Extrait Tome 2 - Cette vie et celles d'après...


Note de l'auteur : Aout 2018, ce n'est finalement plus un extrait, le Tome 2 à son histoire ( une version plus récente du prologue et des chapitres 1 et 2) que vous pouvez suivre dans mes œuvres : "Cette vie et celle d'après..." !

RESUME

Je m'appelle Lila Bradley, je sais qui je suis, mais je ne sais pas d'où je viens. Ma particularité, j'ai eu dix-huit ans, le vingt-six avril 2033, et je suis née, le même jour, que Mélanie Trump. Un détail insignifiant ? Sûrement pour vous ! Mais pour moi, cette femme a laissé faire le pire. Cette femme a épousé le pire. Cet homme a anéanti ma vie, ma jeunesse, mon insouciance, mes espoirs, mes rêves... Je me permets de reformuler une célèbre phrase d'Einstein pour que vous saisissiez bien : mon monde n'a pas était détruit par celui qui fait le mal, mais bien par celle qui le regarde sans rien faire. Cela reste mon avis, aussi subjectif soit-il. Mettez tout cela à l'échelle d'une génération, d'un peuple, d'un pays, voir du monde, et là, vous comprendrez que non, être né le même jour que cette femme n'est pas un détail. Et malgré le fait que de vivre avec ce point commun m'horripilait, je ne voulais en rien avoir une quelconque coïncidence avec eux, il me fallait bien avancer quand même. Je me devais d'avancer, pour ma famille, si aimante, pour ma petite sœur si adorable et encore tellement innocente. Je n'avais plus confiance en ce monde et cet été-là, Jayden Bennett avait décidé de me prouver le contraire. Malgré les secrets, les non-dits, les révélations, les doutes et surtout les tragédies... Mais est-ce que j'en été encore capable ? Est-ce que je n'aurai pas dû mettre fin à cette douce illusion de bonheur, en l'assommant avec mon club de golf, quand je le pouvais encore ?-Tous droits réservés-



PROLOGUE

Deux ans plus tôt

Recevoir une lettre par voie postale, dans un monde entouré d'objets connectés, de personnes qui ne faisaient maintenant plus qu'un avec la technologie, restait quelque chose d'étrange, voir légèrement inquiétant. Ma mère, si discrète,  se tenait devant ma porte mi-close. Pas besoin de la fermer complètement, ici, chacun respectait l'intimité de l'autre. Elle tapa doucement.

— Lila, tu as du courrier. 

Je me levai d'un bond de mon lit pour rejoindre ma mère. Mon carnet et mon stylo toujours à la main. 

— Qui envoie encore des lettres à notre époque, demandai-je. 

— Ce n'est pas faux ! Surement quelqu'un de spécial quand même, m'accorda-t-elle. A tout à l'heure.

Ma mère m'embrassa sur le front et me laissa un moment d'intimité. J'avais beau savoir qu'elle n'était pas ma mère biologique, je l'aimais d'un amour inconditionnel. Elle et mon père formaient le couple idéal et les parents presque parfait.  Ils insistaient pour que je rajoute toujours le « presque ». Selon eux, les parents parfaits n'existent pas et s'ils existaient, ils seraient tellement ennuyeux ! Pour ma part, je vivais avec  deux anges, protecteurs, aimants, toujours à mon écoute...

Ils m'avaient expliqué très jeune que j'avais été adoptée. Nous étions chez ma grand-mère paternelle, dans son ranch à Seeley Lake. Ils savaient que j'adorais cet endroit et que je pouvais rapidement trouver refuge, dans les écuries de la propriété, si besoin. J'avais tout  juste cinq ans. Leurs regards affectueux et contenants me revenaient en mémoire. D'abord, les grands yeux en amende de ma mère, son teint doré, puis, les magnifiques iris bleus acier de mon père, je ne voulais pas les perdre, pour rien au monde. 

— Je n'étais pas dans ton ventre ?, les questionnai-je surprise et surement inquiète. 

Maman me fit non de la tête. J'étais assise sur ses genoux, une larme roula sur sa joue. Mon père accroupit devant nous, lui caressait le dos de la main et tenait la mienne tendrement. 

— Ce n'est pas grave, tu es quand même ma maman ! Et toi mon papa, les rassurai-je immédiatement.  

Mon père se jeta dans nos bras et ma mère me serra très fort.  Je n'avais plus jamais posé de questions à ce sujet. Ils n'en avaient reparlé que de très rare fois. J'étais née sous X, c'est la seule chose que je savais, mais peu importe, je les aimais plus que tout. 

