Chance - Partie II

Dix mois plus tard


Dix mois que ça dure, Liam va mieux, il n'oublie pas Zayn ; loin de là mais il a admis ses erreurs et il recommence une vie plus ou moins normale. Il ne se plonge pas dans le boulot pour oublier, ne passe pas des nuits entières à se souler la gueule ou à pleurer sur son sort, il ne pique pas des crises de colère faramineuses et ne suit pas du tout les cinq étapes du deuil. C'est un deuil en quelques sortes, la fin d'une relation et d'un amour qu'on croyait éternel, la fin de sa propre personne. Liam est un être unique que j'ai toujours du mal à cerner, je connais ses qualités et ses défauts mais il parvient encore à m'étonner aujourd'hui, il est fort et représente un sujet d'étude très intéressant. Il n'a pleuré que quelques fois, sans jamais s'apitoyer ou se laisser abattre ; il cherche juste à se retrouver, reprendre confiance et être égal à lui-même. Néanmoins Zayn lui manque, terriblement. Je n'ai pas eu de nouvelles de Louis ni d'Harry mais je vois Zayn très souvent. Par un accord tacite nous ne parlons pas des trois autres, mais uniquement de nous, ça ressemble en quelques sortes à une thérapie mutuelle et nos rendez-vous sont devenus de plus en plus fréquents. Au bout de six mois je pouvais dire avec certitude que Zayn avait renait de ses cendres ; il a changé du tout au tout, délaissant l'adolescent coureur de jupons et de pantalons pour une attitude plus adulte. Je ne reconnais plus le jeune homme que j'ai connu il y a presque deux ans, il est réfléchi et posé, moins souriant mais tout aussi agréable. Il a abandonné ses études suite à sa rupture avec Liam, délaissant par la même occasion son statut et son cerveau d'étudiant pour investir la vie active, et pour l'investir on peut dire qu'il l'a même chamboulée. Zayn est un critique né, il a un avis sur tout et n'importe quoi, ses phrases acérées, son sarcasme et son œil de lynx ont fait de lui en l'espace de quelques semaines l'un des critiques les plus redoutés ; il tient une chronique dans un journal qui transcende les foules. Je ne suis pas vraiment étonné de sa réussite, je n'ai jamais douté de lui et je suis content qu'il ai trouvé sa voie. Il signe avec un nom de plume pour éviter de se faire remarquer, pas qu'il n'assume pas, mais ça lui permet de garder un certain anonymat et une tranquillité non négligeable surtout quand il descend en flèche telle œuvre ou tel établissement, telle star ou tout ce qui selon lui mérite de recevoir un avis d'expert. Zayn est amusant, son cynisme me déride et sa manière bien à lui de décrire les choses plait à tous, sauf quand on en est la cible. Maintenant que Liam et lui ont tous les deux changé et se sont trouvés, je suis sûr qu'ils pourront enfin aimer de la bonne manière.

Ce soir j'ai rendez-vous avec Zayn dans un bar qui selon lui sert les meilleurs mojito de Londres, je m'en fiche je n'aime pas les cocktails, je trouve ça quelque peu féminin et bien trop sucré. Je m'assois à une table au fond de la pièce, le dos tourné au reste de l'espace pour laisser la place libre en face de moi à Zayn parce qu'on à nos petites habitudes et qu'il aime pouvoir parcourir l'endroit du regard. Pourtant ce n'est pas lui qui, au bout de 20 minutes, prend place en face de moi.

- "Bonsoir Niall".

- "Bonsoir Harry". Je ne suis pas hésitant et je ne montre pas mon étonnement, je sais me contrôler, et sa présence ne me fait pas grand chose, du moins en apparence parce que mon organe vital ne semble pas du même avis, il parait vouloir sortir de ma cage thoracique pour rejoindre celui de mon vis-à-vis.

- "Comment vas tu ?" La voix rauque d'Harry me fait frémir, ça fait si longtemps que nous n'avons pas parlé, qu'il ne m'a pas adressé la parole. Et ce bien avant cet éloignement.

- "Et toi ?" Il soupire mais un petit sourire apparaît sur ses jolies lèvres. Harry a toujours eu le don de me mettre dans tous mes états. C'est lui qui m'a séduit tandis que moi je séduisais Louis.

- "Toujours cette manière de répondre à une question par une autre hein ?" Il hausse un sourcil moqueur et j'évite son regard vert, si hypnotisant, des yeux incroyables qui me font sentir comme un asticot. En fuyant son regard, mes yeux tombent sur le haut de son corps, ses épaules larges et sa gorge à la peau si douce, je devine ses biceps au travers de sa chemise blanche qu'il a enroulée sur ses avant-bras. Il porte toujours cette montre que nous lui avons offert lors du seul anniversaire que nous avons fêté tous les cinq.

- "Déformation professionnelle je suppose". Je réponds par habitude tout en continuant à l'observer aussi discrètement que possible, me concentrant peu sur la conversation et beaucoup sur son attitude. Je remarque qu'il est stressé et anxieux car il ne cesse de jouer avec l'anneau qu'il porte à son majeur. Ses ongles sont propres et bien coupés, c'est un homme qui a toujours pris soin de lui sans pour autant que ça paraisse efféminé ou même exagéré.

- "Alors mets ton boulot de côté et réponds à ma question Niall, comment vas-tu ?"

- "J'en sais rien, bien je suppose". Harry est un bel homme sans aucuns doutes, il attire les regard par son charme et la force qu'il dégage, ses boucles brunes et sauvages, ce regard profond et ce sourire pour lequel vous donneriez beaucoup font de lui cette personne sure et solide, un peu comme Liam dans un style un peu plus brut.

- "Tu me manques Niall". Mon cœur bondit à cette phrase, je le fixe méchamment du regard et il m'offre un sourire tendre mais triste car je ne vois pas apparaître ses jolies fossettes. Je souffle fortement, perturbé par ses mots.

- "Que veux tu Harry ? Pourquoi es-tu là ?"

- "J'avais besoin de te voir et de te parler."

- "Pourquoi ?"

- "Parce que tu me manques, tu nous manques Niall."

- "Nous ?"

- "A Louis et moi."

- "Oh..."

- "Ouais." Il passe une main dans ses cheveux et s'apprête à parler mais une serveuse vient prendre nos commandes, il prend deux bières sans me consulter et je ne rechigne pas parce qu'il sait ce que j'aime. Le silence s'installe jusqu'à ce qu'elle revienne poser nos boissons. "Je vous ai vu Zayn et toi, à plusieurs reprises". Je ne réponds rien, que dire à ça, je trempe mes lèvres dans ma boisson plus pour m'occuper qu'autre chose. "Je t'aime Niall". Je déglutis difficilement, ne comprenant pas pourquoi il me dit ça maintenant, pourquoi il me dit ça tout simplement.

- "Tais toi."

- "Non, j'aurais du te le dire bien plus tôt, nous aurions du avoir cette conversation il y a longtemps. Tu n'as qu'à écouter si cela te met mal à l'aise, écoute juste". Je ferme les yeux mais hoche la tête. "Tu m'as plu au premier regard, j'ai aimé ton physique et ta personnalité, ton humeur joyeuse et ton côté sombre et mystérieux, j'aimais que tu rougisses quand je te fixais du regard, j'aimais te troubler et te mettre mal à l'aise. Tu es quelqu'un d'intelligent et je ne sais pas comment j'en suis venu à t'aimer ainsi, mais il est certain que je te voulais Niall, je voulais qu'on construise quelque chose tous les deux et je pensais que tu étais acquis car après tout tu répondais plutôt positivement à mes avances même si je savais également que tu n'étais pas prêt. Puis j'ai compris que si tu n'étais pas insensible à mon charme tu avais quelqu'un d'autre en vue. Comme je te charmais, tu charmais Louis, le faisant trembler sous tes mots et tes coups d'œil comme je le faisais avec toi. Ça m'a fait mal parce que je te voyais m'échapper. Et pourtant j'ai continué ce jeu dangereux. Louis et moi avons conclu un accord, nous te voulions tous les deux, mais toi tu ne parvenais pas à choisir." À nouveau dérangés par la serveuse, Harry se tait mais me regarde encore, je ne rougis pas, je ne suis pas vraiment gêné. Mais je me perds dans mes pensées, je repense à sa façon d'être avec moi, avant. Cette manière qu'il avait de me faire tressaillir, de me faire rire et de me faire sentir désiré. "Je suis tombé amoureux de Louis avec le temps, il est si adorable, si parfait, un mélange d'innocence et d'indécence qui me rend dingue. Nous avons été terribles avec toi et je crois que nous voulions te faire souffrir pour tout ce temps où tu as hésité entre nous deux. Ça nous semblait pourtant pas compliqué, nous te demandions juste de choisir. Louis ou moi. Et tu ne l'as pas fait, ça fait mal Niall, vraiment. Mais je comprends aujourd'hui ; ce que nous te demandions était au-dessus de tes forces et moi-même je le vis difficilement". L'idée qu'il puisse aller mal me dérange, en 10 mois, mes sentiments ne se sont pas fait la malle mais je me suis détaché d'eux en ne les voyant plus. "Je ne souffre plus, je me sens bien, mais j'ai besoin de savoir qu'ils sont heureux ensemble. C'est aussi ça aimer, chercher le bonheur de l'autre au détriment du sien. Je suis amoureux, vraiment amoureux, je vous aime tous les deux et ton absence se fait sentir. Nous avons besoin de toi Niall et j'aimerais que tu réintègre nos vies. En tant qu'ami si tu le souhaites, en tant qu'amant si tu le désires."

- "Quoi ?! Harry, non ! C'est fini tout ça, je ne peux pas être avec toi et ... non."

- "Je ne te demande pas de choisir entre Louis et moi Niall, je te demande d'envisager une relation avec nous deux, avec Louis et moi." Il rit doucement, gêné, pourtant dans son regard j'y vois de l'assurance et de la détermination. "Je sais qu'un couple à trois est peu conventionnel et surement inenvisageable pour la plupart des gens mais je suis persuadé que ça peut fonctionner ; je n'y avais d'ailleurs jamais songé car ça me semble surréaliste d'imaginer que nous puissions vivre à trois mais Zayn m'a soufflé cette idée et je suis sûr que c'est ce qu'il nous faut, je ne veux me séparer d'aucuns de vous et je ne pense pas être aussi altruiste que toi en vous laissant vivre tous les deux, vous me manqueriez trop et je crois que je ne vous survivrais pas."

- "Pourquoi ?"

- "Pourquoi quoi ?"

- "Pourquoi tout ça ? Pourquoi maintenant ?"

- "Je ne sais pas pourquoi maintenant, on ressent juste quand c'est le bon moment pour agir. Louis est malheureux, autant que je le suis. Oh bien sûr nous nous aimons mais te savoir loin de nous, ne plus te voir, créée une sorte de barrière."

- "Comment il va ?"

- "Bien, je ne vais pas te mentir ou t'apitoyer en te disant qu'il va mal, je prends soin de lui, parce qu'il m'est précieux, il est heureux, mais il irait mieux avec toi à ses côtés, tout comme moi. Tu es notre donnée manquante Niall. Tu comprends ?"

- "Non". Bien sûr que si je comprends, combien de fois j'en ai rêvé dans le secret de la nuit, quand je m'autorisais à être faible et penser à eux deux, je n'ai jamais pu me résoudre à en choisir un seul parce que j'aime les deux, mais jamais je n'aurais pu espéré qu'il en soit de même pour eux.

- "Niall, que ressens-tu pour moi ?"

- J"e... je n'ai pas envie d'entrer dans ce jeu Harry, je ne suis pas prêt à ça, je ne peux pas. Je ne veux pas."

- "M'aimes-tu ?"

