harry Davies.
A l'heure du déjeuner, toute l'école savait que les Poufsouffles et les Serdaigles de septième année avaient rencontré deux elfes à la lisière de la Forêt Interdite, et les élèves concernés étaient littéralement inondés de questions auxquelles ils répondaient avec autant d'enthousiasme que les autres mettaient à les écouter. Harry était maintenant fixé par des yeux emplis d'admiration partout où il allait, et il se plaisait à écouter les discussions enflammés reprendre aussitôt qu'il avait tourné le dos. Il n'avait pas encore croisé Albus, mais il avait hâte de savoir ce que le vieux directeur penserait de tout cela.
Les elfes, peuple par nature très renfermé, avaient tout d'abord été abasourdis qu'un humain, humain qu'ils n'avaient jamais vu, puisse connaître leur langage. Harry leur avait alors raconté les grandes lignes de son histoire - son origine, la façon dont il était arrivé ici, comment il avait été forcé d'apprendre le langage des principaux êtres doués d'intelligence pour les convaincre de s'armer contre Voldemort avant qu'il ne les détruisent, la façon dont s'était terminée la guerre contre le Seigneur des Ténèbres - et, comme aux centaures, leur avait suggéré de réfléchir à leur passivité quant au monde environnant.
Après quoi, il leur avait demandé s'ils ne pensaient pas qu'il était temps pour les sorciers de reconnaître une bonne fois pour toutes leur existence, non pas en tant que légende mais en tant qu'êtres de chair et d'os. Les elfes avaient longtemps débattu ce point, et Harry avait commencé à se demander s'il ne devait pas retourner à Poudlard pour ses cours et revenir un autre jour quand, à la grande majorité, les elfes avaient décidé qu'il avait raison.
C'est alors qu'il avait proposé à deux d'entre eux de l'accompagner à la lisière de la forêt pour être présentés à un groupe de jeunes humains. Il avait promis que ce groupe serait limité, les elfes étant très timides envers les autres espèces intelligentes, et qu'ils resteraient à la limite des arbres afin qu'ils ne souffrent pas de l'éloignement de leur habitat naturel. Devon était un elfe que Harry aurait dû connaître vingt-cinq ans plus tard, mais les elfes vieillissaient très lentement du fait de leur longévité exceptionnelle. Ils étaient donc rapidement redevenus les amis qu'ils avaient étés pour le jeune Auror, et Devon avait fait confiance au sorcier et accepté sa proposition. Sa compagne, Laurana, décidée à ne pas le laisser seul en compagnie de toute une troupe d'humains, avait tenu à l'accompagner.
Durant tout le cours, Harry avait donc servi d'interprète aux questions impatientes de ses élèves et aux réponses mélodieuses des elfes. A la fin de la leçon, Devon et Laurana étaient repartis rassurés à leur forêt et les adolescents surexcités, mais déçus que cela se soit terminé aussi vite, avaient repris en courant le chemin du château. Les ragots n'avaient pas tardé à voler entre les vieux murs de pierre. A la bibliothèque, les quelques rayons sur les peuples non-humains étaient pris d'assaut.
En somme, Harry était tout à fait satisfait. Il le fut encore plus lorsqu'il entra dans la Grande Salle pour le déjeuner - le premier repas qu'il prenait à Poudlard, en fait il avait pris le petit déjeuner le matin même chez les elfes -. Ceux qui n'étaient pas assez occupés à écouter les récits de leurs camarades remarquèrent son entrée et poussèrent leurs voisins du coude. Bientôt, les quatre tables le regardèrent passer avec des expressions variées allant du respect à l'admiration, ou encore à la méfiance ou au je-ne-sais-plus-quoi-penser-alors-j'attends-de-voi r.
Harry, amusé, fit comme s'il n'avait rien remarqué et s'assit à la place qui lui était réservée entre le professeur de Potions et Thomson. Le Professeur Brouet n'avait, semble-t-il, rien remarqué d'inhabituel et se servait en rôti de veau de son air absent coutumier, mais Thomson lui jetait à présent des coups d'œil en coin comme s'il ne savait pas s'il était une créature particulièrement rare et intéressante ou un danger mortel pour quiconque le touchait. Harry remarqua tout de même que sa chaise était légèrement plus éloignée de la sienne qu'elle n'aurait dû l'être, et retint à grand mal un sourire.
" Eh bien, eh bien " s'exclama le directeur, deux places plus loin. " Voilà le héros du jour, on dirait. Vous avez fait particulièrement fort, aujourd'hui. "
" J'ai entendu dire que vos conseils étaient toujours bons à suivre " répliqua Harry en souriant.
" Il n'empêche que j'aimerais beaucoup savoir où vous avez pu apprendre le langage elfique ? " interrogea Albus. " De plus, à ce que j'ai entendu dire, les elfes sont un peuple extrêmement timide ? "
Harry pouvait presque entendre toute la salle retenir sa respiration pour mieux entendre leur conversation. Il sourit un peu plus.
En racontant son histoire aux elfes, Harry leur avait bien précisé de ne pas l'ébruiter, mais il l'avait surtout fait parce qu'il était l'un des rares, et plus probablement le seul, non-elfe à parler leur langue et qu'il savait ce peuple très discret quant aux secrets qui n'étaient pas les siens. Malgré tout, il n'était pas décidé à tenter la chance en donnant des cours particuliers d'elfique, d'autant plus que ses amis des bois lui avaient clairement fait comprendre qu'ils n'apprécieraient pas.
" Navré, Albus " s'excusa-t-il. " J'ai fait une promesse, je ne peux rien dire. "
Le vieux directeur accepta de bonne grâce l'échappatoire et retourna à son gigot d'agneau, suggérant ainsi aux élèves et aux autres professeurs de l'imiter.
" Excuse-moi, Evans ? "
Lily leva la tête et fixa le jeune garçon devant elle, méfiante.
" Qu'est-ce que tu veux, Potter ? "
" Pas la peine d'être aussi désagréable " renifla James. " Je voulais juste te demander si tu avais terminé avec quelques-uns de ces bouquins ? "
Lily le fixa, incrédule.
" Depuis quand le grand James Potter s'encombre-t-il à lire des livres pour se renseigner ? "
James grimaça.
" C'est pas pour moi, mais pour Sirius. Il fait une fixation sur Davies, il y a plus moyen de l'en déscotcher. Alors, tu as fini ? "
Lily referma trois ou quatre livres ouverts devant elle et les tendit au Maraudeur sans le quitter des yeux.
" C'est vrai qu'il avait l'air bizarre, en ce moment. "
" A qui le dis-tu " soupira James. " Et ce n'est pas toi qui passes la majeure partie de la journée avec lui. Enfin... A plus, Evans ! "
L'adolescent aux cheveux noirs s'éloigna sur un geste négligent de la main. Lily le fixa jusqu'à ce qu'il disparaisse entre deux étagères. Quoi, pas de vantardises ? Pas de nouvelles tentatives de la faire sortir avec lui ? C'était à croire qu'il avait mûri depuis l'année dernière...
'Non' se réprimanda-t-elle intérieurement. 'Ca, c'est impossible, Lily...'
Et elle replongea dans ses livres.
