Chapitre 11 - Résilience
Les semaines passaient et je demeurais toujours dans un état dépressif important. Je ne sortais plus de chez moi, je ne voulais voir personne, je n'arrivais plus à dormir, je ne mangeais pas et occupais mon temps à ne rien faire devant la télévision. Le chemin du retour du ranch avait été un vrai supplice. Le temps n'avançait pas, tout me paraissait insignifiant, le paysage qui défilait sous mes yeux, les derniers chapitres de mon roman, plus rien n'avait d'importance.
Les jours suivant la fin du séjour, je préparais, je ne savais pas comment, mon entrée à l'université avec l'aide de ma mère. Étant donné que je ne pouvais pas lui dire les raisons de ma tristesse, elle avait mis cela sur le compte de mon départ pour la faculté. Mais elle me connaissait et elle se doutait bien qu'il s'agissait d'autre chose. Elle m'obligea à prendre rendez-vous au centre psychologique du campus dès mon arrivée.
Juan s'était envolé dans le Wyoming, un ranch de travail où il avait été rapidement embauché. Naomi me donnait souvent des nouvelles, ils avaient décidé d'officialiser leur relation avec Isaac et ils souhaitaient vivre pleinement ce magnifique cadeau que leur donnait la vie. Ils avaient leurs projets et leurs histoires à construire, ensemble et bientôt, ils seraient trois, j'apparaissais heureuse pour eux, et fière d'être la future marraine de leur enfant.
Quant à moi, je n'avais plus de nouvelles d'Ash depuis notre départ du ranch. Notre visite à l'hôpital n'avait rien changé, ils avaient gardé Ash quelque temps en observation et je ne savais même pas quand il en était sorti. Je n'avais plus jamais touché le fameux carnet depuis ce jour-là, il était caché dans une boîte que je pensais amener avec moi sur le campus. Je ne voulais pas que ma mère puisse tomber dessus.
Le moment de la rentrée arriva plus vite que prévu, ma mère me suivait avec sa propre voiture pour m'aider à m'installer et surtout pour s'assurer que j'aille bien au centre psychologique. J'imagine qu'elle avait entièrement raison, je ne pouvais pas rester comme cela, j'allais foutre en l'air ma première année. Mais demander à une personne déprimée de réaliser des activités quand elle n'a même plus envie de se lever le matin, ni même envie de prendre une douche. C'est comme exiger d'une personne avec la jambe dans le plâtre de courir !
J'entrai dans ma chambre universitaire, le lit de droite était déjà occupé. C'était modeste, mais joli, tout avait été refait dans différents tons de gris. Il y avait énormément de cartons, de photos, de vêtements éparpillés. Lily était donc arrivée avant moi. J'entendis de l'eau provenant de notre petite salle de bain. Je faillis lui rentrer dedans quand elle sortit de la pièce, les mains dans ses cheveux mouillés et roses ? Elle était en train de se teindre les cheveux, là, maintenant.
— Hé, salut, tu dois être Sofia ? s'exclama-t-elle, toute guillerette.
Elle me sourit et me serra dans ses bras. Trop d'affection pour moi en très peu de temps, mais je n'avais même pas la force de protester.
— Salut, oui, tu dois être Lily, répondis-je.
En un instant, je savais que mes moments de solitude étaient fichus. Heureusement, je pourrais prétexter avoir du travail pour mes cours et surtout profiter de mes heures de boulot à la bibliothèque pour m'évader. J'observai ma colocataire, après tout, nous allions passer l'année ensemble, il fallait que j'effectue un minimum d'effort pour être agréable. Elle demeurait plus grande que moi, filiforme, des yeux noisette pétillants. Elle m'inspira immédiatement confiance.
— C'est ta couleur naturelle ? demanda-t-elle en fixant mes cheveux attachés en une vulgaire queue de cheval.
Je n'étais pas maquillée et portais simplement un pantalon noir et un haut bleu marine.
— Heu, oui.
Je posai mes affaires sur le lit libre.
— Il m'en reste si tu veux ! Nouvelle rentrée, nouvelle coupe, nouvelle vie.
