Chapitre 1
Une fillette couverte de bleus apparaît dans la salle de crystal. Ignorante du lieu où elle se trouve, elle observe patiament la pièce : de grandes baies vitrés à l'ancienne qui ouvre sur un ciel étoilé lui indiquant que la nuit est tombée, une porte qui ne se trouve que dans les contes de fée et un immense cristal bleu. Ne sachant pas quoi faire, l'enfant décide de sortir. Elle marche se fiant à ses senses accrus pour s'échapper de ce bâtiment singulier le plus rapidement possible avec ses membres meurtris. Malheureusement, la dernière fois, sa génitrice avait réussi à lui briser le bras en la poussant. La fillette se le tient du mieux qu'elle peut près de son corps tout en grinçant à chaques balancements de ses pas. Elle longe le mur, monte un grand escalier et sort enfin. Un beau ciel étoilé s'étend devant ses yeux, c'est la première fois qu'elle les voit. Son petit corps se fige face à cet immense spectacle mais elle se reprend vite pour chercher une cachette sûre.
Un marché désert se présente devant elle. Profitant de l'absence de toutes personnes, la petite fille se faufile derrière des casses de marchandises pour faire une pause et s'y pose le dos haletante de douleur. Son petit visage pâle semble indifférent à la douleur de son corps mais on peut voir de la sueur coulant de sa tempe et son souffle irrégulier qui trahissent son inconfort. Habituée, elle se serre dans son coin instinctivement et se fait la plus petite possible espérant que personne ne la remarque. Rien qu'à la pensée que quelqu'un la voit, un frisson lui traverse les membres. Les mains moites et tremblantes, elle décide finalement de trouver un lieu plus sûr et qui semble moins peuplé à la levée du jour. Elle sait qu'il faut se tenir loin des habitations de cet endroit en cas de danger. Considérant qu'elle ne sait pas où elle est, comment savoir si les habitants ne seront pas hostile à sa présence ?
Peu à peu, le jour se lève et elle panique. Elle accélère sa marche et trouve un petit village tranquille. Elle sert les dents et s'enfuit le plus vite possible. Quand l'enfant s'arrête, elle trouve un arbre en fleurs, s'assit derrière sans admirer la beauté du ceriser et le front trempé de sueur par l'effort, elle abaisse ses paupières, l'odeur des fleurs naturelles l'apaisant.
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Le chef de la garde de l'ombre se réveille d'un rêve étrange. Il ne s'en souvient pas mais il a le pressentiment que quelque chose d'inhabituel va se passer au QG, ce qu'il met sur le fait qu'il vient de rentrer de mission. Malgré ça, il se lève comme d'habitude, met son cache-œil sur sa paupière invalide écartant ses cheveux bruns et s'habille d'un col roulé qui moule son torse musclé puis de son kimono habituel.
Une fois préparé, le jeune homme sort de sa chambre pour rejoindre les autres chefs de garde au petit déjeuner. Arrivé à la cantine, une femme-canin s'approche de lui et enroule son corps sur son bras droit lui chuchotant des mots doux entre-coupés de gloussements coquins que le chef de garde n'écoute qu'à moitié. N'étant pas d'humeur pour une compagnie féminine -bien que revenu de mission-, il repousse doucement la femme avec son sourire dragueur habituel, s'empresse d'attraper son repas et de rejoindre sa table où ses deux collègues sont déjà assis. Le responsable de la garde obsidienne, qui semble avoir remarqué l'échange, lève un sourcil à l'intention de son collègue.
"Que se passe-t-il ?
–Rien d'important, Valkyon, répond le jeune homme d'un air ennuyé avant d'ajouter avrc un sourire suggestif et malicieux. L'habituel.
–Ce n'est pas tout à fait vrai, n'est-ce pas ? interrompe son autre camarade, le chef de la garde absinthe, avec une grimace moqueuse étiré jusqu'à ses oreilles pointues. D'habitude, tu ne refuse pas. Malgré ton jeune âge, souffres-tu d'incapacité...? Dois-je te concocter personnellement une potion pour ton problème ?
–Bien sûr que non, Ezarel, le coupe le brun en gémissant. Mon superbe corps est en bonne santé. S'il te plaît, pas dès le matin.
–Mes oreilles d'elfe ont-elles bien entendues ? s'exclame dramatiquement le dit Ezarel, continuant à plaisanter. Le grand chef de la garde de l'ombre, le plus grand dragueur de l'histoire et notre très cher ami ici présent, Nevra, nous a demandé d'arrêter de discuter de sa virilité ! Oh, chère Oracle ! Es-tu en période d'abstinence ?
–C'est bon, Ezarel. Je n'en avais pas envie, c'est tout."
Valkyon, son ami musclé aux cheveux blancs et au regard doré, fronce les sourcils d'inquiétude.
"Tu es sûr que ça va ? Tu as l'air plus fatigué que d'habitude..."
Nevra pose son regard sur son plateau de nourriture à moitié consommé. Valkyon a raison, il en a assez. Bien qu'un vampire est plutôt endurant et n'a besoin que de quelques heures de sommeil pour être en forme, des cernes inhabituels commencent à apparaître sous ses yeux. Il a enchaîné les missions depuis six mois, en plus de la charge du travail de chef de garde de près d'un an, il a l'impression qu'il ne s'est pas bien reposé il y a des années.
Pourtant, ce n'est pas le moment. Il faut impérativement retrouver les fragments du cristal au plus vite. Nevra est inquiet. Le refuge de la garde d'Eel accueil de plus en plus de personnes, ce qui augmente de manière significative le besoin de réapprovisionnement en nourriture et les problèmes dans le monde d'Eldarya se multiplient de la même façon qu'un champignon. La main d'œuvre est amplement suffisant pour le moment mais dans un avenir proche, le brun a peur que ce ne soit plus le cas. Donc finalement, il répond une demi vérité.
"Ce n'est rien. J'ai juste le pressentiment que ce ne va pas être ma journée.
–... Pourquoi pas faire un duel après le repas ? Ça fait longtemps, demande alors le guerrier en changeant de sujet, sachant qu'il n'obtiendra rien de plus du vampire.
–D'accord, ça me changera un peu. Rendez-vous comme d'habitude aux cerisiers, donc. Te joins-tu à nous, Ez' ?
–Non, contrairement à vous deux, j'ai du travail."
Le repas terminé, Nevra file attraper ses armes dans sa chambre et rejoint Valkyon. Une fois sur place, il regarde l'endroit et sent une odeur inhabituelle qui se mêle au parfum des fleurs de cerisier. Il fait rapidement signe à son camarade musclé de se taire puis s'approche discrètement de la silhouette en boule derrière l'arbre. Elle se redresse brusquement au son léger des pas des chefs de garde et son rythme cardiaque s'accélère sous l'effet de la peur, ce qui fait froncer les sourcils de Nevra, perplexe.
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