Quand ma petite sœur, Kady est arrivée dans notre vie à trois, je l'ai accueilli avec tout mon amour. Je lui enviais parfois les longs cheveux bruns de ma mère où les fossettes de mon père. Mais j'oubliais tout, quand elle faisait des mimiques ou des gestes qui me ressemblaient tellement.  

Je m'assis sur mon bureau et reconnus immédiatement l'écriture masculine sur l'enveloppe. Je souris et ouvris la lettre. Il m'avait tellement manqué !

Ma très chère Lila,

Tu le sais mieux que personne l'heure est grave. Nous sommes amis depuis quand déjà ? Ah oui, le berceau ! Inséparable depuis nos premiers jours, lorsque nos mères prenaient le café ensemble au ranch de tes grands-parents et que nous chamaillions pour savoir lesquels des deux pourraient leur apporter les cookies maisons. Et pourtant, la vie en décide autrement.

Lila, je suis désolé, tu connais la crise qui s'abat dans notre réserve... Attention, je ne cautionne pas les décisions prises, je ne pense pas que le repli sur soi arrangera les choses. Mais j'ai le devoir d'appliquer les règles de ma communauté. Le conseil a décidé de se passer de l'aide des Américains. Ils disent, je les cite : « Ils ont déjà assez fait de mal à notre peuple ». Nous avons interdiction de côtoyer l' « homme blanc », de retourner en ville, sauf pour s'approvisionner. Je sais que tu répondrais qu"il n'y a pas de soucis puisque tu es "une femme blanche" !Mais, cela ne changerai rien, malheureusement.

Les cours se dérouleront à la réserve dès septembre. Les seules personnes tolérées restent quelques médecins et professeurs américains appréciés des anciens.

Tant de personnes meurent chaque jour ici, Lila. C'est horrible. Les hommes souffrent de maladie due au travail dans les champs et les pesticides qui vont de paires. Les enfants souffrent de maladies des poumons. La pauvreté, le chômage et les maladies, sont notre fléau et cela ne fait qu'empirer.

Et moi ? Je ne pense qu'à nous, notre amitié si chère à mes yeux. J'ai réfléchi au moyen de rester en contact, comme tu le vois, c'est un retour aux sources. Les technologies sont rares dans la réserve, même inexistantes, encore une invention de "l'homme blanc".

Lila, je vais te confier quelque chose, tu vas trouver cela étrange, farfelu - quoique peut-être pas venant de moi - je te ferais parvenir prochainement un stylo qui appartenait à une grande tante de ma mère. Tu sais, combien je suis proche de ma maman, je lui ai expliqué mon désir de rester en contact avec toi coûte que coûte. Elle a souri et m'a raconté qu'elle avait reçu un carnet avec son stylo. Là, tu te dis et alors ? Soit patiente, écoute, heu ! Lis plutôt !

Donc, elle n'en avait jamais eu l'utilité. Elle comprenait maintenant pourquoi il lui avait été légué. Ce n'était pas destiné à elle, mais bel et bien à nous. Lila, tu vas pouvoir continuer à me parler, à te confier, je te l'avais promis, même si tu n'y croyais plus...

Recevoir du courrier de l'extérieur met impossible ! Mais ce carnet et ce stylo sont reliés, je ne sais comment et peu importe ! Lorsque tu écriras avec, je lirai tes écrits directement sur le carnet ! Nous allons pouvoir continuer à échanger. Allez dit le : je suis THE BEST ! Certes, tu ne verras plus mon corps de rêve, je comprends ta déception...

Moi, je me suis inscrit dans le groupe pour aller chercher l'approvisionnement, une fois par semaine. Je te déposerai une lettre, à la boîte postale devant l'épicerie, lettre que tu recevras, par cette merveilleuse invention qu'est la voie postale. Heureusement que certains se sont battus pour garder cela ! J'aurai quand même eu du mal à trouver un pigeon voyageur !

Lila, je suis et resterai toujours ton ami. Quoi qu'il arrive, je t'en fais la promesse. Mais toi, promets-moi une chose, maintenant que je ne suis plus tous les jours et toutes les heures dans ta vie à refaire le monde avec toi, promets-moi de vivre !

Tu es capable de tellement de chose Lila, tu peux devenir présidente des États-Unis si tu le souhaites ou aller vivre à Paris, une vie de bohème, si cela te chante ! Lila, l'homme de ta vie ne viendra pas frapper à ta porte, non plus... sort, danse, chante, vis !

Je dois te laisser. A très vite !

Avec toute mon affection pour toi et tes proches.

