quatrième vie

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𝟷𝟼𝟿𝟸 - 𝚂𝚊𝚕𝚎𝚖 𝚟𝚒𝚕𝚕𝚊𝚐𝚎, 𝙼𝚊𝚜𝚜𝚊𝚌𝚑𝚞𝚜𝚎𝚝𝚝𝚜.


es sorcières sont à Salem !

Une vague de sons désaccordés déferla et vint faire vibrer les murs de l'église. À en croire les réactions, on aurait pu penser que les habitants apprenaient seulement la nature du fléau qui s'abattait sur Salem Village. Les hommes brandissaient leurs bibles comme s'il s'agissait à la fois d'une arme et d'un bouclier, et les femmes se noyaient dans leurs larmes en serrant leurs croix si fort entre leurs mains que les jointures en devenaient blanches.

À croire qu'ils découvraient ce sermon pour la première fois. À croire que le mot sorcière n'était pas là, gravé dans leurs esprits, qu'ils ne l'entendaient pas chaque jour, à chaque heure et dans chaque rue de Salem Village. Dans l'agitation de leur désespoir ils se tenaient là, entassés sur les bancs de l'église, s'asseyant même à genoux devant le pasteur et buvant ses paroles comme s'il s'agissait du Chris lui-même.

Tout cela répugnait profondément Louis Tomlinson, qui les observait depuis la dernière rangée, au fond de l'église.

— Ces pècheresses, ces démons... elles sont parmi nous ! Elles s'infiltrent dans nos foyers, partagent nos lits et font entrer le mal dans nos maisons ! Peut-être qu'elles sont vos sœurs, vos mères, et surement vos épouses ! Prenez garde, habitants de Salem Village, ne vous fiez qu'en Dieu et votre foi. Ils sont nos seules lumières en ces temps sombres.

Louis fit voyager son regard dans la foule, cherchant sa lumière à lui. Les gens étaient agités aujourd'hui, plus encore que d'habitude. Ils hurlaient comme si leurs voix parviendraient aux oreilles des sorcières, laissaient la rage déformer leurs traits. Et dans cette foule hystérique, Louis se demanda ce qu'il fichait là. Enfin, non, il le savait pertinemment. Le pasteur donnait des messes et des sermons tous les jours et il était préférable de s'y rendre si on voulait éviter tout soupçon. Ou toute accusation. Il était donc préférable d'assister à tout ce qui touchait de près ou de loin à la religion, et c'est bien pourquoi Louis s'inquiéta, ce jour-là, de ne pas voir le doux visage d'Harry parmi la foule.

Harry n'avait jamais loupé un sermon, il était même l'unique raison qui poussait Louis à s'y rendre au début, lorsque le mot sorcière n'avait pas encore été associé aux crises d'hystérie qui s'accumulaient dans le village. Veillant à s'asseoir à une distance raisonnable de Louis, il écoutait les mots du pasteur avec cette crainte dans le regard. Le vert de ses yeux s'était progressivement laissé atteindre par la peur, au point qu'il dû baisser les paupières devant les exécutions pour éviter que la flamme de frayeur qui brulait dans son regard ne devienne un véritable incendie. Il était jeune, seize ans à peine, et un air plein de vie colorait ses joues et étirait parfois ses lèvres dans un sourire. Son âge le rendait rayonnant, mais également naïf et influençable. Louis en était conscient et parfois agacé, bien qu'il trouvât dans son innocence un certain charme et une évidente délicatesse. Comprenant qu'il est difficile de rassurer un jeune homme de seize ans qui assiste chaque jour aux exécutions de visages familiers, il s'était juré de le protéger.

Car Louis n'était pas naïf, et bien loin de croire à ses histoires de sorcière. Il savait que le mal qui rongeait Salem portait un tout autre nom : hystérie.

— Les procès continueront, il reprit sous l'acclamation des habitants. Nous les aurons toutes. Nous délivrerons Salem du mal. Et cela commencera par le procès de Gemma Styles.

Louis se figea sur le banc, reportant son regard sur le pasteur.

— Le Révérend Winslet m'a trouvé hier soir, tard dans la nuit, et m'a supplié de guérir sa fille Miss Elizabeth du mal qui la possédait. Je l'ai vu de mes propres yeux, son corps agonisant sous le coup des crises.

Les habitants s'échangèrent des regards en secouant la tête d'un air consterné. Louis n'avait toujours pas bougé.

