Chapitre 15 - (2-2) Havre de paix

J'avais demandé conseil à ma mère. Elle était soulagée et ravie de cette opportunité faisant entièrement confiance en ces trois hommes plus âgés. Je lui avais parlé de Damon et Ash après notre retour de Seeley Lake. Elle avait eu, je pense, peur que j'emménage bien trop rapidement chez Liam, même si elle appréciait beaucoup le frère et la sœur, elle n'était pas pour. Le plus difficile ce fut d'en discuter avec Lily, elle pleura beaucoup, elle voulait absolument m'aider et demander de l'argent à ses parents. Il était hors de question bien sûr, je lui promis de l'inviter le plus souvent possible, si cela se faisait. Elle s'assoupit enfin, après une longue conversation. Je restai un instant sur mon lit avant d'envoyer un message à Ash.

Bonsoir cher ami...

Il répondit immédiatement.

Bonsoir, chère amie, tu ne devrais pas être en train de dormir ?

Tu es vieux certes, mais tu sais que tu n'es pas assez vieux pour être mon père ?

OK, OK, coup bas, aie ! J'en ai mal à mon arthrose... Que me vaut l'honneur de ces messages nocturnes ?

J'ai réfléchi et je me demandais si votre proposition tenait toujours, on n'en a pas rediscuté...

La chambre est pour toi...

J'aurai quelques conditions, si je peux me permettre.

Je m'en doutais !

Je veux vous donner la moitié du loyer que je paye ici, je peux financièrement, j'ai réussi à avoir deux heures de plus à la bibliothèque, donc, je peux...

OK, même si je t'assure on n'en a pas besoin.

Et je souhaite m'occuper de la maison, je vous dois bien ça.

Il est hors de question ! Tu n'es pas notre domestique, mais notre amie Sofia...

Tu es dur en affaires, mais moi aussi. Ce sont mes conditions !

Nous ne demeurons plus au temps où les femmes devaient tenir le foyer seules Migina...

Je me rendis compte que mon éducation mexicaine avait laissé de vieux vestiges, il avait raison pourquoi m'obstiner pour cela, il avait accepté que je paye un petit loyer, selon mes revenus, c'était déjà bien. Je capitulai.

OK ! Merci, Ash, je ne sais pas comment j'aurai fait sans vous...

Tu n'as pas besoin d'imaginer, on est là, il faut t'y habituer... d'autres conditions ?

Heu non, est-ce que je pourrai accueillir quelquefois Liam et Lily ?

Il mit plus de temps à répondre.

Tu es chez toi Sofia, tu reçois qui tu veux...

Je vais rendre ma chambre pour la fin du mois de décembre, j'aménage le dernier week-end avant la rentrée, c'est bon pour vous ?

C'est parfait. Je serai à Seeley Lake, mais si je dois revenir plus tôt, je reste là pour t'aider...

Oh ! Noël à Seeley Lake, ça doit être magique... Ne t'inquiète, pas je me débrouillerai.

Mon portable sonna, je ne souhaitais pas réveiller Lily et je sortis sur le palier. Il y avait un petit salon à l'étage de notre chambre, je m'assis sur un canapé en face du distributeur à café.

— Ce n'est pas pratique les sms, conclut-il.

— Effectivement.

— Pour répondre à ta question, oui Noël à Seeley Lake, c'est magique, j'y retourne avec mes parents tous les ans, je ne voulais pas changer cette habitude.

— Lorène et Mario seront là ?

— Oui, ils font partie de la famille, Lorène m'attend en général pour préparer le sapin, elle pense que j'ai toujours six ans.

Je souris en l'imaginant enfant à Seeley Lake.

— Tu me prendras des photos du ranch sous la neige ?

— Promis, où vas-tu pour les fêtes ? Tu rentres chez toi ou chez Liam ? demanda-t-il.

— Oh ! Non ! Ils vont en famille tous les ans au Canada. Je vais sûrement retourner à Billings avec ma mère. Elle me manque. Ce sont les seules vacances de l'année qu'elle s'autorise, c'est très important pour elle. On ne part jamais, mais on se retrouve ensemble à faire les boutiques, regarder des films de Noël, cuisiner des gâteaux à la cannelle...