Pendant ce temps, James déposait lourdement son chargement devant Sirius. Son ami ne leva pas même la tête, plongé dans " Histoires hautement féeriques et contes purement fantastiques ". Rémus, ses affaires d'Astronomie étalées devant lui, le fixait d'un air fasciné. Il se tourna vers James en l'entendant s'asseoir.
" Quand je pense que c'est un type qu'il connaît depuis à peine une semaine qui a réussi ce que j'essayais en vain depuis six ans : le garder plus de dix minutes à la bibliothèque ! Je vais finir pas être jaloux... "
" Eh, regardez ! " s'exclama Peter à ce moment. " Il y a une illustration d'elfe, dans celui-là ! "
Il désigna le livre qu'il tenait à la main et qu'il feuilletait. Sirius se pencha aussitôt vers lui.
" Où ça ? Montre ! "
James les fixa d'un air affligé.
" Ne me dis pas que tu vas t'y mettre aussi, Peter ? "
Peter rougit.
" Mais... enfin, je trouve que... les elfes, c'est intéressant, non ? "
James secoua la tête d'un air de désespéré et se tourna vers Rémus.
" Bon, eh bien, on est les deux derniers à rester objectifs, hein, Lunard ? "
Le loup-garou lui jeta un coup d'œil, les yeux ronds, et désigna les deux autres Maraudeurs, tous deux replongés dans leurs livres.
" Excuse-moi, James, mais comment veux-tu que je reste objectif quand je vois ça ? Je vais finir par croire qu'il a vraiment quelque chose de particulier, ce type ! "
James poussa un énorme soupir et s'avachit dans son siège.
" Ok, j'imagine que je ne vais plus rien dire, alors. Pas qu'ils s'en aperçoivent, de toute façon... " ajouta-t-il avec un regard désenchanté à Queudver et Patmol, qui ne levèrent même pas la tête.
Harry profita de son après-midi pour aller jeter un coup d'œil à la salle des professeurs. Les Aurors se partageant un seul poste à trois, ils disposaient chacun de bien plus de temps libre que le reste du personnel, mais techniquement, ce n'était pas vraiment du temps libre puisqu'ils devaient encore assumer leur rôle de gardes. Harry retrouva d'ailleurs O'Brien et Thomson attablés ensemble au fond de la salle, penchés sur quelque chose qu'il ne pouvait pas voir. Il s'approcha et s'assit près d'eux, les faisant sursauter.
" Puis-je participer ? " sollicita-t-il d'une voix tranquille.
Les deux Aurors échangèrent un regard mal à l'aise, et Thomson prit la parole.
" Oui, nous voulions justement vous parler... "
Il se redressa dans son siège et Harry aperçut une carte de Poudlard et de ses environs étalée sur la table. Même Pré-au-Lard était représenté dessus.
" Nous étions en train de songer à installer des protections supplémentaires autour de l'école. "
" Sur les murs ? Ils sont pourtant déjà saturés de sortilèges, et je doute que nous trois suffirions à en ajouter de plus puissants... "
" Oui. C'est pourquoi nous pensions plutôt à autre chose... "
Harry leva un sourcil pour l'inviter à poursuivre, et O'Brien se pencha sur la carte et désigna les limites du terrain de Poudlard.
" Les protections dont vous parlez sont effectivement très puissantes " expliqua-t-elle. " Mais elles ne peuvent être à la même intensité partout sur le périmètre, justement à cause de cette puissance. De nombreux directeurs de Poudlard ont tenté d'éliminer le problème, mais ils n'y sont pas arrivés. C'est pourquoi ils ont déterminé que la puissance maximale devrait être accordée aux régions les plus exposées, comme près du portail d'entrée ou sur tout le terrain découvert qui sépare la lisière de la Forêt Interdite du lac qui s'étend presque jusqu'à Pré-au-Lard... "
Harry hocha la tête devant la justesse du raisonnement.
" Vous pensez à installer d'autres moyens de défense dans les régions les moins bien protégées ? "
" En effet " acquiesça Thomson. " Nous songions déjà à convaincre les sirènes du lac d'intervenir pour nous en cas d'attaque du Seigneur des Ténèbres par ce côté, ne serait-ce que pour les retarder jusqu'à ce que des troupes du Ministère puisse nous rejoindre. Le directeur pourrait le faire, il connaît leur langage. Mais il reste encore... "
" ... la Forêt Interdite " compléta Harry à sa place.
Thomson hocha la tête. C'était logique, bien sûr. La Forêt Interdite couvrait deux bons tiers du périmètre extérieur de Poudlard. Les directeurs successifs de l'école avaient jugé que la forêt en elle-même constituait déjà une protection, mais elle pouvait cependant être franchie par des hommes bien préparés et pleins de volonté.
" Vous vouliez que je demande aux peuples de la forêt la même chose que Dumbledore demanderait aux sirènes ? " demanda Harry, pensif.
Les deux Aurors hochèrent la tête et le fixèrent avec espoir.
" Malheureusement, je ne peux pas faire ça. "
" Et pourquoi ? " dit Thomson en fronçant les sourcils.
" Pour la bonne raison que les elfes comme les centaures ont horreur de se mêler des affaires des autres peuples. "
" Mais ça ne concerne plus seulement les humains ! " s'exclama O'Brien. " Tous les peuples intelligents sont concernés par la menace du Seigneur des Ténèbres... "
Harry leva une main pour l'interrompre.
" Je sais tout cela " dit-il. " Mais eux ont du mal à le comprendre. Le problème vient toujours d'un humain, au départ. "
Les deux Aurors se renfrognèrent.
" Néanmoins, " poursuivit Harry, " je leur ai exposés la situation du mieux que je pouvais et ils vont y réfléchir. Les deux elfes qui sont intervenus ce matin étaient en quelque sorte une preuve que mes arguments avaient fait mouche quelque part puisqu'ils ont accepté de dévoiler leur existence. "
Thomson le fixa un long moment.
" Vous ne pouvez vraiment pas leur demander plus d'aide ? "
" Eh bien, " réfléchit Harry, " j'imagine que je pourrais juste leur demander de nous prévenir si des Mangemorts traversaient leur forêt. Après tout, personne ne la connaît mieux qu'eux, et une attaque ne leur passerait sûrement pas inaperçue... "
" Ce serait toujours ça de gagné, bien sûr " soupira Thomson. " Ca nous accorderait un peu de temps pour nous préparer à les recevoir... "
Ils continuèrent un moment à discuter stratégie, mais il leur apparut bientôt à tous qu'il n'y avait pas grand-chose de plus qu'ils puissent faire.
'C'est bien ce que je pensais' constata Harry. 'Trois Aurors, c'est trop ou trop peu.'
O'Brien s'excusa bientôt pour rejoindre sa salle de cours et ses nouveau élèves, et Thomson prit quelques minutes de plus avant de l'imiter, répugnant visiblement à laisser Harry seul. Mais leurs horaires avaient été aménagés pour qu'au moins l'un d'entre eux puisse être libre à chaque moment, prêt à intervenir, et c'était le tour de Harry. Thomson fut bien obligé de céder quand le début des cours sonna, et il quitta à son tour en hâte la salle des professeurs.
Resté seul, Harry s'étendit largement dans son fauteuil.
'Bon' songea-t-il. 'C'est pas tout ça, il va falloir que je trouve un moyen de passer le temps, moi.'
