Chapitre 12: Romance
Le lendemain de notre camping improvisé, j'aide Marco à ranger la tente. Je déteste devoir essayer de plier la toile mouillée par la brise matinale, surtout qu'à certains endroits des limaces commencent à monter et mettre une main dessus sans s'en rendre compte est dégoutant.
Le pire, c'est que ce matin le froid est poignant comparé à hier. Je ne cesse de grelotter, soufflant dans mes mains par moment pour tenter de les réchauffer. J'aurais dû amener mon manteau d'hiver au cas, mais je ne porte qu'une simple veste. Marco s'aperçoit de mon mal et enroule ses bras par derrière moi. C'est fou comme ce gars est une bouilloire! Je m'en étais aperçu lors de notre nuit ensemble, mais là, il arrive à me réchauffer simplement avec son corps.
-Tu dégages tellement de chaleur, souris-je, tu es certain que tu n'es pas un robot ou un truc du genre?
-Va savoir.
Je souris avant de me retourner vers lui pour l'embrasser sans la moindre gêne. En forêt, tout est permis? Mon copain me rend rapidement le baiser, caressant mes hanches. C'est vrai que ce genre de contact aide à bien se réchauffer.
-Hey, les amoureux. Ce n'est pas que je m'ennuie, mais vos amis sont en train de geler sur place.
Je m'éloigne de Marco pour me retourner vers nos camardes qui nous observent d'un peu plus loin. Reiner, en tant que garçon galant, a prêté son sweat-shirt à Bertholdt qui tremble encore. Je reconnais là les techniques de drague de mon meilleur ami et je n'aime pas cela. Lui qui passe son temps à dire du mal du grand brun, ce dernier mérite mieux. En connaissant Reiner, je sais que s'il démontre de l'intérêt c'est uniquement pour une nuit agréable et rien de plus. Il ne fait pas d'exception et toutes les filles qui ont déjà pensé le changer se sont fait briser le cœur. J'espère que Bertholdt ne succombera pas à son charme, car si j'en crois ce que Marco m'a dit hier, il est quelqu'un de fragile.
Une fois notre campement bien nettoyé, nous rentrons chez nous, marchant beaucoup plus vite que la veille dans l'espoir d'un peu de chaleur. Une fois devant la maison à mon copain, Reiner se propose gentiment d'aller porter Bertholdt chez lui et ce dernier accepte avec les joues légèrement rosées.
-Est-ce que tu la sens l'odeur de la drague? Sourit Marco une fois les garçons partis, je crois que Bert aime bien Reiner depuis longtemps.
-Il ne devrait pas. Crois-moi, en amour, Reiner est loin d'être un bon gars. Bertholdt va se faire démolir.
-Hum... je crois que je vais lui en glisser un mot. Si Reiner lui fait mal, je le castre et ça, c'est une promesse. Au fait, tu veux rentrer chez moi? J'ai un petit cadeau à te donner. Ce n'est pas grand-chose et tu vas peut-être même trouver ça un peu ridicule.
J'accepte de le suivre dans son appartement, curieux de savoir ce qu'il compte m'offrir. Marco me fait monter un petit escalier, puis il ouvre une porte qui n'est pas verrouillée, laissant sortir de l'agréable chaleur. Nous sommes à peine entrés sur le tapis que deux chats de tailles imposantes viennent se frotter à nos jambes en ronronnant. Mon copain se penche pour soulever le premier qu'il me tend. Il est terriblement lourd!
-Ça, c'est Legolas et celui sur le sol c'est Gimli.
Je regarde avec un sourire Marco pendant que je flatte le matou au pelage blanc.
-Tu as vraiment nommé tes chats selon des personnages du seigneur des anneaux?
-Pour ma défense, j'adore cette trilogie! On avait aussi Aragorn, mais il est décédé l'été passé. Il sortait dehors et l'un de nos voisins n'aimait pas qu'il aille dans son jardin... il y a vraiment des gens qui n'ont pas de cœur. Depuis, on les garde à l'intérieur.
Je dépose le chat sur le sol avant de suivre Marco vers sa chambre. L'appartement est plutôt spacieux dans l'ensemble, mais pas très joli. Il y a peu de meubles et les quelques bibelots semblent tout droit sortis d'une vente de débarras tant ils sont vieux et pour certain brisés. Le bas du divan est ravagé par les félins qui doivent y faire leurs griffes et une faible odeur de litière plane dans l'air. Malgré ces détails, l'endroit en général reste plutôt chaleureux.
Mon copain me fait finalement renter dans une petite pièce simple où un matelas est mis à même le sol. Quelques affiches décorent la chambre de Marco et je remarque un bureau rempli de feuilles. En regardant mieux, j'y découvre un grand nombre de croquis. Je ne peux résister à la curiosité et m'en approcher pour mieux regarder. Il s'agit surtout de dessins de manga ou encore de personnages de cartoon. Je suis impressionné par la qualité.
