Chapitre 1 : Sortie en forêt ( Corrigé )


Je courais à en perdre haleine. Je ne sais pas depuis combien de temps je courais mais cela m'importait peu. Je savais que quelque chose d'affreux c'était produit mais je ne pouvais pas me rappeler quoi. Cependant, j'étais certaine d'une chose, je devais fuir, sinon, je mourrai. Je courais toujours quand quelque chose de froid me tira violemment en arrière...

Je me réveillai en sursaut et relevai brusquement la tête, envoyant une onde de douleur dans ma nuque. Je m'étais endormie sur mon bureau et avais dû rester dans une mauvaise position trop longtemps.

Je regardais autour de moi, mes cahiers étaient éparpillés et quelques notes de révisions du BAC trainaient ici et là. Un mouvement attira mon attention ; mon berger allemand, Buck, venait de se lever.

Il s'avança vers moi et mit sa truffe au creux de ma main, sa façon à lui de quémander des caresses. Tandis que d'un geste absent, je le grattais derrière l'oreille, j'essayais, en vain, de me rappeler ce cauchemar. 
A chaque fois que j'étais sur le point de m'en souvenir, il m'échappait à nouveau.

Je poussais un soupir de frustration et regardais la pendule. 16h43. 
Comme par hasard. Je respirais profondément et essayais de contrôler le flot d'émotions qui affluait dans ma poitrine. Puis, me rappelant soudain que je devais retrouver ma meilleure amie à 17h00, je me levai d'un bond, faisant reculer Buck au passage.

Je regardais par la fenêtre, il avait l'air de faire chaud. Toutefois, nous n'étions encore qu'en début Avril et le temps pourrait très bien se refroidir. J'enfilais un jogging de sport gris clair et gardai mon débardeur blanc. L'image de ma mère me regardant de son regard désapprobateur vint titiller mon esprit et je mis un sweat par-dessus pour faire bonne figure. 
Je m'avançai vers mon miroir et faillis rire toute seule devant le spectacle qu'offrait mon reflet. Mes cheveux étaient ébouriffés et j'avais une marque rouge sur la joue droite. Charmant, pensai-je. Je coiffai mes longs cheveux noirs de jais en une tresse tombant en bas de mon dos. J'ouvris la porte de ma chambre et dévalai les escaliers, mon chien sur les talons.

Arrivée au rez de chaussée, je regardai l'heure à nouveau, sur la pendule du salon. 16h49, ma mère ne rentrerait pas avant deux bonnes heures. Je pensais être rentrée d'ici là mais, dans le doute, je laissai quand même un mot sur la table de la cuisine, espérant qu'elle le voit. 
Cela n'aurait pas été un problème si j'avais eu un téléphone ! dit une voix hargneuse dans ma tête. En effet, ma mère avait toujours été contre la technologie et nous n'avions ni la télé, ni internet ! Alors quand j'avais, avec mille précautions, laissé entendre subtilement la possibilité d'avoir un téléphone dans un avenir proche...J'avais été confrontée à un refus catégorique de sa part. Ne me décourageant pas, j'avais essayé plusieurs centaines de fois de vanter les qualités d'un téléphone et des services que cela pourrait apporter. Sans résultats.

Ma mère, imperturbable, n'avait pas flanché dans sa résolution. J'avais bien dû me résigner. Sortant de ma rêverie, je pris une barre de céréales et remplis une bouteille d'eau. Je mis rapidement une paire de baskets et m'apprêtais à sortir lorsque j'entendis un couinement derrière moi. 
Je me retournai et vis Buck, les oreilles aplaties, son regard me suppliant de l'emmener avec moi.
Je réfléchis un instant. Il n'aimait pas rester seul, il faisait beau et après tout nous allions courir. Je poussai un soupir de résignation, ouvris la porte et fis un signe de tête à Buck. Heureux, il me lécha la main et gambada autour de moi.

Je traversai mon jardin, passai le vieux portique en bois pourri et arrivai dans la rue derrière ma maison. Je marchai pendant encore quelques minutes, et arrivai pas miracle à l'heure au point de rendez-vous. C'était une petite aire de pique-nique avec quelques tables en bois se trouvant à l'orée d'une forêt, où Sarah et moi aimions aller courir au moins deux fois par semaine.

D'ailleurs, elle était arrivée avant moi. Comme d'habitude, toujours en avance. Je la repérais sans peine. Déjà parce qu'en dehors de Buck et moi, elle était la seule ici, et aussi car elle se disputait, très bruyamment et avec animation au téléphone.
Je m'approchai discrètement derrière elle.

