Chapitre trente et un

" Parfois, c'est bon de s'exprimer..."

Un immence silence fit irruption dans la pièce, dès le départ de la blonde. Cela en devenait presque absourdissant.

Samuel s'assit brutalement sur sa chaise, troublé par l'impact des mots de la blonde. Il se sentait si misérable de lui avoir fait autant de mal que ça. Jamais il n'avait réalisé à quel point tout ce qui s'était passé l'avait autant affecté.

Elle croyait qu'il l'avait utilisé mais c'était faux. Tout ce qu'il avait dit bourré, était vrai. La blonde le rendait complètement fou et ce, depuis cette échange de cigarette.

Seulement, il n'avait pas le choix d'agir ainsi. Quelques complications avaient surgit dans sa compagnie et ça, c'était carrément de sa faute et il s'en voulait terriblement...

•••
Le blond s'éloigna de la brune, voyant que l'appel venait de Charles, un ancien collègue de son père, qui travaille encore dans la compagnie. Cela l'inquiéta, car il était très rare que Charles l'appelait. Il l'appelait en cas d'urgence.

—        Allô ? fit Samuel, tentant de se calmer.
—       Samuel, nous avons un cas urgent à régler.
—       De quoi s'agit-il ?

Charles ricana.

—       Je penses que tu as une petite idée, n'est-ce pas ?

Samuel fronça les sourcils, ne comprenant pas du tout de quoi il parlait.

—       Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez, Charles.

Ce dernier ricana une seconde fois.

—       Si je te parlais de ta petite visite accompagnée par une jeune demoiselle il y a quelques mois, cela te dirait-il plus quelque chose maintenant ?

Le cœur du brun fit un bond.

En quoi Keira avait-elle rapport dans la compagnie ?

—       Je ne vois pas en quoi est-ce le problème que j'emmène avec moi des filles de temps à autres, fit-il d'une voix plus sèche, qu'il ne l'aurait dû.
—      Tu te moques de moi, pas vrai ? ria faussement Charles. Cette fille semble bien plus qu'une " fille de temps à autres ". Tu leur as dit de ne pas la toucher et qu'elle était tienne, Sammy ! Ça change toute la donne.
—       Je ne voulais pas qu'on me vole un coup d'un soir, tenta Samuel de convaincre son collègue.

Mais malheureusement, celui-ci ne le crut nullement.

—       Je ne suis pas stupide, Sammy. Je sais que c'est bien plus que ça. Et il faut que tu arrêtes ça et vite.
—       Qu-quoi ? Mais je vous dis qu'il n'y a rien !
—       Ça suffit Sammy ! s'énerva l'homme. Sois tu arrêtes de trainer autour de cette fille ou sois je m'en débarasse par moi-même ! On ne nous prend même plus au sérieux par ta faute ! Il y a plus de rebelles qu'avant.

Rebelle, c'était comme ça que son père appelait ceux qui ne les payait pas. C'était un moyen que les conversations téléphoniques soient subtiles au cas ou que la police viendrait à y parvenir.

Samuel se sentit aussitôt très mal. Il ne voulait pas qu'il « se débarasse » d'elle par soi-même. Il savait ce que ça voulait dire et malgrés ce que l'on peut penser, il ne le souhaitait pas.

—       Écoutes, si je suis autant avec elle, c'est parce qu'elle me doit de l'argent, elle aussi. Elle me remboursse en faisant des trucs que je ne veux pas faire et qui sont très bonne pour la compagnie. Ne t'inquiète pas pour ça.
—       Hm... Si cette fille t'aide tant à faire des trucs que tu ne veux pas faire, envoit-là donc tuer ce mec qui nous doit 1 million de dollar.

Oh non.

Il aurait dû se fermer la gueule. Il savait très bien de qui il parlait et si jamais Keira savait qui cet homme était, elle lui en voudrait énormément. Surtout puisque cela faisait un bon moment qu'il avait découvert son identité...

Bien qu'il voulait au début qu'elle s'occupe de son cas, il ne le souhaitait plus maintenant. Samuel se détesterait lui-même de lui infliger ça.

Rencontrer l'homme qui a tué ses parents.

Qui souhaiterait ça ?

—        Sammy, tu m'écoutes ? demanda l'homme à l'autre bout du fil.
—       Euh, oui, désolé.
—       Alors comme je disais bien, il faut que son cas soit réglé dès vendredi. Compris ?
—       Compris.
—       Et si jamais j'apprends que ce n'est pas la fille qui s'est occupé de lui, je vais m'occuper d'elle à son tour.
—       Ne vous inquiétez pas, tout sera fait comme dit.
—       Merci Sammy de comprendre. Tu seras bientôt prêt à prendre la place de ton père.

