chapitre 5

-Salut, Oscar Piastri !

Les lèvres du pilote se mouvent immédiatement en un sourire.

Le repas s'apprête à être génial. Nour vient d'arriver. Tout ce qui s'est passé pendant la matinée ? Moins bien. Tout ce qui va se passer durant l'après-midi ? Bon, ça, il n'est pas encore sûr, ça dépend en quelle position il se qualifie. Mais quand même, le déjeuner avec Nour sera forcément dans le top 3 de sa journée.

-Bonjour, Nour Aït Idir. Tu passes une bonne journée ?

Eh oui, vous n'avez pas rêvé : Oscar vient de lancer la conversation. Oui oui, il sait faire ça. Même avec Nour. Il n'a même pas eu besoin de noter cette question sur son antisèche.

-Comme quelqu'un qui fait un stage en Formule 1 un jour de qualifs. C'est-à-dire, oui, je passe une super journée. Et toi ?

-Comme quelqu'un qui joue les qualifs en fin de journée.

-C'est-à-dire...? elle l'invite à continuer, et il sourit.

-C'est-à-dire, oui, je passe une super journée. Contente de venir dans la meilleure écurie du paddock, cet après-midi ?

Non, vous n'avez toujours pas rêvé : c'est bien Oscar qui a parlé avec autant d'assurance. Cependant, les progrès ont encore un long fleuve tranquille devant eux : c'est la panique pour le pilote.

Et si elle ne vient plus finalement ? Et si elle le contredit et qu'elle avoue pratiquer l'affront suprême, supporter une autre écurie ?

-C'est vous qui avez hâte...votre garage doit être bien calme sans Nour, déclare-t-elle, et Oscar ne pourrait qu'acquiescer, alors il ne dit rien et sourit simplement en regardant son assiette.

-Tu as choisi un maillot très discret pour agacer Lando, lance-t-il en observant les couleurs du vêtement, et Nour rit.

-J'ai même pas fait exprès... tu sais c'est quelle équipe ?

Oscar lance un bref coup d'œil au logo avant de hocher la tête.

-Oui. C'est l'Algérie.

Elle sourit, l'air fier.

-Oscar Piastri, tu deviens un spécialiste.

-Tu ne portes que la France et l'Algérie, c'était plutôt facile, remarque-t-il, et Nour hausse les épaules.

-Tu le sais simplement parce que tu es observateur.

Il sourit.

-Est-ce que tu fais une fois sur deux ?

Elle secoue la tête, un sourire aux lèvres.

-Non, ça dépend un peu... d'où je suis, je crois. Quand je suis en France, j'ai tendance à plus porter ceux de l'Algérie. Quand je suis ailleurs, je porte plutôt une fois sur deux oui, tu dois avoir raison.

Il a beaucoup d'autres questions à poser après avoir entendu cette réponse, mais Nour est une bavarde, alors elle enchaîne :

-Et toi ? Tu as un maillot de l'Australie ? C'est vous qui avez éliminé les françaises pendant leur Coupe du monde.

-Désolé, lance Oscar d'un air moqueur, et Nour rit. Non, j'ai pas de maillot de foot de l'Australie. Ce sera peut-être un prochain achat.

-Dit-il comme s'il avait besoin d'économiser pour l'acheter, se moque-t-elle à son tour, et il reste simplement à la regarder, un petit sourire aux lèvres.

Ça y est, ils ont débloqué un nouveau niveau ! Le Oscar et la Nour peuvent maintenant plaisanter l'un avec l'autre.

C'est sur cette victoire qu'Oscar la suit pour débarrasser la table.

Il se demande s'il serait possible de rajouter des repas dans la journée pour passer des moments comme ça avec Nour plus souvent, il faut qu'il en parle à son physio.

-Bonjour, McLaren !

Oscar est surpris de reconnaître la voix de Sienna parler aussi fort. Même si la CM sait bien mieux tenir une conversation que lui, elle se fait toujours très discrète quand elle se glisse dans le garage pour son contenu.

