chapitre 2
La deuxième période d'essais libres est suivie d'une réunion durant laquelle Oscar s'ennuie toujours. Il n'en a jamais parlé avec Lando, mais il sait que c'est aussi son cas, puisqu'à chaque fois, il apporte un gadget plus surprenant que les précédents pour s'occuper–et agacer les animateurs de la réunion, qui n'osent pourtant rien lui dire.
Aujourd'hui, il a apporté un ressort arc-en -ciel qu'il s'amuse à faire rebondir de la table à ses genoux depuis une quinzaine de minutes sans se lasser. Oscar est bien obligé de le défendre intérieurement : il n'y a vraiment rien de mieux à faire ici. Et puis, quand on analyse les cinq sens impactés par ce jeu tout à fait innocent, le pseudo problème est clairement minime.
Oscar décroche quand le ressort le Lando s'écrase par terre, et part dans ses pensées. Ce qui serait vraiment le top, ce serait de mentionner Nour à Lando, de manière tout à fait subtile évidemment, pour essayer de glaner des informations sur ce fameux stage qu'elle lui a mentionné plus tôt.
Problèmes : ils sont en pleine réunion pour parler de leur job et Oscar ne voit pas comment aborder le sujet de manière subtile.
Solution : Oscar ne va rien faire. Il va se contenter de reconnecter son ouïe à la discussion officielle de la réunion, et il va même lâcher une remarque pour faire comme s'il avait toujours été attentif.
Le problème, c'est que lorsqu'ils sortent de l'hospitalité, eh bien, Nour est plantée devant la porte, son pass brillant avec les reflets du soleil, et Oscar a presque envie de disparaître pour ne pas assister à la conversation qu'elle va probablement avoir avec Lando. Dommage, aucun de ses cinq sens ne peut l'aider avec ça.
-Lando ! s'exclame-t-elle en lui faisant un signe de la main, et celui-ci fronce les sourcils, comme s'il était inquiet de la voir ici.
-Ça va ? lui demande-t-il. Tout s'est bien passé pour ta première journée ?
-Je suis déjà venue, rétorque-t-elle comme sur la défensive alors qu'il le sait très bien. Lando lève les yeux au ciel.
-Venir avec ma sœur et faire un stage, tu peux convenir que ce sont deux salles, deux ambiances.
Elle hausse les épaules.
-C'était chouette. Ma maître de stage est trop trop sympa et vraiment trop belle. On a bien discuté et même si ce weekend je ne fais qu'observer, elle m'a dit que lors du prochain Grand Prix, je pourrais déjà commencer à avoir des missions !
Oscar sourit. C'est la première fois qu'il l'entend parler autant, et il peut voir qu'elle semble vraiment épanouie. Le visage de Lando exprime aussi du soulagement en entendant que la jeune femme s'est sentie comme un poisson dans l'eau.
-Et elle t'a dit quelque chose sur tes vêtements ? rétorque Lando, et Nour sourit.
-Non.
La réponse ne plaît pas à Lando, ce qui fait rire Oscar. En voyant le sourire que Nour affiche avant d'ajouter quelque chose, il sent qu'elle a décidé d'agacer encore plus le britannique.
-Aujourd'hui j'ai surtout été formée sur Red Bull parce qu'ils sont en tête du championnat... du coup vous avez encore quelques jours devant vous avant que je ne débarque dans votre écurie de milieu de classement.
Lando ouvre grand la bouche, et Oscar hausse les sourcils.
-Bonne soirée Lando, bonne soirée Oscar Piastri ! s'exclame-t-elle avant de disparaître.
-Plus elle grandit, plus elle a de l'audace.
-Elle a un an de moins que moi, Lando.
Le pilote hoche la tête.
-Exactement ! Si jeune et pourtant déjà si insolente.
Oscar rit avant de le suivre vers la sortie. Il est grand temps de se reposer avant les deux journées énergivores qui les attendent.
Le samedi comme le dimanche, Oscar passe peu de temps au garage. Il ne recroise pas Nour pendant la première journée du week-end, mais il sait qu'elle est bel et bien là car Lando disparaît à l'heure du déjeuner pour manger avec elle. Quand, le dimanche après la course, il s'approche de la driver room de Lando pour lui rendre une gourde, son cœur rate un battement en voyant qu'elle attend derrière la porte.
C'est la panique dans la tête du pauvre Oscar, qui n'a pas préparé ses habiletés sociales spécial Nour, c'est-à-dire, préparer deux phrases qu'il va être capable de sortir sans trop buter sur les mots, des petits sourires et si besoin, un signe de la main en guise d'au revoir.
À la place, il est tout simplement démuni, ne sait plus comment s'adresser à un humain et veut mettre ses cinq sens dans la gourde de Lando. Quand il l'ouvre, il lève les yeux au ciel en sentant l'odeur caractéristique de café. Il se demande si George est parfois jaloux de la relation entre Lando et le café.
-Oscar Piastri, félicitations pour ta P6.
Le pilote relève la tête de la gourde et se fige en voyant Nour. Mince, elle l'a vu. Ou génial, elle l'a vu ? Il n'a pas vraiment le temps de réfléchir à ça : il doit absolument trouver une réponse à donner, si possible qui reste dans le sujet. Ne pas répondre "je déteste le café", par exemple, ni "Nour, je crois bien que la présence ici illumine ma vie".
-Merci, Nour Aït Idir.
Elle sourit avant de demander :
-Tu vas voir Lando ?
Il hoche doucement la tête.
-Oui. Et toi ?
-Oui.
Ils franchissent les derniers mètres côte à côte, et une fois devant, Nour retient sa respiration en voyant Oscar poser sa main sur la poignée de porte.
-Tu frappes pas avant d'entrer, toi ?
Sa timidité ne l'empêche pas de rigoler.
-Non, jamais.
Comme pour prouver ses propos, il ouvre la porte et plisse les yeux en voyant Lando assis par terre, regardant dans le vide.
Et soudain, il oublie la présence de Nour et tout ce qui va avec.
Il redevient Oscar-quand-Nour-n'est-pas-là.
-Mec, pendant que tu réfléchis au sens de la vie, quelqu'un t'attend derrière la porte. Et je t'ai ramené ça, aussi, arrête de laisser traîner ton café partout. On a réu dans vingt minutes !
Il s'apprête à refermer la porte, mais en se retournant, il tombe sur une Nour qui a l'air complètement choquée.
-Oscar Piastri, je ne t'ai jamais entendu dire autant de mots.
Le rouge lui monte aux joues, il le sent bien, et en entendant Lando pouffer de rire, toujours au sol, il sait qu'il doit s'enfuir au plus vite.
Mais évidemment, sa lucidité est repartie, alors il se trouve bête et n'a pas le temps de réfléchir à une excuse. À la place, il hausse les épaules avant de lancer :
-À bientôt, Nour Aït Idir.
_____
wattpad, voici un petit chapitre pour fêter le long weekend qui arrive (pendant lequel je vais m'enfermer et écrire) 🫶
promis nos louls auront un peu plus d'interaction dans le chapitre suivant !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top