-Alors ?

Oscar plisse les yeux, confus. Lando vient de passer sa tête dans sa pièce comme s'il savait exactement ce à quoi il faisait référence.

Ce qui n'est pas le cas.

-Alors quoi ?

Lando soupire.

-Bah, Nour ?

Cette réponse n'aide pas Oscar à y voir plus clair.

-Lando, tu peux faire une phrase composée d'un sujet, d'un verbe et d'un complément ?

Le britannique lève les yeux au ciel.

-Est-ce aujourd'hui le grand jour où Oscour n'est pas un simple délire illusoire partagé par bon nombre de personnes, mais quelque chose de bien réel ?

Oscar rit.

-Non.

Lando semble à deux doigts de se jeter par terre pour l'effet dramatique.

-Mais vos déjeuners ne vous servent donc à rien ?

-Si. À manger.

-C'est vraiment pas l'objectif !

Oscar plisse les yeux, et Lando souffle.

-Et puis, elle est où, aujourd'hui ?

-Chez Haas.

Lando rit.

-Ah, c'est difficile, de remplacer la personne qui échangeait ses services avec elle pour qu'elle soit plus souvent ici. Mais comme aucun d'entre vous ne se bouge, voilà dans quoi on se retrouve !

Son monologue terminé, il s'en va.

Je vous ai déjà dit qu'Oscar est le plus calme du paddock ?

Celui-ci suit les pas de son coéquipier vers la sortie pour retourner vers le garage, repensant à son déjeuner avec Nour. Comme d'habitude, ils avaient discuté du soleil et des nuages, de la vie en général. Oscar n'a pas encore décidé de faire quoi que ce soit, ni comment.

À quoi bon être pressé quand on sait qu'on plaît à la personne qui nous plaît ?

Il ne recroise Nour qu'en fin de journée, et la voyant marcher la tête dans son téléphone, Oscar comprend qu'elle n'est pas prête d'aller dormir.

-Longue journée ?

Elle relève la tête et sourit en voyant Oscar.

-Longue nuit ? rétorque-t-elle, et le pilote rit. Repose-toi bien, Oscar Piastri. S'il te plaît, pense à moi quand tu seras dans ton lit.

Elle soupire de manière dramatique avant de froncer les sourcils.

-Je voulais vraiment dire… genre, pense à la chance que tu as, car moi, je ne l'ai pas.

-Pas de souci, Nour Aït Idir, je penserais à toi dans mon lit.

Elle sourit avant de lever les yeux au ciel.

-Ne te moque pas de moi. Va plutôt te coucher, tu dois rouler vite, demain.

-À demain, p'tit soleil. fais attention à toi quand même.

En voyant Nour arriver dans le garage, le lendemain matin, Oscar ne remarque pas immédiatement qu'elle marche difficilement droit. Quand elle se plante devant lui pour le coiffer, par contre, ses cernes lui sautent au yeux.

-Je peux te demander combien de temps tu as dormi ?

Nour secoue la tête.

-Non. Il vaut mieux rester dans l'ignorance parfois.

Oscar rit sans oser admettre qu'il trouve ça un peu inquiétant. Nour étant une grande fille, il est certain qu'elle connaît ses limites, mais la voir dans cet état est tellement rare que ça le frappe tout particulièrement.

Il observe longuement son visage, profitant du fait que ça ne semble pas la déstabiliser. Il finit par briser le silence en disant :

-Imagine je me coupe les cheveux ?

Elle rit, restant concentrée.

-On serait tristes, je pense.

-On ? rigole-t-il. Qu’est-ce que je viens faire là-dedans ?

Nour hausse les épaules.

-Ce serait quoi, l’excuse pour qu’on soit aussi proches l’un de l’autre ?

Le pilote se fige. But pour Nour, il n'a rien pu faire, l'attaque était trop bonne, elle a passé les défenseurs sans difficulté et a trompé le gardien de but. Les cinq sens d'Oscar sont allongés au sol, prêts à se faire piétiner par n'importe quelle personne du garage. Oscar, quant à lui, se demande depuis quand il fait aussi chaud par ici, et si quelqu'un a pensé à ouvrir les fenêtres.

Petit rappel, le garage est grand ouvert sur la pit lane.

Quand il croise le regard de Nour, celle-ci lui sourit d'un air fier. Elle sait qu'elle a raison.

Elle recule d'un pas et hoche la tête en regardant le résultat, visiblement satisfaite. Et comme ça, sans un mot, elle s'en va. Et ce n'est pas la première fois qu'elle recoiffe Oscar sans prendre de photo ; mais c'est la première fois qu'elle énonce tout haut ce que tout le monde pense tout bas de cette situation. Et les deux combinés ensemble donnent un cocktail explosif dans le cerveau d'Oscar.

Il reste figé jusqu'à ce qu'un mécano passe, lui rappelant involontairement qu’il est là pour faire son job.

Bien coiffé et le cœur battant, Oscar se remet à l'œuvre.

_____
coucou wattpad ! à partir de vendredi, il y aura un chapitre par jour sur ma fiction calendrier de l'avent donc je vais disparaître d'ici. on se retrouve en 2025 pour la suite d'Oscour 🤍