Le lendemain matin fut encore source de grande agitation chez les Gryffondors de septième année. Sirius, qui avait à peine pu dormir de la nuit, avait réveillé ses compagnons à une heure un peu trop matinale.
"Six heures ? " s'exclama James, incrédule, les cheveux encore plus en bataille que d'habitude - si c'était possible. " Six heures ? T'es complètement frapadingue, Patmol ! Défense contre les Forces du Mal n'est même pas notre premier cours ! "
" Je sais ! " cria son ami en retour. " Mais j'ai tellement hâte d'y être ! Peut-être qu'il nous fera rencontrer les elfes, à nous aussi ? "
" Ne sois pas idiot, Sirius " rétorqua Rémus. " Tu sais bien ce qu'ont dit les Poufsouffle et Serpentard de sixième qui l'ont eu ensuite : il s'est contenté de leur faire faire un test écrit pour évaluer leurs connaissances. "
" Oui, mais eux ils n'avaient qu'un cours théorique ! " reprit Sirius. " Nous, on a un double cours, donc ça devrait être de la pratique, non ? "
" Et s'il nous faisait faire un test pratique ? " demanda Peter d'un air inquiet.
Queudver n'avait jamais été très doué en Défense contre les Forces du Mal, comme dans beaucoup de matières, d'ailleurs. Il avait poursuivi ces cours après les Buses car Rémus et Sirius le faisaient, l'un parce qu'il soutenait que ça leur serait sûrement extrêmement utile plus tard et l'autre, avec son détachement coutumier, que c'était beaucoup moins ennuyant que d'autres cours comme l'Astronomie ou la Divination - ce à quoi Lunard lui avait envoyé un regard désapprobateur qu'il avait parfaitement ignoré -. James, malgré le fait évident qu'il n'aimait pas vraiment ces leçons, les avaient suivis, et Peter n'avait pas voulu se trouver en rade. Cela n'empêchait pas moins qu'il avait eu son Buse de Défense d'extrême justesse.
Sirius ne fit même pas mine de l'avoir entendu et partit avec enthousiasme vers la salle de bains. Le silence régna un instant dans le dortoir, puis James soupira et se laissa retomber sur son lit.
" Où est passé le Sirius qui faisait tous les jours la grasse matinée ? " interrogea-t-il d'une voix lasse.
" Tu veux dire, celui qui essayait de nous tirer de la bibliothèque au lieu de nous y entraîner ? " poursuivit Rémus sur le même ton.
" Celui qui s'empiffrait à table au lieu de rester immobile sur sa chaise en regardant les profs ? " continua Peter.
" Celui qui regardait passer les filles avec son air je-suis-le-type-le-plus-cool-du-monde-mais-je-n'ai -pas-du-tout-la-grosse-tête au lieu de les ignorer... " dit James.
" Celui qui hurlait son ennui quand il n'avait pas vu le bout d'un Serpentard à asticoter depuis quelques heures au lieu de - hey ! "
Un oreiller percuta Rémus avant qu'il n'ait eu le temps de finir sa phrase. Sirius se tenait dans l'embrasure de la porte, les poings sur les hanches. Peter le regarda de haut en bas et conclut :
" Ouais, où il est passé le Sirius qui passait une heure dans la salle de bains ? "
Un second oreiller le percuta au moment où il refermait la bouche, et un troisième vola en direction de James qui ne dut qu'à ses réflexes d'attrapeur de l'éviter en roulant à bas de son lit, se ramassant dans une position impossible, les pieds plus hauts que la tête.
" Aïe " se contenta-t-il de dire quand il parvint à arrêter sa dégringolade. " Dites les mecs, " dit-il en se tournant vers Rémus et Peter, ignorant parfaitement Sirius qui commençait à s'échauffer de plus en plus, " ça ne vous rappelle pas vaguement quelque chose, ça ? "
" Tu veux dire " répondit innocemment Rémus en l'imitant, " ce type qu'on devait réveiller tous les matins en fanfare et qui nous répondait à coup de batailles de polochons ? "
" Celui " renchérit Peter en ôtant quelques plumes de son pyjama, l'air détaché, " qui restait étalé au milieu des oreillers éventrés en se tenant les côtes tellement il riait, jusqu'à ce qu'il doive sautiller d'un air ridicule pour arriver à s'habiller et courir comme un dératé pour attraper un truc à se mettre sous la dent avant le début des cours ? "
" Ouais, celui-là " affirma James d'un ton méditatif, toujours renversé dans la même position étrange. " Je me demande vraiment où il est passé, ce mec... "
Sirius les regarda tour à tour pendant un moment, puis laissa tomber le quatrième oreiller sur lequel il avait mis la main et leva les bras au ciel avant de se précipiter vers James.
" Oh, vous ! " s'écria-t-il d'un ton coléreux, démenti par le gigantesque sourire qu'il arborait, tout en tirant son meilleur ami de l'état précaire dans lequel il se trouvait.
Une fois qu'il eut réussi à le remettre d'aplomb, il le serra contre lui un instant, la mine toujours aussi réjouie. Dès qu'il fut relâché, James se tourna à nouveau vers les deux autres qui n'avaient pas bougé, une lueur malicieuse dans le regard.
" Eh, les mecs, je crois bien qu'il est revenu, le type dont on parlait justement. "
" Ouaip, je crois aussi " affirma Peter en lui rendant son sourire.
" On retourne aux bonnes vieilles habitudes, alors ? " suggéra Rémus du même ton qu'eux.
Ils échangèrent un instant un regard, puis, avant que Sirius ne comprit exactement ce qui se passait, ils saisirent dans un synchronisme parfait les oreillers maltraités qui gisaient près d'eux et les retournèrent à l'envoyeur. Mort de rire, Patmol s'écroula par terre et entreprit de commencer la première bataille de polochons de leur septième année, qui avait été trop longtemps ajournée.
Ils arboraient tous d'énormes sourires lorsqu'ils parvinrent finalement à la Grande Salle ce matin-là. Mais ces sourires furent vite remplacés par des regards abasourdis. Tout autour des quatre grandes tables, l'effervescence était aussi intense que la veille au déjeuner - à croire qu'un essaim entier d'elfes étaient venus rendre une visite de politesse surprise -. Même la table des professeurs était un peu plus agitée que de coutume. Seul le directeur, roc inébranlable au milieu de la tempête, Brouet, qu'un tremblement de terre n'aurait pas émue, et Davies ne paraissaient pas si secoués que ça. A bien y réfléchir, c'était en fait difficile à déterminer pour ce dernier étant donné que les trois quarts de son visage étaient cachés par le journal qu'il tenait ouvert devant lui.
Les Maraudeurs remarquèrent d'ailleurs que beaucoup de personnes tenaient le même journal entre leurs mains. Un instant, une pensée emplit leur esprit et fit battre leur cœur plus vite. Pas encore une nouvelle attaque ? Mais les élèves n'avaient pas l'air effrayé et les professeurs l'expression grave des jours de massacre. En fait, la plupart d'entre eux jetaient régulièrement des coups d'œil à... Davies. Encore et toujours leur nouveau Professeur de Défense contre les Forces du Mal. D'un commun accord, ils se précipitèrent à leur table et s'emparèrent avidement des journaux qui attendaient sagement Rémus et James. Les deux abonnés l'ouvrirent aussitôt et les deux autres se penchèrent par-dessus leurs épaules pour lire. Quatre " Oh ! " simultanés sortirent de leurs bouches.