Ton ami – The Best - Chayton

Il avait trouvé une solution, cela faisait des semaines que je n'arrivais pas à imaginer ma vie sans nos discussions, nos fous rires, nos débats houleux. Bon, je devais tenir ma promesse quoiqu'il m'en coûte. Et cela commençait dès ce soir. Le sourire aux lèvres, j'appelai mon amie Stacy pour lui confirmer que je serai, finalement, là pour la fête de fin d'année. Elle était aux anges et surprise de ce changement de situation. 

Un carnet magique ? C'était quoi ce truc ? Je secouai la tête, c'était de Chayton dont on parle ! J'étais certaine qu'il aurait trouvé le pigeon voyageur, s'il le fallait...


PARTIE 1

« Imaginez un livre
qui serait comme un ami de papier.

Imaginez un livre
qui vous aide à explorer
votre propre esprit.

Imaginez un livre
qui vous entraîne vers le plus beau,
le plus simple
et le plus étonnant des voyages.

Un voyage dans votre vie.
Un voyage dans vos rêves.
Un voyage hors du temps. »


Bernard Werber, le livre du voyage


CHAPITRE 1 (1/2)

Été 2033

Deux ans déjà que tu ne répondais plus, j'étais si jeune, toi aussi... J'aurai cru que seule la distance aurait pu nous séparer, mais quand j'ai commencé à ne plus recevoir de lettre de toi, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose, quelque chose d'irréversible.

– Lila ! Lilaaaa !, s'époumona ma petite sœur.

Son petit visage tout fin apparut dans l'embrasure de la porte de ma chambre. Pour le respect de l'intimité, j'avais oublié de préciser, sauf pour ma sœur, porte fermée ou pas !

– Maman dit que si tu ne descends pas tout de suite, tu vas rater notre départ. Et moi, je veux que tu me fasses coucou de la voiture ! S'il te plaît Lala.

Je souris à Kady. Son regard suppliant me faisait chavirer. Pas besoin de ses mots, je comptais descendre, mais quand je commence à écrire à mon ami, la notion du temps disparaît et j'avais l'impression d'être encore avec lui, le temps de quelques mots sur un cahier.  Même si entre nous, je ne suis pas fan des au revoir et des longues embrassades, je serrai la main de ma sœur et la suivis dans le salon.

Mes parents amenaient Kady voir mon grand-père paternel et mon oncle. Malgré les différentes conséquences désastreuses que l'élection de Donald Trump avait pu avoir sur l'ensemble de la population, le mur qui séparait les états-unis du Mexique fut une des pires. Personne ne présageait qu'il irait jusqu'au bout de cette idée absurde, abjecte et pourtant. Comble de tout, j'étais née le même jour que sa femme Mélanie, pas du tout un bon présage.

Mes parents avaient eu la chance d'avoir l'autorisation de rencontrer ma famille mexicaine, pendant quelques minutes. Grâce à la « porte de l'espoir » -door of hope-, qui a été créée par une ONG défendant les droits des migrants. Une ouverture dans le grillage qui sépare les deux pays, à Playas de Tijuana. Cette porte était ouverte spécialement pour une heure, par les gardes-frontières américains, mais seulement une fois dans l'année. 

Quelques familles étaient sélectionnées et pouvaient  se retrouver ou se rencontrer, l'espace de précieuses minutes. Ma mère me racontait qu'en 2017, un couple séparé par la frontière, s'était marié entre cette fameuse porte devant leurs familles émues. 

Ma sœur pouvait donc rencontrer pour la première fois ma famille. Moi, je n'avais malheureusement pas eu l'opportunité de pouvoir les accompagner. Seul, trois membres par famille, c'était la règle. Mais, voire la joie de Kady me suffisait. Depuis plusieurs soirs, avant le départ, je passais des heures à répondre à ses nombreuses questions : «  Papy est gentil ? Et tonton ? Tu crois qu'ils vont m'aimer, hein ? »...

Je l'embrassai encore de toutes mes forces, c'est qu'elle en avait, aussi petite soit-elle. Elle ne me lâchait plus. 

– Je te rapporte plein de photos, promis, me chuchota-t-elle, à l'oreille. Comme si, c'était notre secret, rien qu'à nous.

– Merci, embrasse très très fort toute la famille pour moi. Et dis leur bien que je les aime gros gros comme les montagnes.

  J'exagérai encore mes paroles en ouvrant grand les bras, ce qui fit éclater de rire ma petite sœur. Elle me fit un clin d'œil complice pour seller notre accord. Mais elle savait que c'était elle que j'aimais gros comme cela...

