5. L'étrange Banque

Enfin ! Le Chemin de Traverse ! Celui dont j'entends parler depuis mon enfance ! Celui que j'ai étudié et où je rêve d'aller depuis toujours ! Des boutiques de magie sont alignées de chaque côté de la rue, leurs vitrines toutes plus colorées les unes que les autres essayent de capter mon attention. Dans cette rue pavée, dont je connais presque l'origine de chaque magasin, beaucoup de gens se pressent. Ce lieu est mythique.

J'aperçois une boutique de chaudrons, non loin de là. Devant elle, ces fameux récipients de potion sont exposés en pleine rue, et une pancarte indique : chaudrons, toutes tailles, cuivre étain argent, touillage automatique, modèles pliables. Un peu plus loin, il y a la Ménagerie Magique. À travers la vitrine, j'aperçois des cages remplies d'animaux très différents les uns des autres, d'énormes crapauds violets, des corbeaux noirs au plumage soyeux, des chats multicolores à poils courts et sans doute d'autres créatures que je ne peux voir d'où je suis. Et juste à ma droite, un petit café au auvent bleu à moitié déplié sur une terrasse où sont éparpillées de charmantes tables rondes, est rempli de monde, malgré sa très grande proximité avec le Chaudron baveur. Les gens doivent préférer prendre le soleil tout en buvant un remontant pour délaisser un endroit aussi célèbre que ce pub.

Mais j'ai à peine le temps de m'émerveiller sur le lieu que déjà Rogue me traîne par le bras et que nous nous enfonçons dans la foule. Ce professeur, toujours aussi pressé que d'habitude, tellement pressé en fait que je n'ai même pas pu lui demander ce qu'il était parti faire lorsqu'il m'a laissée toute seule au bar. J'ai quand même eu le temps de raconter une dizaine d'histoires à Tom le barman avant son retour. Et depuis cette mystérieuse disparition, il est plus renfermé qu'avant. Déjà qu'il n'est pas très ouvert normalement, là c'est encore pire. Je m'arrête, ce qui le force à faire de même.

« Qu'est-ce que vous trafiquez ? s'exclame Rogue, furieux.

— Vous ne m'avez pas expliqué pourquoi vous m'avez abandonnée au bar ! répliqué-je.

— Cela ne vous regarde pas !

— Et qui me dit que ce n'est pas le contraire ?

— Moi !

— Je me fiche de votre avis ! Et j'en ai marre que l'on ne me dise rien !

— Eh bien, ce sera encore plus souvent le cas lorsque vous serez à Poudlard !  » m'assène-t-il.

Et sur ce, il reprend sa route. Je n'ai pas réussi à lui tirer les vers du nez et je ne pense pas y arriver une prochaine fois. Cependant, j'en ai marre que tout le monde me cache des choses, c'est décidé, je vais faire mes recherches ! Je veux découvrir ce que dissimulent tous ces mensonges ! J'ignore par quel moyen j'y arriverai, mais je ne vais pas baisser les bras ! Je vais beaucoup apprendre en allant à Poudlard. Pas vraiment au niveau de la culture, je pense, plutôt du côté de la magie. Et puis il y aura la Bibliothèque, bien que je ne pense pas y trouver grand-chose étant donné que mes parents sont moldus. Peut-être y découvrirai-je des informations sur Bathy, après tout, elle est célèbre.

Sinon il me reste encore la bonne vieille technique de "l'écoute aux portes" comme je l'appelle. Ce n'est certes pas très poli, mais est-ce plus poli de mentir effrontément à quelqu'un et de le rembarrer à chaque fois qu'il pose des questions ? Je ne crois pas, non. Comme on dit, aux grands maux les grands remèdes. Tiens, la foule se densifie. Cela oblige Rogue à ralentir et j'en profite pour sortir ma liste de fourniture et la détailler plus attentivement que la dernière fois.