- "Je..." Il attrape ma main de la sienne et comme en réponse mes doigts viennent se glisser entre les siens, comme avant, sa peau contre la mienne est comme une décharge électrique. Je retire subitement ma main ne pouvant en supporter davantage. "Non Harry, non."

- "Non quoi ? Peux tu me dire dans les yeux que tu ne ressens plus rien pour moi ?"

- "Je ... "je soupire un grand coup, "je ne t'aime plus Harry". Je baisse les yeux au dernier moment, je n'aime pas mentir et c'est un abominable mensonge qui m'écorche la bouche. Il rit d'ailleurs ; quand j'avais peur de le blesser je comprends qu'il sait toujours quand je mens. "Oui je t'aime Harry mais aimer ne suffit pas, je ne suis pas prêt à vivre quoique ce soit. Et encore moins quelque chose comme ça, je vous ai trop fait souffrir tous les deux". Je soupire, abattu, comme résigné.

- "Niall.. Bébé... regarde moi". Je frissonne. "Mon ange, regarde moi". Ses longs doigts accrochent mon menton pour me forcer à le regarder. "Je t'aime Niall et Louis t'aime aussi, alors penses-y. Je ne te demande pas en mariage, je ne te propose pas de te lancer dans l'eau pieds et poings liés mais je veux que tu réfléchisses à ma proposition. Si tu refuses tu ne fera de mal à personne. Louis n'est au courant de rien. On n'en n'a pas parlé, il ne sait pas. Il ne parle pas de toi, mais je sais ce qu'il ressent pour toi. Tu sais qu'il a une photo de toi dans son portable, qu'il dort souvent avec cette horrible peluche que tu lui as offerte à la fête foraine ?" J'ai un petit sourire triste, j'avais été ridicule ce jour-là, c'était au stand de tir et je suis très mauvais à ce jeu-là pourtant je n'en n'ai pas démordu parce que je savais que Louis voulait cette grosse souris violette. Le commerçant a sans doute eu pitié de moi parce que quand Louis a tourné le dos, lui a éclaté tous mes ballons et j'ai obtenu la souris. Le sourire de Louis ce jour-là m'a mis du baume au coeur pendant des jours. Et le soir-même il m'a embrassé au bas de son immeuble, un simple bisou sur les lèvres. Je suis rentré bouleversé et le lendemain Harry est rentré et m'a dévoré les lèvres dans l'ascenseur ; et moi je me suis senti plus bas que terre et paradoxalement j'étais heureux et complet. "Il a pleuré la semaine dernière, il pensait que je n'étais pas là, mais je l'ai entendu. Zayn a laissé filtré ton prénom et Louis s'est mis à pleurer. Ça me brise de le voir triste, je sais qu'il m'aime et je ne te propose pas ça uniquement pour lui mais également pour moi, parce que je ne veux pas lui montrer à quel point j'ai mal de ton absence, tu connais Louis, il a besoin d'un pilier mais comment être fort quand je souffre moi aussi". Ses mots trouvent en mon cœur un auditeur intéressé et particulièrement avide de savoir. Ses paroles me font du bien autant qu'elles me font peur. Je ne peux m'empêcher d'imaginer Louis en train de pleurer et ça me tue. Louis c'est le plus sensible d'entre nous, le plus mignon, il n'est pas le plus jeune mais il est juste Louis. Harry c'est le résistant, le fort, celui qui prend soin des autres comme le ferait un grand frère ou un mari particulièrement attentif. Et moi je suis entre les deux je suppose.

- "Parle moi."

- "Je ne sais pas quoi te dire Harry".

- "N'importe quoi, ce qui te passes par la tête".

- "J'ai chaud". Il rigole mais dans ses yeux j'y vois une peine incroyable.

- "Ok sortons, allons marcher".

- "Non".

- "Restons ici alors".

- "J'ai besoin de réfléchir, c'est trop Harry, je ne suis pas prêt."

- "Je peux comprendre Niall, mais penses-y, s'il te plait".

- "Je veux rentrer chez moi Harry, j'ai besoin d'être seul". Je fini ma bière d'une traite et pose un billet sur la table avant de quitter le bar sans me retourner. Je ne vais pas loin, je me pose sur un banc à quelques rues. Je ne sais pas quoi faire, ça serait la solution à tous mes problèmes, je les aime toujours autant mais rien que d'imaginer une relation à trois ça me paraît juste impossible. Il y aura forcément de la jalousie, des problèmes, comment s'accorder ? Comment s'organiser ? Perdu dans mes pensées je ne vois pas le temps filer, je reste là sans doute des heures entières jusqu'à ce que la pluie me tire de ma léthargie.

A Zayn :

J'ai besoin de te voir

De Zayn :

Où es-tu ?

Je lui envoie l'adresse et il se pointe une demie heure plus tard, il a la mine défaite, les yeux cernés et je fronce les sourcils.

- "Qu'est ce qu'il se passe ?"

- "Louis.." Il soupire avec une petite grimace.

- "Quoi Louis ?"

- "Il a passé une nuit agitée et Harry n'était pas là, je suis épuisé".

- "Harry était avec moi".

- "Je m'en doutais". Je fronce les sourcils à sa réponse. "Il pose beaucoup de questions sur toi, j'évite d'y répondre parce que je suppose qu'on avait une sorte d'accord tacite, tout comme toi tu ne me parles pas de Liam. Mais Harry est du genre très insistant, et si je ne dis rien, il est une vraie fouine et je crois qu'il a découvert le mot de passe de mon téléphone". Je grince mais ça me rassure de comprendre que ce n'est pas Zayn qui m'a tendu un traquenard mais bien Harry qui s'est fait passé pour son ami.

- "Il m'a dit qu'il m'aimait et que Louis aussi m'aimait."

- "Mais tu le savais déjà ça non ?"

- "Il m'a demandé qu'on tente quelque chose, à trois."

- "Tu as dit oui ?"

- "Non bien sûr que non. Zayn, je ne sais pas quoi faire, ils me manquent, je ne m'en suis rendu compte qu'en le voyant, mon amour pour eux n'a fait qu'amplifier avec la distance, j'ai fini par me faire à ce manque mais je viens de me prendre tout ça dans la face et j'ai la trouille mais savoir qu'ils souffrent me rend dingue. Et je me dis que s'il suffit qu'on essaye pour que tout ailles mieux peut-être que je devrais être courageux au moins une fois dans ma vie, non ? Ils me manquent Zayn".

Il sourit et me tend un trousseau de clés.

- "Il est chez moi, vas-y." Je n'hésite pas et l'attrape. J'hèle un taxi, et m'engouffre à l'intérieur avant d'à mon tour lui balancer mes clés, aujourd'hui il est temps de prendre les choses en main. Il me lance un regard entendu au travers de la vitre. Il a le choix, il a toutes les cartes en main et je sais qu'ils sont prêts.

Je n'ai pas la patience suffisante pour attendre l'ascenseur, alors je cours dans les escaliers, je parviens au 4ème étage le souffle court et la respiration haletante, je n'ai pas envie de m'arrêter, ça me laisserait le temps de penser et de me défiler. J'insère la clé dans la serrure et entre à pas feutré dans le hall jusqu'au salon. La vision qui s'offre à moi me brise et pourtant c'est comme une révélation, Harry a raison, Zayn a raison et j'ai eu tort depuis le début. Je m'approche doucement et m'agenouille face à un Louis endormi, recroquevillé dans le canapé sous une couverture jaune ; je n'ai pas le cœur de le réveiller, mais je m'abreuve de la vision de son visage, ses yeux cernés, ses lèvres craquelées, il me paraît pâle sous la lumière blafarde qui provient du hall d'entrée ; il serre contre lui cet horrible coussin que Zayn a piqué dans la chambre de Liam, celui à l'effigie de Batman. Je ne culpabilise même pas quand j'attrape son portable sur la table basse et fouille ses messages, j'y lis ceux de Zayn, ceux d'Harry, ses « je t'aime », ses mots tendres, il y a des banalités aussi et au fil des conversations je rattrape les six mois qu'ils ont passé sans moi. L'arrivée d'un message me fait sursauter, je le lis fébrilement, c'est Harry.

De Amour :

Je t'aime Louis

Je souris doucement même si je sens les larmes envahir mes yeux, alors je réponds un simple « viens », même si ce message ne m'était pas destiné, je veux partager tout ça, je veux qu'on essaie et je me sens prêt. En l'attendant je regarde les photos, il y en a certaines qui me font rougir comme celles d'Harry à moitié nu, ou une encore, surement prise par Zayn sur laquelle ils apparaissent enlacés sous les draps. Je m'autorise même à regarder les vidéos, certaines sont ridicules d'autres attendrissantes, il y en a même une de Zayn en train de faire le pitre. Je découvre une playlist qu'il a nommée « Narry », la combinaison de nos deux prénoms à Harry et moi, il y a des chansons tristes, des chansons d'amour et certaines qu'il affectionne particulièrement. J'en sélectionne une sans nom et j'ai un sourire triste quand j'entends le solo de guitare que j'avais composé pour l'anniversaire d'Harry sur la demande de Louis. Harry débarque près de quarante minutes plus tard, il ouvre la porte doucement, j'entends le bruit que font ses chaussures lorsqu'il s'en débarrasse à l'entrée, je me relève et avance vers lui. Il est surpris en me voyant debout face à lui et fronce les sourcils de cette manière qui me fait rire, je m'approche rapidement et avant même qu'il n'ouvre la bouche je me mets sur la pointe des pieds, une main sur son visage et je pose mes lèvres sur les siennes. Il soupire contre ma peau sensible, un souffle tremblant qui me fait vibrer, je passe mes bras autour de sa nuque comme pour l'empêcher de s'en aller, nos lèvres sont collées aspirant à la source le souffle de l'autre.

- "Je veux essayer, je ne sais pas où ça va nous mener, mais je veux essayer". Ses bras s'enroulent autour de mes hanches dans une étreinte puissante et son visage vient s'enfoncer dans le creux de mon cou, je sens ses larmes sur ma peau et je viens caresser sa nuque de mes doigts en soufflant son prénom à plusieurs reprises et chaque fois que je dis son nom toute sa maitrise fond comme neige au soleil, il craque et se laisse aller au creux de mes bras. Il prend finalement mon visage en coupe et il m'embrasse comme jamais il ne l'a encore fait, un baiser fougueux, dur et tendre à la fois, qui me fait gémir de bien être parce que je me sens enfin complet, ou presque.

- "Je t'aime tellement Niall, je vous aime tellement tous les deux".

- "Je vous aime aussi". Il me jauge du regard semblant vouloir déceler la moindre parcelle de doute.

- "Tu ne fuiras pas ? Tu veux vraiment de nous ? De nous deux ? Sans conditions, sans échappatoire".

- "Oui".

- "Tant mieux, parce que je ne crois pas que j'aurais été capable de te laisser filer après un baiser pareil bébé". Je rigole et tire doucement sur ses boucles. Il replonge sur mes lèvres ne semblant jamais s'en rassasier et je souris de sa fougue et de son désir que je sens contre mon ventre.

