Chapitre sept
" Brunch annuel "
C'est dans un vacarme interminable que Keira Tomson, se réveilla. Cette dernière râla, tout en se levant, pour voir qui faisait ce bruit insupportable à cette heure-ci.
Elle vit que sa tante faisait de la cuisine, aidée par Ellie.
Bien sûr... Tout pour devenir sa chouchou.
Keira posa son regard sur l'horloge posé au-dessus d'elles et fronça les sourcils.
7 h 30 ?! Elles sont sérieuses ?
— Hum, hum, toussa Keira, voulant attirer l'attention de ces deux-là.
Ellie et Clarisse se retournèrent vers elles et firent une face surprise.
— Oh Keira ! sourit sa tante. J'espère que l'on a pas fait trop de bruits...
— Mhm... Un peu, dit-elle d'une voix endormie:
— Je suis désolée, nous avons une tonne de choses à faire encore et je suis tellement stressée, que je vais d'une pièce à l'autre...
— Ça va... Mais vous faites quoi à fucking sept heures du matin ?!
— Oh, c'est vrai ! Je ne t'ai pas dit ! Chaque année, une maison de la rue organise un brunch et c'est rendu à mon tour !
— Donc on va recevoir des fils de riches dans cette maison ?
— Euh... Si on veut... Oui.
— Super... J'espère qu'ils seront pas prétentieux comme les putain d'amis de...
Keira se tut, voyant le regard de sa sœur qui devint triste et elle se souvint que... Que ses parents n'étaient plus de ce monde.
— Hum, toussa Clarisse. Ne t'inquiète pas, ils sont tous très sympathiques. Ils sont loin de ce que tu peux t'imaginer.
— Tant mieux, parce que je ne supporte pas les faux-culs, dit-elle en lançant un regard subtil à sœur.
Elle tourna dos aux deux qui cuisinaient et Clarisse lui parla, avant qu'elle ne soit trop loin.
— Sois prête pour neuf heures trente. Les voisins commencent à arriver à cette heure-là.
— Dac' !
***
Prête à l'heure, la jeune fille sortit de sa chambre et croisa au passage sa sœur Callie. Elle lui lança un regard mauvais et alla rejoindre Clarisse et Ellie, qui les attendaient.
— Merci d'être à l'heure les filles, c'est vraiment gentil de votre part !
— De rien Clar', c'est la moindre des choses. Tu nous héberges déjà ici, répondit Callie avec un sourire.
Lèche-cul...
— Bon, les Adams devraient arriver bientôt. Ce sont des lève-tôt !
Quelques minutes après, la porte sonna. Clarisse se dépêcha à aller répondre en disant : « ce sont eux ! ». Et une famille de quatre rentra. Une jolie petite fille de quatre ans sauta dans les bras de la tante de Keira, ce qui la fit sourire. Son petit frère était encore dans son berceau, trop jeune pour parler. Ça avait tout de l'air d'une famille parfaite, ce qui énerva Keira. Sa famille avait loin d'avoir été ainsi... À force que ses parents souhaitaient que cela se produise, tout le contraire s'est produit.
Clarisse déposa la petite fille et présenta ses nièces et la petite fille sauta dans les bras de Keira, ce qui la surprit fortement. Elle ne s'attendait pas à cela. Pas même les jumelles. Clarisse sourit tendrement, en voyant cela et le sourire de Keira apparu tout d'un coup. Les enfants ont le don de rendre heureux n'importe qui, rien qu'avec leur sourire ou leur affection.
— Bon, allons dans la cour arrière, les autres ne devraient pas tarder, dit Clarisse en les dirigeant vers la cour.
La cour de sa tante était très grande. Elle avait une piscine creusée au milieu de celle-ci, mais il y avait en masse de place pour les quatre grandes tables qui servaient à déposer les plats que Clarisse et Ellie avaient préparés. Les parents Adams complimentèrent la cour de Clarisse et celle-ci sourit timidement. Keira trouva que ce sourire lui rappelait celui de sa mère. Cela lui fit mal, bien que leur relation n'avait jamais été super...
— Keira ? Tu pourrais aller chercher le reste du brunch avec Ellie, s'il te plaît ?
— Oui.