COLLÈGE POUDLARD - ÉCOLE DE SORCELLERIE

Uniforme
Liste des vêtements dont les élèves de 5ème année devront obligatoirement être équipés :
1) Trois robes de travail (noires), modèle normal
2) Un chapeau pointu (noir)
3) Une paire de gants protecteurs (en cuir de dragon ou autre matière semblable)
4) Une cape d'hiver (noire avec attaches d'argent)
Chaque vêtement devra porter une étiquette indiquant le nom de l'élève.

Livres et Manuels
Tous les élèves devront se procurer un exemplaire des ouvrages suivants :
Le livre des sorts et enchantements (niveau 5), de Miranda Fauconette
Histoire de la magie, de Bathilda Tourdesac
Magie théorique, de Aldabert Lasornette
Manuel du cours moyen de Métamorphose, de Emeric G. Changé
Milles herbes et champignons magiques, de Phyllida Augirolle
Potions magiques, de Arsenius Beaulitron
Les Animaux Fantastiques, de Norbert Dragonneau
Théorie des stratégies de défense magique, de Wilbert Eskivdur
Lever le voile du futur, de Cassandra Vablatsky
Numérologie et Grammaire, de Adrienne Kepourra
Vie domestique et habitudes sociales des Moldus britanniques, de Wilhelm Wigworthy
Aide à l'étude des Runes, de Daisy Rable
Syllabaire Lunerousse

Autres fournitures
1 baguette magique
1 chaudron (modèle standard en étain, taille 2)
1 boîte de fioles en verre ou cristal
1 télescope
1 balance en cuivre
1 nécessaire à potions
2 plumes
des parchemins

Les élèves peuvent également apporter
un hibou OU un chat OU un crapaud.

Incroyable ! C'est fou tout ce qu'il faut acheter. Les livres ont l'air très intéressants à lire et le nom de leurs auteurs me fait tellement rire. Non mais sérieusement ? L'auteur du manuel de Métamorphose s'appelle vraiment Emeric G. Changé ? J'imagine déjà la personne qui lui court après en criant : "Emeric, j'ai changé". Et Cassandra Vablatsky ! C'est quoi ce nom imprononçable ? Sans parler de Wigworthy ! Et les noms ridicules comme Adalbert Lasornette ? Arsenius Beaulitron ? Oulà ! J'ai intérêt à ne pas trop rire de celui-là si je ne veux pas m'attirer les foudres de Rogue. Et je ne parle même pas d'Adrienne Kepourra : advienne que pourra, advienne que pourra ! La pauvre ! Avec un nom pareil elle devait se farcir l'expression jour et nuit. Et sur ce plan, je pense qu'il est inutile de mentionner Daisy Rable. Oh non ! Je dois vraiment avoir l'air débile à me tordre de rire comme ça en pleine rue. Il faut que je me calme, heureusement que Rogue n'a rien vu ! Bon, après, je me moque de ces noms mais on pourrait dire la même chose de ma tante, Bathilda Tourdesac. C'est vrai que mon nom de famille n'est pas très glorieux non plus. Et je devrais sans doute me montrer plus respectueuse envers ces grands auteurs. Bien que je ne puisse m'empêcher de rire. À part ça, je remarque qu'il y a les manuels pour toutes les matières proposées, y compris l'Étude des Moldus. Je suppose que c'est parce que lorsque Dumbledore m'a donné ma lettre d'admission à Poudlard, il ne savait pas encore quelles options j'allais prendre. Par contre, je n'ai aucune surprise sur les vêtements et le reste des fournitures. Et puis, j'ai hâte d'avoir enfin ma baguette !