- "Zayn, t'es rentré ? Que... Haz' ? Niall !" Je me retourne brusquement dans les bras d'Harry et je ne peux empêcher une pointe de culpabilité de poindre, parce que je me souviens d'avant quand je devais choisir mais que je n'y parvenais pas. Mais c'était avant tout ça. Je regarde Louis, ses yeux bleus, son visage doux et fatigué, il se mord la lèvre et je vois qu'il ne comprend pas. D'une pression dans le bas de mon dos Harry m'incite à m'avancer vers Louis et je le fait, je me sens timide et les 4 mètres qui nous séparent me paraissent trop important, j'ai la trouille, parce que Harry n'a rien dit à Louis et peut-être qu'il ne souhaite pas ça, peut-être qu'il ne veut plus de moi. Mais mes doutes s'évaporent dès que son corps percute le mien ; quand Harry s'est montré doux et tendre, Louis lui est fougueux et dominateur, il mord mes lèvres et enfonce violemment sa langue dans ma bouche, ses doigts tirent sur mes cheveux me faisant geindre autant de douleur que de plaisir. C'est la première fois qu'il agit ainsi face à moi et je comprends mieux tout à coup les paroles d'Harry. Je passe mes mains dans son dos et sur sa nuque pour l'apaiser parce que je sens qu'il a besoin d'être rassuré, calmé. Le baiser est salé et un peu douloureux, et pourtant je ne veux pas décoller mes lèvres des siennes, jamais, sauf si c'est pour gouter celles plus pleines d'Harry. Louis s'accroche à moi et m'entraine en arrière jusqu'au canapé où il était assoupi quelques instants plus tôt. Je voudrais parler d'abord mais il semble que quand Harry a besoin de mots, Louis lui quémande des actes. Les ongles de Louis griffent mes reins douloureusement mais j'apprécie la sensation d'enfin sentir ses mains sur ma peau, sa bouche contre la mienne, sa présence et celle d'Harry. Harry qui se colle à mon dos et vient suçoter la peau fine de ma nuque. Nous sommes debout tous les trois, moi pris entre les deux hommes que j'aime, je voudrais un à un leur faire part de la profondeur de mes sentiments mais ils ne m'en laissent pas l'occasion, ce n'est pas le moment de converser. Alors qu'Harry caresse mon dos, d'une main ferme dans la nuque il arrache un long baiser à Louis, je vois leurs muscles humides se caresser et s'aimer, leurs lèvres se joindre, ils sont si beaux ; et contrairement à ce que je croyais, je n'ai pas l'impression d'être de trop, car leurs mains sont toujours sur moi, s'appliquant à me caresser sur et sous mes vêtements. Je reste là les bras ballants, ne sachant que faire, qui toucher ni où donner de la tête tellement ils me rendent fou. Harry se débarrasse de sa veste et s'assoit tranquillement dans le canapé, même assis j'ai l'impression qu'il nous domine tous les deux, par sa force tranquille et son regard confiant. D'une main sur ma hanche il m'invite à m'asseoir sur ses cuisses et je ne pense même pas refuser, hypnotisé que je suis par ses yeux qui ont viré au vert sombre.

- "Embrasse moi". Je gémis d'anticipation et d'envie, sa voix est encore plus rauque qu'auparavant, elle m'excite tant que le baiser doux qui avait débuté se transforme en quelque chose de plus bestial et profond au rythme des gémissements que j'étouffe de mes lèvres. Un frisson me parcours l'échine quand Louis s'applique à m'offrir un double traitement, il mordille le lobe de mon oreille tout en caressant mes cuisses de ses mains fines. Ces curieuses qu'il fait passer sous mon t-shirt avant de m'inciter à lever les bras pour qu'il puisse l'enlever. Harry rigole doucement quand je me refuse à détacher mes lèvres des siennes ne serait-ce que quelques secondes mais je dois m'y plier pour enlever totalement mon haut. Les mains de Louis se font alors encore plus baladeuses, tantôt caressantes, tantôt plus vicieuses, griffant et pinçant ma peau en quête d'attention. Je tourne alors la tête pour lui accorder le baiser qu'il quémande impatiemment. Sa bouche à la saveur du chocolat, l'un des remèdes préférés de Liam pour aider à dormir, encore une chose qui me prouve à quel point Zayn, qui s'est occupé de Louis ce soir, ne peut se résoudre à oublier son ex. La langue de Louis est gourmande et joueuse, elle caresse mon palais et mes lèvres, comme si ainsi il cherchait à tout découvrir de moi.

Lemon (pour ceux que ça dérange)

- "Lève-toi". Je m'exécute sous l'inflexion de Louis ou d'Harry je ne sais même plus qui me parle, perdu que je suis dans des sensations intenses. D'une pression sur les hanches je me retrouve face à Louis, son regard bleu brillant dans lequel j'y vois luxure et désir, alors qu'il reprend un baiser fougueux je sens ses mains ouvrir mon pantalon, le laissant atterrir au sol dans un froissement de tissus. Il quitte ma bouche et je ne peux retenir un grognement de frustration, il me sourit tendrement et pose quelques bécots sur mes lèvres avant de se baisser pour m'aider à me dégager de mon jean, ses mains caressent mon corps entier laissant derrières elles une trainée de lave qui me fait frissonner de la tête au pied, je me sens au bord du gouffre et Louis maintient la pression alternant entre baisers et morsures, caresses et griffures. Mon souffle se coupe quand sa bouche passe par dessus mon sexe recouvert de sa prison de tissus, je baisse les yeux sur lui, captant au passage le regard empli de convoitise d'Harry sur nous, Louis me pince l'aine attirant mon attention sur lui, je ne souris pas, je suis paralysé par le désir, il aborde un air coquin et joue avec l'élastique de mon boxer qu'il s'amuse à faire claquer sur ma peau entrainant gémissements de désir et de frustration, même Harry grogne face au jeu de Louis. D'un mouvement lent il baisse mon caleçon laissant enfin mon sexe à l'air libre, le gémissement que j'entends me fait frémir et geindre, son air se fait gourmand et envieux et je ne crois pas m'être senti un jour aussi désiré qu'à cet instant, ces deux regards posés sur moi, celui de Louis et celui d'Harry. Louis joue avec mes nerfs, passant un doigt le long de mon érection avant de souffler sur mon gland, il glousse lorsque je gémis, il passe sa langue sur la fente à plusieurs reprises, sans s'attarder, juste pour goûter et me faire mourir de frustration.

- "Suce-le Louis, fais lui du bien, montre-lui à quel point tu as envie de lui chaton". Louis gémit, son regard s'embrase sous les encouragements d'Harry que je remercie intérieurement. Il prend la base de mon sexe en main, le pompant de quelques mouvements comme s'il prenait à l'aide sa main toute la mesure de ma longueur et enfin il vient embrasser ma verge, amoureusement, avec dévotion, il lèche la tête de mon pénis avant de venir l'enserrer de ses lèvres fines. Il fait quelques allers retours lents avant d'y aller plus franchement jusqu'à ce que mon gland percute le fond de sa gorge. Je ferme les yeux sous les sensations trop fortes qui s'emparent de moi.

- "Regarde-le Niall, ouvre les yeux bébé, regarde comme il aime ça". C'est trop, trop fort pour moi alors je tire sur les cheveux de Louis le faisant s'arrêter et me laisse tomber au sol. Je prends son visage entre mes mains et je l'embrasse de tout mon amour, de toute ma tendresse. J'ai besoin de le sentir contre moi, que nos corps s'unissent ; mu par un désir violent de le sentir contre moi, je le déshabille fébrilement, imprimant dans ma mémoire chaque morceau de peau qui se dévoile à moi. Ma bouche suit l'avancée de mes doigts, j'embrasse chaque morceau de peau, la marque de mes dents, venant recouvrir ou ajouter de nouveaux suçons à la collection qu'à déjà laissée Harry sur la peau légèrement halée de Louis. Je ne ressens aucune jalousie à cette vue, je partage même un sourire complice avec Harry, car je sais maintenant qu'ils sont tous deux à moi tout autant que je suis à chacun d'eux. Au fil de mes pensées mes caresses s'allègent pour se faire plus tendres, plus douces et amoureuses, mon désir violent à laissé place à quelque chose de plus fort mais de moins brutal. Ça sera notre première fois ensemble et si je n'ai jamais réellement eu de relations je sais que je n'ai pas envie qu'on baise vulgairement sur le tapis du salon de Zayn et Louis. Je ne veux pas briser le moment et habituellement je ne m'en serais même pas soucié, mais pour une fois j'ai envie d'écouter mon coeur. Je me redresse à genoux face à Louis et l'attire à moi pour l'étreindre, j'embrasse ses épaules et le creux de sa gorge, des baisers papillons qui le font trembler et soupirer d'aise. Je tourne légèrement la tête vers Harry et la vision qu'il m'offre me fait serrer les dents. Il ne fait rien de ses mains, assis les jambes écartées, avachi dans le canapé, me laissant une vue plongeante sur le renflement de son pantalon trop serré ; rien d'obscène pourtant dans ses yeux j'y vois tout, tout ce qu'il voudrait nous faire à Louis et moi, son désir, sa passion et bien plus. Il me questionne néanmoins du regard et je mime un petit « la chambre » avec un air gêné, persuadé que mes joues sont d'un rose soutenu. Il m'adresse un petit sourire ravit et hoche la tête avant de se redresser. Je baise une dernière fois la bouche de Louis et l'incite à nous suivre dans la chambre, sa main s'accroche à la mienne et nos doigts se croisent délicatement comme au bar avec Harry il y a quelques heures. Harry est assis au bord du lit, Louis passe à côté de lui en prenant la peine de l'embrasser fougueusement, ils échangent quelques mots qu'Harry conclu par un léger rire et une petite claque sur le fessier rebondi de Louis ; j'envie leur aisance et leur complicité, je suis personnellement encore gêné mais j'apprécie les efforts qu'ils font pour que je ne me sente pas de trop. Louis s'allonge dans le lit, offert, il me sourit doucement, il semble un peu gêné alors que je l'observe. Harry m'attire à lui et m'embrasse à mon tour avant de me pousser sur le lit, je m'insère entre les cuisses ouvertes de Louis, je m'y sens bien et à ma place. Je tente de calmer ma respiration rapide mais en vain, car Louis sous moi roule des hanches faisant se rencontrer nos deux érections déjà humides. Je m'appuie sur le matelas, mes bras enserrant son si joli visage, je baisse la tête pour embrasser ses lèvres gonflées et humides, je ne m'en lasse pas, j'aime la saveur de sa bouche et sa langue joueuse, j'aime tout de lui et je veux l'aimer pleinement et entièrement.

