chapitre 30
Le jeudi suivant, quand Oscar s'installe en face de Nour pendant le déjeuner, elle soupire bruyamment. Il rit.
-Wow, Nour Aït Idir, cache donc ta joie de me voir.
Elle sourit, secouant la tête.
-C'est pas toi qui me fait soupirer. C'est la fin de la saison.
-Je savais pas que tu détestais avoir trois mois de vacances.
Elle rit.
-Il y a des essais avant les vacances. Et on reprend en février. C'est pas exactement ce que j'appelle trois mois de vacances, Oscar Piastri.
Il hoche la tête.
-Bon, ok, tu n'as pas tort. Mais tu vas pouvoir dormir, et porter tes maillots de foot sans que Lando ne critique ça. Ça me semble être un assez bon programme.
Elle hausse les épaules.
-Ouais. Je sais. J'ai quand même un peu hâte des fêtes de fin d'année, de revoir mes frères, et aussi mes copines. Ça va vite passer. Tu rentres en Australie ?
-Oui, puis à Monaco. Ça va vite passer, confirme-t-il.
Ils savent tous les deux qu'après ce week-end, ils ne se reverront que le 18 février, pour la cérémonie de présentation des monoplaces. Oscar essaie de se convaincre qu'elle a raison, que c'est à peine deux mois, qu'ils seront tous les deux très occupés, de toute façon. Il faut simplement qu'il prenne le meilleur de ces quatre derniers jours à la croiser.
Alors c'est ce qu'il fait. Ils prennent tous leurs déjeuners ensemble, et il est là le samedi comme le dimanche quand elle lui apporte son M&M's de bonne chance.
Le dimanche soir, après la course, il se dépêche de tenir ses obligations avant d'aller prendre une douche et de filer sur le paddock. Ce week-end, Nour était chez Red Bull, alors comme le week-end précédent, il décide de l'attendre. Cette fois, il ne se cache pas, mais il reste à distance respectable de l'entrée.
-Oscar Piastri, ça fait deux dimanches où tu ne respectes pas ton protocole, je m'inquiète.
Il sourit en la voyant les bras croisés devant lui, les sourcils haussés. Elle s'empêche de sourire, il le voit bien, voulant garder son air sérieux alors qu'elle est contente de le voir.
-Pas de protocole ce soir, je viens dîner avec toi.
Elle se pince les lèvres et baisse le regard.
-J'ai pas terminé, je dois encore me poser pour f...
Elle s'interrompt quand les doigts d'Oscar se mêlent aux siens, plongeant ses yeux dans ceux du pilote.
-Je sais. Je viens quand même dîner avec toi.
Un petit sourire apparaît sur son visage, comme si elle était rassurée, mais pas complètement. Comme pour prouver à Oscar qu'il a raison, elle ajoute :
-Tu vas un peu t'ennuyer, je vais me poser dans nos bureaux, je peux m'arrêter pour manger avec toi, mais pas très longtemps, et...
-Nour. Je ne viens pas pour t'empêcher de travailler. Je viens pour être avec toi. On ne va pas se voir pendant deux mois, ça m'importe peu que tu fasses autre chose en même temps.
Elle se mord la lèvre avant de hocher la tête.
-Oui. D'accord. T'as raison. Je suis contente que tu viennes.
Il sourit.
-Moi aussi. On y va ? Mon physio va nous ramener à manger.
Il commence à marcher, emportant Nour avec lui, leurs mains toujours liées. Elle le suit, non sans l'interroger sur ce qu'ils vont manger, puis en racontant des anecdotes sur sa journée. Vous connaissez Oscar : il l'écoute, tout joyeux, et espère qu'elle ne va jamais se taire.
Quand ils arrivent, leurs plats sont posés sur le bureau que Nour a l'habitude d'utiliser.
-Mais comment il sait, ton physio, que je me mets souvent ici ?
Oscar hausse les épaules.
-Tu étais assise ici quand je lui avais demandé de te rapporter à manger, il y a quelques Grand Prix ?
Elle hoche la tête.
-Il a une bonne mémoire. Tu peux lui dire merci de ma part, et aussi lui demander combien je lui dois ?
Oscar éclate de rire.
-Nour Aït Idir, ce repas est gratuit, mais t'es mignonne.
-J'étais déjà mignonne avant de dire ça, mais merci.
Elle plonge ses mains dans ses poches et sort trois téléphones, ce qui fait sourire Oscar.
-Je dois juste poster un truc d'ici dix minutes, ensuite on mange, et ensuite, je dois bosser sur un truc qui va me prendre, genre, une heure ? Mais on pourra discuter en même temps.
-Tout me va, Nour Aït Idir.
Il ouvre le sac et commence à sortir les plats, les couverts et les serviettes. Quand il relève la tête vers Nour, elle est simplement en train de l'observer, un sourire aux lèvres. Il rit.
-Il est prêt, ton truc dans dix minutes ?
-Non, dit-elle, fixant toujours son visage, et il rit à nouveau.
-Je m'en vais, si je te déconcentre tant.
Elle fronce les sourcils et secoue la tête.
-Non, non, pas besoin ! Je dois juste l'importer, ça prend trente secondes, Oscar Piastri, tu me laisses même pas profiter de la vue !
-Arrête de flirter avec moi.
-Pourquoi ? C'est pas un date ?
Il sourit.
-Si. Justement. Je suis déjà sous ton charme.
Elle hausse les épaules.
-Je cultive la flamme.
Oscar profite de chaque instant de cette soirée. Il essaie–en vain–d'être le premier à mettre un cœur rouge sur la publication Instagram de Nour. Ils mangent en discutant de tout et de rien, ce qu'ils font déjà lors de leurs déjeuners, mais Oscar trouve l'ambiance différente. Peut-être grâce à ce qu'il a admis plus tôt ; peut-être parce qu'ils ne sont que tous les deux. Quand elle se remet au travail, il la regarde et l'écoute expliquer ce qu'elle fait.
-Et voilà ! s'exclame-t-elle avant de s'étirer. Journée finie. J'éteins tout et on peut y aller.
Elle s'exécute, et Oscar s'occupe de ranger les restes du dîner. Une fois devant la porte, il demande :
-Tu rentres pas à pied dans la nuit, n'est-ce pas ?
-Non, non, j'ai une voiture qui m'attend, j'ai envoyé un message.
Il hoche la tête avant de soupirer. C'est le moment de se dire au revoir, et cette fois, ils ne se voient pas dans une, dans deux, dans trois semaines. Oscar est occupé à paniquer quand Nour s'approche de lui pour l'entourer de ses bras, et il sourit avant de lui rendre son étreinte. C'est elle qui s'éloigne, se souvenant sûrement qu'elle est prise par le temps. Et comme Oscar est un grand, maintenant, il attrape son menton et l'embrasse furtivement sur les lèvres.
-Bonnes vacances, p'tit soleil. Ne m'oublie pas.
Elle sourit et commence à s'éloigner, marchant à reculons pour garder le pilote dans son champ de vision.
-Aucune chance, Oscar Piastri !
Elle se tourne enfin pour regarder droit devant elle, et il est incapable d'enlever son sourire de son visage.
Peut-être qu'il va compter les jours jusqu'à leurs retrouvailles.
____
vous l'avez compris, le prochain chapitre se déroulera deux mois après celui-ci. on a encore quelques petites choses à régler avec Oscour, et puis on leur dira au revoir <3 (je vous donne une fourchette de +/- 10 chapitres)
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