— J'ai tout vu de mes propres yeux et je peux vous dire, habitants de Salem, qu'il s'agissait là de l'emprise d'une sorcière ! Une sorcière qui n'est autre que Gemma Styles, qui travaillait comme bonne chez les Winslet. D'autres preuves que je ne peux dévoiler enverront cette pècheresse sur le pilori après le procès !

Il avait haussé le ton à la fin, comme pour provoquer les réactions enragées de la foule qu'il hypnotisait. Ils se mirent à hurler, à lever le point sous le coup de leur colère. Louis sentit son cœur battre plus fort à la simple idée que Gemma ait été arrêté. Et s'il n'était pas en plein cauchemar, que tout ceci était bien réel, alors Harry était en danger.

Car sa sœur venait de se faire arrêter.

— Harry, il lâcha dans un souffle inaudible, le regard fixé sur l'immense croix qui pendait derrière le pasteur.

Il se leva précipitamment, ignorant les quelques regards qui se tournèrent vers lui alors qu'il courait presque hors de l'église. Il avait attiré l'attention, très vite tout le village parlerait de sa réaction étrange durant le sermon. Mais si les heures d'Harry étaient comptées, les siennes pouvaient l'être également sans qu'il ne s'en soucie.

Il s'était juré de le protéger. Pas contre les sorcières, mais contre les habitants qui étaient prêt à dénoncer leur propre progéniture si cela pouvait éloigner les soupçons. Harry était bien trop jeune pour connaître la souffrance, et bien trop innocent pour pouvoir se défendre tout seul. Louis et lui se connaissaient depuis des années, depuis le moment où Harry avait emménagé dans la maison à côté de la sienne à Salem. Bien sûr, les choses avaient changé depuis quelques années. Les sentiments avaient évolué, à mesure que les temps s'étaient assombris.

Ce n'était surement pas la période idéale pour s'aimer comme ils le faisaient, Harry et lui. Tout était si sombre et funeste. Ou peut-être, au contraire, était-ce le moment parfait, car ils créaient un peu de lumière au milieu de cette obscurité.

Le pasteur n'avait pas menti en parlant de temps sombres, c'était bien la seule vérité qui était sortie de la bouche de ce charlatan. La noirceur se reflétait dans chaque rue de Salem, dans l'atmosphère qui y régnait. Tout était silencieux dehors, si on ignorait les croassements des corbeaux qui venaient renifler la mort sur les pavés. Louis marchait rapidement dans le brouillard, jetant parfois un coup d'œil aux fenêtres brisées ou aux maisons dont il ne restait plus que des cendres. L'air était humide, le ciel rempli de nuages gris, et la fraicheur du matin fit naître un frisson le long de sa colonne. Sa démarche rapide le mena sur la place du village. Autrefois envahi par les fleurs et les petits commerces ambulants, ces pavés étaient maintenant le support de la potence et du pilori. Le mécheux jeta un regard aux cordes que le vent faisait se balancer et tenta de ne pas les imaginer autour du cou d'Harry.

Il accéléra encore, croisant le regard de quelques rares habitants qui étaient assez vieux pour ne plus avoir peur de se faire suspecter. Louis s'enfonçait dans le brouillard et les ruelles boueuses, hypnotisé par le simple besoin de retrouver son amour.

— LES SORCIÈRES SONT À SALEM !

Il sursauta face à l'homme qui venait de jaillir devant lui, une cloche dans une main et l'autre serrant nerveusement un paquet de papiers froissés. Ses yeux n'étaient plus que deux billes dévorées par la terreur, son corps tremblait sous le coup de ses propres paroles.

— Pauvre fou, souffla Louis en s'éloignant.

Les habitants avaient tous le même mot à la bouche et Louis rêvait de ne pas l'entendre ne serait-ce qu'une journée. Une simple petite journée, comme il en existait avant toute cette hystérie. Il aurait pu aller au bord de la rivière avec Harry, se baigner, l'embrasser sans fin en glissant ses mains dans ses boucles mouillées. Admirer son sourire, ses fossettes, le rose de ses joues. Rester loin de Salem et de tous ces fous, lui faire l'amour et laisser leurs gémissements couvrir ce stupide mot ; sorcière. Mais ils devaient être prudents, ne pas laisser parler trop fort l'amour qu'ils partageaient. Personne ne les laissera commettre la moindre erreur.

Un soupir de soulagement traversa ses lèvres lorsqu'il aperçut la maison d'Harry. Il se précipita à la porte et donna trois coups vifs sur le bois. Ses dents mordillaient nerveusement sa lèvre inférieure alors qu'il attendait le moindre signe de l'autre côté de la porte. Mais rien ne se passa. Il frappa encore, plus fort. Où étaient-ils, bon sang ? Où était Harry, et sa mère Anne ? Son anxiété monta d'un cran.