- "Niall, fais moi l'amour. S'il te plait". Je plonge mon regard dans le sien, juste pour y voir ses émotions, ses yeux sont brillants sans que je ne sache pourquoi. Je sens la caresse rassurante d'Harry sur le bas de mon dos comme s'il me disait vas-y Niall. Je baise ses paupières et son visage, ma bouche survole sa peau douce ; je crois que je n'en n'aurais jamais assez de lui, d'eux. Je tourne la tête vers Harry dans le but de lui demander du lubrifiant mais il anticipe et me tend un tube plein qui doit sans doute sortir des affaires de Zayn. Je le sens se dénuder derrière nous et j'aurais aimé pouvoir m'en charger et découvrir son corps mais Louis est là sous moi, impatient. Je laisse couler du lubrifiant sur mes doigts, réchauffant un peu le liquide visqueux avant de les faire glisser le long de son torse jusqu'à atteindre l'entrée de Louis. Il écarte encore plus ses jambes comme pour me dire qu'il est prêt pour moi. Je me baisse une dernière fois pour prendre ses lèvres des miennes tandis que j'enfonce un premier doigt en lui. Il ne semble pas gêné, alors j'insère un second doigt sans cesser mes baisers sur sa peau, léchant ses tétons durcis, j'entame des mouvements de ciseaux et un troisième doigt rejoins les autres lui arrachant cette fois un grimace que j'efface rapidement en caressant son sexe de mon autre main. Son regard sur moi est confiant et amoureux et ça me rassure tout en me donnant envie de plus. Quand il bouge des hanches contre moi et me quémande plus d'attention j'ôte mes doigts lui soutirant un gémissement de frustration et une mine boudeuse qui me font rire légèrement. Je ne peux m'empêcher de venir caresser ses tempes et ôtes les mèches qui lui collent au front dans un geste tendre. Il se redresse un peu et récupère le lubrifiant, il me sourit tout en lubrifiant mon membre, il semble pressé et désireux et son attitude me rend fébrile et impatient. D'une main sur son torse de je le repousse contre le matelas, je me tourne vers Harry à côté de nous qui reste sagement assis sans rien dire, je l'attire à moi et l'embrasse fougueusement, je n'aime pas qu'il soit si passif et si loin, j'ai envie qu'il soit là, dans mon champ de vision, que ses mains nous caressent, que ses lèvres nous embrassent et que son regard nous embrase. Et je me rends compte que j'ai parlé à voix haute quand il gémit de désir. Il jette un regard interrogateur à Louis qui lui sourit amoureusement et l'attire à son tour à lui pour un tendre baiser qui démontre l'habitude qu'ils ont à partager ce genre de moments. Nous sommes trois et je tiens à ce qu'on vive ça ensemble. Je sais qu'il viendra des moments où on ne fera des choses que par binôme mais pas aujourd'hui. Louis roule des hanches sous moi et me lance un regard furieux, je ris et approche mon pénis de son entrée, je regarde ce trou rose et serré et je gémis d'anticipation, Harry vient poser sa tête sur mon épaule, son torse chaud et large contre mon dos, et son regard suit le même chemin que le mien, il presse son bassin contre mes fesses, m'incitant à prendre possession du corps de Louis. Alors que je le pénètre doucement je vois les yeux de Louis s'assombrir et ses dents mordre ses lèvres pour retenir ses gémissements, il ne me quitte pas du regard durant toute la pénétration, et j'en fait de même établissant ainsi un lien entre nous deux. Quand je suis enfin en lui j'attends quelques instants le temps qu'il s'habitue à ma présence, il est un peu crispé et je tiens à ce qu'il se sente bien. Ses mains sont fermement serrées sur mes cuisses signe de sa douleur, alors d'une main je caresse son sexe pour aiguiser son plaisir et de ma bouche je retrace la ligne de sa mâchoire jusqu'à son oreille lui susurrant des paroles tendres et des mots doux qui me viennent à l'esprit. Je sens les mains d'Harry sur mon dos et mes fesses, je sais qu'il attend mon autorisation, je sais qu'il veut me préparer à le recevoir, je prends sa main dans la mienne et approche ses doigts de ma bouche et les lèche le plus sensuellement possible. On a pas vraiment besoin de mots Harry et moi, il me sourit férocement et embrasse ma nuque me maintenant le torse contre celui de Louis lui offrant un meilleur accès à mon corps. Il répète les gestes que j'ai moi-même effectué sur Louis quelques instants plus tôt, je me concentre sur Louis et entame au rythme des entrées d'Harry de petits mouvements de bassin qui font gémir Louis d'aise, le plaisir s'infiltrant peu à peu en lui. Louis est étroit et chaud et j'ai l'impression d'être chez moi lorsque je suis à l'intérieur de lui, je m'emploie à le faire gémir, ne cessant mes caresses et mes baisers. Néanmoins je suis gêné par la préparation d'Harry et je grimace lorsque je le sens insérer un doigt supplémentaire.

- "Dou... doucement Harry". Je fixe Louis du regard, c'est lui qui a chuchoté ça. Je le remercie d'un baiser et plonge ma tête dans son cou. De ses mains douces il maintient mon bassin en place, m'empêchant de bouger, ses pouces caressent mes hanches et sa bouche dépose de petits baisers sur ma peau.

- "Détends toi Niall, ça va faire mal au début mais après ça ira je te le promets". Je hoche la tête mais pourtant j'ai peur, je n'ai jamais fait l'amour, du moins jamais de cette manière là.

- "On peut attendre si tu veux bébé". Je me redresse un peu, je souris à Louis avant de tourner la tête en direction d'Harry.

- "Non.. non je veux que ça soit vous. Mais va doucement s'il te plait". Il me sourit, rassurant, et m'embrasse délicatement.

- "Concentre toi sur moi Niall, juste sur moi". Et c'est ce que je fais, je regarde Louis et l'embrasse de tout mon soul, il resserre violemment ses chairs sur moi me faisant haleter de plaisir, je le récompense par quelques mouvements de bassin. Je me fige néanmoins quand je sens le sexe d'Harry buter contre mon anus, j'essaye de me détendre, je fixe mon attention sur les caresses aériennes d'Harry et sur la voix douce de Louis, qui me murmure des mots doux, des encouragements, il me dit à quel point il se sent comblé, à quel point je lui ai manqué. Mais je ne peux occulter la douleur qui s'empare de mon être lorsqu'Harry pénètre en moi d'une forte poussée, je serre les dents sur mes lèvres les blessant fortement, il masse le bas de mon dos comme pour m'apaiser mais si ça la détourne ça n'ôte en rien la douleur. Louis fait aller son bassin vers le haut en m'offrant un sourire pervers qui à le mérite de réellement détourner mon attention.

- "Bouge bébé, fais lui l'amour, il en a besoin". J'hoche la tête, perdu dans mon plaisir et roule des hanches, mon sexe pénètre plus profondément en Louis qui me récompense par un gémissement de bien être. Après quelques minutes, à la douleur se mêle une vague de plaisir et je gémis de bien être quand Harry entame de longs va-et-vient qui se répercute sur mes propres coups de bassin en Louis. Je ne suis qu'un pantin entre leur corps et pourtant c'est moi qui dirige la cadence, m'enfonçant fortement en Louis et m'empalant sur le sexe d'Harry quand je vais dans le sens inverse. Le plaisir est intense, leurs mains sont partout sur moi, j'irradie de chaleur et je me sens perdre pied. L'une de mes mains accroche celle d'Harry qui repose fermement contre ma hanche tandis que de l'autre est entrelacée à celle de Louis. Je change l'angle de ma pénétration et je souris au cri aigu de Louis, je m'acharne sur sa prostate dans le seul but de le rendre dingue. Ses gémissements se font plus court, ses doigts s'enfoncent dans mon dos y laissant certainement des marques, mais j'apprécie la douleur qu'il m'impose. Les coups de butoirs d'Harry doublent mon plaisir me faisant planer et perdre peu à peu conscience.

- "Plus fort, Harry, plus fort". Il grogne et sa poigne sur mes hanches se fait aussi forte que ses coups de butoirs en moi se répercutant directement à l'intérieur de Louis. Il se cambre sous le plaisir et moi je ne sais même plus comment je m'appelle, les seuls mots qui sortent de ma bouche sont les prénoms des deux hommes que j'aime et qui me font l'amour. Tout n'est que brouillard, je me sens bouillir de l'intérieur, mon regard est perdu dans celui de Louis, et la voix rauque d'Harry me fait tressaillir, je suis paumé dans un monde de volupté et d'amour. Tout à coup Harry s'ôte de moi, me permettant ainsi d'augmenter l'intensité et l'envergure de mes coups de bassin. Mes mouvements en Louis se font ainsi plus amples, il vient croiser ses chevilles dans mon dos et je m'appuie sur mes avant bras pour être plus proche de lui, je reprends les rênes de son plaisir et percute de plein fouet sa prostate à plusieurs reprises, jusqu'à le rendre dingue, que son souffle se fasse trop court et que ses yeux roule dans ses orbites. Mes lèvres sont posées sur les siennes et je m'abreuve de ces couinements de plaisir qui m'encensent. En proie à un violent désir de lui dire, je ralentis le rythme de mes pénétrations, rendant mes mouvements plus lents mais plus profonds, je capte son regard et lui sourit tendrement.

- "Louis..." Il cligne des yeux et me réponds par des gémissements courts, ses joues sont rouges et ses cheveux en désordre. Je t'aime Louis. Il me fixe de ses yeux brillants, sa bouche s'ouvre en grand et j'entre en lui brusquement le faisant hoqueter et je souris quand il se met à pleurer, lâchant les vannes, se laissant aller à l'émotion qu'il retient depuis l'instant où il m'a vu sur le pas de sa porte. Il s'accroche à mes épaules les griffant jusqu'à ce que je comprenne qu'il veut que nos corps se collent pour ne laisser aucun espace entre nous, pour que nous fusionnions enfin.

- "Je t'aime tant Niall, tellement fort". Sa voix est basse et m'émeut, mon coeur voltige dans ma poitrine ; ses gémissements se font de plus en plus courts et rauques et mes vas-et-viens se font plus brutaux jusqu'à ce qu'il jouisse dans un cri aigu qui fait se dresser les poils de mes bras. Il se relâche totalement et je me retiens difficilement de ne pas venir également. Je ne peux pas jouir, pas quand Harry m'attend sagement. J'observe le sourire paresseux de Louis et lui embrasse la tempe avant de m'ôter de lui. Il se redresse sur ses coudes, sa tête se penchant vers celle d'Harry pour quémander un baiser. Je ne perds pas de temps et vient m'asseoir sur le sexe d'Harry qui n'attendait que moi. Nos torses se collent et j'entame de doux mouvements circulaires pour apprécier toute sa longueur, pour bien sentir son sexe dans mes chairs. Je m'emploi à rebondir sur lui, à l'aide de mes cuisses et de mes bras sur ses épaules. Son regard sur moi m'émeut, il est émerveillé et amoureux, et mes yeux vont de Harry à Louis, jusqu'à ce que je perde pied quand Harry roule des hanches et augmente l'intensité de ses coups de bassin me faisant plonger dans un orgasme qui me coupe le souffle. Je le sens poindre et s'emparer de moi tel un ras de marée. Je me resserre sur Harry qui grogne de plaisir, son regard se fait sauvage et il serre mes hanches de ses longs doigts, il me maintient légèrement surélevé et ses hanches se mouvent rapidement, son gland venant percuter ma prostate sans me laisser le moindre répit. Je laisse ma tête aller en arrière à la recherche du souffle qui me manque, je suis comme paralysé par la jouissance, un dernier coup contre mon point de plaisir me transcende et je jouis durement sur le torse d'Harry et dans la main de Louis qui serrait la base de mon sexe. La jouissance d'Harry ne tarde pas et son cri rauque nous fait gémir d'envie Louis et moi comme deux chiennes en chaleur.

Fin du lemon 

Je rougis à cette pensée, perdu dans mon monde post-coïtal, je laisse retomber ma tête contre Harry, mon front sur son épaule, il me faut un long moment pour reprendre ma respiration. Je me sens sombrer, fatigué et vidé. Je me laisse faire quand les bras forts d'Harry me soulèvent pour m'installer sous les draps après avoir ôté ma semence et celle de Louis de sur mon torse, un nettoyage sommaire qui me suffit amplement, car tout ce que je souhaite c'est dormir. Je soupire de plaisir dans mon demi sommeil quand je sens les corps d'Harry et de Louis se coller au mien, je ne suis pas au milieu mais ça ne me gêne pas, j'ai chaud, je me sens bien et en sécurité et surtout je suis amoureux de deux hommes qui m'aiment en retour et avec qui je viens de faire l'amour, alors le reste n'a pour l'instant pas d'importance.

