...
Katsuki fixait l'horizon, un camp d'été sérieux ? Il soupira et renonça à exprimer sa colère, il devait se contrôler, mais ça faisait mal, si mal bon dieu ! Son alter avait failli tuer double-face la dernière fois. Il se mordit la lèvre et retint une énième fois un cri de rage mêlé de tristesse. Il...il l'aimait et il avait failli le tuer...il aimait Todoroki Shouto et il avait été à deux doigts de le tuer. Pourtant quand il avait voulu le lui dire ce jour-là, il l'avait ignoré, royalement, comme s'il n'était qu'une ombre dans la nuit. Katsuki avait senti son cœur se briser, les éclats tombant dans son ventre, se muant en des éclairs de colère sourde, mesquine et froide. Mais ce jour-là, dans l'arène, tous ses sentiments s'étaient heurtés, son amour et sa colère, sa tendresse et sa tristesse, il avait complètement perdu la raison. Il était devenu ce qu'il voulait combattre, il n'avait rien d'un héros, mais tout d'un enfant sans contrôle. Une créature méchante et cruelle dont l'amour timide s'était mué en une rage féroce.
Il se releva et retourna au dortoir, Deku allait encore le faire chier avec son admiration pour All Might, Ochako allait le faire chier parce qu'il était désagréable, les autres allait encore gueuler comme des sales mioches, il fixa le ciel, lassé. Il n'y avait qu'une personne au courant de son amour pour Todoroki, c'était Kirishima. Il ne le jugeait pas et quand Katsuki cherchait la solitude, il ne le suivait pas, comprenant son besoin de se contenir.
En parlant du loup, Kirishima l'attendait, adosser à un arbre, jouant avec son téléphone, Katsuki esquissa un très léger sourire, il appréciait cette tête de pioche, vraiment. Il était sympa, ouvert, têtu, combatif, avait un alter puissant, tout pour être parfait aux yeux de Katsuki, mais voilà, il n'était pas Todoroki. Son cœur se remit à saigner, il ne voulait pas de ses sentiments écrasants, de cet amour trop lourd pour être porter par un gamin de 16 ans, il n'en pouvait plus, il était à bout. Quand il se souvient de son comportement aux Grands Jeux de Yuei, il se dit qu'il n'aurait pas dû se lever ce jour-là...
-Hey mec!
Kirishima apparut face à lui, comme un fantôme souriant, il eut envie de lui casser la gueule, il voulait Todoroki, il le voulait tellement fort ! Mais il se retint encore...
-Qu'est ce que tu veux tête de pioche? Demanda-t-il avec son habituel ton agressif.
-On va jouer à action/ vérité avec les autres, tu viens?
Katsuki haussa les épaules et suivit son ami jusque dans la bâtisse et encore après à travers les couloirs. Quand ils arrivèrent, tous parlaient avec animation, ce qui eut le don de le mettre en rogne, il n'aimait pas cette ambiance trop festive, ce bruit constant, mais son regard de sang se posa alors sur la seule personne qu'il n'aurait pas voulu voir. Todoroki se tenait là, assis à côté de Deku à discuter avec ce maudit nerd, il les haïssait, sur le coup la haine le prit à la gorge et de petites, très petites explosions se formèrent autour de ses mains, minuscules éclats de colère, il serra les poings et se contrôla, se flagellant mentalement, ignorant les cris incessants de son cœur à l'agonie. Il y parvint et alla s'asseoir à côté du corbeau.
-Bon, Uraraka ouvrit sa grande bouche et elle gonflait déjà Katsuki, qui ne connait pas les règles ?
-Uraraka-chan tout le monde les connait, la rassura Deku, il vaudrait mieux commencer avant qu'Aizawa décide de tous nous envoyer dormir !
Plusieurs minutes plus tard des gages stupides avaient été donné, comme embrassé la porte, marcher sur les mains, mettre en colère Aizawa, se foutre en caleçon et j'en passe. Katsuki commençait à se faire chier quand le destin décida de lui jouer un mauvais tour, la bouteille tourna et le pointa, il soupira.
-Bien Katsuki, action ou vérité ?
-Vérité
-Est-ce que tu es amoureux ?
-...
-Katsuki?
-ÇA VOUS REGARDE PAS PUTAIN !!!
-Katsuki
La voix de Shouto fit descendre des frissons dans le dos de Katsuki, il tourna son regard de sang bouillonnant vers l'homme qu'il aimait.
-Quoi? Grogna-t-il.
-Tu dois le dire, c'est le jeu, sinon tu bois.
Katsuki se mordit la lèvre, sa colère remontant en lui comme un raz-de-marée, mais il l'a refoula...encore...il soupira, il savait que boire serait une meilleure solution, mais ç'aurait été comme le dire. Il finit par murmurer dans un souffle presque inaudible.