Samuel baissa le regard, puis le releva pour lancer un regard rapide vers la direction de la blonde, qui l'attendait.

—       Merci Charles, dit-il avant de raccrocher.

Il lâcha un jurons super fort et tappa sur le mur avec son poing, avant d'aller rejoindre Keira.
•••

Maintenant, il tentait du mieux qu'il pouvait d'oublier tout sentiment qu'il pouvait éprouver auprès d'elle. Leur pseudo-relation ne pouvait pas exister et jamais elle ne pourra. Contrôler une compagnie pareille est trop dangereux pour une femme.

Il en avait eu la preuve avec sa propre mère.

Samuel décida de sortir prendre de l'air, histoire de fumer un peu. Il en avait grandement de besoin. Tout ça, avait été dur pour lui, bien que cela ne paraissait pas.

La voir aussi chamboulée... son regard haineux... son regard déçu...

Le jeune homme ferma les yeux, tout en tentant d'effacer ses souvenirs de sa tête.

Il devait oublier, il le fallait.
Pour le bien de tous...

***

La jeune fille se réveilla par terre, au même endroit qu'elle s'était évanouie. Et heureusement pour elle, elle n'avait rien d'égaré ou de volé.

Il fallait dire aussi que ce parc était quand même loin de rues passantes.

Keira se leva tranquillement, étant étourdie. La blonde sortit par la suite son téléphone de sa poche et y vit aucunes notifications. Elle souffla de soulagement.

Au moins Samuel avait comprit.

Cependant, elle n'avait nullement envie d'aller chez lui, car rien qu'à penser qu'il pourrait y être, lui donnait envie de rester loin de lui.

Ce dernier l'avait dégouté tout à l'heure. Plus aucunes émotions ne voulait sortir dorénavan, tant elle avait pleuré un peu plus tôt.

Que faire ?

Elle se mit immédiatement à penser à Nathan, mais leur amitié s'était terminé il y a un mois de ça. Puis il y avait Ruth... Probablement la seule qui voudrait peut-être la voir encore.

À : Ruth
De : Keira
15:42
" Hey... j'me demandais si t'avais envie qu'on se voit aujourd'hui, si tu fais rien ?"

Cette dernière répondit aussitôt.

À : Keira
De : Ruth
15:43
" Hey. ☺️ Bien sûr que ça me tente ! Rammène toi chez moi. Tu peux dormir aussi si tu veux. Ça fait tellement longtemps qu'on a pas fait ça !"

Super, elle n'aurait pas à retourner chez Samuel ce soir. Un soulagement se fit dans son être. Puis, elle verrait Ruth un peu plus longtemps.

Même si elle ne voulait pas l'avouer, Ruth lui manquait beaucoup. Cette fille avait toujours été une perle pour elle et jamais elle ne pourrait la détester.

À : Ruth
De : Keira
15:45
" J'arrive alors!☺️"

Cependant, elle se mit à penser à une chose : la maison de Ruth. C'était la qu'elle avait volé des trucs à ses parents.

Oh mon Dieu...

La blonde devint instantanément stressée, rien qu'à l'idée de retourner chez elle comme une innocente. Comme si elle n'avait rien fait de méchant...

Et si jamais son frère serait là ?
Allait-il la reconnaitre ?

Le cœur de la jeune fille commença à accélérer rapidement en pensant à tout ça.

Keira sortit une cigarette, histoire de se calmer un peu. Sinon, elle n'aurait jamais pu se rendre jusqu'à l'intérieur de la maison.

—       Kei ?

Oh merde.

La blonde était proche de la demeure de son amie. Cette dernière était trop dans ses pensées, qu'elle n'avait même pas remarqué qu'elle avait marché aussi vite que ça.

—       Hey, fit la blonde timidement.
—       Ça va ? Pourquoi tu es toute pâle ? demanda la métisse.
—       Oh, t'inquiètes pas, ça va, souria timidement Keira.
—       Tu es sûr ?
—       Oui, oui, répondit-elle, en soufflant de la fumée.
—       Veux-tu qu'on écoute quelques films ce soir ? J'ai pensé que ça pourrait être cool.
—        Oui, bonne idée, sourit Keira. Ça fait au moins deux mois que j'en ai pas écouté !
—       Quoi ?! Mais qu'est-ce que t'as fait de tes journées alors ?

Oh si tu savais, Ruth...

