Chapitre 16
Je finis par faire gratter ma gorge pour lui faire part de ma présence.
Il détache son regard de sa victime et d'un geste, il me demande de monter sur le ring avec lui.
- T'en as mis du temps dit-moi.
- Pas tant que ça. Je te regarder frapper ce pauvre sac sans défense.
Il me regarde avec un sourire pervers et inquiétant :
- Donc, tu étais entrain de me mater sans aucun scrupule. Moi je ne te dis rien alors que tout à l'heure, j'ai a peine regardé tes seins, tu l'as mal pris.
- C'est pas la même chose ! Que je sache, je n'ai pas regardée tes parties intimes alors que toi tu ne t'ai pas gêné.
Il lève les yeux en l'air puis il commence à prendre des gants de frappe et les enfilent.
- Allez ! Frappe !
J'ai peur de frapper les gens. Je ne suis pas du genre à frapper dans tout ce qui bouge même si s'est totalement inanimé. Alors je donne un coup peu rassuré dans le gant tout en gérant ma force pour ne pas lui faire mal même si je sais pertinemment qu'il n'aura pas mal.
Il se moque de moi. Forcement.
- Tu crois vraiment que tu vas aller loin avec un coup comme ça ? Réessaye !
Il met ses mains devant son torse et donne un coup de tête sur le côté pour me dire qu'il est prêt.
Je lance mon poing dans le gant avec un peu plus de force tout à l'heure mais sans trop abusé non plus.
Son regard en dit long. Je n'ai pas frappé assez fort pour lui.
Je redonne un coup beaucoup plus fort que le précédent mais toujours pas assez fort pour lui.
- Tu veux quoi ? Que je te frappe à la tête peut- être que tu préfèreras.
- Va y essayes pour voir.
Je lance mon poing en direction de son beau visage mais il le protège avec les gants de frappe. Par réflexe, je lui chatouille les côtes pour dégager ses mains de son visage.
Il recule et je le regarde avec incompréhension. Pourquoi il a reculé comme si je venais de le dégouter.
- Pourquoi tu recules comme ça ? Je t'ai fais mal ?
Il émet un petit rire étouffé et il s'assoie sur le ring. Il tapote la place à côté pour que je vienne vers lui.
Je m'assoies à côté de lui. Je lui demande pourquoi il a rit.
- Tu sais pourquoi ? Je viens de me rendre compte que tout est pire que ce que je pensais.
Je fronce les sourcils. Comment ça c'est pire que ce qu'il pensait.
- L'année dernière, tu étais la première à défendre Joanne quand quelqu'un venait lui dire quelque chose. Maintenant, j'ai l'impression de voir une espèce de mollusque qui se croit invincible.
- Attend mais tu te fous de moi j'espère là ! On ne se connait pas que je sache donc d'où te permet de juger mon comportement ! Je fais ce que je veux d'accord ! Si j'ai envie de d'être un mollusque qui se croit invincible, c'est mon choix pas le tien.
Mon sourire du début s'est fané et a laissé place à une expression sans sentiments, un peu comme un robot.
Je ne le pensais pas capable de me dire ça. Surtout qu'il permet de me juger alors qu'on se connait que depuis seulement 5 jours. Je l'ai imaginé comme un psychopathe mais finalement c'est un psychopathe et un con.
Sans me rendre compte, je frappe le sol avec mon poing pour calmer ma colère et éviter tout accident.
Shawn se relève et reprend les gants. Il me regarde avec un air de défi et me lance :
- Frappe aussi fort que tu frappes le sol, sur les gants. Je t'attends !
Je me lève et je frappe mon poing contre ce gant qui réceptionne mon poing délicatement sans me faire mal. C'est beaucoup plus agréable que de frapper un mur.
Plus je continue de frapper, plus je me sens libre. Sans me rendre compte, je me mets à crier à chaque coup que je mets. J'ai l'impression d'être folle mais je m'en fiche. Je me sens mieux, c'est tout ce qui compte pour moi.
