Chapitre vingt-et-un

" Et puis... Tout ce passa rapidement. "

Un mois plus tard...

Les vacances d'été tiraient presque leur fins. Keira n'avait toujours pas su réparer ses erreurs avec ses amis. Ils n'avaient jamais répondu à ses appels et textos, d'ailleurs.

Se sentant seule et n'ayant nullement l'envie de déprimer toute l'été, elle avait fini par dénicher un petit boulot dans un café. C'était surtout grâce à Charlie, qui lui parlait encore. Elle avait parlé d'elle au patron et il l'avait tout de suite engagé et depuis, elle avait un job.

Mais ça, c'était temporaire. Elle savait qu'elle partirait en début septembre. Keira avait besoin de changer d'air et elle n'avait toujours pas changé ses plans : voyager partout, le temps de remettre ses idées en place.

Elle faisait donc des petites économies pour son petit projet. Evidemment, Charlie n'était pas au courant de tout ça. Elle avait un peu peur de sa réaction. Mais c'était ce qu'elle avait le plus de besoin.

Samuel avait cessé de donner signe de vie et malgré que cela la blessa un peu, elle était heureuse. Heureuse car cela voulait dire qu'elle était libre. Libre de faire ce qu'elle souhaitait sans être bloqué par quelqu'un.

— Kei ? Tu as pris la commande de la table cinq ? demanda Sabine, une des serveuses.
— J'y vais tout de suite, souria la blonde. Est-ce que Charlie travaille demain ?
— Hum, je crois pas, pourquoi ?
— Simplement parce qu'un client me la demandé. Je crois qu'il a un faible, fit Keira avec un clin d'œil.

Les deux filles rirent et Keira alla servir la table.

— Bonjour, que puis-je vous servir ?
— Un café, sans sucre avec lait.
— Un thé avec un croissant.
— Un café, deux sucres, un lait.
— Je vous reviens avec ça dans quelques instants.

Elle commença à préparer la commande, lorsqu'une autre serveuse l'appela.

Quelqu'un la demandait au téléphone.

— Allô ?
— Oui bonjour, Keira Tomson ?fit une voix grave.

Le cœur de Keira manqua un battement. Elle n'avait jamais eu de nouvelle à propros du vol de New-York et elle avait toujours une crainte que la police la retrouve et lui demande un entrevue.
Personne n'avait trouvé aucune piste, mais ils étaient toujours en train de faire des recherches.

— Oui...? fit-elle d'une petite voix craintive.

Puis, un rire féminin se fit:

— La petite Keira aurait-elle peur ? Fit Charlie en riant.
— Mais t'es folle ? J'ai eu peur moi, ricana faussement Keira.
— Je savais, sourit Charlie.
— Mais pourquoi t'appelles au travaille quand tu peux le faire sur mon cellulaire ?
— Parce que tu finis à vingt-deux heures et que t'auras pas le temps de te préparer chez toi.
— Pour...?
— Une fête. Je sais que c'est dernière minute, mais ça va vraiment être super. Je veux que tu viennes avec moi.
— Hm... J'sais pas trop, Char...
— Allez Kei ! Et même si tu les croises, sourit à la vie ! Une nouvelle vie s'annonce à nous !

Et lorsqu'elle parlait de nouvelle vie, Charlie en avait une. Elle avait carrément changé de style vestimentaire et d'attitude. Maintenant, elle allait souvent dans les fêtes et s'amusait à mort. Elle aimait aussi draguer les gars, chose dont elle ne faisait pas avant. En gros, Charlie voulait profiter à fond de la nouvelle vie qui l'attendait après le lycée.

— Ok, t'as gagné.
— T'es la meilleure ! J'te passerai des vêtements.
— Ok, à tantôt !
— À ce soir, tigresse !

En racrochant, Keira eut un coup de poignard. « Tigresse », c'était un surnom qu'elle donnait à Ruth...

