Chapitre 18

Un mois plus tard

Je me réveillai, sereine. Aujourd'hui est un jour complément différent. C'est un nouveau chapitre de ma vie qui s'ouvre à moi, et je suis le maître de ce qui va m'arriver.

Depuis quelques temps, Jane et moi avons développée une complicité différente. Nous nous attirons comme des aimants. C'était étrange, mais chacune avait besoin de l'autre. Nous avons vécu quelques petites choses ensemble, et cela allait au delà du sexe. Je me sentais dans une toute nouvelle relation. Non, je ne suis pas en couple avec elle pour autant. Du moins, pas encore. Je ne sais pas ce qui surviendra. Nous avions compris, en fait Jane a réalisé qu'elle ressentait quelque chose pour moi aussi et que nous nous étions destinées depuis cette fameuse fête. J'avais compris depuis longtemps que je ne restais pas indifférente à la présence de Jane et qu'elle me faisait sentir bien, assurément pas comme mon ancien copain le faisait. C'était autre chose, et j'en avais besoin. Elle compris d'ailleurs, elle me glissa un mot à propos de ça il y a quelques jours, qu'elle aussi avait un petit sentiment nouveau. Ça lui serrait le coeur quand je n'étais plus avec elle, disait-elle. J'avais souri à ce moment, car je ne me sentis plus comme rien à ses yeux. Je sentais que j'avais le droit d'aimer, et que nous avions le droit de nous aimer. Depuis ce temps, nous avons pas eu encore de rendez-vous officiel. Nous continuons à vivre ensemble et c'était tout. Mais nous voulions bien évidemment faire quelque chose pour repartir sur un autre pied. C'est alors que l'idée d'un rendez-vous, concret ou pas, nous est venues à l'esprit. Nous avons attendues avant d'être certaines, puis aujourd'hui nous irons prendre une simple marche. Comme si c'était la première fois. Comme si nous étions deux personnes en fréquentation. Peu importe ce qui arrivera, pour l'instant je suis heureuse. Je suis heureuse de ce dénouement et je crois que Jane aussi. Voilà l'important dans l'histoire.

*

Je mis ma deuxième chaussure à mon pied.

« Jane? »

Elle se retourna. Elle avait pris son sac à main qui traînait sur la table.

- Quoi?

- Tu es prête?

- Bien évidemment, dit-elle, venant se blottir dans mes bras jusqu'avant d'ouvrir la porte.

Je sentis l'air frais me parvenir aux poumons. Je me sentis ouverte au monde extérieur. Je regardai Jane qui avait des étincelles dans les yeux. Il y avait un parc pas très loin et c'est là que nous voulions nous rendre. Jane me prit la main. Elle enlaça ses doigts aux miens. C'était délicat. Je frémis au contact de sa peau si douce sur la mienne. Je resserrais mon emprise. Je voulais lui appartenir, je voulais plus jamais la lâcher.

Nous commençâmes à avancer, prenant notre temps. Nous avions toute la vie devant nous. Qui sait ce qui se passera, mais ce n'est pas important.

Je vis une roche en plein milieu de la rue. Tout en tenant Jane, je courus vers celle-ci pour la botter assez fort. J'essayai de la rattraper une deuxième fois. Jane se mit au défi elle aussi, et cru bon de me battre. Une voiture finit par s'approcher de nous, nous eûmes donc plus le choix de laisser ce petit jeu derrière nous. Cela tombait bien, car je vis l'enseigne du parc à quelques mètres. Il est très grand, ce qui fait qu'il y a plusieurs sentiers ainsi que des bancs. Quelques gens vagabondaient par là, et d'autres se pressaient pour se rendre à un autre point. Je souris à ce nouveau moment de bonheur. C'est extraordinaire que des choses aussi banales peuvent être magiques pour le moral. Je scrutais les alentours. Tout avaient l'air paisible. Jane et moi marchâmes encore un peu.

- Tu ne trouves pas que c'est un bel endroit?  demandais-je, la regardant dans les yeux.

- Effectivement. Je ne suis pas venue ici souvent, mais je devrais. La nature est si belle, et les arbres sont super imposants.

- Ouais, laissai-je échapper.

- C'est drôle à quel point la vie peut prendre de différents tournants, hein?  repris-je.

- J'avoue, ria-t-elle, dissimulant sa gêne.

J'admirai son magnifique visage tandis qu'elle regardait le paysage. Je me sentais choyée de l'avoir dans ma vie.

Nous étions assises tranquilles sur un banc. Tout comme la fois que nous mangions de la crème glacée à New York. C'est un moment qui restera toujours gravé dans ma mémoire. C'était un voyage palpitant.