J'entends Shawn m'encourager et chaque mot qu'il prononce me motive.
A chaque coup, je pense à lui qui permet de me juger sans me connaitre, à Thomas qui m'a lâché pour un mensonge, à mes parents qui sont toujours en Australie sans donner de nouvelles et à moi qui à décidée de me renfermer sur moi-même alors que j'étais une fille assez sociable.
Je me demande comment tout serai maintenant si je n'aurai pas rencontré Shawn, si mes parents étaient encore là, si Thomas serait resté avec moi au lieu de sortir avec Mélanie, si tout était parfait.
Mais ça restera des suppositions. Le destin choisit ce qu'il veut faire de notre vie et on ne peut rien faire à par se battre pour se qu'on veut vraiment.
Je finis par m'arrêter, à bout de force. Il frappe dans ses mains et me serre dans ses bras.
Avec le peu de force qu'il me reste, je le repousse. Il semble totalement perdu.
- Je te félicite et tu me repousses ? T'es sérieuse ?
- J'aime pas les câlins des inconnus.
Je me dirige vers mon sac pour récupérer une serviette car je transpire comme une vache qui vient de courir un marathon sous 40°.
J'aimerai trop pouvoir ne pas transpirer lorsque je fais du sport comme on voit dans les pubs. La fille peut faire 50 kms en 5 minutes, elle n'aura pas une goutte de sueur sur le front.
Seulement, si je ne transpirerai que du front, ça pourrait passer mais non, il faut que je transpire dans des endroits totalement insolites comme derrière le genou.
***
Après un débat de presque 10 minutes sur « Shawn est-il un inconnu ou non », je finis par aller à la douche pour paraitre un peu potable au lycée.
Une fois dans la douche collective de la salle qui est d'ailleurs vide, j'enfile mon maillot de bain car n'importe qui pourrait débarquer dans la douche.
J'ai très bien fait car un homme d'une trentaine d'années rentre dans la douche. La petite différence entre lui et moi, c'est que lui n'a pas de gène pour se mettre nu devant moi et il ne se cache même pas.
Je détourne le regard et me retourne pour ne pas observer le membre de l'homme.
J'accélère aussi le rythme pour le laver. Je ne tiens pas a rester trop longtemps. J'en ai déjà vu mais le fait d'en voir d'une personne que je n'aime pas me met très mal à l'aise.
Je rince mes cheveux toujours tournée face au mur pour ne pas le regarder quand je vois la tête de Shawn passer à travers l'encadrement.
- T'as bientôt fini ou pas ? C'est presque l'heure de partir si tu ne veux pas être en retard.
- C'est bon, j'en ai pour deux minutes.
Il finit par tourner sa tête en direction du gars qui était toujours sous la douche. Il lui sourit et il lui dit :
- Elle est super longue et grosse! La mienne est un peu plus petite mais la votre est super belle.
Il finit par partir et le gars décide de s'adresser à moi.
- Votre petit-ami est très connaisseur dites-moi. Elle est aussi grosse et longue que la mienne ?
Je me sens rougir. Pourquoi il faut qu'il me pose des questions aussi bizarres.
- IL N'EST PAS MON PETIT-AMI.
Je me rends compte que j'ai un peu criée en le disant. Je décide alors de baisser le volume sonore de ma voix.
- Et je n'ai jamais vu son membre donc je ne peux pas savoir. Allez lui demander, il doit bien savoir à quoi elle ressemble.
- Pourquoi vous parlez de son membre ? Je ne vous parle pas de ça moi, je vous parle de sa langue. Tout le monde me dit que j'ai une langue beaucoup trop grande pour la moyenne et je me demandais si elle était beaucoup plus petite ou pas.
Je me sens rougir. Pourquoi fallait-il que j'ai un esprit totalement malsain dans une situation comme ça ?
