Prologue
-Bwargh...
Le sang gicla sur le sol boueux. La pluie fouettait le dos dénudé et meurtri du pauvre homme. Sa longue tignasse châtaine lui obstruait toute visibilité extérieure. Ses petits yeux d'ordinaires bleus étaient teintés du sang de son front. Son visage était des plus sales. La boue, la poussière et le sang y avait élu domicile. Il était à mi-chemin entre la pointe et la garde d'une longue et épaisse lame. Celle-ci lui traversait la cage thoracique sans avoir épargné aucune côte. Deux pieds protégés de bottes d'acier se placèrent devant lui. Si près que malgré sa chevelure tombante il pu les voir.
-C'était donc toi, le dernier mage du pays. Quelle déception ce fut d'exterminer les tiens, aucune résistance de votre part...
La garde frappa le dos de l'homme. La lame s'enfonçait dans le sol en emportant son corps sous le gantelet du chevalier en armure.
-Prie pour avoir une meilleure vie la prochaine fois. Déchet.
Des larmes coulèrent des yeux du dernier mage.
Des larmes mouillaient les draps d'un lit plus que moelleux. Si l'on s'y asseyait, on s'y enfonçait de trois-quatre centimètres. Si on souhaitait se cacher, il n'y avait qu'à placer une épaisse couette par dessus soi pour disparaître.
La pièce était plongée dans le noir et la soudaine arrivée du soleil aveugla la propriétaire de la chambre. Une jeune femme se tenait devant une fenêtre sur la gauche. Elle plaçait correctement les rideaux sur le côté pour laisser place à la lumière. Elle avait également entrouvert la fenêtre pour laisser une légère brise entrer dans la pièce. Elle se tourna ensuite vers l'enfant qui restait immobile sur son matelas. Les jambes en M, les larmes coulait sur ses petites joues fines.
-Tu as fait un cauchemar ? N'y pense plus et rejoins ta sœur dans la salle de bain.
La femme sortit de la chambre. Plutôt grande, le lit deux places n'y prenait même pas le quart de l'espace. Et malgré de nombreux mobiliers, il restait suffisamment de place pour y installer une tablée.
-Je... Je suis vivant...
La petite fille passa ses mains sur son thorax, vêtu d'un pyjama violet à motif de fleurs. Contrairement à ce qu'elle espérait, aucune lame ne la traversait de part et d'autre. Elle glissa sa main dans son dos et ne sentit pas de plaies ensanglantées ou de gouttes de pluie. Il n'était pas un homme, elle n'était pas morte, était-ce un rêve ? « Très réaliste. »pensa-t-elle.
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