J'avais l'impression d'entendre la bande-annonce d'une émission de télé-réalité. Je ris à sa réplique et hochai la tête pour lui signifier que ce n'était pas dans mes projets. Ma mère nous rejoignit, elle était sous le charme de la pétillante et bavarde Lily. Et contente de voir que ma nouvelle colocataire était déjà capable de me soutirer un sourire. Elles discutèrent ensemble un bon moment avant que ma mère soit obligée de rentrer afin de ne pas rater son travail du soir. Je lui promis de l'appeler le plus souvent possible et de prendre soin de moi.
Après avoir rangé mes affaires, je m'allongeai sur mon lit. Nous disposions de deux grandes armoires, chacune de notre côté et d'une salle de bain largement suffisante pour nous deux.
Le calme ne dura même pas une seconde. On tapa déjà à la porte. Lily devait patienter pour que sa couleur prenne, elle en profita pour s'activer à décorer son coin et fit tomber les quelques photos quelle essayait d'accrocher, tout en criant.
— C'est Liam, ça ne te dérange pas que mon frère vienne ici ?
Je secouai la tête, peu importe. Elle était déjà en train de lui ouvrir de toute façon.
— Hé ! Salut, frangin ! Enfin délivré des parents ?
Liam devait bien faire deux têtes de plus quelle et de ce que je pouvais constater, elle semblait un peu plus grande que moi. Sa sœur lui ressemblait beaucoup, il possédait le teint pâle et le visage ovale assez fin et délicat pour un homme. Ils avaient les mêmes yeux noisette en amande. D'une allure assez élancée, il revêtait un jean sombre et un polo gris-anthracite. Il passa sa main dans ses cheveux épais et bruns, il était plutôt mignon si seulement cela pouvait avoir une quelconque importance à mes yeux.
— Salut ma crevette, tu n'as jamais aussi bien porté ton surnom, plaisanta-t-il, en voyant la nouvelle couleur de cheveux de sa sœur.
— Quoi tu n'aimes pas ? s'inquiéta ma colocataire.
L'avis de son frère semblait déterminant pour elle.
— Si, j'adore, mais tu n'as pas besoin de ça pour être différente, Lily.
Je me levai, il posa son regard sur moi et resta surpris.
— Tu aurais pu me présenter ta coloc, crevette !
— Oh oui, désolée, je te présente, Sofia, Sofia, Liam, mon grand frère.
Il s'avança vers moi, je lui tendis la main.
— Enchanté, Sofia et bon courage avec ma sœur, s'amusa-t-il.
Je lui souris, le frère et la sœur avaient réussi à me faire rire plus d'une fois dans la journée, record battu !
— Laisse là tranquille, ce n'est pas une grande bavarde.
— Oh mais avec toi, elle va être servie alors.
— C'est ce que j'ai cru comprendre, enchantée de faire ta connaissance
je vais vous laisser vous retrouver. Je dois aller récupérer des documents pour mon boulot à la bibliothèque.
Je pris mon sac sur mon bureau et partis aussitôt. J'avais surestimé ma capacité à rester auprès d'autrui. Ils devaient me trouver totalement bizarre comme fille. Quant à moi, j'étais rassurée de rencontrer Lily et Liam, on allait bien s'entendre, si j'arrivais à sortir, ma tête de ma carapace, ce qui n'était pas gagné. Pour l'instant, il me fallait de l'air et vite.
Je réalisai un tour de l'université, niché en bas des montagnes du Montana, le campus demeurait grandiose, très arboré, une vraie bouffée d'oxygène. Je trouvai rapidement la grande bâtisse, une dame d'une cinquantaine d'années assez discrète et peu loquace m'affecta aux rangements des ouvrages. J'étais ravie, je n'avais pas spécialement envie de me retrouver au bureau des prêts et retours, j'aurais dû parler aux étudiants, point trop n'en faut. Elle me présenta mon collègue de travail, Elijah, il avait l'envergure d'un joueur de football afro-américain et la classe d'un artiste. Il m'expliqua rapidement qu'il se trouvait en deuxième année de littérature. Je n'étais pas sûr qu'il fût réellement un grand sportif, sa carrure athlétique semblait si naturelle. Il paraissait timide et discret, c'était parfait. Je commençais les cours dès lundi matin et j'allais effectuer dix heures hebdomadaires à la bibliothèque, pas le temps de cogiter, tout à fait ce qu'il me fallait.