Je ne répondis rien à cause de la honte qui m'a envahit. Tout ce que j'avais envie, c'étais de sortir au plus vite de cette douche. Je finis de me rincer les cheveux et je sors de la douche tout en lançant un petit au revoir à l'homme sans le regarder toujours à cause de son membre qui se ballade dans la nature sans protection.
Je me dirige vers mon sac mais il n'est pas là. J'étais pourtant sûre de l'avoir ici juste avant d'aller dans la douche.
Imaginez-vous la scène, je suis en maillot de bain, pied nue au milieu d'un couloir seulement éclairé d'un néon qui saute toute les deux secondes et à chaque pas que je fais, je trempe le sol à cause de mes cheveux et de mon corps qui est dégoulinant d'eau.
Je me déplace jusqu'à la salle où j'étais avec Shawn et pour le retrouver car je suis certaine que c'est lui qui là.
Je rentre dans la salle et devinez qui je vois assit sur le ring où nous étions tout à l'heure avec mon sac entre ses jambes et en reniflant ma serviette qui a bien sur posée sur sa tête.
- Hum Hum
Il finit par relever la tête mais ma serviette lui cache bien évidement la vue mais je suppose que je n'ai pas l'air de le déranger car il retourne dans l'activité qu'il menait juste avant que je vienne l'interrompre.
J'ai l'impression de voir mon chat quand je lui ramène un de mes T-shirts que j'ai laissée toute la journée dans mon casier : il le renifle et il se roule dessus. La seule différence : Shawn ne se roule pas dans ma serviette et heureusement d'ailleurs.
En attendant, j'ai très froid et je décide de reprendre ma serviette.
Arrivée vers lui, je lui prends ma serviette qui est toujours sur sa tête et je me l'enroule autour de moi.
Il relève sa tête très lentement vers moi et il sourit malicieusement. Je n'y sens pas du tout.
En une fraction de seconde, Shawn se jette sur moi sans aucune pitié et récupère ma serviette pour se la remettre sur la tête.
Je pense que dès que j'ai mon téléphone, j'appelle un hôpital psychiatrique pour qu'ils viennent le sauver.
Je prends mon sac de sport et je pars me changer dans un coin de la salle de sport. Je sais très bien que Shawn me regarde mais de toute manière je sais qu'il ne verra rien. Vive la natation et les techniques pour se changer sans qu'on voit quelque chose.
J'enfile mon soutien-gorge puis mon slip. La difficulté maintenant est d'enfiler mon jean en sachant que mes jambes sont toujours un peu mouillées.
J'enfile la première jambe mais elle bute déjà lorsque le tissu arrive au niveau du mollet.
Après avoir réussi à faire rentrer toute ma peau dans ce jean je finis par me retourner.
Shawn a toujours ma serviette sur sa tête mais maintenant il prend des selfies avec. J'ai vraiment peur de lui.
Je crois que le fait de m'avoir changée devant lui ne lui a fait aucun effet et tant mieux.
Finalement je le rejoins et je m'installe à côté de lui. Il rigole car quand il se tourne vers moi, la serviette tombe de sa tête et s'effondre au sol. Lorsque je relève la tête, les yeux de Shawn semble être devenu rouge.
Ne me dites pas qu'il a fumé. Il est toujours mort de rire et il se roule par terre. Déjà qu'il doit lui manquer une case en étant dans un état normal, je ne veux même pas savoir comment il est quand il est défoncé.
Je finis par essayer de trouver le responsable de son état. Après une recherche dans tous les recoins du ring, je finis par trouver une boite remplie de poudre blanche.
Je plonge mon doigt et goûte cette poudre. Bon, je dois retourner dans mes recherches, la poudre est seulement une poudre de bonbons acidulés qu'on trouve généralement dans des gourdes en forme de fruits.
Shawn quant à lui est toujours par terre mais il est seulement couché maintenant. Il a réussi à ce calmer et heureusement.
Lorsque je m'approche de lui pour voir s'il va bien, il m'attrape les jambes et je finis étalée comme une crêpe au sol.
