J'ai beau savoir, j'ai beau l'écrire, j'ai beau le penser, tenter même de le dire.
Je ne peux oublier que même si je combats, si je défie chaque jour ce qui est plus grand que moi, toi, tu restes là, comme en contrebas.
J'ai comme une vague impression de poursuivre mon chemin, mais alors que je croyais que nous évoluerions comme deux lignes parallèles, qui se tracent d'elles-mêmes sans jamais se croiser, j'ai plutôt le sentiment de t'abandonner en prenant cette route qui m'appelle en secret.
Et de partir, seule, pour affronter le monde. Alors même que tu n'oses pas emprunter ton sentier, alors même que tu ne sais pas par où commencer.
J'aimerais comme pouvoir souffler sur les roues des wagons, ceux du train de ta vie qui déraille maintenant, pour qu'elles aillent se poser à nouveau sur la voie, et qu'elle puissent t'emporter à travers mers et monts.
Je ne peux moi-même délaisser mon navire, et risquer que l'équipage ne faiblisse à son bord, pour voler vers le tien, t'empêcher de mourrir.
Car si par malheur les lignes de nos étoiles déviaient à peine de leur trajectoires, alors, quelque part, même très loin, elles pourraient se couper. Et ça, tu le sais, on ne peut le risquer.
Je ne peux donc que te souhaiter le bonheur, je ne peux me résoudre à penser à une fin. Sache que quoiqu'il se passe, tout ça ne fait qu'éclore, car tu es bien plus fort, tu affrontes ton destin.
Tu peux accomplir tant, tu peux aller si loin, n'abandonne jamais ça, tout espoir n'est pas vain ! Tout s'arrangera, je te le promets, je t'en conjure aussi, fais-le donc pour moi. Je ne signifie rien ? Qu'importe, d'autres comptent à tes yeux, alors fais-le pour eux, ils n'attendent rien d'autre, sinon te voir heureux...