Voici ce que James et Rémus lurent dans leurs exemplaires respectifs, Sirius de derrière le premier et Peter du dos du second :
" Les elfes : Légende ou bien... réalité ?
" Apparition d'elfes à Poudlard !
" Hier matin entre huit heures et dix heures, pour leur premier cours de Défense contre les Forces du Mal de l'année scolaire débutant, des septième années de Poudlard se sont, d'après plusieurs témoignages, trouvés en présence de deux elfes des bois, peuple considéré jusqu'à maintenant comme une légende. Leur nouveau professeur, Harry Davies, ayant récemment passé son diplôme d'Auror et été aussitôt affecté à la garde de Poudlard que le Ministère a mis cette année en place contre Vous-Savez-Qui en raison d'une faveur quelconque, aurait arrangé lui-même cette rencontre avec les supposés elfes qui viendraient, d'après les élèves, de la Forêt Interdite entourant l'école même ! Les élèves auraient alors passé le reste du cours à poser diverses questions aux " elfes " par l'intermédiaire de leur professeur qui aurait, toujours selon eux, joué le rôle d'interprète...
" Il est possible de douter de la véracité de cette histoire et de se demander si ces jeunes adolescents trop crédules n'ont pas été dupés par les contes que pourraient leur raconter leur professeur. En effet, vous n'êtes pas sans savoir [...] "
James et Rémus arrêtèrent là leur lecture, dégoûtés.
" C'est suivi de tout un récapitulatif des différents sorciers et sorcières qui prétendent avoir déjà rencontrés des elfes des bois " constata Sirius en prenant le journal des mains de son meilleur ami. " Pour la plupart des dératés ou des types minables qui, d'après eux, voulaient surtout qu'on entende parler d'eux. "
" C'est répugnant ! " s'exclama Rémus. " Ils font ça pour le décrédibiliser ! Je connais mal Davies, mais à vue de nez, je dirais qu'il est loin de coller au profil type d'un dératé ou d'un type en mal d'attention publique ! "
" En plus, " ajouta James, " j'ai entendu dire que ce n'était pas par une faveur d'un quelconque type véreux du gouvernement qu'il était ici, mais parce qu'il avait eu de très bons résultats aux examens d'Aurors. "
" Qui a écrit ce torchon ? " grogna Rémus, jetant un coup d'œil à la feuille de papier qu'il tenait serré dans son poing. " Oh, oui, bien sûr. Marcus Barrow. Le fameux Langue-de-Vipère. "
James et lui grimacèrent de concert. Barrow s'était fait un nom dans les ragots en tous genres, et s'était lui-même surnommé Langue-Acérée. En réalité, tous ceux qui n'étaient pas assez naïfs pour croire tout ce qu'il disait, c'est-à-dire, malheureusement, seulement un tiers de la population d'Angleterre disposant de matière grise et sachant sans servir à peu près correctement, avaient déformé ce nom en Langue-de-Vipère. Un toussotement interrompit les réflexions des deux Maraudeurs. Ils se tournèrent vers Sirius, l'air interrogateur.
" Quoi ? "
Sirius leur adressa un sourire de contentement comme il savait si bien les faire, les yeux à moitié plissés.
" Il me semble que tout d'un coup, vous l'aimez bien, Davies. Non ? "
James et Rémus échangèrent un regard et ne trouvèrent rien à répliquer. Près d'eux, Peter tentait de camoufler ses pouffements en crise de toux. Le silence revenu parmi eux, ils s'aperçurent brutalement des exclamations indignées qui s'élevaient de la table des Serdaigles et, dans une moindre mesure, de celle des Poufsouffles, insultés dans leur intelligence. De plus en plus d'entre eux jetaient des regards de compassion vers le professeur Davies qui semblait ne rien remarquer. Sirius prit son air d'élégance hautaine des grands jours et s'empara du plat de saucisses.
" Pour une fois que j'ai raison sur quelque chose et que tout le monde se met à être d'accord avec moi, même Lunard, je pense que ça mérite double ration. "
Et il commença à enfourner comme ses amis l'avaient toujours vu faire. De l'autre côté de la table, Peter attrapa une part de pancake et l'enfourna précipitamment dans sa bouche pour étouffer le fou rire qui le gagnait. James et Rémus échangèrent des regards perplexes, puis des sourires entendus et entreprirent de mettre la main sur l'assiette de toasts avant que Sirius ne l'ait complètement vidée.
Après le petit déjeuner, Sirius parut beaucoup plus calme. Il reprit même un comportement tout à fait normal lors du cours d'Histoire de la Magie : il rattrapa sa nuit. Rémus le regarda entraîner les deux autres dans son sillage avec un soupir : c'était à croire qu'ils avaient totalement oublié qu'ils étaient censés avoir des Aspics à la fin de l'année... Il se pencha sur son parchemin et se remit à prendre des notes, soutenant son menton avec sa main pour s'empêcher de piquer du nez. Vivement le cours suivant...
Le cours suivant était précisément Défense contre les Forces du Mal, comme Patmol parut s'en souvenir dès que la fin d'Histoire de la Magie sonna. Il fut difficile de le tenir en place pendant tout l'intercours, aussi, réunis dans un coin, les trois autres commencèrent-ils à discuter de la prochaine blague qu'ils mettraient au point contre les Serpentards, ce qui eut l'effet magique de la calmer cinq minutes. Mais dès que la seconde sonnerie résonna, il les entraîna presque au pas de course dans les escaliers.
Ils furent les premiers à arriver devant la salle, mais de peu. Evans et Anderson les rejoignirent peu après, bientôt suivies de Kathleen Abercrombie et Alice Sanders, les deux pipelettes de leur classe. Dès qu'elles atteignirent le couloir où ils se trouvaient, elles se mirent à pouffer en jetant des coups d'œil frénétiques à Sirius qui ne les remarqua pas le moins du monde, trop occupé à regarder de tous côtés pour voir si Davies arrivait. Au lieu de ça, ce furent les Serpentards qui arrivèrent en bloc. Severus Rogue traînait à l'arrière du groupe, mais il ne jeta pas même un coup d'œil à James, qui le fixait comme à son habitude d'un air mauvais. En fait, il paraissait profondément plongé dans ses pensées.
Ils attendirent quelques instants en silence, chose très inhabituelle quand on réunissait les Serpentards et les Gryffondors de septième année, puis des bruits de pas précipités résonnèrent dans le couloir. Ils se redressèrent tous, s'attendant à voir apparaître leur professeur, mais c'est une femme qui fit irruption au bout du couloir. Son visage carré trois fois trop maquillé s'éclaira quand elle les aperçut et elle les rejoignit à la hâte, serrant avec force son sac à main d'un goût douteux.
" Ah ! Bien, bien " dit-elle en arrivant près d'eux, légèrement haletante. " Vous êtes les élèves du professeur Davies, n'est-ce pas ? Parfait... "
Elle fourra sa main dans son sac et en sortit une plume d'un vert éclatant et un morceau de parchemin qu'elle installa en équilibre précaire sur ses genoux.
" Je m'appelle Rita Skeeter, reporter à la Gazette du Sorcier " se présenta-t-elle avec un énorme sourire.