—       Ah, j'ai travaillé et profité du temps dehors. Pas vraiment grand chose, pour être franche.
—       Tu aurais dû nous texter si tu t'emmerdais, tu sais...
—       Je t'avoue que je n'avais pas envie de voir personne. C'était difficile...
—       Viens, on va en parler dans ma chambre. Je pense que ça serait mieux.
—       Ok, dit Keira, tout en laissant par terre sa cigarette éteinte.

Bien qu'elle n'avait pas trop envie de parler de tout ça, Ruth n'arrêterait pas de tout faire pour savoir ce qui s'était passé.

Keira commença tout doucement a appréhender ce moment-là. Elle savait qu'elle ne pourrait pas tout dire, mais qu'elle allait raconter une partie de l'histoire, bien sûr.

En rentrant dans la demeure, la blonde reçut comme une décharge dans son cœur. C'était si étrange d'y retourner à nouveau.

Certes, ce n'était pas pareille lorsqu'elle était revenue chez Ruth pour la fête qu'elle organisait car oui ça lui avait fait tout drôle et oui elle avait remis les pieds à l'intérieur mais, après quelques verres, la blonde n'y pensait plus vraiment.

Mais là, ce n'était pas pareille. Ses parents et son frère allait y être en plus. Allait-elle devoir les rencontrer au passage ? Peut-être et c'est ce qui la stressait le plus.

—       KEIRA EST LÀ ! cria la métisse, tout en rentrant à l'intérieur.

Fuck.

Impossible qu'elle n'est pas affaires à ses parents, maintenant...

Justement, elle entendit des pas arrivés vers elles. La mère de Ruth arriva vers elles, le sourire aux lèvres. Celle-ci était tout aussi jolie que sa fille adoptive.

—       Enfin je te revois ! Depuis le temps que l'on s'est vu et que Ruth me parle de toi, sourit la mère.

Keira devint rapidement mal à l'aise. Si les deux savaient ce qu'elle avait fait, jamais la blonde n'aurait pu remettre les pieds ici.

Elle lui fit donc un faux sourire. La jeune femme n'avait pas la force de sourire pour de vrai. Elle ne pensait à ce qu'elle avait fait et elle se sentait terriblement mal.

—       Je suis contente aussi, répondit-elle timidement.
—       Nous allons manger dans une demi-heure, le temps que ton frère arrive, expliqua la mère de Ruth à sa fille.
—       Ok, vient Kei, on va aller dans ma chambre en attendant.

Ce fut ainsi que le blonde arriva enfin dans la chambre de son amie. Elle souffla silencieusement de soulagement. Elle n'avait pas envie de rester plus longtemps devant sa mère.

—       On m'a dit que tu sortais avec Sammy, sortit soudainement Ruth de sa bouche.

Keira la regarda avec de grands yeux. Qui avait dit une chose pareille ?

—       Regarde-moi pas comme ça, Kei. À ma fête, on se posait tous des questions dû à votre baiser passionné. Puis Nathan m'a dit que vous étiez ensemble...

Nathan ?!

Son cœur manqua un battement. Pourquoi avait-il dit ça ? Était-ce à cause de cette fois où Samuel l'avait embrassé devant lui ?

Elle se sentit aussitôt mal. La blonde s'ennuyait tellement de lui.

—       O-oh...
—       Quoi ? Mais c'est vrai, non ?
—       Écoutes, peut importe ce qu'on était, c'est fini maintenant.

La jeune femme baissa le regard, ne voulant pas lui montrer à quel point ça l'affectait.

—       Comment ça ? Est-ce qu'il t'a fait du mal ? Tu sais avec ce qu'on dit sur lui...

Keira hocha négativement de la tête. C'était bien plus que ça.

—       Il ne m'a pas frappé ou quoique ce soit du genre, Ruth. C'est... fini, c'est tout.
—       Veux-tu m'en parler ? Je sais que ça t'affecte.

La blonde baissa les yeux un moment, en pensant à tout ce qu'elle allait lui dire et elle souffla de désespoir. Elle tenta de reprendre le contrôle de ses émotions, mais ça en était trop. Les larmes se formèrent sous ses yeux et elle explosa, sans même être en mesure de se retenir.

Ruth fut extrêmement surprise de cette réaction et elle la prit rapidement dans ses bras. Si Keira pleurait, c'était clairement parce qu'il y avait quelque chose de grâve qui se passait.

La métisse commença à sérieusement s'inquiéter.

— Mon Dieu Kei ! Mais qu'est-ce qu'il t'a fait ?!

