Rain

Participation au concours de MissDixionHolmes sur le thème de la pluie.

Je ne savais pas si j'avais de la chance ou pas. Si cette satanée pluie était là pour me soutenir ou m'humilier. Quand je suis née, il avait plut. Quand j'ai été baptisée, il a plut. Quand j'ai eu ma première communion, il avait plut également. Ces gouttes glaciale et dévastatrices en grand nombres m'empêchaient d'apprécier chaque moments importants de ma vie. C'était comme si elle me suivait silencieusement. Jouant une mélodie sur les objets au dessus d'elle. Créant une atmosphère déprimant le jour et sinistre la nuit.

C'était le 20 février. Je me souviens de cette date. La pluie était présente mais douce, assez romantique et timide. J'étais amoureuse et j'avais fais ma déclaration. Je n'étais pas une fille très ouverte. Toujours au fond de la classe, silencieuse, timide. Une fille qui n'avait à première vue aucun problème mais qui était incapable de faire une discussion avec quelqu'un. Pourtant un gars du lycée venait souvent parler avec moi. Je l'appréciais et il n'avait pas l'air de me fuir comme la plupart des autres élèves.

Ses yeux verts ne me jugeaient pas sur mes rondeurs. Ses mains grandes et finement dessinées semblaient me protéger. Sa voix douce m'apaisait comme cette douce pluie présente le 20 février. C'était ce que je pensais de lui avant que je le vois ce moquer de moi avec d'autres élèves. Il me laissa seule devant le grand portail du lycée. Le froid frappait mes jambes et mes bras. Quelle idée d'avoir mis une robe aussi... Sous cette douce pluie, je me suis souvenue de la dernière chose que je lui avais dit les mots que beaucoup de gens ont peur de prononcer.

J'avais rangée ma tête doucement entre mes épaules et tremblait légèrement, non seulement par le froid mais aussi par ce que j'avais en tête. Je l'avais regardé. Il fixait la pluie tomber. Ses cheveux bruns étaient toujours aussi bien coiffé avec quelques mèches bouclées tombant sur le côté de son visage. Son nez et ses joues étaient devenues rose à cause du froid et de l'air chaud s'échappait d'entre ses deux lèvres. Il ressemblait à un enfant et quand il posa son regard vert sur moi, je me sentis fondre de l'intérieur.

Je l'avais regardé comme jamais je ne l'avais fais et dit "Je t'aime." Je me tenais droit. Les poings serrés et la mâchoire contractée, les gouttes glacées tombaient sans pitié sur mes épaules non-couvertes et mon visage. Ma vision se brouilla à cause des gouttes et mon corps ne répondait plus de rien. Il ne voulait plus obéir et décida de ne pas bouger. Je ne put donc pas essuyer les gouttes qui coulaient sur mon visage et mes yeux. Mais rien ne pouvait m'empêcher de le voir, pas la pluie ni personne.

Cette dernière s'intensifia d'un coup. Il se mit à rire et courut vers le chemin de sa maison. Je laissais tomber mes épaules. Les gouttes de pluies étant devenue plus grosses, elle firent un bruit assourdissant. Je baissais ma tête et regarda le sol remplis de flaques troubles reflétant les nuages gris qui dominaient la ville. Plusieurs devaient s'être formés autour de moi.

Je repensais à ce fameux 20 février en m'avançant sous la pluie, toujours aussi forte depuis une long moment maintenant. Je fermais les yeux et fut submergée par une vague de tristesse. Toute cette pluie me faisait déprimer et cette action ne fut que désastreuse. Sa réaction n'était pas... n'était pas... je perdis mes mots et n'entendais plus rien. La pluie continuait à tomber fortement mais mes oreilles décidèrent de faire abstraction de tout les bruits que je pouvais entendre. De laisser place à ma solitude. Ma solitude créée par cette pluie.

Je levais ma tête et laissa des larmes couler le long de mon visage trempé. La bouche entre-ouverte, je m'imaginais une autre vie, ou j'avais de la chance et pas de pluie. Une vie ou j'aurai une vraie famille. Peut-être que j'étais maudite. Constamment vouée à l'échec dès ma naissance. Je levais mes mains jusqu'à ce qu'elles soient à la hauteur de ma poitrine et je les plaçais la paume vers le ciel.

Je demandais une réponse. Pourquoi étais-je comme ça? Incapable de faire quelque chose correctement et encore moins si ça me tient à cœur. Pourquoi cette pluie était aussi froide et impassible? Sans pitié et destructrice? Mon cœur était brisé et la pluie ne faisait qu'aggraver mon cas. Ces gouttes. Chaque gouttes m'insupportaient. Elles me rappelaient se jour, cette scène. Ce décor, cette ambiance. Chaque gouttes qui s'effondraient sur le sol poignardaient mon cœur. Chaque gouttes qui passaient devant mon visage étaient un "Non!" De sa part. Lui. Lui que je croyais plus qu'ami. Lui que je croyais digne de confiance. Cette pluie. Constamment présente au meilleur et au pire moment de ma vie. Toujours à rajouter un côté dramatique et glacial. Comme une mère protectrice violente qui ne souhaite pas que sa fille la quitte. Une mère...

J'essuyais mes yeux de colère et erra dans les rues de la ville. La pluie ne nettoyait pas seulement la saleté mais aussi les hommes. Les rues étaient vidées de ses occupant habituels et je errais, seule, jusqu'à arriver à un parc. La pluie se calma légèrement. Je posais mon regard sur des canards dans un lac. Je m'approchais d'eux et m'installa sur le pont qui surplombait le lac. Je les regardais, assise, d'un air chaleureux et enviant. Il n'avais pas besoin de grand chose pour vivre. Eux, tout comme moi, ne fuyaient pas la pluie et vivaient avec, comme s'ils l'acceptaient comme habitude... Je serais un canard? La douce pluie finit par me bercer et je levais directement la tête lorsque je ne la sentais plus sur mon corps. Un parapluie sombre se trouvait au dessus de moi et son propriétaire se tenait à côté de moi, debout, un regard inquiet. La nuit commençait à tomber. Le moment où les rues étaient les plus sinistres. Le mélange glacial de la pluie et des ténèbres de la nuit. Avec un léger brouillard déstabilisant caractéristique de la ville dans laquelle je me trouvais. Je n'avais pas vu le temps passer. Non je ne l'ai pas vu passer tout court.

Ce 20 février était encore récent dans ma mémoire mais loin par rapport à ma vie, mon histoire. La pluie m'a toujours suivie et j'en porte le nom. Elle m'a fait tomber mais m'a aussi permis de rencontrer cet homme. Peut-être qu'au fond je suis chanceuse. La pluie m'a aidée à me relever, à m'entourer de bonne personne.

-Mlle Rain?

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