-Ta mère n'a pas menti quand elle disait que tu as du talent, affirmai-je, tu dessines vraiment bien. On dirait un travail de professionnel.
-Merci, je suis heureux que ça te plaise. Va t'assoir sur le lit et ferme les yeux le temps que je sorte ton cadeau.
De plus en plus curieux, je fais ce qu'il me dit en allant m'assoir sur le matelas qui lui sert de lit. Les couvertures sur le dessus sont mal placées, probablement parce qu'il ne s'attendait pas à recevoir de la visite. Je ferme mes yeux.
-Ne me juge pas, d'accord, déclare Marco, si tu n'aimes pas, je veux que tu me le dises... j'avais commencé à faire ça pour le plaisir il y a quelques semaines et maintenant que je suis avec toi, j'ai envie de te l'offrir. Tends les mains.
Je tends les mains, puis ne tarde pas à y sentir quelque chose qu'on y dépose. Ça semble être du papier? Quand mon petit ami me donne le signal, je regarde et ouvre grand les yeux à la vue de ce présent. Une bande dessinée? Uniquement en regardant la couverture je me reconnais comme personnage principal. Je tourne la première page avec douceur, le cœur battant en lisant les bulles de dialogues. Marco a fait ça avant même qu'on soit en couple?
-Je me sens gêné, avoue-t-il, au début, j'avais pensé te faire ma déclaration en te la donnant, mais je me suis dit que c'était trop bizarre. Chaque page met en scène l'une de tes qualités à mes yeux et j'ai essayé de les terminer par un gag.
Je commence ma lecture sous son regard à la fois curieux et inquiet, mordillant sa lèvre inférieure. Je souris au fil des pages, sincèrement touché par cette attention. C'est le plus beau cadeau qu'on ne m'a jamais fait. Marco me décrit comme quelqu'un de drôle, comme un leader, une personne de confiance... Il a dû y mettre tant de temps.
Une fois ma lecture terminée, je dépose la bande dessinée sur sa table de chevet, puis me retourne vers lui.
-Alors? S'enquiert-il, tu aimes?
-Tu me poses vraiment la question? J'adore. Merci de penser tout ça de moi. Je t'aime.
Je le prends dans mes bras pour le serrer avec force, réellement émue. Marco me rend l'étreinte, puis j'en profite pour coller mes lèvres contre les siennes dans un baiser tendre et amoureux. Nos langues se mélangent sans tarder, puis le pousse pour qu'il se retrouve couché sur son lit, grimpant sur lui une jambe de chaque côté de son magnifique corps. Je descends sensuellement mes baisers dans son cou avant de m'arrêter à son oreille.
-Comment je peux te remercier?
-Hum, j'ai une petite idée.
Je sens ses mains se glisser avec douceur sur mes fesses pour que je colle mon bassin au sien. J'aime bien cette idée... nous recommençons à nous embrasser fougueusement, ivre de désir l'un pour l'autre. Je viens à peine de passer mes mains sous son chandail trop large quand une voix féminine nous coupe en plein dans notre élan.
-Marco, je ne m'attendais pas à ce que tu rentres si tôt. Est-ce que tu pourrais m'aider à... oh... tu as de la visite?
Je crois n'avoir jamais été aussi rapide pour bouger, descendant de sur mon petit ami avec embarras. Les joues rouges, j'essuie mes lèvres comme si cela pouvait changer quelque chose alors que Marco semble uniquement timide. J'espère pour lui que sa mère sait qu'il aime les garçons. À voir son sourire, j'en conclus que si.
-Mais tu es le petit voisin, s'étonne-t-elle, je ne savais pas que vous étiez ensemble.
-C'est tout récent, explique Marco, maman, tu veux bien nous laisser seules s'il te plait?
-Bien sûr, je comprends. Vous faites un très joli petit couple. Marco, si tu as besoin de quoi que ce soit, il y a tout ce que tu veux dans ma table de chevet. N'oublie pas tout ce que je t'ai déjà dit? Tu restes pour souper, Jaques?
-Il s'appelle Jean... et sort, s'il te plait.
-Ah, c'est vrai, excuse-moi! Donc je mets un troisième couvert.
Sur ce, la femme sort en refermant la porte, nous laissant tous les deux dans notre malaise. Le bon côté, c'est qu'elle prend bien que je sois le petit ami de son fils. Cette dame est vraiment embarrassante, mais semble au moins sympathique.
Sans dire un mot sur la scène qui vient de se produire, Marco recommence à m'embrasser.
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