***

Arrivé à la fête, Charlie bondit vers la boisson. Elle voulait se saouler la gueule. Keira la suivit car après tout, ça faisait très longtemps qu'elle ne s'était pas saoulé. Elle avait aussi envie de fumer de la marijuanna. Elle vit quelques jeunes en fumer et alla leur demander s'ils avaient d'autre joints avec eux. Un garçon lui en donna un et elle le remercia avant de rejoindre Charlie. Keira ouvrit son joint et elle se sentit soudainement détendue. Elle sourit et rit en remerciant mentalement l'effet de la drogue.

— Oh ! Où t'as trouvé ça? demanda Charlie.
— Des gens cool, souria Keira d'un sourire de drogué.

Charlie pouffa de rire en voyant son visage.

— Wow, t'es complètement défoncée.
— Et c'est SUPER ! cria la blonde, heureuse.

La noire ricana tout en calant son verre rouge.

— On va se chercher une bierre ?
— Ouais, accepta la blonde.

Après plusieurs minutes de rire et d'avoir bu et consommée, Keira n'était plus elle même. Elle se mit à danser avec Charlie sans aucune gêne. La preuve, pour faire craquer les garçons, les deux se mirent à danser sensuellement ensemble. Et cela marcha. Plusieurs regards se firent sur elles et quelques garçons tentèrent de les approcher.

Seulement, Keira n'en avait pas envie. C'était pour Charlie qu'elle avait fait ça, car elle savait qu'elle avait envie de s'amuser avec un gars ce soir. La noire lui fit un clin d'œil en partant avec un garçon. Keira ricanna et poussa un gars qui commençait à la toucher.

— Dégages, crétin.

Ce dernier partit rapidement, sous ce ton froid. La blonde ricanna et continua à danser sous le rythme de la danse. Elle ferma les yeux et se laissa bercer. La musique la guidait toute seule.

Cela la fit rire car, c'était la première fois qu'elle avait l'impression que la musique parlait pour elle.

Pendant sa transe, quelqu'un se mit à lui prendre les hanches et de la rapprocher de cet personne. Elle ouvra les yeux avec un sourire en coin.

Les gars dans une fête voulait toujours baiser et cela la faisait rire.

Mais ce n'est-ce qu'elle crut reconnaitre Samuel devant elle qu'elle le lâcha.

Hallucinait-elle ?

Certes, ce garçon l'attirait beaucoup, mais au point de l'imaginer... Elle n'en était plus sûre.

S'étant défait du garçon devant elle trop rapidement, elle commença à voir flou. Keira avait de la difficulté à voir le visage de cette personne.

— Samuel...? fit-elle d'une voix lointaine.
— Keira..., fit la voix du jeune homme.

C'était bien lui.

— Putain... Tu fais quoi ici ?
— Je m'amuse, pas toi ? ricanna le faux blond, maintenant revenu brun.

Il se moquait d'elle car il voyait clairement qu'elle était défoncée. C'était drôle à voir car elle était beaucoup plus détendue qu'à l'habitude.

— Ha, ha ! Et pourquoi t'es venu te coller à moi, uh ? J't'excite, c'est ça ? demanda la blonde d'une voix sensuelle, tout en se recollant sur lui.
— Tu me provoques, blondinette ? demanda Sammy, avec un sourire en coin.
— Peut-être, sourit-elle aussi.

Il la trouvait irrésistiblement sexy à ce moment-là. Il la dévisagea sans gêne. Keira était vêtue d'une robe noir moulante. Le haut était en cuir et le reste, en tissus noir normale. Elle avait un collier en or qui lui allait à merveille. Il la voulait. Pour lui seul.

Il l'attira vers elle et ses yeux alternèrent vers ses yeux, ses lèvres et son décolté.
La blonde, elle, le trouvait encore plus beau avec ses cheveux naturels. Il avait l'air plus vieux.
Le brun avança ses lèvres vers les siennes puis, dévia pour les coller vers son oreille.