POV ZAYN

J'attrape les clés que me balance Niall et me dirige vers ma voiture parquée sur le bord de la chaussée. Oui j'ai passé mon permis de conduire, j'ai également arrêté la fac qui ne faisait finalement que me freiner dans mon désir de vivre. Je ne suis plus le même, je suis un autre homme. Un homme, plus un gamin, Liam avait raison sur ce point. Je n'étais qu'un jeune homme têtu qui croyait connaître tout de la vie, qui croyait tout savoir mieux que personne, non, je n'ai pas la science infuse et j'étais jeune et con. Je roule prudemment sur la route humide jusqu'à chez Niall et Liam, la décision n'a pas été trop difficile à prendre. Je suis prêt, plus que prêt, j'attends ce moment, inconsciemment ou non, depuis qu'il est parti dans sa grosse bagnole et que je me suis laissé tombé au sol en proie à une douleur sans nom il y a plus de dix mois. J'ai changé, j'ai muri, et je suis comblé, la seule chose qui me manque maintenant c'est lui. Je veux le reconquérir, je veux reprendre là où on c'était perdu, je veux nous redonner une chance parce que même si on a fait des erreurs, l'amour que nous ressentions l'un pour l'autre est une bonne base. Je suis fébrile, mais je veux me lancer. Harry l'a bien fait lui, même si lui n'avait pas balancé tout un tas de méchancetés à Niall comme j'ai pu le faire à Liam. J'entre chez lui d'un pas lent, rien n'a changé, le canapé gris sur lequel Louis, Harry et moi étions la dernière fois que je suis entré ici. Tyson ne scille pas en me voyant arriver, j'ai toujours aimé ce chien, c'est un animal doux malgré la réputation qu'on assimile à sa race. Je le caresse quelques instants et il lèche ma main avant de se recoucher dans son panier. Il y a toujours ce cadre au mur dans lequel une photo de nous apparaît sur le côté gauche. Il me manque tant, et je ne m'en rend compte que maintenant que je suis si proche de le retrouver. Ses chaussures sont bien rangées dans le placard, sa casquette Marvel est accrochée au mur, je me demande la raison de ce fait étant donné qu'il s'agit de sa favorite, celle que j'aimais lui emprunter pour des durées plus ou moins longues. Rien ne reflète une quelconque déprime, un mal être, bien au contraire, j'ai l'impression qu'il va bien et se porte à merveille. Une nouvelle photo aimantée au frigo attire mon attention, c'est lui, avec une jeune fille que je ne connais pas, ils se sourient, son bras à lui est calé sur sa hanche. Soudainement je doute, peut-être que je l'ai vraiment perdu, peut-être qu'il ne m'appartient plus et que j'ai tout foutu en l'air. Je marche doucement dans l'appartement, le redécouvrant, m'imprégnant de cet endroit dans lequel je suis souvent venu sans même y prêter une réelle attention ; les détails m'importent maintenant quand avant je ne m'intéressais qu'à la télé, qu'au canapé et au frigo ou bien à la chambre de Liam. Je remarque d'autres trucs qui ne sont pas anodins, les tasses dépareillées, la mienne est dans l'évier, c'était celle que Liam m'avait passé la première fois que nous avions passé la nuit ensemble. Il m'est souvent arrivé de prendre mon petit déjeuner avec un partenaire mais cette fois là était différente, Liam n'était pas le même que dans l'intimité des draps. Il était doux et attentionné, il m'a fait un copieux petit déjeuner, m'a demandé si j'avais bien dormi, il m'a embrassé la nuque avant de s'asseoir à mes côtés pour me laisser mon espace vital. Puis il est parti se doucher et je l'ai suivi. Liam n'est pas envahissant, c'est dans sa nature, mais il est là, toujours. J'aime le fait qu'il ait sans doute posé ses lèvres sur ce mug, par dessus les miennes. La décoration est la même sur les murs, des photos ce sont ajoutées, des souvenirs. Je reconnais l'attrape rêve qu'Harry a ramené du Paraguay il y a quelques jours, Louis et moi avons reçu le même pour notre appartement. Je ne sais pas si je dois en vouloir à Harry d'être encore en contact avec Liam et de ne m'avoir jamais parlé de lui. Après tout j'en fais de même avec Niall ; le seul qui est floué dans l'histoire c'est bien Louis. La porte donnant sur le balcon est ouverte, je m'y glisse pour apprécier la fraicheur de ce mois d'octobre ; j'aime cette ambiance, et j'aime la vue du balcon de leur appartement. Je prétextais souvent ne pas aimer fumer à l'intérieur rien que pour venir m'y réfugier. La vue est dégagée, au dernier étage de cet immeuble, on a l'impression de respirer un autre air ; d'avoir un autre regard sur la ville et sur le reste. Je prends appui sur le bord et me surélève jusqu'à m'asseoir sur la rambarde en bois vernis, je mets une jambe de chaque côté de mon garde fou et allume une cigarette en portant mon regard au loin. J'aime être là, c'est mon endroit préféré sur terre. Je ne sais même pas si Liam est là, mais j'ai besoin d'un instant de répit avant de me décider.

POV LIAM

En dix mois, peu de choses ont changé, en apparence. Je me sens mieux, je n'ai pas oublié Zayn ; on n'oublie pas les êtres qui croisent notre route et font un bout de chemin à nos côtés. Je ne suis plus le même, quitter Zayn m'a brisé, et pourtant je me suis reconstruit en un homme meilleur et sûr. Je sais ce que je veux maintenant et ce que je vaux. Je n'ai rencontré personne durant 8 mois, je n'en n'avais pas envie, je ne me sentais pas capable de me consacrer à quelqu'un d'autre qu'à moi-même. Je ne suis pas du genre à m'occuper du jardin du voisin quand le mien n'est pas dans un état convenable. Tout comme je sais que Niall et Zayn continuent à se voir, moi j'ai continué à côtoyer Harry. Nous avons presque le même âge et nous nous sommes toujours bien entendu avant qu'il ne fasse l'idiot avec mon ami. Je lui parle de Niall parce qu'il le souhaite et il en fait autant pour Zayn, je sais ainsi qu'il va bien et qu'il a arrêté son boulot pour devenir chroniqueur. Je suis heureux pour lui et ça me conforte dans l'idée qu'il n'y serait pas parvenu avec moi à ses côtés. Mais si j'ai pu déclenché tout ça j'en suis malgré tout satisfait. J'aimerais toujours Zayn, quoiqu'il advienne.

Il est deux heures du matin quand je rentre enfin chez moi. J'ai passé la soirée avec une amie, je sais qu'elle espère plus, mais je ne me sens pas prêt à officialiser. Ça fait deux mois qu'il nous arrive de sortir tous les deux et de passer quelques soirées ensemble, c'est une fille bien et une belle femme qui m'offrirait surement la stabilité dont j'ai besoin. On dit que pour oublier, c'est parfois bien de remplacer, moi je ne peux pas. Si je m'investis à nouveau dans une relation, je suis susceptible de toujours comparer ma compagne ou mon compagnon à Zayn comme je le faisais avant avec ses prédécesseurs. Il ne faut pas faire ça, chaque expérience est nouvelle, et s'il faut apprendre de ses erreurs il ne faut pas en devenir paranoïaque ou trop prudent pour autant. J'ai remarqué la voiture de Niall garée près de l'emplacement où j'ai parqué mon propre véhicule. Je suis vieux, et je pourrais prendre mon propre appartement pour laisser le loisir à Niall de faire sa vie, mais Niall et moi avons toujours vécu ensemble, nous n'empiétons pas sur la vie de l'autre, on se respecte et des règles muettes se sont instaurées avec le temps. A vrai dire, nous sommes bien plus des frères que des amis, j'ai connu Niall dans une période difficile de ma vie, il en allait de même pour lui ; j'étais un adolescent perturbé et perturbateur, en conflit avec le monde entier et surtout avec mon père. Et Niall était mon protégé, ma bouée, je me suis senti mûrir et devenir responsable ; parce que quelqu'un comptait sur moi, j'ai du me donner au maximum. Nous sommes amis depuis longtemps et je prends soin de lui mais je ne suis pas un papa poule surprotecteur comme le croyait Zayn. Je suis juste présent lorsqu'il en a besoin, je ne m'impose pas dans sa vie ou dans ses choix, je ne voudrais pas qu'on le fasse pour moi et je sais que Niall non plus. C'est bien pour ça qu'à l'époque où il a commencé à flirter avec Louis je me suis contenté de le mettre en garde une seule et unique fois pour ensuite le consoler quand plus rien n'allait. Il va mieux, beaucoup mieux depuis qu'il ne les a plus sous les yeux sans arrêt, ils lui manquent mais il est fort. Quand je sors de la douche, je n'aspire qu'à boire une tisane et fumer une cigarette. Je fais ça tellement rarement mais j'aime que l'odeur du tabac embaume la pièce ; avant Zayn s'en chargeait mais Niall ne fumant pas, il m'arrive de temps à autre d'allumer une clope et de la laisser se consumer dans le vieux cendrier qu'il avait une fois ramené. Je ne vis pas dans le passé, je ne suis pas dans le déni, je suis amoureux de Zayn, je l'aime profondément et je ne peux me résoudre à effacer toutes les traces de son passage. A quoi bon ? Il hante toujours mes pensées, ça ne me gêne pas qu'il soit aussi dans mon appartement. J'ai froid, la serviette autour de mes hanches n'est qu'une maigre barrière face au vent glacé automnal que laisse filtrer la fenêtre ouverte du balcon. Je la laisse tomber au sol et enfile mon short et un sweat. Je caresse la tête de mon chien et vais me préparer une tisane, Zayn disait que c'est un truc de vieux sans doute parce que c'est ce que je suis, j'approche doucement du balcon tout en sirotant ma boisson chaude. Arrivé à proximité je perçois cette odeur, celle de Zayn, je ne sais pas si je rêve ou non, en tout cas cette illusion me plait. Sans doute s'agit-il de notre voisin du dessous qui fume comme un pompier mais je m'en fiche. Je reste appuyé un instant au chambranle de la porte avant de franchir le pas et de mettre un pied nu sur le tapis de bambou qui recouvre le sol du balcon. J'aime cet endroit, j'en apprécie la vue dégagée et aussi le fait que l'on puisse voir les étoiles d'ici. J'aime notre appartement, nous sommes haut et quand l'ascenseur ne fonctionne pas c'est vraiment chiant, mais nous ne sommes pas à plaindre. Je tourne la tête sur la droite, parce que l'odeur me semble plus forte encore et je sursaute brusquement, renversant le liquide chaud sur mon pied.

- "Putain !" Je frotte mon pied nu contre mon mollet pour tenter d'en atténuer le mal. "Zayn ?" Mon souffle se coupe et je dois me tenir à la rambarde pour ne pas vaciller. Je ne suis pas une petite nature, mais voir mon ex à qui je pensais quelques secondes plus tôt, assis dangereusement sur une poutre au-dessus du vide à de quoi faire flipper.

- "Bonsoir". J'hausse un sourcil, surpris. Zayn n'est habituellement pas si formel, ce contentant d'un « hey » ou d'un « salut » ou de rien du tout. J'observe Zayn dans la pénombre, je remarque sa tenue, un simple jean, pas déchiré pour une fois, un t-shirt noir ajusté et une veste en cuir. Ses rangers sont posées au sol à quelques centimètres de moi, ainsi qu'un tissus bleu que je suppose être une écharpe. Zayn est dans le coin le plus sombre du balcon, là où la lumière ne filtre pas assez par la baie vitrée rendant sa silhouette plus mystérieuse et attirante. Je ne sais pas trop comment agir, je ne sais même plus si c'est la fatigue qui me fait délirer ou si Zayn est vraiment là ; après tout, je suis épuisé mais surtout je me demande comment Zayn aurait pu pénétrer chez moi sans y être forcé.

- "Bonne soirée ?"

- "Euh.. oui, je crois que oui. Qu'est ce que tu fais là Zayn ? Et comment tu es entré ? Et descends de là bon sang ! Je n'ai pas envie d'avoir un mort sur la conscience."

- "Tu crois ? Donc tu n'es pas sûr. Au vu de ta mine je dirais que le bilan de la soirée est mitigé, la douche rapide que tu viens de prendre suppose que ta soirée a été plus fatigante qu'apaisante. Le suçon que j'aperçois d'ici me suggère que tu étais en agréable compagnie de même que l'odeur de ton parfum. Ton partenaire n'a donc pas répondu à tes attentes ?" Liam est soufflé mais aussi vexé d'être ainsi démasqué.

