chapitre 21
Le samedi, quand Oscar arrive sur le paddock, c'est la douche froide.
Parce que son badge passé, la première personne qu'il voit est Nour, morte de rire. Jusqu'ici, rien de désolant. Mais quand il tourne la tête, se demandant qui est aussi hilarant, la réponse est en vérité assez logique.
C'est Flo, la seule, l'unique, la sœur de Lando, la super copine de Nour, celle avec qui elle venait avant, quand elle n'avait aucun pied dans le domaine.
Oscar marche très vite pour rejoindre l'hospitalité, et quand il arrive, sans grande surprise, Lando sirote un café.
-Ta sœur est là ?
Le britannique plisse les yeux.
-Laquelle ? Ah oui, Flo. Oui, elle est venue pour le week-end. Je l'ai pas encore croisé.
Oscar hoche la tête, dépité. Si Flo est là, Nour ne va avoir d'yeux que pour elle.
Et c'était le dernier week-end.
Génial.
Celle-là, Oscar ne l'a pas vu arriver.
-Tu veux un café ? propose Lando, à des kilomètres de se douter que son coéquipier est en pleine crise existentielle.
-Oui, s'il te plaît. Un double.
-Un double ? répète Lando, t'es sûr ?
Oscar hoche la tête, déterminé. Il va en avoir besoin pour survivre à cette journée nulle, qui sera elle-même suivie d'une autre journée tout aussi nulle, même sûrement encore plus nulle.
Ça fait 21 chapitres, vous n'aviez pas remarqué qu'Oscar était légèrement dramatique ?
Son café à la main, il part se mettre au travail. Voilà quelque chose qui va l'occuper ! Se jeter corps et âme dans un truc qu'on aime pour oublier la personne qu'on aime, n'est-ce pas une technique infaillible ? Ce n'est pas l'autrice qui va vous dire le contraire.
Quand l'heure du déjeuner arrive, il traîne les pieds, trouve des occupations plus ou moins urgentes, et c'est seulement quand son physio le met dehors qu'il va enfin déjeuner.
-Tu vas prendre quoi ? Des pâtes ?
Oscar hausse un sourcil en voyant Lando à côté de lui.
-Il est pas là, ton amoureux ?
Il hausse les épaules.
-Si. Il nous attend dedans. Tu manges avec nous.
Oscar fronce les sourcils, mais Lando ne lui laisse pas le temps d'en placer une.
-Tu m'en dois une, j'ai foiré un de tes dates avec Nour, c'est ton tour aujourd'hui.
L'australien sourit. Nour est probablement en train de déjeuner avec Flo, d'où l'insistance de Lando.
-T'es pas obligé de faire ça.
-Je sais. Mais j'ai envie.
-Merci, Landito.
-Avec plaisir, Osco.
Quelques minutes plus tard, ils s'installent avec George, qui semble content de voir Oscar. La discussion est portée sur les qualifications qui ont lieu dans quelques heures, et finalement, Oscar peut bien admettre qu'il a passé un bon déjeuner. Le reste de l'après-midi se déroule très rapidement, car le protocole d'avant qualification est lancé dès son retour du déjeuner. À quelques minutes du départ pour la Q1, il s'apprête à enfiler son casque quand il entend son physio dire :
-Tiens, livraison express.
Il se pince les lèvres en voyant un M&M's. Même si Flo est là, elle y a pensé. Il sourit et remercie son physio avant de l'avaler et de se concentrer à nouveau.
Quand il revient dans le garage après la Q1, il est surpris de voir Sienna dans un coin. Il ne se souvient pas de la dernière fois qu'elle a travaillé chez eux, et il sait depuis un moment qu'elle donne tous ses tours à Nour.
-Salut, lance-t-il, tu es chez nous aujourd'hui ?
Sienna lève les yeux au ciel.
-Bien sûr que non. Je cherche simplement Nour.
Oscar hausse les épaules.
-Ici ? Je pense que t'es du mauvais côté du garage.
-Oh, Oscar, s'il te plaît, pas à moi. Il n'y a aucun univers où il se passerait quoi que ce soit entre ton coéquipier et Nour. Et puis j'ai passé assez de temps avec elle pour savoir que c'est toi qui l'intéresse.
Oscar sent que ses joues rougissent, et il sourit.
-Non, mais, je veux dire, Flo est là ce week-end... donc Nour est probablement avec elle, côté Lando.
Sienna reste silencieuse quelques secondes.
-J'ai un peu trop parlé, là, non ?
Oscar rit, et elle le suit.
-Elle te l'a dit ? Que je lui plaisais ? C'était quand ?
-Oscar... même si elle ne l'avait pas dit, pardon, mais tout le monde est au courant.
-Mais... pas moi...
-Maintenant si.
Il hausse les épaules.
-Je veux pas la déranger, elle est avec sa copine.
Sienna hausse les épaules.
-Je te l'ai déjà dit, je suis bien placée pour savoir que parfois on a besoin de temps, d'un déclic, d'un moment. Mais arrête de penser que les gens qui t'entourent sont des obstacles. Des Oscar Piastri, elle n'en connaît qu'un.
Sur ces mots, l'australienne s'éloigne, passant dans le garage voisin. Le pilote reste planté sur le côté quelques minutes pour reprendre ses esprits. Elle a raison, probablement. Sauf qu'Oscar ne sait pas quoi faire de tout ce qu'il vient d'apprendre.
Alors il reste de son côté du garage.
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