Elle rentra rapidement, ne voulant pas avoir à parler avec sa sœur. La blonde n'avait pas du tout envie de se chicaner et de se faire rabaisser encore une fois. Elle avait eu sa dose.
Cependant, ça ne se passa pas exactement comme elle souhaita. En effet, Ellie s'était dépêchée de rentrer en même temps que Keira. Elle voulait vraiment lui parler.
— Kei...
Celle-ci soupira et se retourna vers sa sœur.
— Quoi ?
— S'il te plaît... Cesse d'être comme ça. Je sais qu'on n'a pas toujours été gentille avec toi... Mais on vit un moment très difficile toutes les trois. Je crois que ça serait bien que l'on y passe à travers tous ensemble. Tu ne veux pas arrêter tout ça et que tout redevienne comme avant ?
Keira la regarda sans dire un mot. Bien sûr qu'elle aimerait que tout redevienne comme avant ! Mais avec tous les sales coups qu'elles lui ont fait... Jamais ce ne sera pareil pour elle...
— Je ne peux pas te promettre que tout revient comme avant, car je ne peux pas oublier ce que vous m'avez fait. Par contre, je peux faire la paix avec vous. Mais jamais je ne vais faire comme si vous ne m'avez jamais fait souffrir. Oh ça non.
Ellie baissa les yeux. Bien qu'elle comprend le comportement de sa petite sœur, elle aurait aimé que tout revienne comme avant, là où les trois s'entendaient à merveille. Mais bon, elle pouvait toujours rêver. C'était mort. Jamais ça n'allait redevenir comme ça, car Keira n'est pas du genre à pardonner. Elle est rancunière. Et ce, surtout avec Callie et Ellie.
— Bien, sourit Ellie du mieux qu'elle peut. Je suppose que c'est mieux que rien.
Keira prit deux assiettes sans lui dire un mot et lui lança un dernier regard avant de lui adresser la parole.
— Bon, on y va ?
Ellie hocha de la tête et les deux sortirent dehors pour rejoindre les autres. Et étonnamment, presque toutes les personnes invitées semblaient être présentes.
Ils se sont tous appelés pour arriver en même temps ou quoi ?
La tante des filles arriva vers elles et les remercia chaleureusement. Elle se mit par la suite à les présenter à quelques amis à elle. Keira fit de son mieux pour avoir l'air d'être une fille douce et gentille alors qu'en vrai, elle voulait juste manger en paix. Mais bon, si elle allait vivre un bon bout de temps ici, elle n'avait pas trop le choix.
Soudainement, elle vit au loin une personne qui lui semblait familière. Une fille. Une fille aux cheveux longs bruns foncés. Celle-ci se retourna et ses yeux se grossirent lorsqu'elle aperçut Keira. La blonde était tout aussi surprise de la voir. La brune partit brusquement et Keira ne la trouva plus du regard. Elle s'était enfuie d'elle.
Mais pourquoi ?
Et que faisait-elle ici ?
— Keira, je voudrais te présenter à Christopher et Jane Jenkis. Ils ont une fille qui a le même âge que toi, d'ailleurs.
Keira leur fit un petit sourire.
— Oui, enfin elle est avec nous, mais je ne la vois pas, dit M. Jenkis.
— Ruth était près de la piscine il y a à peine cinq minutes. Elle ne doit pas être très loin...
Au prénom Ruth, Keira figea. Ruth était... Adoptée ? Elle vivait dans ce coin ? Pourquoi volait-elle avec eux ?
— Je... Excusez-moi, s'excusa rapidement Keira, tentant de retrouver son amie.
Elle l'a retrouva finalement sur le côté de la maison. Lorsque Ruth entendit des pas, elle se retourna et tenta de fuir de nouveau son amie, mais la blonde la retint par le bras et l'oblige à la regarder.
— Ruth... Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu étais adoptée, lorsque tu es arrivée ici ?
La métisse baissa les yeux avant de détourner le regard ailleurs.
— Je ne voulais pas vous le dire par peur que vous me trouviez trop... Princesse ? Je ne voulais pas qu'on soit ami avec moi pour ce que mes parents adoptifs sont.
— Je comprends, mais pourquoi tu voles avec nous, dans ce cas ? Tu as en masse d'argent avec ta famille.