Quelques élèves la fixèrent d'un œil étonné, mais James et Rémus échangèrent une grimace et envoyèrent un regard d'avertissement aux deux autres Maraudeurs. Rita Skeeter, la jeune rivale de Langue-de-Vipère... Evidemment, elle n'avait pas appréciée d'être doublée sur le coup des elfes et entendait bien rattraper son retard, quitte probablement à déformer n'importe quoi qui lui serait dit pour le transformer en un scoop qui lui conférerait l'avantage sur son collègue.
Cependant, la journaliste avait continué :
" Je suis ici afin d'enquêter sur votre professeur de Défense, Mr Davies. Comme vous l'avez sûrement vu ce matin, mon collègue Marcus Barrow a publié sur lui un article qui ne semble pas très flatteur. Je suis ici pour vérifier qu'il n'a pas formulé un jugement un peu trop hâtif... "
'Quelle mauvaise foi !' pensa James, dégoûté.
" Quelles sont vos réactions ? Pensez-vous que Harry Davies soit tout de même un bon professeur ? Croyez-vous que vos camarades de Serdaigle et Poufsouffle ont vraiment rencontré des elfes ? "
Les Maraudeurs firent mine de ne même pas l'avoir entendu, gardant prudemment le silence. Un coup d'œil alentour leur apprit que Evans et Anderson s'étaient tout aussi plongées dans le mutisme, sachant visiblement à quoi s'attendre à en juger par les regards sombres qu'elles échangeaient. Kathleen et Alice, en revanche, semblait tout émues de rencontrer une de leurs idoles et s'apprêtaient à répondre avec enthousiasme. James lança un regard angoissé à Sirius, qui comprit aussitôt ce qu'il devait faire.
Attirant l'attention des deux filles, il leur fit lentement un signe de tête négatif, le regard grave. Constatant l'échange, la journaliste lança un regard assassin à Sirius et reprit son sourire avenant à la vitesse de l'éclair pour s'adresser aux deux adolescentes :
" Oui ? Vous vouliez me dire quelque chose, mes chéries ? "
Les deux adolescentes eurent un regard hésitant entre Patmol et la journaliste, puis, semblant convaincues par l'air inhabituellement sérieux du jeune homme, renoncèrent à donner leur avis d'un signe de tête.
" Allons, ne soyez pas timides " reprit frénétiquement Rita. " Je suis sûre que vous avez beaucoup de choses à dire sur votre professeur. Trouvez-vous ses cours intéressants ? Est-ce qu'il vous semble sympathique ? "
A ce stade, c'était les Serpentards qui étaient le plus à craindre. Les Maraudeurs se tournèrent vers eux, sur leurs gardes, prêts à intervenir dès que l'un d'eux ferait mine d'ouvrir la bouche. Avec un regard triomphant, Adrian Zabini se redressa et prit une inspiration pour parler, visiblement ravi de pouvoir calomnier un professeur. Skeeter se tourna vers lui, le regard plein d'espoir. Evans et Anderson se raidirent, les Maraudeurs se creusèrent la tête pour l'empêcher de dire quoi que ce soit.
Mais à la surprise générale, Zabini referma la bouche d'un coup sec, l'air surpris, puis se tourna vers Rogue qui se tenait derrière lui en se massant l'arrière de la jambe, les sourcils froncés. Il s'apprêtait manifestement à demander des explications quand le Serpentard lui jeta un regard furieux et dit d'un ton tranchant :
" Ferme-la, crétin ! "
Zabini eut un regard confondu.
" Mais... "
Le regard de Rogue se fit encore plus coupant et Adrian s'arrêta net et se détourna de la journaliste, l'expression toujours aussi confuse. A présent, c'était toute la classe qui fixait Severus d'un air ébahi, les Maraudeurs les premiers.
Visiblement en rage, conservant difficilement son sourire vissé sur son visage, Rita Skeeter ouvrait la bouche pour envoyer une autre perche à un éventuel informateur quand une voix derrière elle la fit brusquement sursauter et se retourner.
" Melle Skeeter... "
Tous les élèves se tournèrent vers leur professeur, qui était arrivé pendant l'échange sans que personne ne s'en rende compte. Davies arborait un air glacial, les yeux baissés sur la journaliste accroupie. Laquelle journaliste se releva d'un bond, son sourire amical de retour en force.
" Mr Davies, n'est-ce pas ? Enchantée de vous rencontrer. Je ne crois pas que nous nous connaissions... "
Elle lui tendit sa grosse main calleuse pour qu'il la serre, mais il l'ignora superbement.
" Moi, je vous connais, Melle Skeeter " poursuivit-il du même ton froid.
" Vraiment ? "
Rita ne parut pas s'émouvoir plus que cela de son comportement et se tourna vers les adolescents.
" J'étais justement en train de poser quelques questions à vos élèves - pour la Gazette, vous voyez - et je me demandais si vous ne pourriez pas... "
" Melle Skeeter, " coupa Davies d'une voix carrément polaire, maintenant, " il se trouve que je n'ai jamais particulièrement apprécié les journalistes, et que je les apprécie encore moins quand ils m'empêchent d'effectuer mon travail correctement. Je ne sais pas comment vous êtes entrés à Poudlard sans autorisation du directeur, qu'il ne vous a certainement pas donnée, mais je vous prierais de vous éloigner de mes élèves et de ma salle de cours, avant que je ne sois forcé de demander à Mr Rusard de vous raccompagner à la sortie. "
Les adolescents restèrent muets de stupeur à la diatribe de leur professeur, prononcée d'un ton qui ne laissait aucune place à la réplique et qu'ils ne lui avaient jamais jusqu'à maintenant entendu utiliser. Rita elle-même sembla quelque peu refroidie. Elle tenta malgré tout courageusement un autre essai.
" Oui, bien sûr, mais j'avais quelques questions à vous poser... "
" Eh bien, vous devrez attendre jusqu'au déjeuner. Vous croyez en être capable ? "
Devant le ton tranchant comme une épée, la journaliste décida finalement de battre en retraite.
" Certainement, certainement. Dans ce cas, je vous attendrais à... " commença-t-elle, son sourire à moitié effacé.
" Oh ! mais attendez " reprit Davies, le regard mauvais. " Je ne pense que je puisse vous laisser vagabonder à votre guise dans le château, surtout sans autorisation. Vous comprenez, il y a Peeves, l'esprit frappeur, qui pourrait décider de vous prendre pour cible. Miss Teigne, " ajouta-t-il en direction de la chatte de Rusard que personne n'avait remarquée, tapie dans un coin, " saurais-tu où on peut trouver ton maître ? "
" J'suis là, professeur " intervint le concierge de son ton rogue habituel, surgissant d'une tapisserie qui, les Maraudeurs le savaient, cachaient un passage secret peu emprunté.
" Parfait, Mr Rusard, vous tombez bien. J'avais dans l'idée de vous confier Melle Skeeter le temps que je donne mon cours. Si cela ne vous dérange pas, bien sûr. "
Davies, tournant le dos à Rita, arborait un air presque sadique que seuls Rusard et les élèves pouvaient voir. Rusard parut apprécier l'attention. En effet, Rita avait fait courir pas mal de ragots sur lui du temps où elle était élève à Poudlard, et il rêvait de pouvoir prendre sa revanche. Un sourire mauvais apparut sur son visage.