Un silence s'installa, comme s'il réfléchissait.

— Je suis sûr que ma mère adorerait que vous soyez là, elle rêve de Noël avec une grande tablée, m'informa-t-il.

Je ne répondis pas, je ne savais pas quoi dire d'ailleurs.

— OK, tu viens à peine de dire oui pour venir habiter avec nous et là j'en rajoute encore.

— Tu es déconcertant parfois...

— D'un autre côté, on va vivre ensemble, donc bon, passer Noël ensemble paraît tout à fait logique. Vivre les fêtes à deux, c'est plutôt triste et j'adore la cannelle, plaisanta-t-il.

— Tu oublies Mila, elle pensera quoi de nous voir à votre table ?

Le timbre de sa voix changea.

— Mila se trouvera en famille à Seattle, et elle n'a pas le privilège de pouvoir en dire quelque chose...

— Oh ! Vous vous êtes disputés ?

Quoi ? On a tous envie de savoir non ?

— C'est compliqué.

Son ton était plutôt froid à l'évocation de Mila. Je n'insistai pas, de toute façon je n'avais pas besoin d'en connaître plus et encore moins d'être encore déçue quand elle reviendra de nouveau et toujours vers lui.

Je possédais quelques jours pour prendre ma décision à sa nouvelle proposition, d'un autre côté Ash demeurait surprenant, spontané et j'aimais cela. Je lui demandai plusieurs fois s'il n'y avait aucun problème pour sa famille et de bien leur en reparler. Quant à moi, je devais en discuter à ma mère. Sachant qu'elle souhaitait rencontrer mes colocataires et qu'elle ne refusera jamais quelques jours de vacances, je crois que le temps de réflexion était plus pour moi.

Et quoi de mieux pour penser qu'une après-midi détente entre filles ? Le samedi, Chelsea nous proposa de nous rejoindre au Spa pour décompresser des examens. Nous en avions parlé lors d'une soirée chez les garçons. Ash avait été assez distant et n'avait pas spécialement échangé avec Liam et Lily ce jour-là.

Donc, nous nous étions retrouvés dans ce lieu de bien-être à côté du travail de Chelsea. Après avoir flâné une bonne demi-heure dans un hammam, Chelsa nous retraça sa rencontre avec Tyler lors d'une fête étudiante quelque peu arrosée. Dans le sauna, c'est Lily qui nous révéla que sa copine du lycée l'avait recontactée, elle s'était vue plusieurs fois et sans leurs parents envahissants cela se passait plutôt bien. Arrivée dans le jacuzzi, j'ai eu droit à un vrai interrogatoire. Un vrai de vrai, celui où tu bafouilles, où tu es mal à l'aise.

— Bon, on ne te demande pas comment tu as connu Liam, c'était le jour de la rentrée, quand il a déboulé dans notre chambre, raconta Lily.

— Vous savez tout !

— Elle ne dira rien, rajouta Lily, j'ai déjà essayé, puis d'un autre côté, c'est mon frère dont on discute. Tout ce que je peux filtre, c'est que Liam ne sait plus comment faire avec toi.

— Il t'a confié quoi ?

— Je le cite : « J'ai conscience qu'elle ne veut rien de sérieux, mais elle te parle à toi ? Est-ce qu'elle a changé d'avis ? Est-ce qu'elle a eu une mauvaise expérience ? », enchaîna Lily en imitant très bien le ton trop gentil et inquiet de son frère.

— Pauvre Liam, tu lui mènes la vie dure Sofia, plaisanta Chelsea.

— Je suis horrible, lâchai-je en plongeant la tête sous l'eau.

Quand je sortis, elles éclatèrent de rire. Mes cheveux me tombaient sur le visage. Je ne pus me retenir non plus.

— Je pense que déjà, enfin si je peux me permettre, tu devrais déployer plus d'efforts, suggéra Lily.

— Quoi ? Tu veux dire physiquement ? Sympa !

— Non, mais je comprends ce qu'elle entend par là. Tu es très jolie naturellement, Sofia, il n'y a aucun doute, mais on sent que tu as laissé de côté tout ce qui est maquillage, vêtements, tu vois le genre ? Puis cela fait du bien au moral aussi de prendre soin de soi. Par exemple, depuis quand n'as-tu pas été chez la coiffeuse ? rajouta Chelsea.