Au moment où je relève la tête de ma lettre, nous nous trouvons devant un magasin de Quidditch. Beaucoup de gens se précipitent sur les vitrines ou à l'intérieur, ce qui provoque un attroupement. Il faut quand même préciser que le Quidditch est le sport magique le plus populaire. D'ailleurs, l'année dernière, malgré l'âge de ma tante, nous sommes allées assister à la Coupe du Monde de Quidditch ! C'était vraiment impressionnant ! Je parle du match, bien sûr, même si le nombre de gens aussi était impressionnant. Une maison d'édition, Obscurus Libro, à la petite façade, est coincée entre cette boutique et un magasin de potion, Apothicaires Slug et Jiggers. C'est assez malin de sa part d'avoir opté pour une façade un peu plus sombre que les autres car entourée de couleurs vives, elle ressort plus facilement et attire ainsi plus l'attention. Des marchands ambulants profitent de l'attroupement pour accoster les gens.
Malheureusement pour eux et pour moi, la foule commence à redevenir fluide. En effet, à mon plus grand désarroi, Rogue se remet à marcher comme une furie, m'empêchant de ce fait de contempler le décor qui nous entoure.

Arrivés devant un bâtiment blanc imposant, nous nous arrêtons enfin. Sur la devanture il est inscrit : Gringotts, banque des sorciers. Le bâtiment d'à côté, SortScier Édition, me surprend. Comme on peut le deviner à son nom, il s'agit d'une maison d'édition française. Qu'est-ce qu'une maison d'édition française peut donc bien faire sur le Chemin de Traverse à Londres ? Bonne question. Nous nous dirigeons vers le portail en bronze de cette banque, gardé par un gobelin, petit être sombre aux oreilles pointues ainsi qu'aux doigts longs et fins. C'est assez surprenant et même moi, si je ne connaissais pas l'histoire, je serais surprise. Enfin, qu'est-ce ce qu'un globelin pourrait bien faire devant une banque ? C'est sûr que c'est plutôt incongru. En réalité, cette banque est tenue par des gobelins. Il y a eu pas mal de querelles entre eux et les sorciers, notamment au sujet des baguettes magiques que les sorciers ont toujours refusées aux gobelins, prétextant qu'ils avaient leur propre magie. Ce qui est vrai, une de leurs particularités, outre le fait qu'ils aient leur langue, est qu'ils sont capables de créer des objets d'orfèvrerie possédant une magie puissante. Et ils n'ont certainement pas besoin de baguette magique pour en fabriquer. Cependant, malgré cela, ils pensent que les sorciers les empêchent d'utiliser les baguettes magiques pour qu'ils ne puissent pas étendre leurs pouvoirs. C'est ce qui a provoqué quelques guerres dont la première, assez célèbre, La Révolte des Gobelins de 1612.

Cela n'empêche pas pour autant que c'est la banque la plus sécurisée du pays. Et la magie des gobelins y est pour quelque chose, mais aussi celle des sorciers. En effet, dans le monde des sorciers, nous avons ce qu'on appelle des briseurs de maléfices. Ils sont chargés de débarrasser les lieux des sortilèges, bien qu'ils puissent aussi dans certains cas et surtout ceux de Gringotts, jeter ces charmes qu'ils ont pour habitude de briser.

Le garde gobelin s'incline légèrement à notre passage, en signe de bienvenue, de respect et de paix (quelques tensions persistent encore entre nos deux espèces). Nous nous retrouvons dans un vestibule, face à une porte où il est inscrit un poème :

Entre ici étranger si tel est ton désir
Mais à l'appât du gain, renonce à obéir,
Car celui qui veut prendre mais ne veut pas gagner,
De sa cupidité, le prix devra payer.
Si tu veux t'emparer, en ce lieu souterrain,
D'un trésor convoité qui jamais ne fut tien,
Voleur, tu trouveras, en guise de richesse,
Le châtiment de ta folle hardiesse.

