Diamants, retard et clair de lune
Hey ! Ici #Kyo, pour la première fois sur ce compte. Je suis assez nerveuse, mais j'espère de tout coeur que ça vous plaira - et mes heures de sommeil manquantes aussi - !
Et je voulais dire aux membres de la FSA que vous êtes toutes géniales, et que même si je fais partie de la Fluff Soukoku Agency depuis peu de temps, j'aimerais bien que ça soit le cas assez longtemps pour le fêter l'année prochaine.
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Tandis qu'il marchait sur le chemin qui conduisait à l'Agence des Détectives Armés, Dazai fredonnait sa sempiternelle chanson sur le double suicide, son casque vissé sur ses oreilles. Il avait prévu de ne pas faire grand-chose aujourd'hui, comme d'habitude, sauf mission de dernière minute, et avait d'ores et déjà bien commencé étant donné qu'il se rendait à son travail avec une heure et demie de retard.
Une fois arrivé à destination, il enleva son casque avant de se rendre compte que le bâtiment était très – trop – vide. Le brun réfléchit à ce qu'il pouvait se passer, avant de se rendre compte que... Oh. Aujourd'hui était l'anniversaire de la cinquième année qu'il avait quitté la mafia et de la troisième qu'il passait en temps que détective, et il avait complètement oublié. En même temps, il commémorait la mort d'Odasaku une semaine auparavant, et cet événement avait une assez grosse tendance à éclipser le reste. Et puis, ça marquait un assez gros tournant chez lui, vu que c'était à ce moment-là qu'il avait déserté la mafia.
Le brun ne savait d'ailleurs pas vraiment quoi penser de cet enchaînement. Il était bien là où il était, et ne regrettait pas vraiment son ancienne vie, plus facile par certains aspects, sans parler du fait qu'il effectuait la dernière volonté de son meilleur ami, mais ses souvenirs le rendaient nostalgique. Dazai se décida enfin à bouger dès qu'il se rendit compte que cela faisait cinq minutes qu'il était planté au milieu du couloir, et décida de rester à l'affût au cas où.
Lorsqu'il poussa la porte des bureaux de l'Agence, ses collègues lui adressèrent diverses salutations, plus ou moins joyeux de le voir. En fait, la plupart des gens étaient là pour le buffet improvisé à l'aide de bureaux qui se tenait dans un coin, surtout Ranpo qui était occupé à manger méthodiquement tout ce qui était sucré, mais ça n'empêcha pas le cœur de Dazai de se réchauffer un tout petit peu : oui, définitivement, il était bien là où il était.
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Chûya allait commettre un meurtre. Quand un certain maquereau l'appelait pour le voir, et surtout quand il donnait l'heure, Dazai pouvait au moins faire l'effort de ne pas arriver en retard, non ? En fait, s'il s'avérait que le brun lui avait posé un lapin, ses pulsions violentes seraient fortement multipliées. Cela dit, ça n'arriverait sans doute pas, du moins pas aujourd'hui.
Le suicidaire devait savoir que la journée était difficile pour Chûya, vu qu'il était littéralement en train de fêter son abandon. Bien sûr, au fil du temps et de sa situation actuelle, la douleur du roux s'était très fortement atténuée, mais parfois il ne pouvait s'empêcher de penser à comment Dazai allait partir cette fois, ou aux souvenirs de leur mission. Il ne pouvait en vouloir au brun, car il n'était même pas sûr qu'il aurait eu le courage de se déclarer – par téléphone, certes – sans cet acte, et que ce dernier semblait plus heureux, plus paisible maintenant qu'auparavant.
Et puis, il serait sans doute beaucoup plus facile de le détester pour son acte si à chaque fois qu'il le voyait son cœur n'accélérait pas. D'ailleurs, ce sale traître d'organe commençait à insupporter le manipulateur de gravité, d'autant plus depuis qu'il se trouvait lui-même niais, et qu'il détestait ça.
Lorsqu'enfin il entendit toquer à sa porte, le jeune mafieux fronça immédiatement les sourcils en observant Atsushi, avant de lui demander d'une voix à l'intérieur de laquelle on pouvait sentir un pic d'inquiétude :
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
Le tigre-garou reprenait sa respiration en main, essoufflé de la course rapide qu'il avait effectué jusqu'à l'appartement de Chûya.
- Da-Dazai m'a demandé d'aller vous dire... Qu'il était coincé... A l'Agence. A cause, à cause de Kunikida. Déclara Atsushi, encore pantelant.
Le roux se plongea dans ses pensées. Comment ça, à cause de Kunikida ? Qu'est-ce que le nouveau partenaire – il n'en voulait pas à l'ancien professeur, mais ne pouvait s'empêcher d'être jaloux, si bien que son propre fil de pensée se retrouva écorché par ses mots – pouvait bien avoir fait pour coincer cet abruti dans leurs bureaux ?
En fait, peut-être que la question était qu'avait fait cet abruti pour que son nouveau partenaire soit obligé de le coincer dans leurs bureaux.
A présent, il ne lui restait plus qu'à attendre en contemplant le soleil couchant, tout en maudissant le maquereau suicidaire qui lui servait d'amant.
