Chapitre neuf
" Visite nocturne "
Un mois plus tard...
La petite blonde revint de la grange, où elle et ses amis avaient fumé toute la soirée. Seule Bailey n'avait pas été là.
Encore une fois...
Celle-ci commençait à de plus en plus s'éloigner d'eux et cela inquiétait beaucoup la jeune blonde. Elle sentait son amie plus renfermée qu'avant. Bailey ne lui disait plus rien. Elle venait de temps en temps pour fumer avec eux, mais rien de plus.
Keira se demandait bien ce qui pouvait bien se passer chez elle. Elle ne reconnaissait plus sa propre meilleure amie.
Sur le point de pouvoir enfin s'endormir, Keira entendit des coups à sa fenêtre.
Peut-être des branches d'arbres cognent contre ma fenêtre, vu le temps...
Surprise, mais surtout curieuse, elle alla voir ce qui se passait à l'extérieur. Son cœur explosa. Bailey.
Elle alla ouvrir rapidement la fenêtre et sa meilleure amie rentra rapidement. Celle-ci était toute trempe. La pluie à l'extérieur était épouvantable.
— Bailey ? Mais pourquoi viens-tu me voir à... trois heures du matin ?! s'exclama Keira, surprise.
— Kei-Keira..., fit cette dernière, en pleurant.
— Bai qu'est-ce qui se passe ? demanda Keira en la prenant dans ses bras, oubliant que son amie était complètement trempée.
— J'ai... J'ai merdé, Kei. Vraiment, j'ai merdé !
Et la blonde aux cheveux éclata en sanglots.
— Ok, je vais te passer des vêtements secs pour la nuit et tu m'expliqueras tout ça quand tu seras calmée, d'accord ?
Bailey hocha de la tête et Keira partis dans sa garde-robe prendre quelques affaires. Elle les tendit par la suite à sa meilleure amie qui la remercia.
— Désolée..., fit Bailey gênée, voyant que Keira se prenait d'autres vêtements pour elle aussi.
— Ça va, je vais pas mourir pour ça !
Sa meilleure amie lâcha un petit rire.
— Tu veux qu'on aille en bas pour parler avec un bon chocolat chaud ?
— Ok, sourit timidement Bailey.
C'était sa boisson favorite. Keira savait parfaitement comment remonter le moral de sa meilleure amie.
Assise finalement sur une chaise face à l'autre, Bailey commença difficilement son récit.
— Kei... Je t'ai caché des choses ces deux derniers mois...
Sans rire ?!
— Je... Je sais que je me suis éloignée de vous et que je manquais souvent les cours, mais je ne pouvais pas. Je n'avais plus le temps pour ça.
Keira se sentit soudainement vexée. Elle n'avait plus le temps pour ses amis ?! Ni pour sa meilleure amie ?
— Je me suis, disons... Embarquée dans quelque chose. Quelque chose de... très payant.
— Qu'as-tu fait Bai ? demanda Keira d'un ton de reproche.
— Je...J'me suis... Prostituée...
S'était comme une douche froide. Comment avait-elle pu faire une chose pareille ?! Jamais elle n'aurait cru que sa meilleure amie serait capable d'utiliser son corps pour de l'argent... Keira était vraiment déçue d'elle.
— Je... Je sais que tu m'en veux, continua Bailey, mais je regrette sincèrement. Jamais je n'aurais dû faire ça. Mais je voulais tellement avoir plus d'argent... Tu sais comment ma famille et moi avons de la difficulté avec nos factures...
Oui elle le savait. Sa famille était pauvre. Ils avaient beaucoup de difficulté à parvenir aux fins de mois. C'est une des raisons pour laquelle Bailey s'était mise à voler avec eux : aider sa famille, bien que ça ne soit pas la solution la plus honnête...