Il n'était pas venu pour « s'amuser » comme il l'avait dit. Il devait finir sa dette avec Keira. Le seul hic était qu'elle était totalement sexy et elle semblait l'être encore plus ce soir.

C'était ça, le problème avec cette fille. Il n'était jamais capable de faire correctement ses affaires lorsqu'il s'agissait d'elle. La blonde l'attirait beaucoup trop et elle avait un charisme de fou. Il avait beau essayer de la détester, mais il en était incapable. Elle avait réussit à lui faire sortir en lui son côté protecteur et attentionné. Et ça, il n'aimait pas ça du tout.

— Rejoins-moi dehors, dans deux minutes, dit-il avant de créé un vide autour d'elle.

Étant complètement chamboulée, elle alla prendre un verre d'eau et s'accota sur le comptoir.
Samuel était de retour et elle ne l'avait pas halluciné.

Ce n'était donc pas terminé ?

Elle souffla. La tête lui tournait et elle n'avait plus vraiment les idées claires. Ce n'était clairement pas le temps de venir lui parler de choses sérieuses...

Elle prit donc son courage entre deux mains et la blonde allait rejoindre le brun, qui fumait une cigarette. Elle lui en demanda une au passage.

— J'ai remarqué que tu ne fumais pas beaucoup, fit-il en lui donnant une.
— Juste dans les occasions ou bien... Quand je fume trop, rigola-t-elle.

Il fit un légé sourire, puis son visage redevint sérieux.

— Il ne te reste qu'une chose à faire, annonça Samuel d'un ton sérieux.
— Écoutes Samuel, j'suis pas en état...
— Tu vas devoir aller tuer un mec.

La jeune femme s'étouffa avec la fumée de la cigarette

— Qu-quoi ?!

Et puis... Tout se passa rapidement.

— T'as bien entendu, Keira.
— Mais t'es complètement malade ?! Cria Keira. Jamais je vais faire ça !
— Tu préfères savoir que le tueur de tes parents est encore en liberté ou pas ?

Les yeux de la blonde s'aggrandissèrent.

— Quoi ?! Mais d'où tu sors ces conneries ?!
— Oh ma belle, tu sais, lorsque tu es un des plus grands criminels de l'État, tu es capable de faire bien des choses...
— Tu... Tu dis n'importe quoi ! fit-elle, sur le bord de paniquer. Et puis... Comment tu sais pour mes parents ?
— Ce n'est pas important Keira ! Tu dois le faire !
— NON !

Et la blonde fit quelque chose qu'aucun des deux ne se serait douté qu'elle puisse faire : s'enfuir.
Elle avait enlevé rapidement ses talons et courait à toute vitesse hors de la fête. C'était quelque chose de gros... Trop gros. C'était aussi hors de ses valeurs. Jamais elle ne pourrait faire un truc pareille ! C'était insensé !

Samuel, de son côté, jura. Elle s'était enfuite... Il n'en revenait pas. Il partit à ses trousses rapidement mais elle courait trop vite, même pieds nues. Le brun la vit tourner plus loin à gauche et il tenta de la suivre mais en vain. C'était une issue sans retour et il ne la trouvait nulle part.

— Merde.

Une chose était sûre, il ne la laisserait pas filer comme ça.

***

Après avoir fait fausse piste au brun, Keira se dirigea vers la maison de Clarisse. Elle n'avait plus le choix. Clarisse devait tout savoir sur Samuel et sur ce qu'elle a dû enduré ces derniers mois. Il n'était plus questions de faire des petits secrets. Tant pis si elle aurait à faire à la police. Elle ne voulait pas tuer quelqu'un.

Mais comment savait-il pour ses parents ?

Clarisse...

C'était sûr. Il était comme un fils pour elle...

Elle rentra finalement chez sa tante, essoufflée. Clarisse descendit les marches et fut surprise de la voir ainsi. Keira était au bord d'une crise et elle le savait.

— Oh mon Dieu ! Keira !

Elle l'emmena avec elle jusque dans la cuisine et lui donna un biscuit qu'elle venait de faire.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle paniquée.