- "Qu'est ce que tu-"

- "Fais là ? Je suis venu te voir. Comment je suis entré ? Par la porte avec les clés de Niall. Quant au fait de descendre de là, j'ai une question également. Est ce le fait que je tombe qui te dérangerais ou c'est seulement que quelqu'un tombe ?"

- "Toi ou un autre Zayn, je ne veux que personne tombe de mon balcon et encore moins en ma présence."

- "Bien". Le petit sourire de Zayn m'atteint en plein cœur, c'est un sourire triste, celui qui masque une déception profonde. Je suis soulagé quand il pose enfin les pieds au sol. Je ne me retiens d'aucun agissement envers lui, mon corps semble incapable du moindre geste ; mes pieds sont enfoncés dans le sol, mes membres semblent peser une tonne, même ma langue me paraît difficile à manier. Je voudrais le toucher, m'approcher de lui, pour sentir sa présence plus proche encore mais ma conscience bloque tout, m'interdisant tout mouvement. C'est à Zayn d'avancer maintenant. Je ne voulais pas le blesser en disant ça, bien sûr que Zayn est différent de quiconque mais je ne sais pas si je dois le dire.

- "Pourquoi es-tu venu Zayn ?"

POV ZAYN

- "Pourquoi es-tu venu Zayn ?"

- "J'avais dans l'intention de te reconquérir. Comment ? Je ne sais pas, je n'y ai pas réfléchis, j'avais juste envie de te voir, de te serrer contre moi et de prendre ta bouche de la mienne. J'aspirais juste être à tes côtés, m'asseoir près de toi et me caler au creux de tes bras ; ça ne m'aurait pas gêné que pour une fois ça soit toi qui t'appuies contre moi, bien au contraire. Je voulais juste te voir Liam, j'en avais besoin. J'aurais pu te rencontrer dans la rue, plus tôt ou même plus tard. Mais non. Plus tôt, je n'étais pas prêt, ni pour toi, ni pour moi. Et plus tard ? J'ai cru qu'il serait trop tard, mais il semble que ça soit déjà le cas." J'enfile mes chaussures sans le regarder. J'ai bien trop mal au cœur pour ça, mais je tente de garder ma maîtrise, un minimum, pour ne pas m'effondrer et pleurer comme une gonzesse. Pas que ça me gênerait mais je ne veux pas qu'il agisse par pitié, je veux qu'il me prenne dans ses bras parce qu'il en a envie. Je me redresse et le regarde, sa bouche est légèrement ouverte, il a l'air surpris ; pour une fois que je peux clouer le bec à Liam Payne, ce jour est à marquer d'une croix blanche. Je passe devant lui, en inspirant fort son parfum, celui de sa peau, le synthétique également et celui de son shampooing à la verveine. Mais alors que je lui tourne le dos et que mon regard se pose sur une cigarette allumée dans le cendrier sur la table basse du salon, je me dis que je ne veux pas lâcher maintenant alors je lui fait face encore une fois ; c'est peut être la dernière fois que j'ai cette chance, je n'ai pas le droit de cracher dessus.

- "Je suis étonné que ça n'ai pas marché avec cette personne, tu es plutôt doué quant il s'agit de séduire. Ne t'inquiète pas tu feras mieux la prochaine fois. Sinon passe me voir, je serais toujours là pour te réconforter". Je souris, de ce demi sourire qui je le sais, le fait craquer. Ça m'écorche la bouche de dire ça.

- "Tu es sincère ?" Il me regarde en fronçant les sourcils, son souffle chaud ne m'atteint pas alors je m'approche un peu et lui tressaille mais ne recule pas, il est de toute façon collé à la rambarde.

- "Oui et non. Mes mots sont sincères, mais l'état dans lequel je suis à l'intérieur n'a rien de comparable avec le calme que je semble dégager".

- "Oh."

- "Oui oh. Liam sérieusement, serais-tu devenu stupide durant mon absence ? Je suis un homme jaloux, je n'aime pas qu'on touche ce qui m'appartient, mais je ne te dis rien parce que tu ne m'appartiens actuellement pas. Mais savoir que tu as passé la soirée avec quelqu'un, peut-être la fille sur la photo du frigo, et que cette personne a posé la bouche sur toi me flingue. Tu es un bel homme, quelqu'un de sincère, doux et attentionné, et cette personne à de la chance, une chance que j'aurais préféré que tu me donnes à moi, à nous deux". Il ne me répond pas, et c'est un peu frustrant, il a toujours cet air étonné, mais je vois ses joues rosir. Quelques centimètres nous séparent, c'est trop.

- "Tu... tu as changé."

- "Pas vraiment, je sais juste avec certitude ce que je veux maintenant. Je suppose que tu sais que je parle de toi". Il pince ses lèvres de ses dents et se détourne de moi d'une habile rotation, il marche vers le fond du balcon là ou je me trouvais quelques instants plus tôt. Je ressens son stress, son incompréhension. Je sais qu'il n'aime pas ce ton détaché que j'emploie mais j'ai peur de craquer, je veux qu'il voit que je suis un homme maintenant.

- "Elle s'appelle Sophia, elle a trente ans, elle est infirmière. Elle a son propre appartement et sa voiture, un poste stable et envisage de se marier et de fonder sa famille. Elle est drôle et gentille, elle est délicate et pudique". Je me tais alors que Liam se tourne à nouveau vers moi. Son regard est franc, douloureusement sincère et je me sens défaillir alors qu'il s'approche de moi. "Elle aime aller au restaurant, et me tenir par le bras, elle aime s'asseoir dans le canapé et regarder un film en buvant un verre de vin. Elle aime les choses simples et ne passe pas plus de cinq minutes dans la salle de bain ; ça fait environ deux mois que nous sortons ensemble , et nous n'avons pas encore fait l'amour". Je serre les dents, il brise chacune de mes barrières en me montrant à quel point elle est tout ce qu'il a toujours aimé, tout ce que moi je n'ai pu lui offrir. Je n'ai aucune chance face à cette fille alors ? Je me fais violence pour ne pas baisser la tête, pour ne pas montrer signe de ma douleur. Il est trop proche et c'est à mon tour de vouloir reculer. Ce Liam me perturbe de la plus délicieuse des manières, il est confiant, sûr de lui, il me regarde droit dans les yeux, sans détour, il me dit tout sans pour autant m'incriminer énonçant uniquement des faits. Mon cœur fait des vol planés mais je le force à rester à sa place parce que si Liam me dit tout ça c'est uniquement pour me faire comprendre que nous deux c'est fini. "Elle n'emprunte pas mes casquettes parce qu'elles ne les aime pas, elle ne fume pas, elle boit peu. Elle n'aime pas le foot ni les expos d'art. Elle aime lire et faire la cuisine. Elle aime ma façon de conduire et ne me taquine jamais parce que je roule trop lentement". Putain de fille trop parfaite, elle ne pouvait pas apparaître plus tard ? Genre jamais pour me laisser une chance ? "C'est la fille de la photo Zayn". Et je crois entendre mon cœur se briser, se manger le mur, le sol, le béton, toute surface plane lorsque Liam dit ces derniers mots ; lorsque je vois dans son regard de la sincérité. Et je n'ai pas la force de garder la tête haute, mais mes jambes ne me répondent plus et je reste là comme un idiot vaincu face à l'homme que j'aime.

- "Et il y a un mais dans ton histoire ? Genre elle aime pas ton clébard autant que moi, ou elle .. je ne sais pas, n'importe quoi ?" Je m'étrangle en disant ça, je rigole à moitié pour masquer ma peine et les sanglots qui remontent dans ma poitrine.

- "Oui. Elle n'est pas toi Zayn et Tyson la déteste". Je relève brusquement la tête et je vois son sourire, ce sourire, indulgent et timide, celui que j'aime secrètement.

- "Quoi ?" Il me regarde de la tête au pied et je tressaille sous cet examen minutieux. Il s'arrête sur ma bouche et je l'ouvre un peu en quête d'air pour alimenter mes poumons.

- "Elle n'est pas toi".

- "Je... c'est clair qu'elle n'est pas moi, mais c'est bien ou non ?" Il rigole doucement et moi je serre les poings dans l'attente.

- "Étant donné ce pour quoi tu es venu ici, je dirais que c'est bien pour toi". Mon cœur se relève, il se gonfle d'espoir, j'ai tellement envie de le toucher, mais je suis encore paralysé.

- "Et pour toi ?" Ma voix est faible et mon regard plonge dans le sien, dans ses yeux couleur noisette si doux, ces orbes que j'ai tant admiré. J'ai toujours aimé lorsqu'il posait ses yeux sur moi, que j'étais le centre de son attention, je faisais tout pour ; quitte à passer pour un gamin capricieux. Je m'en foutais, et là je voudrais qu'il me regarde encore, toujours, pour l'éternité et qu'il vire cette Sophia. Il pose sa main sur ma joue, je suis étonné qu'elle soit si chaude, moi-même qui supporte bien le froid, je suis transi. Je m'appuie contre elle, appréciant son toucher, ça fait dix mois qu'il n'a pas posé un doigt sur moi, que je n'ai pas eu le loisir de savourer sa présence.

- "Je t'aime Zayn. Personne ne pourra jamais te remplacer dans mon cœur, ni Sophia, ni personne. Mais aimer ne suffit pas, n'est-ce pas ?" Son ton est si dépité ; bien sûr que l'amour suffit, ça me suffit à moi, je l'aime trop putain, il n'a pas le droit de me faire ça. Je le repousse en fronçant les sourcils, il cherche quoi là ! Il veut que je lui prouve que cette fois ça me suffira ? Qu'il me suffira ? Je suis en colère et je sens la frustration monter comme jamais. Putain d'idiot.

POV LIAM

- "Je t'aime Zayn. Personne ne pourra jamais te remplacer dans mon cœur, ni Sophia, ni personne. Mais aimer ne suffit pas, n'est-ce pas ?" Constater cette réalité me brise. Ma main sur sa joue se fait caressante et je me retiens de ne pas la laisser glisser dans sa nuque pour enfin l'attirer à moi. Il me repousse et je sais qu'il est fâché, j'ai trop joué, j'ai trop attendu. Pourquoi ? Parce que je ne peux pas lui dire non, je suis trop lâche cette fois. Je lui ai déjà tourné le dos une fois, je ne survivrais pas de le rejeter à nouveau. Je l'aime tant. Plus que n'importe qui, plus que de raison. S'il me lâche à nouveau, je me relèverais encore mais à quel prix ? Une vie sans amour, si elle peut être vécue, en vaut-elle pour autant le coup ?

