15. Joyeux anniversaire.



— Bobby, mon petit canard d'amour, es-tu prêt ?

Le garçon ne répondit pas à sa mère, s'admirant dans le miroir poli de la salle de bain. Elle s'approcha de lui et replaça avec douceur une mèche rebelle, mais il chassa sa main avec impatience.

— Touche pas ! Va t'occuper des décorations si tu sais pas quoi faire !

— Tu as raison, mon poussin, je vais finir de tout préparer. Ne tombe pas mon petit cœur, hein.

Il leva les yeux au ciel et tandis que sa mère sortait de la pièce, il rajusta son costume de Spiderman et sauta du petit marchepied de la même façon que son idole l'aurait fait. Il entendit au loin  de la musique ce qui le mit immédiatement dans une fureur noire. Il se dirigea vers la salle à manger d'un pas rapide.

— Maman ! hurla-t-il. Je t'ai dit que je voulais un DJ !

— Je sais mon roudoudou, mais...

— Annule tout ! Je ne veux plus de fête !

— Mais...

Il se rua vers la table décorée et il renversa le bol de chips et de friandises à terre puis il alla s'enfermer dans sa chambre.

Carène alla dans la salle de bain, avala un Lexomil qu'elle fit passer avec une gorgée de Chardonnay. Elle composa ensuite le numéro d'un de ses amis.

— Jacques, bonjour, c'est Carène. Écoutes, il me faut absolument un DJ, peut importe le prix il me le faut impérativement, oui, dans une heure, merci, tiens moi au courant.

Elle fixa sa montre, plus que quarante-cinq minutes et les invités seront là. Son portable vibra et un sourire vint illuminer son visage fatigué.

— Bobby ! On a un DJ ! Il va arriver !

Le garçon sortit de sa chambre et se rua dans les bras de sa mère et embrassa sa joue. L'incident enfin résolu, le temps passa rapidement. Le DJ s'était installé, les tables étaient garnies de bonbons et cochonneries en tout genre. La table des adultes était aussi dressée, du vin et des petits fours attendaient les mamans qui seraient présentes.

Dring

Carène accueillie les premiers invités ; Jodie et sa fille Olivia. Les deux femmes se firent la bise sans se toucher, les deux complimentant la tenue de l'autre. La fillette, elle, se dirigea vers la table à cadeau et déposa le gros paquet.

— Le mien sera sans doute le meilleur, dit-elle en souriant à Bobby. Tâche de l'ouvrir avant ceux des autres.

Le reste des invités arrivèrent quasi en même temps. Quatre mamans de plus ainsi que cinq enfants ; Lucinda, Rob ainsi que les jumeaux Tony et Steven. Les petits dansaient tandis que les femmes ouvraient la première bouteille de blanc.

— À mes dix ans, ma table à moi était bien plus remplie, dit Lucinda jetant un regard moqueur à Bobby.

— Moi, à mes dix ans, Usher est venu chanter, renchérit Rob.

— Nous, on n'a pas encore fêté notre anniversaire, mais nous allons le faire à Paris, ajoutèrent les jumeaux.

— Vos anniversaires sont pourris. Moi, mon père a prévu de louer un château, des poneys et Rihanna viendra ; nous arriverons toutes deux en calèche, dit Olivia avec son petit doigt potelé en l'air.

— C'est pas parce que t'as une robe de princesse que tu dois te la péter, Rihanna elle aura jamais assez de place dans ta calèche si tu t'y trouves déjà ! ricana Lucinda.

Tous pouffèrent. La fillette vexée, se dirigea vers le buffet, se fit servir un verre de punch et plongea sa main dans le saladier de bonbons.
La troisième bouteille de blanc fut ouverte, ainsi qu'une de rouge. Les femmes riaient de bon cœur, se gavant de petit-four.

— Mon petit Rob est fabuleux, vous saviez qu'il est premier de sa classe ? Normal, mon mari peut lui payer les meilleurs professeurs. Il a quasiment déjà une place de réservée à Harvard.

— Nous avons prévu d'aller en France cet été, dans notre résidence, mais celle du Sud évidemment.

— La France c'est fabuleux, nous sommes allées en Corse, avec notre grande amie Rihanna, c'était incroyable, gloussa Jodie.

— Ta maison est superbe Carène, quand avez-vous prévu de faire les agrandissements ? demanda Laurie.

— Dans trois mois, l'architecte est passé et il a validé les plans, nous aurons deux cents mètres carrés après les travaux.

— Ah tiens, nous avons deux cent cinquante nous... Peut importe, ajouta-t-elle en souriant faisant tinter son index sur son verre avant de boire une gorgée.

Le temps s'écoulait calmement et tous s'amusaient gaiement. Le DJ arrêta de jouer.

— Mon Dieu, Carène, les clowns que tu as engagés n'ont pas dû comprendre que c'était une fête d'anniversaire !