Depuis que ses sœurs avaient quitté la maison, Clarisse et elle s'était beaucoup rapprochées. Et Keira aimait beaucoup leur complicité. Elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance.

— Écoutes Clari... Y'a des choses qui se sont passées ces derniers mois dont je suis pas fière.

Sa tante lui lança un regard intrigué.

— Je... J'ai tenté d'aider Bailey et... Je me suis foutue dans la merde. Je sais que je n'aurais jamais dû... Mais elle était la seule personne qui me restait dont je ne voulais pas perdre et dont je tenais beaucoup. Je... Elle s'est mise à se prostituée et j'ai été voir qui était le crétin qui l'avait embarqué là dedans et... À cause de ça, je dois finir la dette de Bailey. Elle lui devait une grosse somme d'argent et pour l'aider... J'ai... J'ai dû voler pleins de trucs pour ce gars et tu sais..., pleura la blonde, j'ai perdu mes amis, Clarisse. Bailey et les autres m'ont abandoné. J'ai tout fait ça pour rien et maintenant, il m'a obligé de tuer quelqu'un... Je je peux pas faire ça ! Je me suis enfuie...

Le visage de Clarisse restait le même tout au long de son monologue. Elle était choquée. Jamais elle n'aurait pensée que sa nièce vivait tout ça.

— Qui... Qui te fait faire ça, Keira ?

Keira baissa la tête et pleura d'avantage. Elle savait que Clarisse allait avoir beaucoup de peine et être déçue de celui dont elle s'est occupée durant son enfance.

— Samuel, Clarisse... C'était lui depuis le début et dès que j'ai su qu'il te connaissait... J'ai paniquée. Je ne voulais pas qu'il t'arrive quoique ce soit.

Sa tante se leva de table et se tint fermement la tête, tout en marchant. Elle avait les yeux fermé. On voyait qu'elle était dépassée par la situation.

— Keira... Je te croyais au début mais là... C'est assez. Faire croire que Samuel ait pu faire de tels choses... C'est impensable ! Jamais je ne t'aurais cru capable d'inventer quelque chose de ce genre.
— Mais c'est la pure vérité ! s'écria-t-elle, dépassée.

Clarisse tourna le regard ailleurs.

— Sors. Je ne veux plus de toi chez moi. Tu m'as énormément déçue, Keira. Je te croyais mieux que ça.

Et le cœur de la blonde se fendit. Clarisse ne la croyait même pas. Elle se sentait trahie et seule. Extrêmement seule... il ne lui restait qu'elle...

— Tu iras vivre quelques temps chez un de tes amis. Pour l'instant, je ne te veux plus chez moi.

La blonde baissa la tête, les larmes aux yeux.

— Mais Clari...
— Va prendre tes choses, dit sa tante, fermement.

Keira monta rapidement à l'étage et rentra dans la pièce qu'était sa chambre.

Enfin... plus maintenant.

Les larmes coulaient abondamment sur ses joues. Elle n'avait nulle part où aller.

La blonde prit quelques affaires et les rangea dans son sac. Elle le ferma et partit de la maison, le cœur en miette.

Elle n'avait plus de famille, plus de maison et plus d'amis.

Qu'est-ce qu'elle allait bien faire ?

Une idée folle lui vint en tête. Elle savait pertinemment que ça ne fonctionnerait pas... Mais au moins, elle aura essayé.

C'est donc ainsi qu'après une vingtaine de minutes de marche, qu'elle arriva devant l'appartement de la personne dont elle avait pensé instantanément.

Elle prit son courage entre ses mains et sonna. La blonde baissa la tête et tenta de retirer les larmes sur ses joues, mais il y en avait déjà d'autres qui arrivaient.

La porte s'ouvrit et elle leva tranquillement la tête. La personne parut surprise, puisque ses sourcils étaient froncés.

— Keira ?
— J'ai... J'ai besoin de ton aide, dit-elle d'une voix chevrotante.

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