— Harry, il hurla, tapant sur la porte dans une dernière tentative. C'est Louis, ouvre-moi !

Il jura en constatant que rien ne se passait. Harry n'était pas chez lui. Il porta ses mains à sa tête, réfléchissant à toute vitesse en tirant légèrement ses cheveux. Il ne pouvait pas perdre Harry. Pas lui. Une idée lui vint et il s'empressa de faire le tour de la maison. Une vieille grange se trouvait à l'arrière, au fond de ce qui fut un jardin mais qui n'était maintenant plus qu'un terrain boueux. Il fit glisser la porte en bois et crut qu'il allait s'effondrer en voyant le visage apeuré qui se tourna vers lui.

— Harry !

Il se précipita en avant, l'attrapant et le serrant dans ses bras avec force. Ses paupières s'abaissèrent en sentant son cœur pulser contre sa poitrine. Il avait eu si peur de ne plus pouvoir le sentir entre ses bras, tout contre lui. Peur de ne plus pouvoir glisser ses mains dans ses boucles folles, de ne plus revoir l'émeraude de ses yeux. Alors il savoura chaque seconde de ce moment, jusqu'à ce que le son de ses sanglots le pousse à s'écarter légèrement.

Il s'accrochait au pull de Louis, serrant la laine dans ses points. Ses yeux étaient baignés de larmes, comme la première fois où il avait vu un homme se faire exécuter sur la place du village. Il portait la même expression sur le visage, la même frayeur déformait l'habituelle délicatesse de ses traits. Les larmes coulaient sur le rose de ses joues et Louis vint poser ses mains par-dessus, relevant légèrement son visage pour croiser son regard. La peur n'était plus l'unique hôte de ses prunelles ; la douleur l'y avait rejointe.

— Harry, il l'appela dans un murmure, tu es fou de ne pas venir au sermon, j'ai cru qu'il t'était arrivé quelque cho-

— Ils ont pris Gemma.

Sa voix s'était brisée, craquant au milieu de son aveu douloureux.

— Ils l'ont emmené loin de moi, ils disent qu'elle est une sorcière. Mais c'est faux. Ma sœur n'est pas une sorcière. Je le sais. C'est faux, ils mentent. Tu le crois, n'est-ce pas ? Qu'elle n'est pas une sorcière ? Dis-moi que tu le crois, je t'en supplie.

Ses sanglots avaient redoublé à mesure des mots qui quittaient sa bouche. Louis posa son front contre le sien, caressant sa joue du bout des doigts, tentant de calmer ses tremblements.

— Bien sûr que je te crois.

Harry resta perdu quelques secondes dans son regard qui brûlait d'une chaleur rassurante, fixant cette flamme qui apaisait ses angoisses. Il se sentait en sécurité avec Louis, invincible même. Alors il se jeta sur ses lèvres.

Il s'accrocha à lui comme si quelque chose menaçait de les séparer, l'embrassa comme si la mort les attendait dehors. Louis plongea une main dans ses boucles, l'autre glissant sur son corps jusqu'à venir serrer sa hanche. Il répondit au baiser avec autant d'ardeur et de désespoir, comme s'ils se trouvaient à la dernière scène du dernier acte d'une tragédie. Leur étreinte avait tout de tragique. Leurs baisers avaient un goût de fin du monde.

— Ne me refait plus jamais ça, Louis lâcha d'une voix essoufflée entre deux baisers, ne t'absente plus jamais sans me prévenir. J'ai bien cru que j'allais te perdre.

— Tu ne me perdras jamais.

Louis replongea sur ses lèvres, les dévorant avec envie. Comment était-ce possible d'aimer autant cela ? Et comment pouvait-on vouloir l'interdire ? Y-avait-il réellement quelque chose de mal dans le fait de s'embrasser comme ils le faisaient ? Sans cesser leurs baisers avides, Louis les allongea dans la paille qui recouvrait le sol de la grange. Harry resserra ses cuisses autour de ses hanches, lâchant de petits grognements qui vinrent mourir sur les lèvres de son amant. Perdu dans leur monde qui ressurgit à chaque fois qu'ils sont tous les deux, ils ignorent les bruits de cloche qui résonnent dehors et marquent la fin du sermon. Louis l'embrasse avec fougue et remercie le ciel de pouvoir le faire.

Harry recule légèrement, ouvrant les yeux pour admirer ceux de l'homme qu'il aime.

— J'ai peur, Louis.