Mais depuis la mort des parents de Keira, leurs activités avaient pris une pause et Ruth ne voulait plus y participer. Bon... Les seules personnes qui avaient besoin de frics en ce moment étaient bien Nathan et Bailey, mais Nate, par respect pour son amie, avait arrêté cela pour rester avec elle. Keira aimait bien ce geste, malgré qu'elle se sentait mal pour lui. Il allait finir par avoir de la difficulté à payer ses factures lui aussi... Rien qu'à cette idée, elle avait un nœud à l'estomac. Elle ne voulait pas que cela le mette dans la merde. Mais Nathan avait été rassurant. Et c'est pour cette raison que Keira se sentait un peu mieux en ce qui concerne cela.
— Puisque personne ne voulait aller voler, je devais trouver de l'argent et vite, continua Bailey. Mes parents allaient bientôt être à la rue et j'ai rencontré quelqu'un. Et ce quelqu'un m'avait grandement aidé en me donnant l'argent dont mes parents avaient de besoin. Mais en échange, je devais travailler pour lui. Et c'est pour ça que je me suis... Enfin... Tu vois. De plus, j'avais droit a un certain pourcentage de l'argent. Kei ! Si tu savais comme je me disais que c'était la solution du siècle ! Mais plus le temps avançait et plus je trouvais que ça allait trop loin. Je voulais donc plus en faire, mais il m'a dit que je ne pouvais pas, que je n'en avais pas le droit. Je... J'me suis donc enfuie. Kei... Si jamais il me trouve, il va me faire vivre un calvaire. Je sais plus quoi faire ! PUTAIN ! et elle explosa de nouveau en sanglot.
Eh merde ! Pour s'être mise dans la merde, elle avait réussi !
Keira la prit dans ses bras et lui demanda :
— Tu lui dois combien, à ce mec ?
Bailey se figea et devint gênée.
— Euh... Cent mille dollars ? répondit Bailey, mais cela semblait plus à être une question.
Keira hoqueta et la regarda avec de grands yeux.
— Merde ! Bai ! T'es vraiment insouciante ?! Mais à quoi t'as pensé ? Putain...
— Je sais, je sais ! dit-elle en sanglotant. Je suis la pire des idiotes !
Sa meilleure amie souffla. Merde... Qu'est-ce qu'elle va foutre maintenant ?! Et si le mec la retrouve ?! Tout ce qu'elle souhaitait, c'était qu'il n'arrive rien à Bailey. Elle tenait beaucoup à elle.
Alors même si elle savait parfaitement qu'elle était sur le point de faire la pire gaffe de sa vie, Keira était prête.
Elle allait aider sa meilleure amie, peu importe le prix qu'il fallait en payer.
***
Le lendemain, Keira emmena de force Bailey avec elle. Celle-ci était effrayée. Elle avait peur. Peur qu'on la retrouve et qu'on l'enferme quelque part. Mais ce qu'elle oubliait, c'est que Keira ferait tout pour que cela n'arrive jamais. Bailey était un peu comme sa sœur. Et on ferait tout pour sa sœur.
Même se mettre dans la merde...
Arrivées près de l'immeuble où se trouvait le fameux homme qui avait bousillé la vie à Bailey, celle-ci commença à trembler. Keira tenta de la rassurer, mais ce fut un échec et sa meilleure amie partit se cacher derrière un buisson, avant qu'elles ne soient au bout de la rue.
— Je... J'vais t'attendre ici.
Keira souffla et roula des yeux.
— T'as de la chance que j'ai pas peur de cet idiot...
— Tu... Tu devrais.
— Hum... On verra quand je le verrai. Si je suis pas revenue d'ici une heure, appelle la police.
— O-ok...
Et la blonde traversa la rue et rentra à l'intérieur de l'immeuble en prenant tout le courage dont elle en avait besoin. Quelques personnes à l'intérieur lui lançaient un drôle de regard, mais elle s'en fichait. Elle savait que c'était des personnes pas propres du tout et qu'ils avaient peut-être peur qu'elle soit flic.
Elle chercha un quelconque bureau où il serait marqué " patron " ou peu importe, mais elle ne vit rien.