J'embrassai chaleureusement mes parents après une bonne dizaine de recommandations. C'était la premières fois qu'ils me laissaient seule à la maison tout un été. Enfin, seule, tout est relatif. Mes grands-parents vivaient dans le ranch à quelques mètres d'ici. Cette année elle recevait des enfants malades, venus passer quelques mois au ranch. 

Suite à son cancer, elle avait rencontré de nombreuses associations et avaient proposé de créer un camp de vacances, permettant une continuité des soins, tout en offrant un moment d'évasion pour les enfants. J'avais entendu mon père lui dire qu'elle était comme Zena la guerrière, ne connaissant pas Zena, je l'appelai depuis toute petite : mamie guerrière !

Elle avait tout prévu, un jeune interne avait été choisi pour faire son stage. Le ou la veinard(e) venait deux mois à Seele Lake, c'était le paradis. D'après ma grand-mère, il devait également s'occupait du centre médical de la ville, pour les vacances et les urgences du coin. Nous manquions cruellement de médecins.

Quant à moi, je n'avais pas voulu travailler au ranch avec eux cette année, j'aidais tous les ans et m'occupais d'amener les enfants en sortie équestre tout comme mon père avait pu le faire une fois. Le plus beau des étés à Seele Lake, selon lui, ce qui faisait rire et rougir ma mère. 

Mais là, l'oncle de mon ami Stacy, nous avait trouvé un boulot au Country Club. Le personnel était assez polyvalent, on pouvait être amené à servir au bar ou s'occuper des golfeurs ou tenir le spa privé du club. Certains des employés vivaient dans des petits bungalows, dans l'immense domaine, et de nombreuses fêtes étaient prévues. Stacy avait un bungalow pour elle, mais elle m'avait promis de m'amener et venir me chercher. Quant à moi, je préférais rester à domicile, pour une fois que j'avais la maison libre !

Nous avions d'ailleurs rendez-vous dans 10min à la soirée d'inauguration du personnel. Il fallait me speeder, si ne je voulais pas être en retard -une de mes grandes qualités-. J'enfilai vite fait une robe blanche et des escarpins. Pour une fois, je laissai mes cheveux blonds tombaient sur mes épaules. Ils ondulaient légèrement. Je me demandais souvent si je les tenais de ma mère biologique ou de mon père...

A 22h00 tapante, la Chevrolet de Stacy stationnait devant ma maison. Ni une ni deux je jetais mon sac doré en bandoulière, sur mon épaule pour la rejoindre. 

– Wahou, s'exclama-t-elle, quand j'ouvris la porte côté passager.

– Pas de pantalon slim de sport, ni de basket ? Et à l'heure ?, se moqua-t-elle.

– Quand je suis tout le temps en noir, tu ronchonnes, et là je fais un effort et tu n'es pas contente ! Tu vois mes vieux pantalons te manquent ! Et m'attendre aussi ! Avoue le !

– Oh que non, tu es superbe, ça fait plaisir de te voir comme ça, c'est Parker qui va être content !

A Parker, mince ! Je n'avais pas forcement envie de le voir ce soir. Bon, après tout, c'est moi qui avait choisi cette relation non exclusive. Et même, si je ne voyais personne d'ailleurs, je ne voulais pas qu'il imagine quelque chose de plus sérieux. Il était tendre comme une petite guimauve, réconfortant et doux, mais à petites doses, sinon c'était vite écœurant ! Moi, cynique ? Vous n'avez encore rien vu !

***

A minuit, les papouilles de Parker étaient déjà de trop. J'avais bu, mais pas assez pour continuer à faire semblant de m'amuser. Je préférai partir. Malgré tout, Parker était sympa, il suivait des cours de commerce à Missoula. On se voyait de temps en temps, je l'avais rencontré en allant voir mes parents enseignants sur le campus. Ils le trouvaient plutôt sympa, pour ne pas dire ennuyeux, je suis sûr ! 

– A+ ! Merci pour la soirée ! On se revoit bientôt !

Après, un bref baiser sur le coin des lèvres, je sortis aussi vite que possible de la voiture de Parker. Il avait insisté pour me raccompagner et devait sûrement penser que je l'inviterais à rentrer chez moi. Ce qui était hors de question !

J'entendis vaguement, un lointain : «  je t'appelle demain », mais j'étais déjà en train d'ouvrir la porte rouge de notre maison de famille. Je jetais mes escarpins, dans l'entrée, quelle torture ces trucs... enfin un peu de liberté !


Je voulais vous faire part de mon "brouillon" concernant le tome 2 : "Cette vie et celles d'après...". C'est vraiment une première idée ! Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que cette suite pourrait vous plaire ? J'attends vos retours avec impatience ! A très vite !

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