***

Après un souper stressant et une conversation pleines d'émotions, les deux filles étaient finalement au salon, en train d'écouter des films.

Cela faisait un bien fou à Keira de pouvoir enfin relaxer et de ne rien penser pendant un moment. De plus, avoir parlé à Ruth lui avait enlever un lourd fardeau qui pesait si fort dans son être.

Par contre, elle ne lui avait pas avoué pour le vol du dossier chez elle. C'était la seule chose qu'elle n'avait pas mentionné tout au long de son récit.

—       Ha ha ! fit Ruth en riant. Je savais qu'il se ferait avoir lui ! C'était évident que ça serait lui qui serait tué en premier.

Keira regarda son amie et rigola à son tour.

—       En même temps, avec son petit bedon et ses minuscules jambes, il aurait pas pu aller bien loin ! rajouta Keira, ce qui fit rire d'avantages son amie.
—       Moh! Mais il est trop mignon ! Regarde moi ses joues !
—       Quel joue, Ruth ? Il n'en a plus, puisque le tueur vient de le décapiter!

Ruth souffla.

—       Oh allez Kei! Je parlais de quand il était vivant.

Kei souria.

—       Je sais, j'avais envie de t'énerver un peu, tu vois ?
—        Et dire que je trouvais que les garçons pouvaient être énervants ! leva les yeux au ciel la métisse.

Keira lui fit une grimace, tandis que son amie fut fière de son coup.

—       Hey les filles, fit le frère de Ruth, tout en allant s'installer près de la blonde.

Celle-ci se tassa un peu plus loin de lui, tout en paniquant silencieusement. Ce dernier avait été en face d'elle pendant le souper et il l'avait fixé assez souvent. Keira sentait qu'il savait qui elle était. Qu'il savait ce qu'elle avait fait.

— Zack ! soupira Ruth. Qu'est-ce que tu fiches ici ?
— Je viens finir le film avec vous. C'est pas correct ? demanda ce dernier, tout en lançant un sourire à la blonde.

Cette dernière fut mal à l'aise et détourna le regard vers l'autre côté.

— Fiche-nous la paix ! On veut rester toutes seules !
— Oh mais arrête, Ruth ! Je suis sûr que ça ne dérange pas ton amie, pas vrai ? demande le brun, tout en fixant la blonde.
— Euh... eh bien, c'est comme vous voulez...
— Alors je reste ! sourit le garçon, tout en s'assoyant sur le même divan qu'elle.

Ruth soupira fortement, tout en se positionnant dans une position boudeuse.

— Une chance que le film finit dans une demi heure...soupira la métisse.

***

Après que le film fut terminé, tous se levèrent pour aller se coucher.
Arrivée dans la chambre se Ruth, Keira avertissa son amie qu'elle allait aller à la salle de bain avant d'aller dormir.

Seulement, en y sortant, alors qu'elle allait retourner dans la chambre, un bras la retenue de force. Paniquée, elle se retourna et vit qu'il s'agissait de Zackary, le frère de Ruth.

— Qu-qu'est-ce que tu fais ?Demanda la blonde, en béguayant.
— Tu me dis vraiment quelque chose.

Le cœur de la jeune femme manqua un battement.

— Je ne pense pas.
— Si, j'en suis sûr, dit-il tout en se rapprochant de la blonde.
— Écoute... je-je crois que tu te trompe de personne, dit la blonde, tout en tentant de se défaire de son emprise.

Zackary la dévisagea.

— Non. Je ne peux pas oublier un tel visage.

Keira fronça des sourcils, tout en reculant son corps vers le mur derrière elle.

— Je sais que je t'ai déjà vu.
— Écoutes, je ne sais pas pourquoi tu penses ça, mais tu hallucines! dit la blonde en se dépêchant de rentrer dans la chambre.

Son amie la regarda étrangement, mais elle l'ignora et changea automatiquement de réaction.

— Bon, on va dormir ? sourit la jeune femme blonde.
— Ouais..., répondit la métisse, la trouvant très étrange.

Ruth ferma la lumière et Keira souffla silencieusement. Elle l'avait échappé belle, cette fois.





__________________________

Bonjour ! C'est après plusieurs mois d'absence que je publie enfin ce chapitre !

Je m'excuse pour ce retard si grand... J'ai été bien occupée et j'ai eu aussi quelques phases difficiles...
Je dois aussi vous avouer que j'ai eu aussi quelques problèmes d'inspiration pour ce chapitre, mais ça m'est revenu !
J'espère que vous aimez toujours autant l'histoire !

Bisous,
– Heavenknowsx

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