" Comment donc, professeur, je s'rais enchanté de vous rendre ce service. "
Rita avait totalement perdu son sourire, maintenant, et elle avait même un peu pâli.
" Merci beaucoup, Mr Rusard " poursuivit Davies en reprenant son visage froid pour passer devant la journaliste en direction de la porte de sa salle de classe. " Vous m'arrangez énormément. "
Il ouvrit la porte et invita d'un geste les élèves à entrer. Les adolescents quittèrent à contrecoeur le couloir, regardant par-dessus leur épaule pour apercevoir Rusard tirer Rita Skeeter vers le Grand Hall avant qu'elle n'ait pu présenter un autre argument, son cerveau manifestement bloqué sur le fait qu'elle allait devoir passer le reste de la matinée avec le concierge.
Davies referma la porte derrière les derniers un peu plus violemment que nécessaire, et James l'entendit nettement marmonner quelque chose comme :
" Saloperie de scarabée ! "
Sirius avait réussi à se trouver une place au premier rang sans trop de mal, les autres préférant éviter de se trouver trop près du professeur en colère. Pendant que Davies s'installait à son bureau dans le silence le plus complet, il décida de soulager un peu l'atmosphère.
" Excusez-moi, professeur ? "
Harry se tourna vers lui, interrogateur.
" Pardon, mais... où est-ce que vous avez appris à balancer des répliques pareilles ? " demanda-t-il d'un air enthousiaste.
Le reste de la classe le fixa d'un air horrifié, les trois Maraudeurs enfouissant leur tête dans leurs bras d'un air désespéré. Cependant, contrairement à ce à quoi ils s'attendaient, Harry sourit.
" Mon professeur de potions " répondit-il en souriant comme Sirius " était un type exécrable. Un vrai salaud. On apprend beaucoup en côtoyant ce genre de personnes pendant sept ans. "
Il se retint de jeter un coup d'œil en passant à Severus. Sirius pouffa et les autres élèves parurent soulagés. Harry leur adressa un sourire qui finit de les rassurer et se releva.
" Bien. Maintenant que nous pouvons enfin commencer ce cours, je vous demanderais de ranger vos livres et de sortir vos baguettes. J'aimerais tout d'abord savoir ce que vous êtes capables de faire... "
Peter gémit sourdement et laissa retomber sa tête sur ses bras. Harry le remarqua et sourit à nouveau.
" Allons, Mr Pettigrow, ne vous inquiétez pas. Ce test, tout comme celui écrit que je vous ferais passer durant notre prochain cours de théorie, ne comptera pas dans votre moyenne de l'année. Il est seulement destiné à me donner une certaine idée de ce que vous avez besoin d'améliorer. "
Peter releva la tête avec espoir.
" Mais je veux que vous me montriez réellement tout ce que vous valez ! " ajouta le professeur, et ses élèves hochèrent la tête.
Harry les groupa alors par deux et leur cita à la suite plusieurs sortilèges. Chaque binôme exécuta le sort demandé dans les deux sens avec plus ou moins de succès. Il y eut des regards presque méprisants quand il leur demanda l'Expelliarmus, et la plupart pointèrent nonchalamment leur baguette sur leur adversaire et débitèrent le sort sans vraiment y faire attention. Les baguettes volèrent, mais Harry s'énerva aussitôt.
" Non ! " hurla-t-il.
Tous les élèves se figèrent là où ils étaient et le fixèrent, les yeux ronds.
" Je vous ai demandés de me montrer " tout ce que vous valez ", vous avez déjà oublié ? " poursuivit-il d'un ton furieux.
D'un mouvement de baguette magique, il matérialisa une collection de matelas qui s'adossèrent au mur du fond ou s'étendirent juste en dessous. Puis, sans laisser à ses élèves le temps de se ressaisir, il leva une nouvelle fois sa baguette et prononça d'une voix forte :
" Expelliarmus ! "
James sentit soudain sa baguette lui glisser des mains et une gigantesque poussée le propulser en arrière. Le souffle coupé, il se sentit décoller du sol pour s'écraser l'instant suivant contre les matelas du mur et retomber sur ceux en dessous. Une fois qu'il eut quelque peu repris ses esprits, il s'aperçut que toute la classe était maintenant dans la même position que lui ou à peu près, désarmée et étalée sur le sol. Près de lui, Sirius souffla d'une voix incrédule :
" C'est lui qui a fait ça ? "
" Oui, monsieur Black. "
Ils se tournèrent d'un même mouvement vers leur professeur, toujours debout, ses deux mains en coupe soutenant une quinzaine de baguettes. Son visage était grave.
" Oui, c'est moi qui ai fait ça " reprit-il. " Et je ne vous félicite pas : seul Mr Rogue a réussi à montrer un peu de résistance. Vous autres vous êtes simplement laissés faire sans réagir, persuadés que vous ne risquiez rien. N'avez-vous donc pas compris quelles étaient mes intentions lorsque j'ai créé ces matelas pour amortir le choc ? Dès que vous en aviez pris conscience, même si vous pensiez que je ne pourrais pas tous vous atteindre, vous auriez dû supposer que vous couriez un risque et tendre votre volonté afin de me résister. C'est le seul moyen de contrer un Expelliarmus, et plus le sort est puissant, plus il faut de volonté. Si vous faisiez une erreur pareille lors d'un duel, vous seriez totalement à la merci de votre adversaire ! Est-ce donc tout ce qu'ont réussi à vous inculquer vos professeurs en six ans ? Ce n'est pas parce qu'un sort est basique qu'il est faible ! Ce n'est pas parce qu'un homme est seul qu'il ne peut pas atteindre plusieurs adversaires à la fois ! " martela-t-il.
Les adolescents se contentèrent de le regarder, abasourdis, toujours avachis au sol.
" Debout ! " aboya-t-il.
Ils obéirent mécaniquement, pas désireux pour un sou de le contrarier.
" Reprenez vos baguettes " dit-il en les leur tendant.
Hésitant, ils vinrent tour à tour près de lui pour récupérer la leur. Celle de Rogue était posée bien en évidence sur le haut du tas, preuve qu'elle était la dernière à s'être rendue au sortilège. Dès qu'il eut à nouveau les mains libres, Harry prit d'ailleurs le Serpentard par l'épaule.
" Mr Rogue, vous avez en revanche parfaitement réagi, et un sort lancé par un de vos camarades aurait eu peu de chances de vous affecter. Je donne cinq points à Serpentard. "
Severus sourit en remerciement, et James grimaça. Un coup d'œil à Evans lui apprit qu'elle n'était pas plus heureuse que lui de s'être fait doubler. Davies reprit.
" Vous allez maintenant tous vous aligner en face de moi. Vous passerez tour à tour face à vos camarades, et vous exécuterez le sortilège avec le maximum de puissance dont vous serez capable. Inutile à ceux qui subiront le sort de résister, je veux juste juger la puissance de chacun d'entre vous. "
Un autre mouvement de baguette créa plus de matelas qui se rangèrent entre les premiers et les élèves qui s'alignaient en face de leur professeur, penauds. Davies appela les élèves chacun à leur tour et prit des notes comme il l'avait fait pour les autres sortilèges.