Eh bien ! Au moins les voleurs sont prévenus ici ! Sinon, beau poème je trouve. Deux autres gobelins nous saluent, puis nous passons la porte pour nous retrouver dans un hall grandiloquent en marbre. Le plafond est très haut et un grand lustre à chandelles pend d'un dôme dont les vitraux sont uniformes. De chaque côté de la pièce rectangulaire en largeur, d'autres gobelins s'affairent à un comptoir, soupesant des gallions (reconnaissables grâce à leur couleur d'or), rédigeant des notes ou examinant des pierres précieuses. Tandis que derrière, d'immenses portes en bois s'ouvrent de temps en temps pour laisser passer un gobelin accompagnant un ou plusieurs sorciers, que ce soit pour pénétrer ou sortir de la pièce. Nous avançons jusqu'au comptoir où quelques personnes patientent. Un sorcier à la peau noire nous précède et devant lui un petit homme aux cheveux gris dégarnis tente de s'expliquer en faisant de grands gestes au gobelin penché par-dessus le comptoir pour mieux le voir. L'homme de devant semble s'impatienter alors que le gobelin et le petit homme sont toujours pris dans une discussion animée qui n'en finit pas. Il me semble reconnaître quelques mots de gobelbabil, la langue des gobelins. Bathy m'en a appris les bases mais c'est assez compliqué à parler étant donné que la langue est composée de sons gutturaux semblables et que les gobelins ne font quasiment jamais de pauses. Il est donc difficile de comprendre une suite de sons dont on peut à peine distinguer les mots. À notre gauche, une vieille dame au haut chapeau de sorcier et au manteau de fourrure semble très intéressée par cet échange. D'après les quelques bribes que je parviens à saisir et comprendre, le petit homme, sans doute un hybride mi-humain mi-gobelin, s'inquièterait de la sécurité des biens de son coffre par rapport au fait que Voldemort serait revenu. Et bizarrement, au lieu de répliquer que c'est une élucubration, le gobelin de l'accueil essaye plutôt de le convaincre que cela ne changera rien à la sécurité de la banque. Je décide d'intervenir car la patience du sorcier de devant semble arriver à son terme et je n'ai pas très envie d'assister à un scandale.

« Bil di dak cro it ? (Comment le savez-vous ?) questionné-je. »

À ces mots, Rogue sursaute violemment, de surprise sans doute. La vieille sorcière d'à côté hausse les sourcils et le sorcier noir semble soudain cesser de s'ennuyer et sa colère s'estomper. Le gobelin du comptoir et son acolyte hybride se tournent lentement vers moi.

« Bi di scar er gord ? (Comment connaissez-vous notre langue ?) me demande le gobelin.

De ne to ic. (Ce n'est pas le sujet.) répondis-je en songeant à mon voisin de devant.

Ha yel odj in ? (Alors quel est-il ?)

— Figurez-vous que certaines personnes patientent depuis un petit moment déjà, déclaré-je en anglais, mon gobelbabil ayant des limites.

— Vous avez raison, Basil, mon vieux, va en discuter avec Éric, là-bas, je vous rejoins après », conclut le gobelin réceptionniste.

Le petit homme hybride grommelle puis se dirige vers le dénommé Éric, un gobelin barbu mais chauve, patientant dans un coin de la pièce près d'une grande porte. La vieille dame reporte son attention sur le réceptionniste face à elle. Celui-ci s'était mis à vaquer à ses occupations dès que sa cliente s'était concentrée sur la discussion se déroulant de notre côté de l'accueil. Celle-ci tape de la main sur le comptoir et le gobelin devant elle relève la tête des documents qu'il lisait. Alors que le sorcier impatient nous précédant s'est tourné vers le comptoir où il explique sa requête, Rogue et moi attendons patiemment notre tour.

« Comment se fait-il que vous sachiez parler le goberbabil ? me demande-t-il.

— Cela ne vous regarde pas.

— Vraiment ?

— Vraiment.

— Vous osez me répondre ?