Elle n'avait pas connu ma période « dépression post Ash » et c'est vrai qu'elles avaient raison, depuis je ne prenais plus soin de moi. Je compris à ce moment-là que j'étais foutue. Et pour une fois je me laissai chouchouter. Cela faisait du bien de se faire dorloter et c'était rassurant de voir que j'allais mieux psychologiquement aussi.

Je sortis de chez la coiffeuse avec des mèches couleur caramel, mes cheveux tombaient sur mes épaules et j'avais une grande mèche sur le côté, ça me vieillissait et j'adorais cela. Les filles étaient aux anges, elles disaient que j'avais des airs à Eva Longoria, j'éclatai de rire. On continua les festivités dans un magasin de vêtements sympas et abordables, avec les économies que j'allais faire je pouvais me permettre quelques écarts.

Mais comme toujours, il fallait toujours un, mais, quand j'appelai Liam pour une soirée tous les deux, un samedi rien de bien étrange n'est-ce pas ? D'autant plus, que j'avais décidé de faire des efforts et de sortir le grand jeu. Il me dit que c'était impossible, qu'il avait rendez-vous avec son groupe de travail pour finir un exposé avant de partir en vacances, il ne pouvait pas. Lily se trouvait plus furieuse que moi, elle reconnut que son frère n'était pas le roi des romantiques, que finalement la situation l'arrangeait bien.

Elle me proposa de l'accompagner à une soirée étudiante dans une confrérie. Chelsea accepta de venir avec nous, je l'avais supplié du regard. Les garçons allaient dans un pub avec une scène ouverte, au pire elle les rejoindrait plus tard.

En observant mon reflet dans le miroir, je me trouvais pour une fois dans ma vie sexy, j'avais changé physiquement aussi, j'avais l'impression de paraître plus mature. Je mis une robe noire bustier, elle moulait parfaitement mes hanches et était fendue sur le côté, sans apparaître trop vulgaire, je lâchai mes cheveux maintenant ébènes et caramels, j'adorais ma nouvelle mèche. J'enfilai des escarpins noirs en strass que Lily me prêta.

La fête battait son plein, Lily virevoltait auprès de ses amies, sa copine n'avait pas pu venir, mais elle connaissait beaucoup de filles de la confrérie. Je dansai avec quelques gars plutôt mignons, dont un joueur de football américain rien que cela. Chelsea passa la soirée assise dans la cuisine à envoyer des messages à Tyler.

— Rejoins-les si tu veux, lui proposai-je, appuyée contre le frigo. Je vais rentrer moi, c'était sympa, mais les mecs qui ne supportent pas l'alcool et deviennent collants, très peu pour moi, j'ai besoin de mon périmètre vital.

Je mimai un grand cercle autour de moi.

— Les garçons vont monter sur la scène libre, Joe a pu se libérer, j'aimerais bien y aller, tu viens avec moi ?

Pourquoi pas après tout, la soirée ne faisait que commencer, j'avais dix-huit ans non ? Puis ça me ferait plaisir de voir Joe... et Ash. Lily préféra rester avec ses collègues de cours.

Nous arrivâmes vers une heure du matin dans un bar plutôt branché, même si l'entrée n'était pas interdite aux moins de dix-huit ans, je pense que je devais être une des rares rescapées de mon âge. Je posai ma veste et mon sac au vestiaire et suivis Chelsea de près. La petite scène accueillait une chanteuse accompagnée de sa guitare, les tables se trouvaient pleines. Tyler nous aperçut rapidement, il était assis au fond de la salle dans un box à l'écart, il se leva pour venir à notre rencontre.

— Vous êtes resplendissantes mesdames, nous complimenta Tyler.