Quand je sortis, mon téléphone vibra, je n'identifiai pas le numéro du destinataire.
— Allô ?
— Sofia ?
La voix m'apparaissait familière, mais je n'arrivais pas à savoir qui c'était.
— Je crois que je te dois une visite guidée de notre campus non ? me taquina mon interlocuteur.
Je le reconnus sans hésiter, c'était si bon de l'entendre.
— Damon ! C'est gentil d'avoir pensé à moi, qui t'a donné mon numéro ?
— J'ai mené mon enquête auprès de Lorène qui t'embrasse d'ailleurs et je me suis renseignée sur la date de rentrée des premières années.
Les images de cet été-là me revenaient, contrairement à Ash, je n'avais rien oublié et pire, chaque souvenir restait une torture.
— Sofia ? Tu es toujours là ?
— Oui, je sors de la bibliothèque, j'ai un travail ici. Merci beaucoup d'avoir pensé à moi, ça me touche, Damon.
— Arrête, c'est normal non ? On peut se voir ? Quand es-tu disponible ? Ça me ferait plaisir de tenir ma promesse.
On avait décidé de manger ensemble le lendemain midi, il reprenait également les cours le jour même.
Plus je l'attendais, dans une petite brasserie de l'université bien trop chère pour mes maigres revenus, plus je me demandais si c'était une bonne idée. Est-ce que j'avais vraiment envie de revoir un ami d'Ash ?
— Salut, Migina, toujours en train de rêvasser ?
Ce surnom, il se souvenait. Finalement, mes doutes s'effacèrent en un instant. Cela faisait du bien de le retrouver. On passa un long moment ensemble, il me fit visiter le campus et on regagna la statue du célèbre grizzli.
— Il va bien ? osai-je demander au bout de plusieurs heures.
Il hésita un instant avant de me répondre.
— Des hauts et des bas, il n'a pas récupéré la mémoire, il demeure parfois irritable, souvent déprimé. Il consulte un psychologue depuis quelques semaines afin de l'aider à retrouver des périodes de ces deux ans.
— C'est une bonne chose.
Tiens, je ne suis pas la seule à être mal, mais pas pour les mêmes raisons, on dirait. Lui voulait se souvenir, moi, j'aimerais tout oublier...
— Il n'a pas pu reprendre le chemin de l'université en tant que chargé de cours, le laboratoire le fait remplacer pour l'instant et lui laisse le temps de se rétablir.
— Ok, je...
Je n'arrivais pas m'exprimer davantage. Il semblait comprendre que je n'allais pas aussi bien que je le prétendais, mais il ne dit rien. Damon me regardait avec cet air protecteur.
— Il est toujours avec Mila, il y a des hauts et des bas également entre eux, comme à l'époque d'ailleurs, mais il est retourné vivre chez elle. C'est une des choses dont il se souvient et cela le rassure.
Je me forçai à sourire par principe. Parce que ce qui le réconfortait était important pour moi. Même si c'était elle.
— Est-ce que tu veux que je lui parle de toi ? De notre rencontre ? me demanda-t-il, tu n'as pas l'air d'aller, Sofia, tu m'inquiètes.
— Non, non, ça va, nous étions amis depuis quelques semaines. Il n'y a pas de raison. J'ai surtout quitté Billings pour la première fois, je suis un peu chamboulée.
— Sofia...
— Tout est OK, Damon, ne te fais pas de soucis.
Il n'insista pas. Puis il s'agissait de sa sœur aussi. Je ne voulais pas le mêler à tout cela, c'était du passé, une nouvelle vie m'attendait à l'université, sans nouvelle coupe de cheveux. Il était passé à autre chose, je devais faire de même.
3 mois plus tard...
