chapitre 8
Le vendredi, Oscar ne peut pas déjeuner avec Nour.
La première séance d'essais libres a lieu pile à ce moment-là, ce qui le force à avaler son repas bien plus tôt en tête à tête avec son coéquipier.
Oscar hausse un sourcil en relevant la tête vers celui-ci lorsqu'il l'entend rire dans sa barbe.
-Tu fais pas la même tête quand tu manges avec Nour qu'avec moi.
-Je croyais que t'étais déjà casé, rétorque Oscar, et Lando sourit.
-T'es en train d'admettre que t'essaies de charmer Nour, là ?
C'est au tour d'Oscar de rire.
-J’essaie de charmer personne. Je lui présente ma personnalité, soit elle l'aime bien, soit c'est pareil.
-Je crois que t'as pas trop à t'inquiéter pour ça.
L'Australien fronce les sourcils.
-Elle t'a dit quelque chose ?
-Je pense vraiment pas que je suis la personne à qui elle irait parler de ses sentiments pour toi. Et si elle le faisait, je te le dirais pas.
Oscar sourit.
-Tu vois que tu sais être gentil avec elle.
-Bien sûr que je sais. Mais l'agacer, c'est mille fois plus satisfaisant.
Oscar n'a pas une seule seconde pour lui, il est sollicité toute la journée et n'aperçoit même pas Nour sur le paddock pendant ses rares moments de déplacement. En se glissant dans son lit, ce soir-là, il est triste à cause de ça. Il attrape son téléphone pour le mettre à charger et fronce les sourcils en voyant qu'il a un message sur WhatsApp.
Nour
On déjeune ensemble, demain ?
Il clique immédiatement sur la photo de profil et sourit en reconnaissant que derrière le visage de profil de Nour se trouve un garage de Formule 1.
Vous ne trouvez pas que ça fait longtemps que notre Oscar international n'a pas paniqué ? Eh bien, c'est reparti. Parce que recevoir ce message est une chose, y répondre en est une autre. Répondre un pauvre “oui” n'est pas dans ses plans, il doit trouver autre chose.
Oscar
Evidemment, Nour Aït Idir, mon repas d’hier était bien trop maussade sans toi
Nour
J’ai failli me laisser mourir de faim en ton absence, Oscar Piastri…
Oscar
On ne peut pas laisser ça se reproduire
Nour
Il serait effectivement mieux d’éviter :)
Alors le lendemain, il a un grand sourire aux lèvres quand il trouve Nour en train de l’attendre.
-Tu pouvais commencer sans moi, dit-il, et elle prend un air offusqué.
-Inimaginable, Oscar Piastri.
Elle lui sourit en retour, et une fois à table, Oscar sursaute en entendant la voix de Lando.
-Trop moche, ce maillot.
-Toujours mieux que tes vêtements jaune fluo, rétorque immédiatement Nour, et Lando lève les yeux au ciel.
-Bon app, Oscour.
Sur ces mots, il s’en va, laissant le pilote Australien faire face à une nouvelle vague de panique. Oscour ? Comment ça, Oscour ? C’est donc ça, leur nom de ship ?
-C’est Noscar, répond Nour comme si le sujet avait déjà été abordé maintes et maintes fois, et Oscar tente de garder son calme.
Malheureusement, Lando est déjà parti, ce qui coupe totalement court à la conversation.
-Je viens prendre des photos chez toi demain, déclare Nour, et Oscar hausse les sourcils.
Il tourne sept fois sa langue dans sa bouche pour ne pas redire que c’est l’écurie de Lando, une fois lui a suffi.
-Chez Mclaren ?
-Ben, oui, Oscar Piastri, je vais pas venir dans ta vraie maison prendre des photos, sourit-elle, et l’Australien hausse les épaules.
Il a envie de rétorquer quelque chose, mais il a comme l’impression que ça sera mal tourné quoi qu’il arrive et il ne veut certainement pas que Nour pense qu’il lui fait des avances.
Alors, Oscar ne dit rien. Il rit, et il décide qu’il serait bon de changer de sujet.
-Aujourd’hui, tu te sens française ou algérienne ?
Nour relève la tête de son assiette et sourit.
-Plutôt algérienne, mais je pense que c’est parce que je porte le maillot.
-Si tu portais un maillot de la France, tu te sentirais française ?
-Oui. Je me sens beaucoup plus souvent française. Mais c’est un sujet bien trop long qui va te casser les oreilles, Oscar Piastri.
Elle reporte son attention sur son déjeuner, et le pilote n’ose pas lui dire qu’il a envie de l’écouter parler de ce sujet trop long et que ses oreilles ne seront jamais cassées par sa voix.
Il essaie plusieurs fois d’ouvrir la bouche, mais les mots restent coincés dans sa gorge. Et avant qu’il n’ait pu se convaincre que le ridicule ne tue pas, Nour a déjà enchaîné sur un autre sujet.
-P16.
Oscar ne répond rien. Son ingénieur n’a pas besoin de réponse pour s’assurer qu’il est vivant, il est dans son champ de vision. Parce que, ça y est, déjà, il rentre au stand. Journée terminée pour Oscar, merci à tous d’être venus, vous pouvez remballer et aller vous coucher. En tout cas, lui, il aimerait bien.
Dommage, c’est exactement ce qui ne l’attend pas.
Casque enlevé, casquette enfilé, il ira aux interviews ainsi que prendre sa douche plus tard. Il s’apprête à aller se poser devant n’importe quel écran pour regarder la suite de la séance quand il entend :
-Ça va, Oscar Piastri ?
Comme dans un film, il s’arrête d’un coup et se retourne d’un air un peu dramatique. Nour est là, un téléphone dans les mains comme le veut son stage, et il doit exprimer la surprise sur son visage, parce qu’elle sourit et lance :
-Je suis chez les voisins d’à côté mais je suis venue prendre des nouvelles.
Vous commencez à connaître notre Oscar… il ne répond rien, trop occupé à se demander ce qu’il a fait de si exceptionnel dans ce bas monde pour que Nour s’inquiète de savoir s’il va bien en ce moment-même.
-Tiens, c’est pour te réconforter, déclare-t-elle en mettant sa main dans sa poche, avant de la tendre à Oscar.
Il éclate de rire en voyant un M&M’s rouge.
-J’ai pas spécialement le droit de manger ça, là, remarque-t-il, et elle lève les yeux au ciel.
-C’est un seul. C’est pour te redonner du courage.
Il sourit et attrape la petite cacahuète avant de la manger.
-Merci, Nour Aït Idir.
-Bon courage pour le reste de la journée.
Elle disparaît, et Oscar prend une grande inspiration avant d'aller se remettre au travail.
pour le contexte voici le maillot que Lando critique toujours :
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