_ Oui papa, je sais papa, l'entendis-je dire à apparemment son père. Elle tenait son téléphone dans sa main gauche et regardait ses ongles d'un air absent de l'autre tout en tapant du pied, signe incontestable d'agacement chez elle. Après une pause pendant laquelle elle écouta son interlocuteur lui parler, elle reprit, furibonde :

_ Mais enfin ! Je n'en ai pas besoin ! C'est absurde ! contesta-elle. Nouvelle pause, plus courte cette fois, puis :

_ Ouais c'est ça, on en reparlera à la maison, dit-elle d'un air las, Bye ! conclut-elle avec un enthousiasme forcé, puis elle appuya rageusement sur la touche pour raccrocher. Elle shoota dans un caillou et Buck, qui jusqu'à présent était resté calme, se précipita dessus. Sarah poussa un cri de surprise et le considéra avec étonnement.

_ Qu'est-ce que... Oh la vache j'ai failli avoir une crise cardiaque ! S'exclama-t-elle après s'être rapidement retournée et m'avoir aperçue.

_ Ma tête fait peur à ce point-là ? Demandais-je en souriant

_ Oui ça doit être ça

_ Hé ! Dis-je d'un air faussement outré

_ Oh je rigole, ça va ! Tu sais très bien que tu es superbe. Je rougis instantanément et répondis-je en bégayant :

_ Me-Merci... Sarah explosa de rire et je lui lançais un regard noir ce qui la fit rigoler encore plus.

_ Je n'y crois pas, tu es trop chou ! On se connaît depuis je ne sais pas combien de temps et tu n'arrives toujours pas à accepter un compliment sans rougir. Et le pire c'est que tu ne te rends vraiment pas compte que tu es vraiment très belle ! Voyant que je devenais de plus en plus mal à l'aise, elle me dit :

_ Bon j'ai compris, j'arrête avec ça

_ Et sinon, qu'est ce qui se passe exactement avec ton père ? L'interrogeais-je dans l'espoir de changer de sujet. Toute trace d'amusement quitta le visage de Sarah et je m'en voulus d'avoir posé la question.

_ Tu sais déjà que je suis la fille du grand Alexandre Peterson, adjoint du maire de cette ravissante petite ville, elle disait cela plus comme une insulte qu'une éloge. Et, continua-t-elle, je me dois de rendre honneur à la réputation de ma famille même si pour cela je dois prendre des cours particuliers le samedi soir.

_ Quoi ?! , Mais tes notes sont excellentes ! M'exclamais-je Le père de Sarah était effectivement très strict concernant ses études. Depuis que je la connaissais, c'est-à-dire très longtemps, Sarah avait toujours été la meilleure de la classe. Même si à première vue, on s'imagine que c'est la parfaite petite fille modèle, quand on la connait mieux, on découvre une toute autre personne. Sarah ne se laisse pas influencer dans ses choix, elle est franche, loyale, drôle, rebelle à sa façon et pleine de vie.

_ Je sais, répondit-elle sans aucune modestie, il m'a juste dit que c'était pour me « perfectionner ». Mais si tu veux mon avis, il veut juste m'empêcher de sortir le soir. Ah oui car je ne t'ai pas dit ! Le père de cette peste de Miranda a dit au mien qu'on m'aurait aperçu à une fête samedi dernier. Qui aurait pu lui dire ça à ton avis ? Sa petite fille chérie évidemment ! Elle ne perd rien pour attendre celle-là !

_ Samedi dernier ! Tu n'y étais même pas !

_ Non, pour une fois que j'étais chez moi en plus ! J'ai essayée de l'expliquer à mon père, mais lui et ma mère dinaient en ville ce soir-là donc pas de témoins ! De toute manière entre sa fille et le maire, qui crois-tu qu'il va croire ?

_ Et ta mère, elle en pense quoi ?

_ Comme d'habitude, elle laisse mon père décider de tout.

_ Vois le bon côté des choses, ton professeur sera peut-être hyper beau avec des abdos de rêve.

_ Ou un petit vieux pervers dont la passion est de jouer au scrabble avec ses amis le dimanche après-midi et mâter sa petite voisine dans l'appartement d'en face.

_ Ouais... je fis une grimace. Mais il ne s'est rien passé avec Miranda pour qu'elle fasse ça ?

_ Pff, tu la connais, pas besoin de raisons valables. C'est dans ses gènes, elle me déteste... Sentiment réciproque d'ailleurs.

_ Oui ... mais souviens-toi, c'est un peu grâce à elle si on est devenue amie au départ.

_ Mouais... fit-Sarah avec un sourire nostalgique sur les lèvres, se calmant un peu. 

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Salut, vous ! Il était comment mon premier chapitre ? Je veux votre avis ! C'est méga important ! J'aimerais savoir ce qui vous a plus ou non pour m'améliorer et vous fait plaisir😊
À une prochaine fois ! 😘

S

* Chapitre corrigé par Furflan ! Merci beaucoup à elle pour son travail et sa gentillesse ! *

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