Le mois de décembre allait bientôt commencer, j'avais l'impression d'aller un peu mieux. La thérapie m'aidait beaucoup ainsi que mes études. Le travail me permettait également de ne pas trop réfléchir. Elijah demeurait comme je l'avais pressenti, ni trop distant ni trop envahissant. On parlait essentiellement de littérature, quelquefois de films ou de séries.
Puis, à force de persuasion, Lily avait réussi à me sortir de ma caverne. Au début, dans un bar branché de la ville fréquenté par des homosexuels principalement. Elle était lesbienne et rêvait maintenant de pouvoir vivre sa sexualité pleinement sans les tabous de sa famille et de leur milieu social. Les parents de Liam et de Lily étaient tous les deux architectes, ils côtoyaient des collègues de travail, tous les habitants de leur petite résidence privée se connaissaient.
Quand elle a annoncé à ses parents qu'elle avait une copine au lycée, les Wheeler pensaient que c'était passager, qu'elle faisait sa crise d'adolescence et que cela cesserait rapidement. Aujourd'hui, à des kilomètres d'eux, elle pouvait rester elle. Quant à Liam, il essayait d'être le médiateur entre ses parents et sa sœur, sa deuxième année en architecture lui prenait beaucoup d'énergie, mais il passait le peu du temps libre dont il disposait chez nous.
D'après ma colocataire super bavarde, son frère semblait dingue de moi, et je crois que cela l'amusait beaucoup de jouer les entremetteuses. C'est vrai que je l'avais laissé un peu rentrer dans mon monde, même si parfois, je me trouvais aussi froide qu'un glaçon. Nous passions des moments à discuter de nos études, de cinéma, Liam regardait un film par jour, totalement accro. Nous allions beaucoup au cinéma d'ailleurs, il ne ratait aucune nouveauté, il adorait débattre après chaque séance. C'était sympa et ça m'évitait surtout de parler de moi.
Bon OK, nous nous étions également embrassés, et même s'il n'y avait rien d'officiel, on pouvait dire que nous étions ensemble depuis quelques semaines... toujours selon sa sœur évidemment ! Parce que Liam n'osait jamais me poser de questions, il avait sûrement l'impression de marcher sur des œufs avec moi. Il faut dire que je n'y mettais pas tellement du mien. J'avais été claire, les relations sérieuses, je ne connaissais pas et ne voulais pas savoir.
Je me retrouvais seule ce soir-là, Lily était sortie avec des amies quand je fixai mon regard sur mon bureau.
Trois mois déjà, pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi cette envie ? Je ne savais pas. Pourtant, c'était plus fort que moi, après quatre-vingt-dix jours sans avoir touché ce carnet, je me mis à le chercher. Il n'était pas difficile à trouver, je savais exactement où je l'avais laissé le jour où il a anéanti ma vie, mes rêves, ma réalité.
J'ouvris doucement le dernier tiroir de mon bureau, je posai délicatement ma boîte à souvenir sur mon plan de travail et je le fis apparaître. Je restai un moment à le regarder, me remémorant chaque phrase, chaque pensée, qu'il avait inscrite à son insu. Je touchai d'abord sa couverture, ces signes amérindiens qui reprenaient forme sous mes doigts. Je feuilletai les écrits, reconnaissant chacun de ses mots. Je connaissais la dernière phrase par cœur : « Il est temps que j'arrête d'écrire et que je vive... ».
Par contre, je ne me souvenais pas de ces traits qu'on essaye de faire lorsque l'on veut se servir d'un stylo que l'on n'a plus utilisé depuis longtemps.
D'abord, on appuie fort, l'encre met du temps à revenir s'inscrire sur le papier, ça laisse des traces sur la surface, avec des prémices de tâches. Puis en frottant plus vite, une ligne plus nette apparaît, le stylo remarche et cela, j'en étais sûr, je connaissais ce carnet par cœur, ces marques, elles n'y étaient pas... Et je reconnus immédiatement son écriture ainsi que les paroles de Bill Whiters.
Only darkness everyday De l'obscurité tous les jours.