-Oui je suis amoureux...
Des regards choqués se tournèrent vers lui et il sentit de la haine contre cet imbécile de nerd qui lui avait posé la question, cette question de merde! Il prit rageusement la bouteille et la fit tourné, elle pointa Denki qui évidemment, choisit action et dû embrasser Momo, il se prit une gifle qui l'envoya valdinguer à l'autre bout de la pièce, les sifflements et les rires fusaient de partout tandis que monsieur Taser fit tourner la bouteille qui désigna... Todoroki. Denki jeta un regard curieux à Katsuki, qui sentit son corps entier se tendre, de colère et d'une petite pointe de terreur.
-Alors Todoroki-kun, action ou vérité ?
-Action
-Tu dois embrasser Katsuki et un vrai baiser !
...
Attendez quoi ?! Katsuki fixa Denki, sans comprendre, ce dernier lui adressa un sourire qui se voulait encourageant. Il vit Shouto se lever, les yeux inexpressifs. Katsuki commença à étouffer, toutes ses émotions lui revenaient en pleine face, il tremblait fort, tellement fort, son cœur battait trop fort aussi, de manière trop désordonnée. Son souffle se coupa quand Todoroki se rapprocha de son visage. Kirishima les fixait, figé, Katsuki voulait qu'il l'aide, mais son ami restait figé de stupéfaction. Katsuki sentit alors quelque chose contre sa bouche, le souffle glacial de Todoroki s'écrasait contre ses lèvres, le faisant frissonner. Shouto pris entre ses mains son visage et baisa les lèvres de Katsuki, qui cessa alors de respirer et son cœur de battre. Les lèvres de Todoroki dansaient sur les siennes, il sentait tout son amour déferler en lui comme des vagues sur un rocher, s'écrasant contre ses maigres barrières, les fissurant. Il enroula inconsciemment ses bras autour du cou de Shouto tandis que d'un coup de langue, ce dernier fit s'écarter les lèvres de Katsuki. Ce dernier fondit de bonheur et ses barrières se brisèrent tout bonnement. Il répondit au baiser de Todoroki et plus encore, il posséda sa bouche, mais d'un coup, la magie se brisa. Todoroki tenait à bout de bras un Katsuki rouge, essoufflé, emplit de désir, mais quand il vit le regard vide de Shouto, à ce moment-là son cœur déjà brisé fut réduit en cendres. Et cette fois il ne parvint pas à retenir les larmes qui voulaient couler depuis trop longtemps. Il se leva, comme un robot et s'en alla, sans insulter personne, sans même une trace d'énervement dans les yeux, juste une douleur à fendre l'âme.
Il ne l'aimait pas, Todoroki n'aimait pas Katsuki et ce dernier s'en alla, ses rêves brisés en l'espace d'un si court instant. Il sortit du complexe, puis il se mit à courir, à hurler sa souffrance, à jeter sa haine aux cieux, il avait mal, tellement mal, jamais il n'avais eu aussi mal. Jamais.
Quand enfin il s'arrêta de courir, les yeux dans le vague, il s'était perdu, mais retrouver, il se dit que peut-être c'était la solution, que peut-être Shouto Todoroki daignerait le regarder si il utilisait ÇA.
Une corde pendait d'un arbre, avec un nœud de pendu. Qu'est-ce qu'elle foutait là cette corde, il n'en savait rien, tout ce qu'il voulait c'est que tout s'arrête. Peut-être, peut-être qu'il aurait le courage de se tuer pour ne plus souffrir de ce regard glacé. Un autre sanglot lui échappa et s'effondrant au milieu d'un tas de feuilles mortes, il pleura, il pleura sa peine, son cœur brisé, ses rêves mutilés, tel un ange à qui on aurait couper les ailes. Il était perdu, dans cette forêt, dans son cœur et son âme, il sentait la se faire dévorer par la douleur et dans un ultime accès de rage, son alter pris le contrôle.
...
On entendit tard cette nuit-là des explosions et des hurlements, comme ceux d'un enfant au cœur brisé, beaucoup de chose prirent fin cette nuit-là, dont la vie d'un jeune homme, un jeune homme porteur d'un amour trop grand pour lui, un amour qui en détruisit un autre, tout juste naissant. Une semaine plus tard, un jeune homme fut enterré, sous les cris et les pleurs de sa famille, ses professeurs et ses amis. Ce jeune homme ignorait alors, il ne savait pas que son amour était partagé, certes naissant, mais partagé.
La morale de cette histoire ? Ne jamais jouer des sentiments des autres et ne jamais, au grand jamais, cacher quelque chose d'aussi magnifique que l'amour, car un seul acte peut tout gâcher...
SadBlackTrue
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