Il serra Chelsea contre lui avec avidité comme si plus rien ne comptait autour de lui, seulement la présence de sa chérie dans ses bras. Je reconnus les deux frères à la table que Tyler venait de quitter et je me mis instinctivement à chercher Ash. Il se trouvait au comptoir avec une femme blonde, plutôt sexy. Nos regards se croisèrent, je ne pus que lui sourire pour le saluer. Il se leva immédiatement et me fixa. J'étais obligé de passer devant lui pour rejoindre le groupe. Je baissai les yeux et contemplai mes pieds. La fille commença à jouer un slow, des couples se formaient peu à peu.

— Mon Dieu, Sofia, cria Damon.

Je lui tapai sur l'épaule quand il vient m'embrasser.

— Sofia, ce que mon imbécile de frère essaye de dire, c'est que tu es magnifique, me complimenta Joe.

Je le remerciai et m'assis avec le groupe. Ash se retrouvait de dos, la fille lui tenait le bras.

— C'est une étudiante à lui, me précisa Damon.

Mince, il avait remarqué que je ne les quittais pas des yeux. Damon ne rajouta rien et soupira.

Au fond du comptoir, un homme d'environ vingt-cinq ans me dévisageait. Il était entouré d'amis, mais il ne les écoutait plus. Merde, il devait croire que je l'observai aussi, enfin je regardais Ash... Il me sourit et se leva, il était grand, brun, assez musclé, un hipster sexy s'approchait de moi, décidément c'était la soirée de toutes les premières. Je faisais dans les clichés, joueurs de football, trentenaire hipster !

— Bonsoir, je ne m'imaginais pas danser ce soir, mais avec toi, ce serait avec plaisir, me proposa-t-il, taquin.

Comment pouvait-il posséder des dents si blanches ? Sûrement l'éclairage. Le groupe me regardait, je crois qu'il n'envisageait pas une seule seconde que je puisse accepter, je ne le pensais pas non plus, jusqu'à ce que je vois Ash toujours auprès de cette fille. Et puis merde, mon ex jouait les don Juan avec une étudiante, mon mec préférait ses bouquins. J'avais bien le droit de m'amuser un peu.

Je pris la main qu'il me tendait et me levai, je savais que mes amis ne se trouvaient pas loin. Chelsea assise à côté de Tyler m'encouragea. On se retrouva rapidement sur la piste de danse, il semblait bien plus grand que moi. Je passais mes bras autour de son cou et il posa délicatement ses doigts sur mes hanches. J'avais l'impression d'être plutôt gauche, une robe sexy ne fait pas de vous une femme, note pour plus tard Sofia !

— Tu dois être vraiment précieuse, j'ai huit paires d'yeux qui n'attendent qu'un geste de moi pour bondir, chuchota-t-il à mon oreille.

— Ils sont effectivement très protecteurs.

Il détacha soudainement ses mains et s'arrêta de danser, je restai surprise.

— Sofia...

Ash... je sentais sa présence derrière moi et malgré le fait que mon nouvel ami fasse une tête de plus que lui, je compris à son regard qu'il ne venait pas en visite de courtoisie.

— Je vais vous laisser. C'était un plaisir, me murmura-t-il, en partant.

— Putain, Ash, c'est quoi ton problème ? pestai-je en me retournant.

Il détacha ses poings serrés et son visage était aussi empreint de colère que le soir où Ethan m'avait parlé. Mais plus il me regardait, plus son exaspération s'effaçait. Il s'avança vers moi, je pense que mon corps me trahit à ce moment-là, parce qu'il effectuait les mêmes mouvements vers lui. Il m'attrapa par la taille et souffla dans le creux de mon cou. Mon être entier réagit, je me pressai contre lui, comme si mon anatomie avait été moulée contre le sien. Il sentait tellement bon, j'étais ivre de lui. Je fermai les yeux et savourai chaque seconde, je savais qu'avec lui cela pouvait disparaître aussitôt. Il passa la main dans mes cheveux. Il me regardait, je voyais ses iris briller et j'eus le sentiment de retrouver l'Ash de cet été. Je caressai sa nuque sans même m'en rendre compte.

— Ash... susurrai-je.

— Juste une chanson, Sofia... murmura-t-il à mon oreille.

