Chapitre 7 : Nouvelle inattendue ( Corrigé )
Je regardais le paysage défiler à travers la vitre de la voiture. Dans le but de me couper de ce qui m'entourait, j'avais mis le son de mon nouveau téléphone au maximum, et la musique sortant de mes écouteurs hurlait dans mes oreilles.
Pourtant, si on m'avait demandé ce que j'écoutais je n'aurais pas su répondre. J'étais dans ma bulle, perdue au fin fond de mes pensées.
Comment en suis-je arrivée là ? me demandais-je.
Deux semaines avant :
Je marchais tranquillement, pas du tout pressée d'arriver à destination. Pour la première fois depuis cinq mois, ma mère m'avait laissé y aller seule. Elle avait jusque là, tenu à m'accompagner à chaque séance. J'avais enfin réussi à la convaincre que j'allais mieux.
Quand je lui avais sorti cette énormité comme quoi j'avais tourné la page, j'avais tiré la conclusion que son instinct maternel n'était pas très développé. Mais bon, ce n'était pas de sa faute. C'est vrai pendant ces cinq mois, je n'avais fais qu'accumuler mensonge sur mensonge. J'y avais bien été contrainte. Enfin, je détournais seulement la vérité sinon je perdais mes moyens. Je n'avais jamais su mentir à mes proches, pour mon plus grand malheur.
Ça m'aurait évité bien des choses... Comme ces stupides rendez-vous chez le psy par exemple. Une fois toutes les semaines... Une fois de trop quand même ! En même temps c'était normal que j'aille consulter. Après tout j'avais été victime d'hallucination. Enfin c'est ce qu'ils croient tous, en particulier ma mère.
Évidemment lorsque j'avais raconté ce qui s'était passé ce jour-là aux autorités compétentes, personne ne m'a cru. Les policiers ont pensé que je couvrais la fugue de Sarah et les psys, que je revivais le traumatisme du décès de mon père en ce jour anniversaire de sa mort.
Des conclusions appuyées par le faite qu'à la place de cette mystérieuse propriété privée, il n'y avait plus qu'une vielle marre asséchée et un bout de grille tout rouillé. Et surtout, aucune trace du monstre, de Sarah ou de Buck. Je ne peux pas expliquer comment c'est possible mais je sais ce que cela s'est réellement passé.
Et je n'oublierai pas. Jamais.
J'arrivais enfin devant le grand bâtiment blanc devenu familier malgré moi. Je tirai la porte et avançai tout droit pour arriver à l'accueil. La secrétaire étant au téléphone, je patientais un peu. Je jetai un coup d'œil à la salle d'attente se trouvant à ma gauche.
Il y avait un couple d'âge moyen, un garçon avec sa capuche et ses écouteurs et une femme. Je vérifiai que Marie (la secrétaire) était encore occupée. C'est toujours le cas par conséquent... Je vais jouer à mon petit jeu favori lorsque je suis ici. Le but est d'imaginer pour quelle raison ces personnes se trouvent là.
Ok, je sais c'est assez malsain, mais ça fait passer le temps donc...Que la partie commence pensais-je.
Alors... je vais démarrer par l'adolescent. Il avait l'air plus jeune que moi, je lui donnerai 15 ans. Son père doit être quelqu'un d'assez macho et sa mère doit être hyper protectrice. Je pense qu'il a des problèmes scolaire, peut-être que ses résultats son insuffisants. Il joue les gros durs et renfermés car il est mal dans sa peau et qu'il ne veut pas de problèmes avec d'autres gars de son âge. Voilà, lui c'est fait.
Suivant, ou plutôt suivante. La femme à l'air d'avoir dans les 30 ans, elle n'arrête pas de se ronger les ongles et tape du pied constamment. On entend la sonnerie annonçant que quelqu'un vient d'entrer. C'est un homme à forte carrure. Je l'ignore et reporte mon attention sur la femme. Je la vois se recoiffer rapidement à l'aide de ses mains et vérifier si son haleine est fraiche. Je me retins de sourire.
L'homme rentre dans la salle d'attente et s'assoit à côté de l'adolescent qui lui jette un regard noir. La femme a l'air déçue.
Donc... elle était très amoureuse de son fiancé mais celui-ci la trompait, il lui a dit et a voulu la quitter. Même si il avait été infidèle, elle le supplia presque de rester habiter dans leur appart'. Il a refusé et est partie rejoindre sa maitresse. Elle est ensuite tombée dans une dépression et a décidé d'aller voir un psy pour parler de son ex pour qui elle a encore des sentiments. Elle est souvent anxieuse et pense que si il est parti, c'est parce qu'elle n'est pas assez jolie et donc elle fait très attention à l'image que les autres ont d'elle, en particulier les hommes. Et de deux, alors maintenant...
_ Mademoiselle Fisher ? Mademoiselle Fisher !
Je sursautai et tournai vivement la tête vers la secrétaire. Je supposais, vu l'expression de son visage, que ce n'était pas la première fois qu'elle m'appelait.
_ Désolée, lui dis-je, penaude.