— Gemma n'est pas une sorcière. Il ne lui arrivera rien, je te le jure.

— Comment peux-tu en être certain ? Peut-être que... peut-être que je me suis laissée aveugler, moi-aussi.

Louis secoua la tête d'un mouvement résigné.

— Les sorcières n'existent pas.

Il avait lâché ces mots avec une sincérité étonnante. Si sincère que tout Salem aurait pu y croire s'il avait prononcé cela sur l'estrade d'une Église. Et ils auraient dû y croire, car c'était la vérité. Louis était bien loin d'être naïf, et bien loin de laisser la peur le détruire comme elle avait détruit les habitants de ce village. La voilà, la sorcière qu'ils chassaient tous : la peur. Les gens à Salem étaient dévorés par la peur, bouffés par l'angoisse. Marqués par les guerres contre les Indiens, les persécutions envers les protestants, par les arrestations de masse, les chasses aux sorcières, les procès et les pendaisons. Il était là, le vrai démon de Salem. C'était cette peur qui ne s'en allait jamais de leurs esprits, cette panique qui les forçait à se dénoncer les uns et les autres. C'était cette atmosphère pesante qui accompagnait l'attente de désignation d'un nouveau coupable. Les crises d'hystérie n'avaient rien à voir avec de prétendues sorcières, la peur était l'unique cause de cette folie et, sans le savoir, les habitants de Salem l'alimentaient un peu plus chaque jour.

— J'ai peur pour elle, Louis. Et pour toi. Si un jour je te perdais...

— Chut. Ne dis rien.

— J'en mourrais.

Harry le fixa d'un regard tendre, les joues encore humides de ses larmes. Il caressa la joue de son amant en se répétant à quel point il l'aimait, puis glissa la main sur sa nuque pour le tirer dans un énième baiser. Il n'en aura jamais assez, il veut de lui pour l'éternité.

Mais ont-ils l'éternité ?

Alors que Louis passait une main sous le pull d'Harry, frissonnant en caressant sa peau glacée, il n'avait aucune idée que son monde - leur monde - était sur le point de s'écrouler. Il s'en rendit compte seulement lorsqu'un cri perçant explosa derrière eux et que, en se retournant précipitamment, il aperçut cette femme au visage muré dans la frayeur. Louis l'avait déjà vu, elle travaillait avec les Styles dans les champs. Et maintenant elle se tenait sur le seuil de la grange, pétrifiée par la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux ; deux hommes s'embrassant jusqu'à en perdre le souffle.

— M-Margaret ?

La voix d'Harry tremblait. Il sut, lui aussi, que rien ne serait pareil après cela.

Et peu importe si Harry la connaissait depuis des années, peu importe l'incroyable gentillesse dont elle faisait habituellement preuve. La peur nous pousse à faire ce que personne ne nous croyait capable. Ce que nous-même, nous ne nous croyions pas capable.

Margaret lâcha les seaux qu'elle tenait à bout de bras, ceux-ci venant s'écraser dans un lourd fracas tandis qu'elle hurlait en s'enfuyant. Louis poussa un juron et se releva précipitamment. Ses yeux cherchèrent la silhouette de Margaret qui était déjà loin devant la grange, toujours en mouvement comme si elle se faisait poursuivre par le mal.

Ou par des sorcières.

— Je vais la rattraper, Louis parla rapidement en jetant un regard à Harry qui se relevait avec peine. Ne bouge pas d'ici, cache-toi s'il le faut. Je vais parler à cette femme.

— C'est trop tard Louis, répondit-il, sa voix se brisant à nouveau. C'est trop tard. Elle nous a vu.

La voix dans son esprit jura qu'Harry avait raison, que le mal était fait. C'est bien de cela qu'il s'agissait d'un regard extérieur ; du mal. Mais Louis ne pouvait pas y croire pour le moment, temps qu'il n'aurait pas tout tenter pour les sauver. Il partit à la suite de Margaret d'une démarche rapide, suivant les marques que ses pas précipités avaient laissé dans la boue. Il l'aperçut à nouveau, à quelques mètres de la ruelle, et sentit une vague de soulagement en voyant qu'elle s'était arrêtée.

— Margaret ! il l'appela, courant presque pour la rejoindre.

— Ne t'approche pas, démon !

— Vous ne comprenez pas, laissez-moi vous-

— Je sais ce que j'ai vu ! Je l'ai vu de mes propres yeux. Pas un pas de plus, démon, ne m'approche pas !