— Qu'est-ce que tu racontes, Bobby à une peur bleue des clowns, je ne vais pas en engager !

— Mais alors, c'est quoi ça... ? demanda-t-elle en levant son doigt aux ongles rouges vifs.

Carène se retourna et fixa sans voix les deux individus qui était dans le couloir. Elle déglutit.

— Hum, excusez-moi, mais c'est une fête privée, veuillez sortir s'il vous plaît ou je serai obligé d'appeler la police, articula-t-elle d'une voix légèrement tremblante.

Les deux clowns fixaient le groupe de mamans de leurs yeux entièrement noirs qui ressortaient sur leur peau laiteuse. Ils portaient des masques avec une bouche démesurément ouverte dévoilant des dents abîmées aux canines acérées. Deux grosses mèches rouge vif pointaient de chaque côté de leur crâne chauve et une boule ronde de la même couleur venait orner le bout de leur nez. Ils avaient revêtu une tenue bien évidemment grotesque. Le premier sortit de derrière son dos un ballon gonflé volant au bout d'une ficelle, il se dirigea vers le groupe d'enfant qui ne les avait pas encore remarqués. Il tapota l'épaule de Bobby qui leva ses yeux ; devenant aussi livide que celui qui lui faisait face, le garçon était comme statufié. Le clown plaça le jouet au-dessus de la tête de l'enfant et avec une petite aiguille il explosa le ballon. De l'eau se déversa sur le visage du garçon tandis que les autres s'écartaient non seulement par crainte, mais aussi afin de ne pas être mouillé.

— Mais enfin, qu'est-ce qui vous prend ?! Vous êtes malade ? hurla Carène en se levant.

Les cris de Bobby vinrent percer le silence. Tous se tournèrent vers lui ; l'enfant avait couvert de ses mains son visage qui fumait. Il les écarta de son visage entraînant sa peau qui se décollait, ses yeux fondaient, tout comme le reste de son visage. Ses cheveux avaient disparu et son squelette commençait à apparaître, rongé par l'acide. Il s'écroula tandis que les hurlements de sa mère vinrent remplacer ceux de son fils mort. Carène commença à griffer son propre visage de ses ongles vernis, complètement hystérique. Jodie se rua vers les enfants. Elle s'écroula lourdement au sol, un couteau planté dans la tempe ; le clown au bout du couloir encore figé dans son mouvement de lancée tandis que la femme, les yeux révulsés, se vidait de son sang devant les yeux de sa fille. Le clown au ballon s'approcha de la petite qui avait la bouche pleine de marbrée au chocolat ; il caressa affectueusement sa joue avant de plonger violemment sa tête dans le saladier de punch. La petite fille se débattit de toutes ses forces, essayant de se dégager de la poigne de son agresseur, mais elle finit par tressauter et ses bras retombèrent ballant sur sa robe en tutu rose. Le clown se retourna vers les enfants et porta une main à sa bouche en gloussant. Les jumeaux se ruèrent vers leur mère. Steven se fit attraper. Le garçon se débattait furieusement quand il se fit décapiter d'un coup sec avec une machette. Le corps retomba mollement au sol, déversant tout son sang sur le tapis blanc. Sa mère s'évanouit dans les bras de Tony qui se fit écraser sous le poids. Laurie déversa le contenu de son estomac à ses pieds tandis que Sophie, la mère de Rob, fixait la tête du garçon ; le clown avait glissé sa main dans le cou et jouait avec comme si c'était une marionnette, la balançant de droite à gauche en dansant. Tandis que son partenaire s'amusait, le deuxième se dirigea vers Lucinda. Laurie se leva et tenta d'aller la protéger, mais elle se prit la tête de Steven en plein visage. Elle s'écroula, sa tempe venant taper contre l'angle de la table basse, les yeux éteints. Le clown fit apparaître un chapeau et plongeant sa main dedans, il en sortit un petit lapin. Il le tendit à la petite fille qui le saisit en tremblant. Elle fixa l'animal qui se jeta sur son visage, commençant à la mordre puis à la dévorer. Ses hurlements se turent rapidement tandis que les bruits de mastications continuaient. Il attrapa ensuite Rob, plongea sa main dans sa gorge et lui arracha sa langue. Le garçon s'écroula au sol se gargarisant avec son propre sang. Pendant ce temps, l'autre avait enfoncé une bouteille de vin dans la gorge de Sophie, déversant tout le contenu dans son estomac, puis il tapa avec un gros marteau en bois dessus jusqu'à ce qu'elle se retrouve au fond de son gosier. Il sortit ensuite plusieurs épées de derrière son dos et les enfonça dans la mère de Tony, empalant avec l'enfant qui était toujours bloqué dessous. Le spectacle terminé, ils se réunirent au milieu de la pièce, saluèrent Carène d'une belle révérence puis disparurent.

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