chapitre 14

-Cache-moi, Oscar Piastri !

Le pilote fronce les sourcils, confus, en voyant Nour se faufiler dans son dos. Il rit.

-Je suis pas sûr d'être la meilleure cachette, Nour Aït Idir. C'est avec qui, que tu joues à cache-cache ?

-C'est Lando, il est avec Théa !

Oscar fronce à nouveau les sourcils. Le ton paniqué de sa voix n'a aucun sens pour lui.

-Théa, celle qui travaille chez Mercedes ?

-Oui, qui d'autre !

-Ils sont très amis, tu sais, ils sont souvent ensemble. Ça ne me dit pas pourquoi tu te caches.

-Mais parce que moi, je... elle m'intimide, Théa !

-Oh ! s'exclame Oscar, surpris. Même s'il a déjà vu Nour rougir deux-trois fois, elle ne semble pas se laisser intimider par qui que ce soit. Et même si Oscar ne connaît pas vraiment Théa, le peu qu'il l'a côtoyé lui a montré qu'il n'y avait rien à craindre de cette femme.

-Pourquoi ? demande-t-il en se tournant vers elle, et Nour hausse les épaules.

-Parce qu'elle est incroyable ! Elle... elle est comme Barbie, elle sait tout faire et tout le monde l'aime !

Oscar sourit.

-T'es mignonne. C'est juste une humaine, tu sais.

Oui, notre Oscar national se permet cette remarque alors qu'il est pareil quand il s'agit de Nour. Mais pour des raisons évidentes, il ne va pas expliquer ça à Nour. Et puis, il s'améliore dans ce domaine à force de lui parler, justement... ce qui lui donne une idée.

-C'est pas juste une humaine, c'est Théa !

-Prenons le taureau par les cornes, déclare-t-il, et Nour n'a pas le temps de poser de questions : Oscar attrape sa main et l'emmène exactement où Lando et Théa sont en train de discuter.

-Oh, non, Oscar Piastri, je vais trop me ridiculiser, je vais dire plein de trucs bêtes, et je...

-Salut ! s'exclame Théa quand ils arrivent à son niveau, et Oscar lui rend son sourire.

-Salut. Nour voulait vous parler mais elle osait pas trop, elle avait peur de vous déranger.

-Mais qu'est-ce qui t'arrives, l'emmerdeuse, c'est juste nous, marmonne Lando. Tu connais déjà Théa, non ?

Nour hoche la tête, et Oscar est obligé de trouver ça mignon.

-Mais oui, Sienna est venue te présenter ! répond la française. Lewis m'a montré tes photos, l'autre jour, elles sont très belles.

-Merci, répond Nour, c'est très gentil.

-Donc, il n'y a que de moi que tu ne prends aucune photo, se plaint Lando, et Oscar se demande pourquoi il ment avant de réaliser que Nour s'est détendue à l'entente de sa remarque : elle sert moins sa main.

Et c'est donc à ce moment-là qu'Oscar réalise que la main de Nour est toujours dans la sienne. Le cerveau d'Oscar est donc partagé entre la joie de vivre cette expérience incroyable et la panique totale.

-Je prends des photos de toi ! rétorque Nour, qui n'a aucune idée du débat interne que vit le pilote australien.

Lando sourit.

-Et Lewis, tu l'as recoiffé, ou pas ?

-Tu me fais chier, Lando.

Ce dernier éclate de rire, rapidement suivi par Théa et Oscar.

-Je t'aime bien, Nour, il ne sait pas qu'il a besoin d'être remis à sa place, parfois, lance Théa en tendant sa main à Nour, qui lâche celle d'Oscar pour la serrer.

Vide. Tristesse. Désespoir. La main d'Oscar se retrouve orpheline.

-Ouais, bon, on se calme, les frenchies, pas besoin de faire une alliance sur le paddock non plus, intervient Lando.

Nour sourit. Ça y est, c'est son tour d'agacer le britannique, Oscar sait qu'elle jubile intérieurement.

-Je dois retourner travailler, de toute façon.

-Moi aussi, répond Théa. On se reverra, Nour, je t'oublie pas !

Cette dernière sourit avant de reprendre la main d'Oscar et de marcher en sens inverse.

-T'avais raison ! s'exclame-t-elle, toute contente. Merci de m'avoir emmené lui parler. Elle est vraiment incroyable.

Oscar se demande un instant si Théa n'est pas en train de devenir sa concurrente, mais la pensée est vite éclipsée par le bonheur d'avoir à nouveau la main de Nour en contact avec la sienne.

-Bon, je dois vraiment aller bosser... à tout à l'heure, Oscar Piastri !

Elle lui sourit avant de définitivement lâcher sa main et se diriger vers Sienna, qui est à quelques mètres.

Oscar ne sait pas dans quel contexte elle a prévu de le revoir "tout à l'heure", mais il est d'accord.

Il n'attend que ça, en vérité.

-Théa m'a demandé depuis combien de temps vous étiez ensemble avec Nour.

Oscar avale son eau de travers et commence à tousser. Lando s'approche pour taper son dos, mort de rire.

-Oups, j'ai pas vu que tu buvais avant de lâcher mon info, désolé.

-Et tu lui as dit quoi ?! demande Oscar, paniqué.

Lando sourit.

-Que j'attendais encore.

Oscar lève les yeux au ciel.

-Allez, quoi, tu l'aimes bien, elle t'aime bien, c'est plutôt pratique.

Oscar fronce les sourcils.

-Je croyais que tu me dirais pas si elle te disait quelque chose.

-Elle m'a rien dit, Osc, j'ai juste des yeux.

L'australien hausse les épaules.

-Je sais pas. Je suis pas pressé, de toute façon.

Lando sourit.

-Je pense que tu peux prendre ton temps, c'est pas demain la veille qu'elle va changer d'avis.

Oscar lève à nouveau les yeux au ciel, ce qui fait rire Lando.

-Enfin, sans compter celui de demain, il lui reste trois Grand Prix, lui rappelle-t-il, et Oscar hoche la tête. Il sait. Il compte, lui aussi. Et il ne sait pas encore vraiment trop quoi faire de ce fait. Peut-être qu'il devrait tout lui déballer à son dernier Grand Prix, de cette manière, il ne prendrait pas trop de risques que ça devienne étrange entre eux. Bon, elle reviendrait sûrement avec la sœur de Lando, mais Oscar pourrait juste l'ignorer, ou bien changer d'écurie.

Non, Oscar n'a pas prévu d'envisager le scénario dans lequel Nour ressent la même chose. Ce serait se porter l'œil.

Trois Grand Prix, sans compter celui du lendemain, ça lui laisse encore du temps.

Et quand il retrouve Nour, un peu plus tard, il sait qu'il se remettrait d'un rejet, mais qu'il mettrait du temps. Il est un peu trop attaché à cette femme.

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