Le visage déformé par le dégout, elle crachait ses accusations d'une voix forte et résonnante qui, très vite, attira l'attention des passants. Le sermon venait de se terminer, les habitants rentraient chez eux après avoir passé une heure à se faire hypnotiser par les mensonges du pasteur. Les regards se tournèrent vers eux, les passants ralentirent à leurs côtés.

— Margaret, Louis prononça entre ses dents, la mâchoire serrée en tentant de garder son calme pour ne pas céder à la panique. Je vous en prie, parlons-en autre part, pas au milieu de la rue.

— Je ne vous suivrai nulle part. Ni vous, ni monsieur Styles dont l'âme est surement aussi noire que la vôtre. Vous êtes des pêcheurs, tout comme cette catin de Gemma Styles. Des sorcières !

— Margaret, tout va bien ma chère ? Nous vous entendons depuis le bout de la rue.

Louis posa son regard sur le pasteur qui venait de les interrompre. Son corps se mit à trembler mais il se dit que peut-être était-ce la fraicheur du matin et non la panique qui s'infiltrait dans son corps. Il reporta son attention sur Margaret qui ne l'avait pas lâché des yeux. Il la supplia du regard, ses yeux l'implorant silencieusement de ne rien dire, de ne pas prononcer le moindre mot. Mais elle...

Elle sentait le poids qu'avait le destin de Louis entre ses mains, et elle décida qu'il était bien trop lourd à porter toute seule.

— J'ai surpris le fils Styles et le fils Tomlinson dans la grande, en plein acte de sorcellerie. Ensemble.

Louis ferma les yeux sous le coup de ses paroles. À cet instant, il sut que son destin était sellé et condamné. Il n'aurait plus qu'à supplier le pasteur de lui laisser la vie sauve, car rien ne saurait justifier ce que cette femme avait vu. À part peut-être l'amour. Mais les habitants de Salem ne croyaient pas en l'amour, pas lorsqu'il touchait deux personnes du même sexe. L'espace d'une seconde il crut que rien ne pourrait être pire, jusqu'à rouvrir les yeux et apercevoir la silhouette de son amant marcher vers eux.

— Harry ! Il hurla en le voyant se précipiter vers eux. Va-t'en !

C'est comme s'il ne l'entendait pas, car il ne fit pas demi-tour. Il accéléra même en voyant les bras du pasteur se renfermer brutalement sur Louis. Louis hurla encore. Il hurla son prénom, le supplia de partir, de s'enfuir loin d'ici. Loin de lui. Il sentit les larmes flouter sa vue à mesure qu'Harry approchait, puis hurla plus fort lorsque d'autres mains se renfermèrent autour de ses bras. Ils le serraient avec force, tentaient de le tirer en arrière, marquaient sa peau pâle. Il se débattit avec force, ses yeux ne fixant que le corps de son amant qui fut prisonnier par d'autres bras, lui aussi. Il hurla, frappa, se déchira en voyant ces corps qui tiraient Harry loin de lui.

— Lâchez-moi espèces de fous ! Laissez-le ! Laissez Harry ! Nous n'avons rien fait !

Un cercle s'était formait autour d'eux. Les habitants les encerclaient, hurlant à leur tour tous les mots que Louis n'en pouvait plus d'entendre. Il vit la rage sur leurs visages, le dégoût sur celui des femmes et la haine sur celui des hommes. Il sentir les bras se serrer autour de son corps.

Puis son regard tomba sur Harry. Il se tenait droit devant, à l'opposé du cercle qui s'était formé autour d'eux. Les cris étaient assourdissants, les gestes violents, et ils se trouvaient tous les deux au-milieu de cette haine avec leur amour comme seule bouée.

Un dernier regard, rassurant, que Louis lui lança.

Un dernier visage, baigné de larmes, qu'Harry retiendra.

Et une dernière promesse, silencieuse.

Ils se reverront.


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hi pretty people

cet OS est littéralement dans mon ordi depuis 4 mois, je le trouvais pas dingue donc j'hésitais à le publier mais bon je voudrais faire avancer l'histoire quand même. J'espère que vous avez aimé ce voyage à Salem ! Comme vous l'avez compris, ça se passe durant les procès qui condamnaient les sorcières et c'est une période qui me fascine énormément. Quant-aux sorcières, personne ne sait vraiment s'il y en avait donc je me suis basée sur la version scolaire que j'ai vu en cours, c'est à dire une vague d'hystérie provoquée par diverses raisons.

N'hésitez pas à me laisser vos avis, y'a rien de plus gratifiant et j'adore vraiment les lire et y répondre, et dites moi vos hypothèses pour la prochaine "vie" hehe

lot of love

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