Rogue fut de loin le meilleur, réussissant à désarmer une douzaine d'élèves et à les propulser sur quelques mètres. James en revanche, grimaça en voyant six baguettes voler vers lui et leurs propriétaires vaciller légèrement, comme effleurés par un vent un peu trop fort. Seul Peter fit pire que lui, limitant sa récolte à cinq baguettes. Rémus et Evans parvinrent à s'emparer de dix baguettes et à renverser les élèves. Cependant, ce fut Sirius qui eut le résultat le plus curieux.
Le sort jeté, trois baguettes lui atterrirent dans les mains tandis que les adolescents concernés atterrissaient, eux, contre le mur du fond avec un bruit mat. Ils se relevèrent difficilement, un peu sonnés. Tout le monde fixait Sirius, qui avait l'air aussi confus qu'eux, quand Davies toussota discrètement. Patmol se tourna vers lui, des points d'interrogation pleins les yeux.
" Lorsque vous prononcez le sortilège, Mr Black, vous êtes censés penser à désarmer, non à propulser " dit-il, retenant visiblement avec grande difficulté un sourire. " J'en conclus que ce qui vous a le plus impressionné dans ma démonstration de tout à l'heure est la position d'arrivée des adversaires et non de leurs baguettes ? "
" Ben... "
Sirius passa une main dans ses cheveux, gêné. Harry étouffa un pouffement et griffonna quelque chose en face de son nom sans rien ajouter.
L'Expelliarmus achevé, ils passèrent à d'autres sorts pour lesquels les élèves se montrèrent un peu plus concentrés qu'au début du cours, craignant de décevoir à nouveau leur professeur. Mais la fin du test vint sans nouvel éclat de voix, et Harry releva la tête après une dernière note.
" Très bien. J'ai maintenant une idée de ce que chacun d'entre vous a besoin d'améliorer afin d'aborder les Aspics et le monde extérieur à la fin de l'année avec un niveau convenable dans les principaux sortilèges de défense et d'attaque. Nous pratiquerons donc pour vous entraîner durant les cours de pratique, tandis que ceux de théorie seront réservés comme les années précédentes à l'apprentissage des créatures qui pourraient être dangereuses pour vous et aux moyens de les combattre. Du moins, " ajouta-t-il en voyant de très légères grimaces d'ennui apparaître sur les visages, " du moins c'est ce que nous ferons durant la première partie de l'année. "
L'intérêt revint chez les élèves.
" Durant la seconde, je tiens à vous entraîner pour un sort extrêmement difficile, mais qui, je pense, risque de vous être très utile dans les temps à venir. Plus tôt vous atteindrez le niveau nécessaire pour les sorts basiques, plus tôt nous passerons à ce projet. "
Des murmures curieux fusèrent entre les adolescents, se demandant quel pouvait bien être ce fameux sortilège. Mais la fin du cours sonna à ce moment et Harry fit un geste de la main afin de les inviter à sortir.
" A jeudi " dit-il. " Pour votre test de théorie. "
Les élèves sortirent à contrecoeur. A peine les Maraudeurs furent-ils dehors que Harry sourit en entendant Sirius s'écrier :
" Alors ? Qu'est-ce que j'avais dit ? Il était génial, ce cours ! "
Puis il se renversa sur sa chaise, se massa les tempes et décida d'aller attraper quelque chose aux cuisines avant de partir à la recherche de Rusard et de la visiteuse importune dont il avait si gracieusement accepté de se charger. Il était sûr que le concierge ne lui en voudrait absolument pas de son retard...
Harry retrouva Rita Skeeter dans le bureau de Rusard, étroitement surveillée par MissTeigne, regardant fixement les chaînes accrochées aux murs qui, comme Harry le savait, avaient servi aux châtiments corporels quand ils étaient encore en vigueur dans l'école. Elle fit un bond de trente centimètres quand il entra, puis, le reconnaissant, se précipita vers lui comme vers son sauveur. Avant qu'elle n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, Rusard entra derrière Harry. Apercevant le jeune Auror, il eut l'air dépité.
" Oh... " dit-il. " Déjà ? "
" J'en ai bien peur, Mr Rusard " s'excusa Harry, désolé de lui enlever son jouet.
" Bon " soupira le concierge. " Mais n'hésitez pas à la ramener si vous en avez besoin, hein ? " ajouta-t-il, la lueur mauvaise remplaçant la déception dans son regard.
" Bien sûr, je n'y manquerais pas ! " répondit-il, un large sourire au visage.
La journaliste poussa un gémissement étouffé et le suivit précipitamment hors du bureau sombre et exigu. Harry la mena nonchalamment le long des couloirs jusqu'à son propre bureau. Elle s'effondra dans l'un des larges fauteuils confortables devant la cheminée. Le professeur s'assit avec décontraction dans l'autre et la laissa trembler quelques secondes, jusqu'à ce qu'elle semble reprendre contenance.
" Ah oui " balbutia-t-elle. " Je devais vous poser quelques questions... "
" Faites, je vous en prie " rétorqua poliment Harry. " J'ai tout mon temps jusqu'au cours de l'après-midi. Bien sûr, si nous n'avons pas fini d'ici là, je pourrais toujours demander à Mr Rusard... "
" Non ! " interrompit la journaliste, une trace de panique dans la voix. " Non, " reprit-elle en tentant de réajuster son sourire habituel sur son visage, le coin des lèvres tremblant encore, " je suis sûre que nous aurons assez de l'heure du déjeuner. Je ne voudrais pas plus gêner Mr Rusard... "
" Oui, bien sûr " accorda Harry, faisant de son mieux pour ne pas lui éclater de rire au nez.
Rita sortit de son sac le morceau de parchemin et la plume verte qui l'accompagnaient partout, les mains tremblotantes, et installa le tout sur la table basse entre eux.
" Bien " dit-elle, prenant une profonde inspiration pour se reprendre, son sourire se faisant plus stable. " Alors, parlez-nous un peu de vous. On raconte que vous venez d'Australie ? "
" En effet " répondit Harry. " Je suis né en Angleterre, mais j'ai suivi mes études en Australie. "
" Est-ce là-bas que vous auriez appris le langage des elfes ? " poursuivit-elle avidement.
Harry nota le conditionnel, mais ne le fit pas remarquer.
" Je suis désolé. J'ai déjà expliqué que je ne peux pas parler de ça, c'est une promesse. "
" Oui, bien sûr " dit-elle d'un ton compréhensif. " Avez-vous une idée de la raison pour laquelle vous avez été choisi pour cette mission à Poudlard ? "
" J'ai eu d'excellentes notes aux examens " répondit Harry, sans même songer à lui dire la véritable explication.
" Pensez-vous être un bon professeur ? "
" Je suis le plus mal placé pour vous répondre. Pourquoi ne pas demander au professeur Dumbledore ? "
La journaliste fit mine de ne pas l'avoir entendu et entra dans le vif du sujet.
" Avez-vous vraiment invité des elfes à votre cours d'hier matin ? "
" Oui. "
" Comment... ? "
A ce stade, Harry décida de reprendre le contrôle de la conversation.
" Je pense " dit-il, " que la question qui semble la plus appropriée serait " pourquoi ? ". Ne croyez-vous pas ? "
La reporter eut l'air dérouté.