Soupirant de désespoir, elle était en train de se demander si Bailey lui faisait une blague.
Mais non Keira ! Pourquoi aurait-elle peur à ce point de cet endroit ?
La jeune femme se fit sortir de ses pensées par un jeune homme de son âge qui lui adressa la parole.
— Tu es...?
Elle le jugea du regard.
— Qu'est-ce que t'en as à foutre, toi ? Je veux voir ton patron.
Il fit des grands yeux et hocha de la tête, avant de lui faire signe de le suivre. Le jeune homme cogna à une porte et elle entendit un grognement. Elle fronça les sourcils et le garçon lui ouvrit la porte avant de lui lancer un dernier regard.
Keira rentra dans la pièce et un homme ayant l'air jeune était dos à elle, face à la fenêtre. Il était blond et très grand. Il n'avait pas d'habit chic. Non, il portait une veste en cuir et des jeans noirs.
— Bon, pourquoi on me dérange ? demanda le blond avec un air blasé.
Ceci a eu le don d'énerver la belle. Comment osait-il ? Il avait foutu en l'air la vie de sa meilleure amie ! Et il parlait ainsi ?!
Quel imbécile !
— Peut-être parce que ça t'amuse de foutre en l'air les vies des autres ! s'exclama Keira énervée, ce qui étonna le blond.
Il se retourna vers elle, étonné que quelqu'un lui parle sur ce ton. Et lorsqu'il croisa son regard, son sourire se forma. Il l'avait reconnu. Et elle aussi.
Elle fronça des sourcils. Il lui disait quelque chose.
— Blondinette ?! C'est pas vrai ! il rigola.
Et c'est avec ce surnom qu'elle se souvint de tout : la soirée chez Masson, elle qui chiale à cause de sa cigarette et lui, le blond. Ils avaient partagé une cigarette ensemble.
Ew. Dites-moi que je rêve.
— Toi ?! s'exclama Keira, dégoûtée.
— Tu te souviens de moi ? Comme c'est chou ! Je savais pas que je t'avais fait autant d'effets !
— Ah, mais tu vas te la fermer, oui ?! s'énerva Keira, ce qui l'énerva aussi. Je suis pas venue pour réentendre tes phrases de matchos !
— Si t'es pas là pour moi, tu fiches quoi dans mon bureau ? s'énerva la blond.
— Tu vas laisser ma meilleure amie tranquille !
Il leva un sourcil.
— Ta meilleure amie...? C'est bien mignon tout ça, mais j'sais pas de qui tu parles.
— Bailey ! s'exclama la blonde sèchement. Arrête de foutre la merde dans sa vie !
Le beau blond fit un petit rire.
— Ah... Cette blondasse, dit-il l'air penseur. Jamais je n'aurais cru qu'elle me ferait un coup de pute. Écoute ma jolie, commença le garçon après un moment, je ne peux pas la laisser tranquille. Elle me doit bien trop.
Keira grogna.
— Putain ! Ce que t'es chiant toi ! Elle a déjà plusieurs emmerdes dans sa vie ! Tu crois pas que tu pourrais arrêter, oui ?!
— Chérie, je ne peux pas. Dès que je la retrouve, elle me ré appartient.
— Ok, j'en ai vraiment marre de toi ! J'vais t'aider à récupérer ton fucking fric ! Alors maintenant, tu l'as fucking lâche !
Elle avait dit ça d'un ton tellement sec, qu'il en fut étonné. Mais il sourit en voyant la petite blonde toute rouge. C'était mignon.
— Quelle belle solidarité ! sourit-il. J'accepte. Ça va être une partie de plaisir !
Il avait dit ça avec un sourire pervers. Keira détestait cela. Il avait plein de sous-entendus.
— Eh rêves pas trop Blondie. J'vais pas me prostituer.
— T'inquiète pas, dit le faux blond en se rapprochant d'elle. Ça sera bien pire, chuchota-t-il dans son oreille.
Elle en eut des frissons.
C'était le début d'un cauchemar s a n s f i n...
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