Son souffle m'envoûta contrairement au contact avec le mec de tout à l'heure. Incomparable. Je soupirai. Je le serrai contre moi, il pressa ses hanches contre les miennes. Je ne remarquai même pas la fin de la musique, j'entendis seulement un homme annonçait au micro, le nom du groupe suivant, c'était à eux. Ash me relâcha doucement. Il m'embrassa sur la joue et partit. Je me dirigeai vers la table où Chelsea me regardait arriver.

— OK, c'était quoi ça ? me questionna-t-elle interloquée.

Je bus dans sa coupe de champagne.

— Je n'en sais strictement rien et je le hais pour ça aussi ! grommelai-je.

Les garçons se plaçaient sur la scène.

— Bonsoir, ce soir, on vous propose une version moins pop de « Wonderwall » d'Oasis.

Il fit un clin d'œil en direction de Chelsea.

Je ne pouvais lâcher mon regard du sien, je me souvins de ce jour où je le vis pour la première fois sur scène, ce que je ressentais était toujours si fort. Il observait notre table souvent, à certains moments lorsque Tyler fredonnait : « tu es mon mur de merveilles ». Quand le groupe nous rejoint à la fin du mini-concert, il redevint une autre version de lui-même. Il s'assit à côté de moi, il sentait un peu l'alcool.

— Tu as réfléchi pour noël ? m'interpella-t-il.

Je ne me démontai pas cette fois-ci. Il pouvait remettre de la distance entre nous, souffler le chaud et le froid cet été, mais plus maintenant, j'en avais assez.

— C'était quoi ton petit numéro de tout à l'heure ?

— Sofia, il était beaucoup plus vieux, puis tu te trouves dans un bar...

— Je ne te dis pas avec qui tu dois parler, Ash, je te demande de ne pas te mêler des personnes avec qui je souhaite danser.

— Changer d'apparence ne modifiera jamais qui tu es, Sofia, tu parais peut-être plus âgée, mais tu n'as que dix-huit ans. Et si ton mec était là, je n'aurais pas besoin de jouer au chevalier servant.

— Je ne désire pas que tu me sauves Ash, je ne sais pas pourquoi tu te sens obligé d'agir comme cela avec moi. Nous sommes amis, OK ? Comporte-toi en tant que tel.

Il ne réagit pas, je me tournai vers Chelsea.

— J'aimerais rentrer, si tu veux bien.

Le groupe me regarda. Il s'amusait bien et n'avait pas vu notre petite dispute. Ash ne lui laissa pas le temps de répondre.

— Reste, je la ramène.

Il se leva, nos amis nous observaient toujours.

Je détestais quand il agissait comme cela. Mais je ne voulais pas gâcher la soirée de Chelsea, elle avait été si attentionnée toute la journée. Je saluai tout le monde et partis sans l'attendre. Il ouvrit sa voiture à distance et je montai, il semblait également énervé. On resta un instant, assis l'un à côté de l'autre. Rien ne changerait donc avec lui.

— Je suis désolé, Sofia, j'ai parfois des sautes d'humeur que je ne maîtrise pas, je ne sais pas pourquoi j'agis ainsi. Depuis l'accident, je ne suis plus le même.

Bon, je ne pouvais pas le bouder éternellement, j'en étais incapable.

— J'accepte tes excuses, mais ne joue pas de ton traumatisme avec moi, ça ne prend pas, tu étais déjà comme ça avant.

Il sourit.

— J'aimerais vraiment que tu viennes pour Noël, ma mère était ravie de compter deux invités de plus.

— La mienne veut absolument rencontrer mes nouveaux colocataires et je l'imagine mal arriver chez vous et passer la soirée avec le groupe, donc, on va dire que te voir pourra peut-être la rassurer...

— Je serai... l'ami idéal.

Il me regarda un long moment.

— Je me suis laissé éblouir par ta beauté ce soir, Sofia... ça doit être ça.

— OK, je vais peut-être conduire non ?

Il rit. Et me tendit les clés de sa voiture.

— J'ai effectivement trop bu, mais ça ne modifie rien à ce que je viens de dire, tu es ensorcelante...

Je fermai les yeux et je rêvais qu'il me dise ces mots comme autrefois, sans être saoul, sans m'avoir oublié.

— Tu me laisses conduire ta voiture ? Vraiment ?

— Dépêche-toi avant que je change d'avis.

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