And this house just ain't no home Et cette maison n'est pas ma maison.
Anytime she goes away Chaque fois qu'elle part...
Il avait retrouvé mon stylo ? Pourquoi cette chanson ? Est-ce que Mila l'avait encore quitté ? Mille et une questions me traversaient l'esprit, mille et un sentiments me tourmentaient et malgré chaque nouvelle sensation, je me sentais tellement vivante quand il faisait partie de ma vie. Même seulement à travers ce carnet, ces paroles.
J'essayais de faire des efforts, d'aller de l'avant, de me reconstruire, mais je ressentais bien au fond de moi que c'était parfois peine perdue. Ma psychologue disait pourtant que je faisais preuve de résilience. Je n'en avais pas forcément conscience. Mais c'est vrai qu'après chaque épreuve, j'avais cette capacité psychologique à continuer d'avancer malgré tout.
Le lendemain soir, j'étais restée chez Liam. Nous accumulions les rendez-vous plus officiels et il était certainement temps que je passe à autre chose, surtout après ma dernière découverte. Il fallait que je tourne la page, une bonne fois pour toutes. Je ne souhaitais plus ouvrir le carnet, je ne voulais plus l'imaginer près d'elle, je désirais aller de l'avant. J'avais dix-huit ans, la vie devant moi, comme il m'avait si souvent dit cet été-là.
Nous avions passé une agréable soirée au cinéma puis au restaurant et Liam m'avait invité à boire un dernier verre. Je revoyais cette fameuse nuit chez Ash, sûrement avec moins de nostalgie que dans les mois précédents. Mais ce n'était assurément pas pareil. La psychologue pensait qu'il fallait que je recommence à créer des liens et faire des rencontres. Elle avait raison.
Liam semblait nerveux ce soir, nous venions de mettre un film et étions tous les deux assis sur son lit, il avait la chance de pouvoir s'offrir une chambre individuelle sur le campus. Je m'étais blottie dans ses bras, confortablement calée sur son torse. Il caressait mon épaule depuis un moment et déposa de petits baisers sur le sommet du crâne toutes les deux secondes. Je retrouvais petit à petit mon corps et ses quelques sensations encore en vie. Je me tournai vers lui et l'embrassai affectueusement dans le cou. J'imagine qu'il comprit que c'était un appel, voir une invitation à aller plus loin. Il prit mon visage entre ses mains et pressa ses lèvres contre les miennes, j'aimais ses baisers toujours doux et tendres.
À part avec Ash, je n'avais pas beaucoup d'expériences en la matière. Je souris après ce contact, j'avais l'impression de vivre des moments vanille. C'était agréable, plein d'affection, mais il n'était pas lui... Je chassai cette pensée et l'incitai à passer ses doigts sous mon pull. Il devint de plus en plus entreprenant et j'aimais cela.
— Tu es vraiment belle Sofia, murmura-t-il.
Entre nos baisers, nous apprenions à nous connaître et nous découvrir, à révéler chaque partie du corps de l'autre.
— Nous ne sommes pas obligés de, enfin, si tu ne le désires pas, je t'attendrai...
Je lui souris et lui fis comprendre, cette nuit-là qu'il était parvenu à recoller quelques morceaux de mon corps. Peut-être pas encore de mon cœur.
Je n'avais pas souhaité passer la nuit chez lui. Il m'avait raccompagné à ma voiture, sans réussir pour autant à se quitter. Il me serrait dans ses bras, c'était réconfortant.
— Tu es un mystère parfois, j'aimerais savoir tout ce que tu penses, là, dit-il en caressant le sommet de ma tête.
— Je suis désolée, Liam, tu ne mérites pas quelqu'un comme moi.
— Si, mais il faut que toi, tu y croies dorénavant.
Je lui souris et remontai dans ma voiture en sachant qu'il y aurait de nouveaux moments comme celui-ci. Mon amour pour Ash avait été une évidence, c'était lui et personne d'autre, dès le premier regard. Maintenant, j'allais devoir apprendre à aimer, avec le temps, avec tendresse, sans nécessairement de passion ni de petits frissons.
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