Je commençai à flatter sa cuisse. Elle me sourit alors, mais n'en fit pas plus. Je soupirai. J'agrippai sa main, que je tenais toujours, pour que nous puissions nous lever. J'entamai le pas vers la droite. C'était un petit chemin qui menait vers la rue où beaucoup de passants et voitures circulaient.

Jane et moi parlâmes. Nous rimes aussi. Nous étions tout simplement heureuse.

Puis, j'aperçus quelqu'un au loin. Je n'étais pas certaine de ce que je voyais, mais cette personne m'était très familière. C'était assez flou. Elle avançait vers nous, avec un regard interrogateur.

J'arrêtai de m'en soucier. Jane et moi étions désormais presque au milieu du parc. Je ralentis le pas. Je finis par m'arrêter complètement. Jane eut l'obligation de rester en place elle aussi. Je la tenais fermement et je posais mon autre main sur sa joue. Elle était chaude et son corps entier paraissait stressé. Je m'approchais encore plus.

- Je...

J'inspirai.

- Je t'aime Jane, dis-je, finissant par déposer un baiser sur ses lèvres.

Au même moment, je sentis le corps de Jane flotter. Elle était devenue molle, et ne tenait plus debout. Mon cœur fit trois tours, et l'enveloppe corporelle de Jane finit par s'écrouler au sol. Ma vision devint brouillée. Mon corps tremblait. Je regardai les alentours, je regardai ma petite amie. J'entendis des coups de feu. Des larmes remontèrent à mes yeux. Que se passait-il? J'avais de la difficulté à respirer. Je m'accroupis vers Jane, mais quelque chose heurta ma poitrine d'une douleur atroce. Je me sentis affaiblie. Je retombais sur mes genoux. Je touchais ma peau. Du sang y dégoulinait. J'observais Jane une fois de plus. Elle n'était plus consciente. Je ne savais même plus si elle respirait. J'entendis des gens crier. Je ne pouvais plus tout ressentir à cent pour cent, mais j'essayais. Je pris ma respiration avec le plus de force possible. Mes paupières avaient beaucoup de misère à rester ouvertes. Mon cœur battait fort comme jamais auparavant. Mes mains tremblait tellement qu'il était impossible d'en faire quelque chose. J'avais mal. Que se passait-il avec mon amie? Je me souvint de notre premier baiser en public il y a quelques minutes. Je vis les gens courir dans tout les sens. « Quelqu'un, quelqu'un! » pensai-je. Mais rien ne sortait. Ma gorge me faisait mal. J'avais perdu l'usage de ma voix. Plus rien ne résonnait. Puis, c'est là que je revis la personne de tout à l'heure. Je réalisai tout ce qui venais d'arriver. Je compris.

Au bout du sentier qui menait vers la rue se trouvait Thomas.

Un fusil à la main.

J'essayai de le regarder dans les yeux. Mais j'en étais incapable, j'avais maintenant trop de haine envers ce salaud. Je le vis se sauver en courant. Je voulu me relever, mais cela ne fit qu'augmenter ma douleur. Je me retrouvais couchée sur l'asphalte. Je tournai la tête vers Jane, qui était désormais loin de la réalité.

*

Des sirènes criaient. Je ne comprenais plus rien. Je sentis une main me prendre. Mon corps fut secoué. Je ne pouvais même plus ouvrir les yeux. « Aidez-moi, aidez-moi ! » Encore une fois, ce ne fut qu'une pensée, puisque rien ne sortit. « Jane, où est Jane? » Je ne pus que garder mon calme.

Un plafond blanc se retrouva au dessus de ma tête. Je flânais dans des draps rigides. Je secouai ma jambe.

« Danielle ? » une voix douce m'interpella.

Je pus enfin voir mieux. J'étais branchée à un moniteur, dans un putain de lit d'hôpital. Mon cœur se serra. Tout les évènements me remontait à la tête. Malheureusement, ce n'était pas qu'un cauchemar. J'aurais bien souhaité, par contre.  

- Oui?  dis-je, d'une voix cassée.

- Comment allez-vous?  Une infirmière se tenait devant moi. Je vis un homme entrer dans la chambre, je devinais rapidement que c'était un médecin.

- Un peu mieux. Jane, où est Jane?  Je pus enfin le demander. Quelle délivrance.

- Oh, Danielle, je crois que nous devrions s'occuper de vous en premier. C'est mieux pour votre mental.

Le médecin s'approcha.

- Quoi?!  dis-je un peu plus fort, utilisant la force qui me restait dans tout mon corps.

- Hum.

- Que m'est-il arrivé exactement?  demandai-je, regardant mon corps meurtri dans ce lit.