Elle me sourit gentiment et m'avertit que mon psy m'attendait. Je la remerciai et me dirigeai vers la salle. Je marchais dans les couloirs pendant une petite minute et arrivai devant la fameuse porte. Je respirai un grand coup avant de toquer. On m'ouvrit presque immédiatement.
_ Bonjour Céleste ! Entre, je t'en prie.
Je m'exécutais et allais m'assoir sur le canapé au milieu de la pièce, comme à mon habitude. Ma psy vint s'assoir sur un fauteuil en face de moi et me demanda :
_ Comment te sens-tu aujourd'hui ?
_ Comme hier, lui répondis-je
_ C'est-à-dire ?
Elle avait l'habitude de mes réponses évasives ou que j'essayais de détourner mais elle persistait. Je devais bien avouer que cela me faisais rire, de la faire tourner en bourrique. Je n'étais pas là pour être gentille de toute manière ! Je n'étais même pas là de mon plein gré ! Je n'avais rien à faire ici. Je n'étais pas folle !
_ Bien. Mal.
_ Tu as bien dormi cette nuit ?
_ Comme un bébé ! Je n'ai presque pas fermé l'œil.
_ C'est étrange, d'après ta mère tu fais encore des cauchemars.
Merde, grillée. Mais en même temps je ne peux pas trop le cacher puisque je me réveille souvent en hurlant à m'en faire mal à la gorge.
_ Oui bon, ça m'arrive encore d'en faire, ce n'est pas un drame.
_ Tu prends tes somnifères avant d'aller te coucher ?
_ Non.
Pour une fois, c'était la vérité.
_ Très bien... elle soupira. On va essayer quelque chose, me dit-elle.
Elle se leva et partit chercher "quelque chose" dans un de ses tiroirs. Elle revint un peu plus tard avec des cartes dans ses mains. Elle en prit une et me la montra.
Je rigolais silencieusement. Était-ce une blague ? C'est le genre de chose que l'on fait dans les films mais là... Je lui lançais un regard moqueur. Elle soupira de nouveau.
_ Essaie au moins, que ta mère ne me paie pas pour rien.
Je m'apprêtais à répliquer mais me retins au dernier moment, après tout, cela ne me coutais pas grand chose. C'est donc septique que je regardais la carte qu'elle tenait toujours devant moi. En premiers lieu je ne vis qu'une grosse tâche, puis en me concentrant un peu, je fus déstabilisée de la voir prendre une autre forme.
Je cachai mon trouble et répondis d'une voix faussement désintéressée :
_ C'est une tâche.
_ Oui mais à quoi elle ressemble pour toi ?
_ A une tâche. Un chien, mon chien.
_ Et celle ci, me demanda-t-elle en en prenant une autre
_ Une tâche. Sarah...
_ Très bien... Et elle, tu en dis quoi ?
Mon cœur eu un soubresaut et je sentis la panique me gagner.
_ Oh... Dis-je d'un air faussement surprise. Et bien celle-ci me fait effectivement penser à quelque chose...
_ C'est bien, continue. Que t'évoque-t-elle ? M'encouragea la femme.
_ On dirait... Une grosse tâche. Lui...
Un frisson me traversa de la tête au pied. J'avalais difficilement ma salive et me concentrai pour ne rien laisser paraître.
_ C'est pas vrai ! Tu pourrais faire un effort pour une fois ! A chaque fois que je touche un point sensible tu te refermes sur toi même et prends tout à la rigolade ! Je ne sais plus comment m'y prendre ! J'ai l'impression de devenir folle !
_ Dans ce cas, il faudrait peut-être penser à allez consulter. Répondis-je avec un sourire en coin.
Après tout, c'est la raison pour laquelle je suis ici, pensais-je amèrement. Mon sourire se transforma en grimace.
_ Tu vois ! C'est exactement ce que je disais !
Elle se leva et balança les cartes dans un tiroir, je l'avais visiblement poussé à bout. Je fermai brièvement les yeux pour repoussé ce sentiment de culpabilité qui commençais à m'envahir.
Après avoir repris contenance, elle se rassit lourdement dans le fauteuil et reprit d'une voix plus douce :
_ Tu sais Céleste, faire semblant que tout va bien ne va pas t'aider à avancer.
_ Parce que me montrer vos stupides cartes oui ?
_ Tu ne comprends pas... Elle secouait la tête en même temps.
_ En effet.
_ Bon, dis-t-elle en inspirant profondément et en me fixant dans les yeux, ta mère m'a parlé d'un sujet dont elle voudrait que l'on aborde aujourd'hui.
Je me redressai, ça n'annonçait rien de bon.
_ Je vous écoute.
_ Les cours reprennent dans moins de deux semaines c'est bien ça ?
Je hochai la tête, ne voyant pas où elle voulait en venir.
_ Et bien... Ta mère prévoie de t'inscrire dans un internat sur une île du nom d'Avalon.
Wow, pause. L'information mit quelques secondes de plus avant d'arriver à mon cerveau.
_ Attendez... Quoi ?!
* Chapitre corrigé par Furflan ! *
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