- "Non tu as raison Liam l'amour ne suffit pas, mais qu'est ce qu'on en sait, on a jamais réellement testé toi et moi". Je fronce les sourcils d'incompréhension alors que la poutre sur laquelle il était assis plus tôt s'enfonce dans mon dos. Il pose ses deux mains sur mon torse et mon cœur bat si possible encore plus fort, comme s'il voulait que Zayn le prenne dans ses mains. "Toi et moi on est différent, on a changé. Je ne suis plus le même Liam, et je te prouverais que je suis celui qu'il te faut. Je suis toujours aussi chiant, je n'aime pas le vin, et je n'aime pas perdre mon temps dans un restaurant chic ; je ne porterais pas de lingerie sexy et je ne te ferais pas à bouffer parce que je ne sais même pas cuire un œuf. Je ne ferais ni ton ménage ni ta lessive. Mais je te ferais plus chier parce que tu conduis comme un vieux parce que d'après Louis, je suis pire que toi au volant. Je ne te collerais pas quand on sortira, je me contenterais de te tenir parfois la main et d'autre fois je voudrais que tu me colle à toi pour montrer aux autres à qui j'appartiens. Je suis un mec et je ne pourrais pas te faire d'enfant, mais je suis sur que Tyson dira pas non pour qu'on s'occupe tous les deux de ses bébés. J'ai un boulot, un bon salaire, je suis sur de moi et je sais où je vais et on peut dire que je suis quelqu'un stable. Je suis toujours en coloc' avec Louis alors faudra que tu fasses avec comme moi avec Niall. Je passe toujours une heure dans la salle de bain, parce que j'aime être beau ; j'aime me plaire à moi même, j'ai besoin d'être confiant pour assurer quand je suis face à toi, parce que j'aime voir le désir dans tes yeux, j'aime voir que je te plais et que je parviens encore à te donner une érection rien qu'avec un sourire et un clin d'œil. J'aime tes casquettes et je continuerais à te les emprunter parce que j'aime à voir quelque chose de toi sur moi. J'aime ta personne et ta façon de t'habiller, autant que j'aime ta douceur et ta force. J'aime que tu me prennes sauvagement et que tu me fasses l'amour d'autre fois. J'aime pouvoir être moi avec toi, sans détour. J'ai changé Liam, je suis une nouvelle personne, et je sais que toi aussi. On dit qu'un premier amour doit être suivi par un autre, je suis d'accord avec ça. Tu as été mon premier amour, et je pense que le nouveau Liam peut être mon second amour, non ?" J'ai déjà reçu des uppercuts dans ma vie, des coups de pied au visage également, j'ai même reçu une décharge de teaser lors d'une bagarre il y a quelques années. Mais jamais rien ne m'avait fait cet effet là, pas même les félicitations du jury lors de ma remise de diplôme. C'est la gaypride dans ma tête, je me sens submergé et perdu, je me sens tiré vers le fond, et Zayn est là, fébrile et impatient, je le vois aux aller retours que font ses yeux entre les miens et d'autres parties de ma personne, comme ma bouche sur laquelle il s'attarde.

- "Liam ?" Je le regarde à nouveau et la brume se dégage peu à peu de mon cerveau pour rendre toutes leurs fonctions à mes membres.

- "Je..."

- "Si tu veux que je partes, dis le moi, ne me fait pas attendre comme un con, parce que là je commence à esp-" je le fais taire de la meilleure façon que je connaisse parce que j'en meures d'envie. J'inspire fébrilement l'air qu'il expire, je me sens fléchir et m'accroche à ses épaules bien plus musclées que lorsqu'on s'est quittés. Je l'embrasse de tout mon soul, je m'abreuve de son odeur et de son être. Dieu qu'il m'avait manqué. Merci Niall, putain merci de lui avoir refilé tes clés et d'être resté à ses côtés en mon absence. Je m'accroche à lui si fort, tellement puissamment qu'il geint. Je ne veux pas qu'il me repousse, je veux qu'on soit plus proche encore. Mes lèvres se refusent à quitter les siennes, je le mords doucement pour effacer son sourire. Je veux qu'il soit sérieux là, je n'ai plus envie de jouer, ça fait si longtemps que je l'attend. Je le laisse me prendre par les hanches et me soulever jusqu'à ce que je repose sur cette maudite rambarde. J'ai le vertige, et j'ai peur de tomber pourtant je me laisse faire ; parce que j'ai confiance en lui quoiqu'il advienne. J'écarte les jambes pour qu'il puisse s'y infiltrer, ses mains passent sous mon sweat pour se rejoindre dans mon dos, tandis que les miennes fourragent ses cheveux. Ils sont un peu plus longs, mais toujours si doux, de cette couleur ébène qui me plait tant. Je prends son visage en coupe et me recule un peu de lui, juste pour le regarder et embrasser ses joues, et son front. Ses mains rejoignent les miennes et je soupire de plaisir et de bien être.

- "Je t'aime tant Liam, tu ne peux pas savoir à quel point mon amour pour toi est sans limite. Je serais prêt à tout pour toi, il te suffira de me le demander, je ferais tous les efforts du monde pour ne plus être séparé à nouveau de toi. Mais parle moi, ne cache pas tes doutes, je veux qu'on marche ensemble à nouveau, main dans la main. C'est toi que j'aime, même si on se dispute, qu'on est en désaccord et que je te prends la tête pour des conneries, rien n'est plus fort et rien ne suffirait à briser cet amour. Tu entends ?" Non je n'entends rien, mes oreilles bourdonnent, mon cœur bat à tout rompre et je suis à deux doigts de me laisser basculer dans le vide.

- "Je t'aime Zayn".

POV Zayn

- "Je t'aime Zayn et ... je.. et quoi que je dise, à côté de ta déclaration, aurait l'air stupide". Il rit de gêne mais moi je ne vois que lui. Je n'ai pas besoin de longues phrases, de mots compliqués. Je le veux, lui.

- "Je m'en fous de tout ça. Dis moi juste que tu acceptes de tenter le coup avec moi, encore une fois. Es-tu prêt ? Avec tout ce que ça impliques Li' ? Je ne veux pas te perdre à nouveau. Je ne veux plus avoir à te tourner le dos et te cacher mes larmes, je veux t'aimer, pleinement". Je le regarde dans les yeux, maintenant toujours son visage face au mien, je le sens trembler mais je ne sais pas si c'est du au froid. Il hoche la tête, la pénombre masque une partie de son visage alors je ne peux que deviner son rougissement. Mais je sens l'humidité sur mes pouces qui caressent ses joues, ses perles salées qui roulent sur son visage, son émotion m'atteint en plein cœur. Mon Liam, cet être si doux et entier, il est à deux doigts d'être enfin totalement mien.

- "Oui. Je le veux Zayn." Je soupire de soulagement et ma bouche plonge sur la sienne, avec tendresse, et délicatesse, de cette manière unique, un baiser amoureux comme je ne lui ai jamais donné. Mes mains le caresse et passent dans ses cheveux, dans son dos, partout. Je le redécouvre. J'attrape ses cuisses et il s'accroche à mon cou en riant alors que je le porte jusqu'au salon et m'enfonce dans le canapé. Avant c'était lui qui prenait soin de moi, il est temps d'inverser les rôles. Assis sur moi, il s'attèle à m'ôter ma veste. Il embrasse mon cou de manière si affamée, si sensuelle, comme si je lui avais manqué tout ce temps, comme s'il n'attendait que ça, que moi. Et ça me fait vibrer parce que je suis maintenant sûr que c'est le cas. Je lui ôte son sweat pour avoir accès à ce corps si beau, si bien entretenu. Comment ais-je pu seulement penser pouvoir parvenir à m'en passer ? Liam c'est cette personne magnifique aussi bien dedans que dehors. Sa gorge gracile est marquée par ce putain de suçon et je me rappelle que j'ai failli arriver trop tard.

- "Li' ?"

- "Hum." Il ne semble pas vouloir s'arrêter en si bon chemin.

- "Mon amour..." Je souris alors qu'il me regarde bouche bée, un gémissement sort de sa bouche, un son qui atteint mon sexe de plein fouet, il est si désirable, et il est à moi. C'est la première fois que je l'appelle ainsi et ça à l'air de lui plaire. Je pose ma main sur sa cuisse, la remontant sous son short large.

- "Cette photo" Il me regarde avec interrogation et je souris tout en continuant mon ascension, jusqu'à parvenir à son sexe. Ses yeux roulent dans ses orbites, et je desserre ma main quand il gémit. "Écoute moi mon cœur. Cette photo, avec Sophia, je ne veux plus la voir ici. Compris ?" Je presse plus fort son sexe dans ma main et il hoche la tête vigoureusement après un petit temps sans même réagir. "Bien." Je l'embrasse encore, il se lève sans quitter ma bouche, c'est difficile car il semble ne pouvoir se passer de moi. Le moment est entrecoupés de rires parce qu'on se déshabille difficilement à cause de l'impatience. Quand nous sommes enfin nus l'un contre l'autre, je gémis de bien être. Je me sens complet enfin. La dernière fois qu'il m'a fait l'amour remonte à si loin, et pourtant mon corps, lui, se souvient, il trésaille à son toucher, vibre sous sa bouche et mon sexe est douloureux lorsqu'il le prend en main.

- "Tu m'as tellement manqué Zayn, vivre sans toi est si dur. Pardonne moi, pardonne moi de t'avoir laissé partir, de t'avoir laissé croire que je ne t'aimais plus. Je t'aime Zayn, tu es ma vie." Liam ne s'est jamais montré si fragile, si démuni. Je savais déjà à l'époque qu'il était un homme sensible mais il ne m'avait pas une seule fois laissé penser qu'il pouvait douter de quelque chose, il était toujours confiant, marchant droit, la tête haute et me supportant à toute occasion. Et rien que par cet acte et cette volonté de me dévoiler ce qu'il est je suis convaincu qu'il m'aime vraiment. C'était déjà avant mais cette fois c'est différent, il souhaite que je l'aime pour ce qu'il est et non ce qu'il paraît.

- "Je t'aime aussi mon amour". Je lui souris tendrement et m'allonge dans le canapé pour qu'il puisse s'installer entre mes cuisses, je prend sa main et lèche ses doigts. J'ai tellement envie de lui. Si puissamment que je sens que je vais exploser dans peu de temps. Malgré son désir certain, je le sens hésiter.

- "Liam ? Qu'est ce qu'il y a ?" Il baisse la tête mais je ne lui laisse pas le temps de reprendre le contrôle, je veux qu'il me fasse part de ses doutes.

- "J'aimerais que ça soit toi."

- "Quoi ?" J'ai le souffle coupé, j'ai peur d'avoir mal compris.

- "Je te veux en moi Zayn." Oh putain. Il veut me tuer aujourd'hui ou quoi ? Je caresse ses cuisses doucement et remonte sur son dos, jusqu'à atteindre l'arrière de sa tête. Je l'attire à moi pour l'embrasser profondément. D'un mouvement de hanche je le fais se tourner sur le dos pour reprendre le dessus. Mauvais calcul.

- "Putain Zayn !" J'ai zappé le facteur canapé et Liam tombe au sol, son dos rencontrant durement le tapis.

- "Désolé bébé." Je ne peux m'empêcher de rire, la situation étant cocasse, et il m'accompagne rapidement. Je pousse la table basse d'une main et je dois m'y mettre à deux mains pour repousser un peu le canapé nous laissant ainsi suffisamment d'espace. Je suis à califourchon sur lui. C'est la première fois qu'il me laisse prendre le total contrôle sur nos ébats. J'aime tellement cet homme.Je le regarde là sous moi, offert.

- "Tu veux aller dans la chambre ?" Je chuchote, sans raison, juste parce que ça me semble adéquat.

- "Non, c'est bien ici. On ne l'a jamais fait ici ; un endroit unique pour une première fois." Il me sourit doucement, son regard est confiant malgré le fait que je sente son stress.

Lemon (pour ceux que ça dérange)

« Une première fois ». Je manque jouir à cette simple pensée. Il rigole quand il remarque que je comprend seulement qu'il est en train de m'offrir sa virginité. C'est la plus belle preuve d'amour qu'il puisse me faire, je ne savais même pas que c'était possible. Je sais que j'ai été son premier homme, il était hétérosexuel avant que je ne le drague activement mais en dix mois tout peut arriver. Il me griffe les cuisses signifiant sa gêne et son impatience alors je m'applique enfin à prendre soin de lui. Je descend sur son corps, ma bouche vénérant son torse et ses bouts de chair que je mordille, je laisse mes marques sur sa peau et recouvre encore celle de Sophia dans sa gorge, parce que Liam est à moi et je ne suis pas prêt de le lâcher. Ses mains dans mon dos me maintiennent à flot, il me griffe de temps à autre et bouge le bassin contre le mien. Quand je suis face à son sexe je lui donne mes doigts afin qu'il les humidifie.

