13h30, Résidence Lutteo 📍

Cela faisait 5h que nous déménageons avec l'aide de nos parents respectifs.
Nous venions à peine de finir, Matteo venait de poser le dernier carton dans le bureau et j'avais terminé le rangement de la chambre à l'aide de ma mère.
Je m'avance vers la grande porte fenêtre ouverte et me dirige vers le balcon. Je m'appuie sur la rambarde et ma mère vient me rejoindre.

« Vous allez vous sentir bien ici » dit-elle le sourire aux lèvres.
« Je pense aussi » dis-je en la regardant.
« Vous êtes beaux tout les deux »

Je souris et tourne la tête pour admirer le paysage.
C'est vrai que tout est beau quand ça se passe bien.
Elle me prend la main.

« Je sais que tu penses encore à ce que vous avez pu faire dans le passé. Est-ce que tu veux que je te donne mon avis ? » dit-elle tendrement.
« Oui, s'il te plaît »

Mon regard se reporte une nouvelle fois sur elle. Elle me prend l'autre main et me regarde dans les yeux.

« Écoute, ne te focalise pas sur ce que vous avez pu vivre quand vous aviez 15 ans, vis le moment présent. Vous vous êtes retrouvés, vous avez emménagé ensemble, tout va pour le mieux, alors arrête de lui en vouloir pour des choses qu'il a fait il y a presque 5 ans »

Elle marque une pause et souffle un peu.

« Je sais que tu lui en fait encore baver, je me trompe ? »
« Non » dis-je le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux.
« Il t'aime » dit-elle simplement.
« Il t'aime, et ça se voit. Il s'en veut, et il s'en voudra toute sa vie. Il essaye de faire au mieux, pour te rendre heureuse. C'est un brave garçon, et tu le sais. T'as de la chance de l'avoir »

Elle me caresse la joue en souriant. Je la prend dans mes bras, mes larmes roulaient encore un peu sur mes joues.

« Je t'aime, maman »
« Moi aussi ma chérie » dit-elle en m'embrassant le crâne.

On se détache et je sèche mes quelques larmes qui restaient.
Je replace mes cheveux derrières mes oreilles, lui fais mon plus beau sourire et nous décidons de descendre dans le salon.

Arrivées en bas, Matteo vient me faire un bisou sur la joue. Je lui souri et il se met derrière moi en m'enlaçant. Je pose ma tête sur son torse tandis que ses deux bras viennent entourer mon ventre.

« On va vous laisser vous installer » dit la mère de Matteo.
« Ah non, vous restez manger ! » dis-je le sourire aux lèvres.
« Non, tu rigoles on va pas vous déranger » continue-t-elle.
« Si, si vous restez manger avec nous »

Je me détache de l'emprise de Matteo et les emmène dans la cuisine.

« Bon je suppose que ça va être à nous de préparer le repas » dis-je en riant.
« A moins que tu veuilles que ton père te prépare ses fameuse lasagnes, je pense qu'on ferait mieux de s'y mettre »
« Les poêles sont là » dis-je en désignant un placard.

On ri et on se met vite au boulot.

« Eh ça veut dire quoi ça ? » dit mon père.
« Non, rien, seulement peut-être que la cuisine n'est pas ton fort. Tu sais ça arrive à tout le monde d'avoir un domaine où nous sommes moins bon » dis-je pour rire.

Les lasagnes de mon père sont les pires que j'ai jamais mangé de toute ma vie. Alors croyez-moi si je peux éviter ce désastre, je le fais.

« Moi je dis, vous allez être bien ici » dit mon père.

Je souris et lui répond simplement.

« Je suis d'accord »

~•~

« Vous êtes sur ? Vous n'avez pas besoin d'aide pour le reste ? » demande ma mère.
« Non, t'inquiètes pas, il reste quelques cartons c'est rien » dis-je en souriant.
« Bon, si vous avez besoin de quelques chose vous nous le dîtes. On vous laisse » dit la mère de Matteo.

Ils nous font tous les quatre la bise et s'en vont.
Matteo referme la porte et je m'avance vers les escaliers pour monter en haut. Je me frotte le bras, la maison n'était pas encore bien chauffée et j'étais en t-shirt.
Je sent deux bras m'enlacer. Matteo vient me faire un bisou sur la joue et me frictionne le bras voyant que j'avais froid.

« Tu veux mon pull ? »
« T'as pas froid toi ? » dis-je tendrement.
« Non »
« Je veux bien alors » dis-je simplement.

Il enlève son pull Champion gris et me le tend.
Après l'avoir mis, nous montons tous les deux en haut afin de terminer le rangement des cartons.

~•~

Depuis une demie heure, nous étions entrain de vider les quelques cartons restants. Plusieurs contenaient des photos, ça nous amusait de revoir ce genre de moments là.

« Wouaaw ! » dit Matteo avec une voix d'enfant.

Je tourne la tête vers lui, et le vois avec sa vieille console de jeu dans les mains.
Il me regarde, et j'éclate de rire. Ce gosse m'épuise.

« T'es irrécupérable » dis-je morte de rire.

Il ri à son tour, mais ne lache pas pour autant son jeu et s'assoit sur le lit pour pouvoir y jouer tranquillement.
Je le regarde en secouant la tête le sourire aux lèvres. Ma mère avait raison, je m'attardais trop sur le passé. J'avais un copain génial, et je ne m'en rendait même pas compte.

« Je t'aime beaucoup trop »