Lorsque j'atterris au sol, mon poignet se tord et tout mon poids s'est écrasé dessus. Le seul bruit que j'entends à ce moment là, c'est le bruit d'un craquement sourd venant de celui-ci. Je ne suis pas vraiment rassurée là.
J'essaye de me relever pour contrôler l'état de mon poignet préféré, je retombe au sol à cause de mon manque de force dans les bras.
Je finis par rouler pour me retrouver sur le dos. Si jamais quelqu'un entre dans cette salle et nous voit par terre, je crois que je n'aurai plus du tout de crédibilité jusqu'à la fin de ma vie.
Je me redresse grâce à mes abdos en Nutella. Je n'ai jamais compris comment je pouvais me relever comme ça avec mon ventre qui ressemble plus à un gros oreiller tout moelleux qu'à une tablette de chocolat.
Je regarde mon poignet et en effet, il a prit un mauvais coup. Il commence à enfler et à devenir bleu. J'essaye de le faire bouger un peu mais chaque mouvement me donne envie de pleurer. Je crois que je ne me suis pas ratée.
Je me mets en tailleur et pose délicatement mon bras sur ma cuisse pour éviter tout mouvement brusque.
Lorsque je relève la tête pour observer si Shawn va toujours « bien », je remarque qu'il est finalement en face de moi, en tailleur.
Il fixe mon poignet comme s'il était devenu la huitième merveille du monde.
Il a quelques mèches remplies de sueurs qui lui tombent sur le front, d'autres font de grosses boucles qui finissent par lui rendre les cheveux beaucoup plus volumineux que d'habitude. J'ai vraiment envie de mettre mes mains dedans mais je me retiens car c'est tout mouillé et ce serai un peu déplacé de ma part.
Il lève enfin ses yeux sur moi. Il me regarde d'un air désolé et il vient me faire un câlin. Le câlin aurait pu être agréable s'il n'était pas mouillé par la sueur.
- Tu peux me lâcher s'il te plait. Je t'aime bien mais pas quand t'es mouillé.
Il me lâche et il me fait un bisou sur la joue.
Je me sens rougir et des frissons parcourent chaque petit millimètre de ma peau. Pourquoi je réagis comme ça moi ?
Il se replace en face de moi et il m'attrape délicatement mon poignet malade. Il l'observe mais sans aucune délicatesse, il attrape le poignet et serre sa main dessus. J'émets un petit cri de douleur. Il le lâche et il commence à s'excuser au moins une centaine de fois.
Puis il arrête pour me demander :
- Nancy ?
- Bravo Shawn tu connais mon prénom. Tu veux quoi ?
- Je crois que je t'ai cassé le poignet. Je peux t'amener aux urgences s'il te plait ? Je veux vraiment m'excuser et s'il te faut des médicaments ou d'autres choses je payerai.
- Non c'est bon t'inquiète pas ce n'est pas de ta faute, c'est aussi de la mienne. De toute manière je vais aller en cours, il faut vraiment que j'aille parler à Thomas pour ce qui s'est passé hier.
- Si tu veux, je t'amène chez lui dès qu'on sort des urgences comme ça tu seras soignée et tu pourras parler à l'amour de ta vie s'il veut te pardonner.
C'est vrai, est-ce qu'il va vouloir me pardonner et surtout me croire après lui avoir menti ?
- C'est d'accord mais je ne veux pas que tu payes.
- Ouais ouais on verra ça plus tard.
Je laisse tomber car je sais que je n'arriverai à rien avec lui.
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Voilà le chapitre 16 ;)
J'espère qu'il vous à plus! Avis ?
J'espère que votre rentrée c'est bien passée!
C'est l'un des chapitre le plus long de ma fiction pour l'instant mais je ne pouvais pas le couper autrement.
Sinon j'ai écris une short fiction sur notre autruche canadienne. Elle s'appelle Dead. Si vous avez le temps, vous pouvez passer la voir ;)
Bisous et à mercredi prochain ;)
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