" Oh... Bien sûr, mais... "
" Car enfin, " poursuivit-il en l'ignorant, " vous vous doutez bien que je devais avoir un but pour montrer ainsi un peuple de réputation extrêmement effacé à des adolescents de dix-sept ans lors d'un cours de Défense contre les Forces du Mal, un but qui aurait d'ailleurs convaincu les elfes eux-mêmes de me laisser les présenter... "
Rita avait soudain l'air captivé par ses paroles. Elle jeta un coup d'œil à la Plume à Papote qui se trémoussait frénétiquement sur le parchemin, puis revint à lui.
" Et quel serait ce but ? "
Harry lui fut reconnaissant de lui faciliter la tâche. Il se cala dans son fauteuil.
" Je voulais faire réaliser à mes élèves, et au monde sorcier tout entier par leur intermédiaire, que nous ne devions pas négliger les autres peuples intelligents. Nous avons tendance à oublier qu'eux aussi sont menacés par le Seigneur des Ténèbres, peut-être pas au même titre que les Moldus, mais certainement plus que les " sorciers de sang pur ". Nous ne devons pas laisser de côté le fait que nous ne sommes pas seuls sur cette terre, et que quand les Mangemorts passeront vraiment à l'attaque, ce seront tous les peuples qui en souffriront.
" Les centaures, les géants, les gobelins... Ils croient tous que Vous-Savez-Qui est un problème qui ne concerne que les humains, et pourtant ils sont autant en danger que nous. J'estime que nous ne devons pas faire la même erreur qu'eux, et que nous devons les avertir de ce qui les attend. S'ils décident après cela de ne rien faire et de continuer comme avant, nous leur auront au moins donné une chance de se protéger par eux-mêmes, mais s'ils acceptent de voir la vérité en face et de nous rejoindre dans notre lutte contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, nous aurons gagné de précieux alliés et le Seigneur des Ténèbres lui-même pourrait se repentir d'avoir sous-estimé les races non-humaines.
" Bien sûr, ces peuples pourraient refuser de se joindre à nous et se contenter de se tenir sur leurs gardes pour se protéger par leurs propres moyens, mais je pense encore que ce serait une erreur de leur part, car nos forces seraient bien plus efficaces réunies que séparées où les Mangemorts pourraient en venir tour à tour à bout. Néanmoins, même s'ils faisaient ce choix, nous aurions encore à y gagner, car ils seraient alors logiques de s'attendre, en tant qu'ennemis d'un même ennemi, à ce que nous puissions échanger des informations précieuses qui nous auraient fait défaut si nous avions été seuls.
" Voilà ce que je voulais faire réaliser au monde sorcier. "
Harry reprit sa respiration et observa la reporter. Durant tout son discours, elle avait été littéralement pendue à ses lèvres, emportée par l'énergie et la conviction qui gonflaient sa voix. Harry était sûr qu'en ce moment elle était non seulement totalement convaincue par son point de vue, mais encore que toute idée de déformer ses paroles s'était envolée quand elle avait réalisé qu'elle tenait le scoop de l'année. Il aurait de loin préféré faire ce plaisir à n'importe qui d'autre, mais il avait fait avec ce qu'il avait sous la main.
Un coup d'œil à sa montre lui apprit qu'il ferait mieux d'en terminer là.
" Je vais devoir vous laisser, Melle Skeeter, mes élèves vont m'attendre. Avez-vous d'autres questions à poser ? "
Le charme brisé, Rita se précipita sur sa feuille de parchemin gribouillée de part en part, vérifiant avec des yeux enfiévrés que tout y était bien. Finalement, elle remballa son matériel et se leva, les yeux brillants de satisfaction.
" Non, je pense que cela ira. Je vous remercie de cet entretien, Mr Davies. "
Elle lui tendit sa grande main carrée et il la serra brièvement. Elle se dirigea aussitôt vers la porte. Avant de sortir, elle se retourna pour ajouter :
" Mon article paraîtra dans l'édition du matin. Au revoir ! "
Et elle s'élança en coup de vent dans le couloir. Harry souffla de soulagement, et s'étendit de tout son long dans son fauteuil pendant un moment. Puis il se releva et se dirigea à son tour vers la porte.
'Encore une bonne chose de faite. Au tour des Serdaigles de cinquième année, maintenant.'
L'édition de la Gazette du jour suivant causa une nouvelle vague d'agitation au petit déjeuner.
" Quoi encore ? " râla Sirius. " Y'a plus moyen de bouffer tranquille dans cette école ! "
James ne lui prêta aucune attention et s'empara de son édition qu'un hibou lui tendait. De l'autre côté de la table, Rémus ouvrait la sienne en hâte.
" Je parie que c'est à cause de cette Rita " grogna-t-il.
Il parcourut les premières lignes et sembla tout d'un coup assommé.
" Qu'est-ce qui se passe, Rémus ? " demanda Peter, inquiet.
James releva les yeux de son exemplaire et se tourna vers Sirius, le sourire aux lèvres.
" Eh, Patmol, ça concerne encore ton professeur préféré. "
" Fais voir ! "
Sirius se précipita derrière lui et lut avidement par-dessus son épaule :
" Des alliés contre le Seigneur des Ténèbres ?
" Les ennemis de nos ennemis sont-ils nos amis ?
" Harry Davies, Auror et professeur de Défense contre les Forces du Mal à Poudlard, était hier encore accusé d'avoir dupé de jeunes élèves en leur faisant croire qu'ils rencontraient des elfes. Aujourd'hui, on peut se poser la question : fou ou visionnaire ? Ce jeune prodige de vingt-et-un ans aux résultats exceptionnels aux examens d'Auror semblent en effet déjà avoir une idée bien précise de notre monde et de la politique qui y est menée. Il soutient effectivement que nous, sorciers, avons tendance à trop oublier nos amis des autres peuples intelligents qui, pourtant, se trouvent dans ces temps sombres devant la même difficulté que nous : les rangs de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. [...] "
Harry survola la suite en souriant de satisfaction, remarquant certaines de ses phrases que Rita Skeeter n'avait pas même pris la peine de changer et qu'elle avait couchées tel quelles sur le parchemin. Même s'il ne levait pas la tête, il pouvait entendre le débat animé qui avait pris naissance parmi les élèves à l'arrivée du courrier, et il savait que beaucoup d'entre eux étaient d'accord avec lui et lui jetaient régulièrement des regards pleins d'approbation, de soutien et de respect.
Sentant un regard plus perçant que les autres se poser sur lui, Harry releva la tête de la Gazette et croisa les yeux bleus du directeur. Celui-ci lui fit un geste d'admiration.
" Pour ma part, je suis fixé " dit-il. " Vous n'êtes pas fou, vous êtes bel et bien visionnaire. Vous n'avez jamais songé à faire de la politique ? "
Harry lui rendit son sourire chaleureux et fit une légère grimace.
" Je crois que je n'ai pas l'esprit assez tordu... "
Albus éclata d'un rire joyeux, et les élèves fixèrent d'un regard ébahi leur directeur pendant que quelques autres professeurs cachaient avec peine leurs sourires. Harry retourna à son café, les yeux levés vers le plafond enchanté du bleu éclatant d'un ciel de fin d'été, et se dit que, décidément, l'année commençait bien.
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Le chapitre 5 est déjà prêt ! Je vous avais dit que je ne pouvais plus m'arrêter, hein ? Alors, reviews !
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