29. Miroir, mon beau miroir...
— Chérie ? T'es où ?!
— Dans la salle de bain pourquoi ?
— Tu sais où est mon pantalon bleu ?
— Non, mais tu as regardé sur le fauteuil de la chambre, celui où tu mets tout ton bordel ?
— Gnagnagna... marmonna Jim en se dirigeant vers la chambre.
Il passa la porte et farfouilla dans la masse de vêtements. Après quelques secondes il le trouva, le sentit, haussa les épaules et l'enfila. Il avait le tissu au niveau des genoux quand il entendit du chahut.
— Aaaah !
Son sang ne fit qu'un tour, il enfila son pantalon à toute vitesse puis il se précipita dans la salle de bain. Il ouvrit la porte avec fracas, défonçant quasiment les gonds, découvrant la jeune femme avec une serviette nouée autour de son corps humide. Elle ajustait calmement ses cheveux devant le miroir de la pièce, elle était belle et il aimait profondément sa femme, il aurait pu rester des heures à la contempler ainsi.
— Tout va bien ? J'ai entendu un gros bruit puis tu as hurlé !
— Quoi ? Mais non, qu'est-ce que tu racontes ? s'amusa-t-elle.
— Bin... Je, je ne sais pas... J'étais pourtant persuadé... Tu es sûr que ça va ?
— Mais évidemment que je vais bien, mon amour, lui sourit-elle.
Il se détendit quelque peu et observa sa belle du pas de la porte ; de longues jambes fuselées, un petit cul bien rond... Des idées lubriques vinrent titiller son cerveau et le bas de son ventre.
— Hey, ça ne te dit pas un petit câlin ? À te voir là comme ça, je commence à avoir terriblement envie de toi...
Elle se retourna arborant un large sourire, les joues légèrement rosées. Cependant, son reflet dans le miroir ne suivit pas son mouvement ; il restait là, fixant de ses yeux ronds la jeune femme, figé, la bouche grande ouverte, les mains collées contre la paroi. Jim resta sans voix devant cet effrayant spectacle, son épouse s'avança vers lui d'une démarche légère et déposa un baiser sur sa joue pâle.
— Rejoins-moi dans la chambre, je t'attendrais... toute nue...
Elle sortit en riant, se dandinant gracieusement à travers le couloir. Jim, lui ne parvenait pas à décoller ses yeux du miroir. Il fallait qu'il voie, il fallait qu'il se rapproche. Tout son être lui criait de fuir, mais il n'y parvenait pas, il était irrémédiablement attiré vers la glace. Il se dirigea vers celle-ci, lentement et une fois arrivé devant, il blêmit un peu plus. Il vit le reflet de sa femme ou tout du moins ce qu'il pensait être son reflet, taper contre le verre, les larmes ruisselant sur son visage horrifié. Il ne comprenait pas ce qu'il voyait, il était terrifié, bouche bée, quasi pétrifié. Il leva sans s'en rendre compte la main, voulant toucher cette chose. Elle hurlait et s'acharnait contre la paroi quand soudain elle se figea, son regard fixait un point derrière son mari. Elle sembla dire quelque chose, pointant son doigt tremblant contre la glace. Il plongea ses yeux dans ceux du reflet ; c'était sa femme, il savait que c'était elle, mais comment avait-elle pu se retrouver bloquée ainsi, où était-elle vraiment ? Tout cela n'était pas réel, il rêvait, c'est sûr, il dormait paisiblement dans son lit, faisant le plus affreux des cauchemars ! Elle frappa de plus belle et il sembla reprendre ses esprits, il l'observa, fronça les sourcils puis se retourna. Sa femme était là, debout devant le pas de la porte. Son sourire s'élargit de façon absurde, démesurément grand. Elle observa son époux de ses yeux devenu totalement noir puis défit lentement le nœud de sa serviette blanche qui glissa à terre. Son cou se tordit dans un angle étrange et elle avança vers Jim d'une démarche saccadée. L'homme voulu hurler, mais son cri resta bloqué dans sa gorge, il ne pouvait plus bouger, il fixait la chose qui s'approchait lentement de lui. Son corps était décharné, il pouvait voir l'intérieur grouillant de vers blancs, sa poitrine ronde était elle aussi dévorée, noire et pourrissante. Des veinules sombres parcouraient la peau que le tissu cachait précédemment et une odeur infecte envahissait petit à petit la salle de bain. Léa hurlait de toute ses forces tandis que son mari se faisait violemment déchiqueter sous ses yeux. Son cœur s'effondra, La créature ensanglanté lui fit un clin d'oeil, ayant retrouvé une apparence humaine elle sortit de la pièce tranquillement.
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