La préparation est délicate et difficile, il est nerveux, je m'applique à divertir la gêne en prenant son sexe en bouche. Cette verge épaisse à la saveur unique et masculine, ses mains agrippent mes cheveux et je suis charmé par ses gémissements, jamais encore je ne les avaient entendus si aigus. Il se laisse aller sous moi, s'abandonnant complètement et j'aime ça. Quand le troisième doigt est entré et que son anneau de chair est suffisamment détendu, je remonte vers lui pour l'embrasser et partager son gout. Il roule des hanches et je me trouve à nouveau sous lui, il me lance un sourire mutin avant de s'étendre en arrière pour atteindre le pot bleu sur la table basse. Je caresse ses fesses et son torse, me redressant même pour pouvoir le gouter encore. Il me tend un préservatif avec un air vainqueur et moi je fronce les sourcils.

- "Pourquoi tu veux utiliser ça ? Tu as ..." J'agrippe fermement ses hanches, enfonçant mes doigts dans sa chair en proie à une terrible vague de jalousie.

- "Non ! Non, bien sûr que non !" Je soupire et lui prends le caoutchouc des mains avant de le balancer loin de nous. Ce soir je ne veux sentir que lui.

- "Moi non plus." Il aurait pu croire le contraire, il a toutes les raisons pour ça mais en dix mois il n'y a eu personne et quand je vois son sourire ravit, son regard amoureux, je me dis que ça valait vraiment le coup. Il prend tout de même le lubrifiant et l'applique sur mon sexe avec amour et dévotion, il m'embrasse par intermittence ne me laissant jamais la possibilité d'approfondir le baiser. Il s'allonge à mes côtés les cuisses ouvertes.

- "Viens maintenant." Ce mec est la tentation incarnée. Je me précipite entre ses cuisses et l'embrasse avec passion, maintenant ses bras au dessus de sa tête d'une main, et de l'autre je guide mon sexe en lui, ne quittant pas son visage du regard, attentif. Il souffre mais je ne m'arrête pas, il ne le souhaite pas. C'est si bon d'être en lui, c'est la première fois, je suis son premier et je serais le dernier, quoi qu'il m'en coute.

- "Z..Zayn" Il respire fort, je l'embrasse partout où notre position me le permet, je lui souffle des mots doux pour le détendre, je lui répète à quel point il m'a manqué et à quel point je suis heureux qu'il m'ait donné une seconde chance, à quel point je l'aime.

- "Bouge" J'entame de petits mouvements de bassin, mes mains rejoignent les siennes, nos doigts s'entrecroisent et je les serre fort. Un voile de sueur nous recouvre peu à peu tandis que mes mouvements se font plus francs au rythme de ses gémissements et de la montée de son plaisir. Il est si beau sous moi, si parfait, si sensuel quand son corps s'arque et qu'il réclame plus, toujours plus. Ses gémissements sont la plus douce des mélodies, et je ne vois plus que par lui. Je change l'angle de mes pénétrations et m'accroche à ses hanches pour amplifier mes mouvements. Il crie quand je percute et m'acharne sur sa prostate.

- "Tu es si serré mon amour, si chaud". Il rougit plus encore, et me lance un regard vitreux. Mon bassin claque contre ses fesses dans des bruits obscènes, ses gémissements sont plus courts à mesure que monte la jouissance. Je suis proche et lui aussi, il se resserre sur mon sexe et m'attire à lui pour un baiser maladroit. Dans un dernier coup de rein Liam vient sur son ventre sans même que je n'ai eu à toucher son sexe humide dans un cri rauque et vibrant qui déclenche ma propre jouissance.

- "Je t'aime, putain je t'aime Zayn". Je le serre contre moi alors qu'il enfoui son visage dans mon cou, ses cuisses encerclent mes hanches pour me garder en lui. Je baise son visage, recueillant ses larmes de la pointe de ma langue. Quand la pression retombe, je me redresse difficilement car il ne veut pas me lâcher, je récupère le plaid rouge qui traine sur le canapé et nous en recouvre, il se colle à moi, posant sa tête sur ma poitrine et je le caresse tendrement. Nos respirations se calment et je profite de cet instant d'apaisement et de bien être qui suit la jouissance.

Fin du lemon 

- "Je t'aime aussi mon amour". Nos regards se croisent et dans ses orbes j'y lis tout l'amour qu'il me porte.

- "Ne me quitte plus". Je prends enfin conscience de la portée qu'à eu sur lui notre séparation. Oui ça été bénéfique mais je l'ai brisé, notre rupture aussi bien que notre ancienne relation l'ont mis à mal, mais je me jure de m'employer à tout reconstruire, à le rendre heureux et prendre soin de lui sans refaire les mêmes erreurs.

- "Plus jamais. Je suis à toi." Il me caresse le torse, soulagé.

- "Tout à l'heure... tu sais... Si n'importe qui tombe de mon balcon, ça serait différent parce que si tu venais à tomber il n'est pas certain que je ne te suive pas dans ta chute". Mon cœur qui s'était enfin calmé repart de plus belle dans une danse de la victoire des plus ridicules qui soit.

- "Alors je ferais en sorte de ne pas tomber Liam. Dors maintenant on a toute la journée demain pour parler, c'est dimanche". Il sourit et on se laisse aller au sommeil bercés par les ronflemenst sonores de Tyson qui nous parviennent depuis la chambre de Liam dans laquelle il a migré.


Un mois plus tard


POV NIALL

On est tous dans le salon de notre appartement, celui que je partage avec Liam, même si je ne n'y mets plus autant les pieds qu'avant, je ne suis pas pour autant prêt à m'installer avec Louis et Harry qui vivent quasiment ensemble. Je suis assis en face d'eux et je les regarde se câliner et rigoler, comme avant, comme le jour où a sonné le glas du changement. Sauf que cette fois-ci au lieu de les sommer d'arrêter, je me lève et viens m'asseoir sur les genoux d'Harry, j'attire Louis à moi et l'embrasse avec passion. Harry baise mon épaule et je prend part à leur échange. Ils sont à moi, ça fait un mois que nous sommes dans cette relation étrange, je ne peux même pas dire si on est un couple, car cela supposerait de n'être que deux. Mais ça me convient. Bien sûr il y a quelques obstacles, à l'extérieur on ne peut marcher à trois main dans la main. Ils sont ensemble pour les autres et moi je suis leur ami, ou du moins lorsque nous sommes en terrain inconnu. Lorsqu'on est chez nous, ou bien à l'Atelier, ou à l'abri des regards, on ne se prive pas d'être nous. Comme maintenant. Zayn et Liam arrivent en rigolant et se chamaillant, interrompant mon baiser avec Harry. Zayn gueule et nous invective, mais dans son regard je n'y vois que dans la joie et du bien-être. Lui et moi sommes très proches, différemment de sa proximité avec Louis ; on ne se fait pas de câlins, on ne se montre pas affectueux l'un envers l'autre mais on sait qu'on peut compter l'un sur l'autre en cas de pépin. Les autres ne savent pas à quel point Zayn et moi avons pu nous soutenir mutuellement, lui et moi c'est une amitié pudique, mais solide. Liam est heureux, comme il ne l'a jamais été, comme je n'aurais jamais pu l'imaginer. Cette pause leur a été bénéfique au delà de mes croyances. Ils ne sont plus les mêmes, ils ont changé et s'aiment plus encore, de manière plus vraie. Bien sûr Zayn est toujours aussi jaloux et possessif mais ils se font confiance et ce trait de son caractère donne juste du piment à leur couple. Et moi j'ai Harry et Louis, et je suis sur la voie de la plénitude. Je me sens bien avec eux, ils m'aiment, et je les aime, et même si ça ne se résume pas à l'amour, notre relation est bien partie pour durer et je ferais en sorte que ça fonctionne.

POV LIAM

Quand Zayn et moi entrons dans le salon de mon appartement, nous ne sommes pas supris de tomber sur Louis, Harry et Niall en train de se bécoter. Ce n'est pas vraiment étrange, au début cela m'a déstabilisé, car je n'envisageais pas qu'ils en viendraient là même si je leur ai moi aussi soufflé cette idée. Ce genre de relation a plus de chance de se vautrer qu'autre chose parce que partager un amour à trois me semble difficile. Mais ça fait un mois et je suis convaincu par eux trois. Il y a Harry, qui est en quelque sorte le pilier, celui sur lequel reposent les deux autres, le plus mur, l'élément stable et résistant, qui sait se montrer tendre et confiant, sans qui une relation entre Louis et Niall ne fonctionnerait sans doute pas. J'ai pu observer à maintes reprises à quel point Harry est le socle de ce trio étrange. Je le vois un peu comme le daddy, celui qui fait attention à ses enfants, qu'ils ne se blessent pas et soient toujours comblés. Il y a Louis, l'électron libre et dépendant de ses deux attaches, qui peut passer du rire aux larmes en un instant, qui aime les câlins et en réclame sans honte, c'est le moins pudique dans ses sentiments ; il est ouvert d'esprit et de cœur, il n'aime pas les non dits et se montre toujours avide de ses deux compagnons prenant soin d'eux et les comblant de toutes les manières que ça soit, au lit ou en cuisine. Et il y a Niall, l'équilibre entre Harry et Louis, il est tantôt calme, tantôt moins. Il est le philosophe, celui qui détend l'atmosphère, celui qui complète cette équation, qui affronte les problèmes de face quand c'est nécessaire et tempère les deux opposés que sont Louis et Harry. Ils sont si bien assortis que je ne les vois pas les uns sans les autres. Et puis que ne ferait-il pas pour le bonheur de Niall, ce garçon qu'il aime comme un frère, il se doit d'accepter cette relation.

- "Tu viens Amour ?" Liam tourne sa tête vers Zayn, l'homme de sa vie, celui qu'il aime plus que tout. En un mois Liam à l'impression que leur relation lui à plus apporté que leur année complète de couple avant leur break. Tout est différent, ils s'aiment plus encore et d'une autre manière. Ils ont trouvé leur place dans leur couple, et Liam est heureux. Il est maintenant sûr de lui et sûr de Zayn et il se sent prêt à faire ce qu'il avait envisagé il y a près d'un an. Cette chose qu'il n'avait pas osé faire parce que son subconscient lui soufflait que faire sa demande était bien trop tôt, qu'ils n'étaient pas prêts, que leur relation était branlante. Mais c'est fini, il n'y a plus de secrets, plus de non dits. Ils sont heureux ensemble, ils ont Tyson, son américain staff et Canelle, la seule femelle et fille de Tyson qu'ils viennent d'aller récupérer chez la mère. C'est une petite croisée bouledogue et américan staff, c'est en quelque sorte un engagement, ce n'est pas un enfant, mais ainsi ils se montrent l'un à l'autre qu'ils sont prêts à construire quelque chose. Zayn n'a pas menti il y a un mois, il ne fait toujours pas la cuisine, même s'il a essayé en vain ; il ne fait pas sa lessive, il ne râle plus quand Liam conduit parce qu'effectivement Zayn est pire, un vrai danger public, et il aime Liam comme personne auparavant. Ils partagent une vraie relation, ils sont complices et se font confiance, il n'y a plus de tabou, rien qui pourrait venir assombrir leur couple. Juste un secret, mais ça Liam ne compte pas lui révéler dans l'immédiat, il veut que ça soit parfait, il veut que le jour où il fera sa demande en mariage soit l'un des plus beaux moments de la vie de Zayn. C'est pour bientôt, encore quelques semaines, il veut que ça se fasse au mois de décembre comme lorsqu'ils se sont embrassés pour la première fois, et dans ce square pourri, là où il l'a rencontré par hasard il y a presque deux ans et demi. Mais ça c'est une autre histoire.

- "Je t'aime".

- "Je t'aime aussi Zayn". Merci Zayn de nous avoir donné cette seconde chance.

The End



^^

N'hésitez pas à me donner votre avis....

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