- Vous avez été touchée par une balle. Mais apparement, vous n'étiez pas visé personnellement. Celle-ci a dû être une balle perdue. C'est pour cela qu'elle n'a pas pénétrée complément dans votre organisme.

- Oh, je vois.

Une larme s'échappa de mon œil. Qu'avais-je fait pour mériter ça? En quoi Thomas se donnait-il le droit?

Je vis les deux travailleurs se diriger vers la sortie.

- ATTENDEZ !  criai-je.

Les deux se retournèrent vers moi, et coururent à mon chevet.

- Danielle ?  demanda le médecin.

- Que se passe-t-il avec Jane?

- Votre amie? Celle qui était avec vous?

- Oui, c'est ça, c'est ça, dis-je, essoufflée.

- Jane, oh...

Il baissa la tête. Je jouai avec mes doigts nerveusement. Je sentis que mon corps aurait pu exploser à ce moment. Tout l'amour que je ressentais pour Jane se propagea au même endroit. Je voulais seulement une réponse. J'avais terriblement peur, peur que cette âme si merveilleuse s'envole loin de moi. J'aurais voulu sauter sur le médecin, lui crier à quel point j'avais envie qu'il me réponde le plus vite possible.

- ALLEZ, DITES-LE, BORDEL ! C'EST QUOI, ELLE EST MORTE, HEIN?

L'infirmière se rapprocha encore plus de mon lit et le médecin me fit signe de me calmer pour ne pas augmenter ma pression.

- Non, Danielle, elle n'est pas morte, dit-il, d'un ton posé.

- Alors, quoi?  lançais-je, impatiente.

- Elle est dans le coma. On ne peut pas dire qu'elle n'a pas été manquée. Elle ne va pas mourir, par contre, ça en est certain. La seule chose, c'est que quand elle se réveilla, nous ne pouvons garantir si elle sera en pleine santé. D'après les analyses, elle pourrait avoir de graves problèmes. Surtout au niveau respiratoire, car ce système a été touché gravement. Elle pourrait aussi développer certaines maladies, comme le stress post-traumatique. Mais rien n'est prouvé, Danielle. On préfère tout de même vous en avertir. D'ailleurs, le coma pourrait durer quelques semaines. Nous comprenons que c'est une situation accablante pour vous, autant pour votre propre cas et celui de votre amie.

Il se gratta la tête, mal à l'aise de m'annoncer toute cette nouvelle chamboulante.

- C'est ma petite amie, dis-je, sanglotante. C'est la seule chose que je trouvais à dire. Par contre, tout se déroulait dans ma tête. Ça allait à cent mille à l'heure.

Jane dans le coma? C'est impossible. Je ne veux pas y croire. Je ne veux pas non plus qu'elle se réveille avec de graves problèmes. C'est de ma faute si elle est comme ça aujourd'hui! Si je n'avais pas tombée amoureuse d'elle, nous en serions pas là! Que va-t-il se passer avec Thomas? Va t-il être arrêté pour ce carnage? Mes pensées étaient en train de me tuer. Je vis les deux sortir de la pièce. Je me laissai retomber sur l'oreiller dur.

Je soupirai, pour la millième fois. Je clignai des yeux. Une larme dégringola sur ma joue. Je ne l'essuyai même pas. Tant pis, cela ne diminuera pas la souffrance intérieure qui fait rage en moi.

Jane, si tu peux m'entendre, réveille-toi. Fais-le pour moi, fais-le pour nous. Tu es une battante. Je sais que tu en es capable. Qui serait réellement capable de nous abattre, hein? Allez, chérie, s'il te plaît. Réveille-toi, réveille-toi, réveille-toi! M'entends-tu Jane?! Je n'ai qu'une seule chose à ajouter, et j'espère qu'elle te donnera de la force, malgré que je sais déjà que tu en as énormément ;

Je t'aime Jane.

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OH MY MY 😱😍😭😩 (les émotions de terminer une histoire, hein) Ceci était officiellement le dernier chapitre de la fiction! Ne vous inquiéter pas, il va y avoir un épilogue qui expliquera ce qui surviendra 😛 MAIS QUAND MÊME PERSONNE AVAIT DEVINER LA FIN HEHE Comment trouvez-vous cette fin? Mais surtout comment avez vous trouvé l'histoire? 😊 Je vous en reparlerai plus dans les notes à la fin de l'épilogue (et pour mes futurs projets) ☝🏼️ Désolé si c'est tristeeeeee 😪 Sérieusement, laisser un commentaire je veux vraiment vos avis surtout par rapport à cet fin plzzz 😁😘 La fin faisait quand même 2030 mots, une petite mention à cela 🙌🏼 Je vous aimeeeees la gang merci à tout le monde qui ont suivi cette fiction 💓💓

Emma😇☃