chapitre 27

Quand Oscar trouve Nour de son côté du garage, le lendemain, il est presque surpris.

La veille, il ne l'a pas revu après sa disparition de sa pièce, et ce matin, elle n'est même pas passée le recoiffer. Quand il la voit ouvrir et fermer sa main gauche plusieurs fois, il lui semble qu'elle est stressée.

-Bonjour, Nour Aït Idir.

Elle sourit en le voyant, et tend sa main droite, dans laquelle se trouve un M&M's bleu.

-Livraison avant d'aller travailler.

Il sourit à son tour, l'attrape et le mange. Elle soupire bruyamment.

-Je voulais aussi m'excuser pour hier.

Oscar fronce les sourcils, et elle secoue la tête :

-D'avoir dormi dans ta pièce. C'est ton physio qui m'a proposé de me poser quinze minutes et j'avais pas exactement prévu de m'endormir... et je sais que t'es passé récupérer tes vêtements sauf que j'avais pris ton tee-shirt en otage... enfin bon, c'est la catastrophe. Et j'ai aussi failli partir accidentellement avec le tee-shirt, mais ça s'appelle du vol, alors je l'ai tout bien plié même s'il est horriblement froissé, désolée.

Oscar sourit.

-Aucun souci, Nour Aït Idir. J'ai plein de tee-shirts comme ça, tu aurais pu l'emmener.

Elle hausse les épaules.

-Tu pourras m'en donner un, alors.

-Bien sûr. Tu n'as qu'à passer en fin de journée, on ira t'en chercher un directement.

Le visage de Nour s'illumine.

-Je reviens tout à l'heure. Bisous, Oscar Piastri !

Je sais que vous avez l'impression que notre australien préféré était complètement calme lors de cet échange : c'est évidemment une simple hallucination. Dès que Nour disparaît, il se demande si cet échange incroyable vient bel et bien de se dérouler. Pour une fois, même sans avoir préparé ses habilités spéciales Nour, il trouve qu'il a grandement géré.

Heureusement, ses cinq sens l'aident à se reconcentrer sur ce qu'il doit faire : les qualifications. C'est seulement après la réunion post-samedi qu'il retrouve Nour devant sa porte, en train de l'attendre, un téléphone dans chaque main.

-Ça fait longtemps que tu attends ?

-Non, je viens d'arriver, lui assure Nour, et ils entrent directement. Oscar ne met qu'une dizaine de secondes à retrouver son stock de tee-shirts propres, et il en tend un à Nour avec un sourire.

-Pour toi.

-Merci, Oscar Piastri. Pour des raisons logiques, je ne le porterai pas au travail, tu t'en doutes.

Il rit, hochant la tête, alors que ses cinq sens sont en alerte. Est-ce que Nour vient de dire que si elle le pouvait, elle aurait troqué un de ses maillots de foot pour son merch ? Alerte à toutes les unités, nous avons un homme au bord de l'évanouissement !

-Je dois y retourner, déclare Nour, pas du tout au fait de la crise existentielle que vit Oscar. À plus tard, Oscar Piastri !

Il hoche la tête, regardant autour de lui pour vérifier qu'il ne voit pas des anges qui pourraient lui indiquer qu'il se trouve au Paradis et non plus dans sa vie terrestre, au moment où il entend la voix de Lando s'exclamer :

-Bah dis donc, l'emmerdeuse, tu passes beaucoup de temps par ici, en ce moment !

Il n'entend pas de réponse de Nour, soit parce qu'elle ne répond pas, soit parce qu'elle ne parle pas aussi fort que son coéquipier.

-Mais t'as quoi dans les m...

Il s'interrompt pour rire.

-Du merch Mclaren ? Comme ce que je t'offre depuis des années à ton anniversaire et à Noël, et que tu refuses ?! Aw, trop mignon, il suffit qu'on mette un 81 dessus pour que ça t'intéresses.

-Lâche-moi, Norris.

-Va falloir songer à utiliser les trucs que je t'ai donné l'autre fois, tu...

-Je t'ai déjà dit que je voulais vivre la paix de ne pas avoir de grand frère, va prendre la tête à tes sœurs à la place, moi je m'en vais.

Lando rit, et Oscar ne peut qu'imaginer qu'elle est bel et bien partie en voyant que la conversation est terminée. Il s'attend à ce que le britannique vienne en remettre une couche de son côté à lui, mais il a sûrement mieux à faire, et par là, Oscar pense à George, la seule personne qui fait oublier à Lando Norris d'être pénible.

Oscar est heureux qu'ils se soient trouvés avant son arrivée.

Quand il quitte sa pièce pour rentrer se reposer, Lando et George sont justement sur le paddock en train de discuter.

-Mais pourquoi vous restez ici si c'est pour parler tous les deux ? demande Oscar, confus, et George rit.

-On fait semblant de travailler.

-Il connaît, il fait souvent ça avec Nour.

Oscar, assez vide d'énergie, décide de ne pas rétorquer. Il leur souhaite une bonne soirée et prend la direction de la sortie.

-Tu t'en vas, Oscar Piastri ?

Il sourit en voyant Nour marcher à côté de lui, une veste sur le dos, deux téléphones accrochés autour du cou, et le tee-shirt Mclaren qu'il lui a donné plus tôt.

-Toi aussi, tu t'en vas ?

-Oui. Fin de journée.

-C'est bien la première fois que je te vois t'en aller... Ton job n'est donc pas un kidnapping ?

Elle rit.

-C'est que je suis moins efficace de Sienna... Mais je commence à m'y faire. Promis, ce soir, je fais une nuit complète et je ne squatte pas ta pièce demain.

Il rit.

-Tu seras toujours le bienvenue. C'est aussi un peu ta pièce, maintenant.

-Quel honneur. Merci, Oscar Piastri. Bonne nuit et à demain, de bonne heure et de bonne humeur !

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