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Lorsqu'enfin Dazai eut fini d'écrire le rapport à cause duquel Kunikida lui faisait faire des heures supplémentaires, il put s'échapper du bâtiment de l'Agence des Détectives Armés. Il respira l'air extérieur comme s'il n'était pas sorti de prison depuis vingt ans, mais accéléra tout de même le pas afin de se dépêcher d'arriver à destination : à savoir l'appartement de « sa limace préférée ».
Sur tout son chemin il ne cessa de ruminer son effroyable colère à propos de son collègue le forçant à rester travailler alors qu'aujourd'hui était un jour de célébration. Cela dit, il n'avait même pas crié lorsque le brun avait demandé à chacun des membres de l'Agence tour à tour quel moyen de trouver la mort considéraient-ils comme le meilleur entre la noyade et la pendaison, et c'était visiblement déjà une belle preuve de patience pour le blond.
Une fois arrivé devant l'appartement qu'il voulait voir depuis le début de la journée, Dazai toqua, sachant pertinemment que Chûya fermait sa porte à clé même lorsqu'il était chez lui, un tic peut-être dû à l'insécurité de son statut de mafieux.
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En parlant de ce dernier, il se dépêcha d'ouvrir avec le regard le plus noir que pouvait exécuter ses yeux céruléens, néanmoins contredit par le sourire qu'arborait son visage.
-Qu'est-ce que tu as encore fait, ou plus précisément pas fait pour devoir être retenu ? interrogea d'une voix colérique mais à l'intérieur de laquelle traînait une pointe – un pieux – de lassitude le plus petit des deux.
- Mais c'était Kunikida ! Il m'a torturé... Et je retiens que tu ne me dis même pas bonjour, Chûya~ répliqua-t-il du tac au tac d'un ton qu'il savait enfantin.
Ledit Chûya lui lança un regard dubitatif, avant de l'embrasser chastement et de reprendre la parole tout de suite après :
- C'était pour ton bonjour tête de pioche. Tu sais que tu ressembles à un enfant qui a fait chavirer son kayak et qui accuse les autres ? En plus, en tant qu'ancien partenaire, je ne te crois pas du tout.
- Je me sens trahi. Tu devrais pourtant, c'est la réincarnation de Satan, expliqua Dazai d'un ton ridiculement théâtral.
- Hm-hm. Et du coup, tu as fait quoi ? répondit le roux, toujours aussi peu convaincu qu'auparavant, tout en s'écartant pour le laisser passer.
- J'ai juste refusé d'écrire le rapport de notre dernière mission, tu te rends compte d'à quel point c'est scandaleux ma limace ? geignit le suicidaire alors qu'il faisait de son mieux pour paraître outré.
Le manipulateur de gravité fouillait dans ses placards à la recherche d'œufs, et il reprit la parole soudainement, un brin amusé par le spectacle que donnait son interlocuteur lorsqu'il se plaignait.
- Scan-da-leux. Je vais faire une omelette. Et tu as refusé d'en écrire combien, des rapports ?
- Je ne peux pas croire que tu prennes la défense de ce monstre, Chibi, lui rétorqua le brun alors qu'il était parfaitement conscient de la future réaction de Chûya, qui ne tarderait pas à arriver.
- Qui est-ce que tu appelles Chibi ?!
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Maintenant repu, la silhouette sombre de Dazai se détachait de l'arrière-plan qu'offrait la fenêtre derrière-lui, éclairé par les étoiles, la lune ayant disparu derrière quelques nuages de passage qui commençaient à lâcher de fines gouttes de pluie.
- Ah... J'ai trop mangé, déclara subitement le détective en se laissant tomber sur le canapé d'un seul coup.
- Si tu t'étais pas gavé de fromage, ça ne serait pas arrivé, espèce d'abruti de maquereau suicidaire.
- Comme tu es méchant mon cœur~ énonça Dazai, un air rieur affiché sur son visage.
Chûya lui envoya un coussin en pleine tête en tournant la tête pour cacher ses joues en feu.
- Tu sais, je repensais à la phrase de Mori, celle qui disait « un diamant ne peut être poli que par un autre diamant. », à propos de nous. Tu crois qu'il avait tout prévu ? demanda le mafieux en laissant tomber sa tête sur l'épaule du plus grand.
Le brun rit soudainement, d'un rire sincère, d'un de ceux qui ne sortaient pas souvent, juste avant d'exposer à son amant que quelques semaines avant le parrain lui avait dit qu'il s'était toujours douté de comment leur histoire se terminerait.
Finalement, ils finirent par laisser le silence retomber dans la pièce, alors que tous les petits bruits de la ville s'éteignaient peu à peu, seuls les trains et la musique faible de leur voisin osant troubler l'atmosphère paisible qui s'était installée peu à peu.
- Eh, Chûya ? demanda doucement Dazai.
- Oui ?
- Je t'aime.
- Je t'aime aussi, murmura le rouquin en souriant.
Finalement, même si aujourd'hui pouvait raviver de mauvais souvenirs, insuffler de la nostalgie dévorante dans leurs esprits ou encore des doutes et de la jalousie, cela restait un jour de fête. Ils fêtaient silencieusement ce qu'étaient devenues leurs vies, et ce qu'elles devenaient encore tous les jours.
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