— Et toi aussi... Mais tu t'en fichais. Moi, c'est parce que je sais qu'ils travaillent très dur pour obtenir cet argent et je me sens mal de leur prendre ce qu'ils gagnent alors que je ne fais rien.
— Mais voyons Ruth ! Ils t'aiment, ils font ça pour toi. Je ne crois pas qu'ils aimeraient que tu voles pour cette raison.
— Je sais... Mais je n'ose pas utiliser l'argent qu'ils me donnent.
— Je pense que s'ils te la donnent, c'est pour que tu puisses t'acheter ce que tu veux et que tu sois heureuse. Profite fait que tes parents se préoccupent de toi. Tu as cette chance, toi...
— T'as raison... Je crois que je vais arrêter de voler.
— Et ton habillement ? demanda Keira, voyant que Ruth était habillée simplement sans être provocante.
— Alors ça, tu rêves ! Tu sais comme j'adore baiser ! ria la métisse et Keira l'accompagna.
— Ruth un jour, Ruth toujours, rigola la blonde en la prenant dans ses bras.
Cependant, lorsqu'elle enlaça son amie, elle remarqua qu'un jeune homme les fixait. Enfin... la fixait. Son visage semblait lui dire quelque chose, mais elle n'avait aucune idée d'où est-ce qu'elle aurait pu l'avoir croisé. La blonde fronça ses sourcils, tout en soutenant son regard. Celui-ci lui fit un sourire et détourna son regard un peu après.
Après s'être détaché de Ruth, Keira se retourna vers l'endroit où se trouvait le garçon, mais rien.
Il n'était plus là.
Elle trouva ceci étrange, car elle savait qu'elle ne l'avait quand même pas imaginé.
— Ça va ? demanda la métisse, voyant son amie confuse.
— Euh, oui, oui. On va manger ?
La brune hocha de la tête et les deux se dirigèrent vers la file de personnes qui se servait.
***
Après s'être régalées, Keira et Ruth trempèrent leurs pieds dans la piscine, en parlant de tout et de rien.
— Tu comptes retourner à l'école, malgré tout ?
— Ouais... J'y suis allée le lendemain en plus. Ç'a été dur... Mais je ne vois pas pourquoi je n'irais pas lundi...
— C'est vrai... Mais tu aurais dû rester chez toi et te reposer.
— Chez moi ? Ruth ! J'étais chez Nate parce que ma maison était sous enquête ! C'était soit l'école, soit que je me tape son connard de coloc !
— Hm... Finalement la première option semble être la meilleure ! s'exclama Ruth, ce qui fit rire Keira.
À chaque fois que Ruth était chez Nathan et que Keith était là, il était toujours en train de la draguer et cela l'énervait plus que tout. Ruth n'aimait pas le genre de Keith. De plus, il n'était totalement pas son type. Il était vraiment collant avec elle.
— Bon on rentre ? J'pourrais te montrer ma nouvelle chambre.
— Oui, allons-y. J'en ai marre de me coltiner les jeunes qui crient !
Keira lui montra donc sa chambre et les deux se placèrent sur le lit pour continuer de discuter. Seulement, ce fut de courte durée lorsque Keira vit sa tante, le téléphone à la main, en train de se diriger dans sa chambre, l'air bouleversé.
Celle-ci revint rapidement et demanda à Ruth de dire aux autres de partir, qu'elle avait une urgence. Ceci inquiéta Keira.
Que se passait-il ?
Ses deux grandes sœurs arrivèrent, l'air inquiètes. Elle sentaient que quelque chose n'allait pas.
Clarisse les regarda une par une et souffla avant de se lancer.
— Les filles... La police m'a appelé. Ils ont trouvé le coupable du meurtre de vos parents.
Les trois sœurs eurent le souffle coupé.
— Qui... Qui c'est ? demanda nerveusement Ellie.
Clarisse lança un regard à Keira.
— Celui qui avait menacé votre mère...
La blonde fit des gros yeux. Alors elle avait eu raison... Raison de leur dire cette menace. Elle n'en revenait pas.
Son cœur fit un bon. Le temps semblait s'être arrêté.
Ils avaient trouvé le coupable. Mais maintenant... Qu'allait-il se passer ?
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