C'est en voyant Nour à côté d'elle qu'il comprend qu'elle est venue la présenter. Ils font le tour du garage, et Oscar rit en voyant que la petite stagiaire n'est pas intimidée pour un sous. Il aurait aimé la voir dans les autres garages, car d'après lui, cette attitude vient simplement du fait qu'elle vient voir des Grand Prix ici depuis des années.

-Salut les gars ! sourit Sienna en arrivant à leur niveau. Bon, je n'ai pas besoin de vous la présenter. Elle va venir autant que moi pour les...combien, Nour, six ?

Oscar met son ouïe particulièrement en marche pour entendre l'information qu'il essaie d'obtenir depuis le début.

-Oui. Six sans compter celui-là.

Sienna hoche la tête.

-Bref, elle viendra parfois à ma place, ici, ailleurs, partout. Comme moi, elle se fera petite comme une souris mais si elle débranche un fil, n'hésitez pas à lui dire.

Nour hoche la tête, et quand Oscar croise son regard, il lui sourit en même temps qu'elle lui sourit.

-Bossez bien !

Sur ces mots, les deux femmes continuent leur avancée dans le garage, et Oscar se remet au travail. Il enfile un casque pour se concentrer, désactivant momentanément son ouïe afin de rester sur sa vue et sa logique. Plusieurs fois, Lando s'approche pour lui tendre des feuilles, mais ils savent aussi bien l'un que l'autre qu'ils n'aiment pas s'interrompre, alors aucun mot n'est échangé. Oscar en a presque terminé avec ce qu'il fait quand il sent une présence à sa droite, et quand il quitte l'écran des yeux, il est presque surpris de voir Nour.

Il enlève son casque d'une oreille, et c'est à ce moment-là que le visage de la jeune femme se décompose.

-Oscar Piastri, je suis désolée, je n'ai pas le droit de t'interrompre quand tu travailles.

Elle se mord la lèvre et s'apprête à s'éloigner quand il déclare :

-Non, j'ai fini.

Nour semble se détendre.

-Vraiment ?

Ce n'est pas vraiment un mensonge, après tout, il a pratiquement terminé. Il peut bien lui accorder quelques minutes.

-Qu'est-ce qui t'arrives, Nour Aït Idir ?

-Ben, c'est que...

Oscar est surpris de la voir gêné. C'est lui, qui ne sait pas tenir une conversation de manière fluide, d'habitude, ça lui fait tout drôle d'être placé de l'autre côté le temps de quelques secondes.

-Je voulais prendre une photo mais tes cheveux...

Surpris, Oscar lâche un petit rire.

-Quoi, mes cheveux ?

-Ils sont désordonnés. Est-ce que tu peux les remettre un peu en ordre...et prendre la pause, maintenant que tu as fini...

-Mais je t'en prie, remets l'ordre que tu voudrais pour ta photo.

Elle est surprise, il le voit dans ses yeux. Pourtant, elle ne se démonte pas et s'approche de lui au point de pouvoir toucher ses cheveux sans trop tendre les bras avant de prendre un air concentré pour déplacer des mèches d'un côté ou de l'autre. Oscar prend sur lui pour ne pas dévisager la jeune femme et fixe plutôt un point au loin dans le garage, et quand elle s'éloigne, il plonge ses yeux dans ceux de la jeune femme pour vérifier qu'elle a terminé. Il remet son casque avec toute la délicatesse qu'il possède (beaucoup, si vous voulez son avis) et quand Nour lui fait un pouce en l'air, il reprend son air concentré.

-Merci, Oscar Piastri.

Sa photo prise, Nour part vers d'autres côtés du garage, et le pilote essaie tant bien que mal de se reconcentrer. Le mode qualification se met en place dans le garage, et il n'a plus le temps d'occuper ses pensées par Nour. Il sait qu'elle est sûrement en train de prendre des photos ici et là, mais il est déjà concentré sur la piste. C'est seulement en sortant de sa monoplace après s'être assuré une place dans le top 10 pour le lendemain qu'il se remémore les événements de la journée.

Et quelle journée ! Il a rigolé avec Nour, Nour lui a touché les cheveux et il a fait une excellente qualification. Il est sur un petit nuage.

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aaah purée trop embêtant que les cheveux d'Oscar soient toujours si désordonnés, j'espère qu'ils vont réussir à maîtriser la situation

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