— Vous vouliez une réponse, non ? Vous en avez eu une, déclaré-je moqueusement avant de continuer plus sérieusement. Écoutez, nous savons tous les deux que vous vous vengerez lorsque vous m'aurez en cours. Vous serez mon professeur à ce moment-là et vous aurez parfaitement le droit de me punir même si ce sera injuste. Mais là, en l'occurrence, vous n'êtes pas encore mon professeur. Vous m'accompagnez simplement pour faire mes emplettes et notre relation est cordiale. Je vous traite donc comme vous me traitez. Ce n'est pas ce qu'on dit normalement ? Traitez les gens comme vous voulez qu'ils vous traitent. »

Rogue ne sait quoi répondre et de toute façon il n'en a pas le temps. L'homme grincheux de devant est parti, laissant ainsi la place vacante. Le gobelin me regarde avec insistance tout en nous demandant d'une voix grinçante :

« Vous l'avez ? »

Rogue acquiesce avant de sortir un objet de sa poche et de lui tendre. Lorsqu'il ouvre la main, il dévoile une petite clé dorée ouvragée. Le gobelin s'en saisit et la regarde attentivement en fonçant les sourcils.

« Tourdesac ? me questionne-t-il.

— Excusez-moi ?

— Vous êtes une Tourdesac ?

— Ououi... Pourquoi ? réponds-je en hésitant, interloquée.

— Vous n'en avez pas l'air, déclare-t-il suspicieusement alors que Rogue se raidit à ces mots.

— Ah oui ? Et comment vous savez que c'est la clé du coffre des Tourdesac d'abord ? répliqué-je.

— Vous savez, Bathilda est quelqu'un que l'on ne sort pas de sa mémoire comme ça. De plus, nous autres, gobelins, n'oublions jamais les grandes familles.

— Oui, non mais comment faites-vous pour savoir que cette clé est celle qui ouvre le coffre des Tour... Oh, mais que suis-je bête ! m'interromps-je abruptement. Les gobelins ont des yeux perçants qui leur permettent de retenir chaque détail !

— Effectivement. Chaque coffre a une clé aux ornements différents et disons que nous retenons plus facilement les motifs de certaines clés. Celle de votre famille en fait partie. Si tant est que vous soyez bien une Tourdesac... marmonne-t-il cette dernière phrase.

— J'ai très bien entendu, réponds-je. Pourquoi doutez-vous à ce point de mon appartenance à cette famille ?

— Peu importe, nous avons la clé, conduisez-nous au coffre, coupe Rogue.

— Oui, effectivement, je suppose que c'est une preuve suffisante », déclare le gobelin d'un air mauvais.

Sur ce, il descend de son siège au comptoir, nous fait signe de le suivre par une de ces imposantes portes alignées au mur derrière, avant de se servir dans un tas de lanternes posées sur une table non loin de là. Nous contournons l'espace de réception pour nous engouffrer par la porte à sa suite.

De l'autre côté, le lieu a l'aspect d'une grotte et devant nous s'étend un fossé, seulement traversé par des rails. Notre guide siffle et un wagon sortant de l'ombre dévale le chemin de fer pour s'arrêter à nos pieds, comme répondant à l'appel du gobelin. Celui-ci accroche la lanterne au wagon, puis grimpe à l'intérieur. Nous l'imitons. J'ai peu confiance en ce moyen de transport car j'ai l'impression que seul le gobelin peut le diriger et il n'a pas l'air de croire que je suis une Tourdesac. Il serait capable de nous jouer un sale tour. Nous nous enfonçons de plus en plus profondément à travers un dédale de rails. Le wagon commence à ralentir et je m'inquiète en voyant le sourire diabolique du gobelin. Je sens qu'il s'apprête à nous jouer un mauvais tour. Je dois absolument le convaincre que je suis une Tourdesac et quoi de mieux que de me servir de ce que Bathy m'a appris ? Je dois ressortir quelque chose que seul un Tourdesac peut savoir.

« Vous avez le même air cruel que mon cousin Gellert, dis-je précipitamment en sortant la première chose qui me passe par la tête. »

L'expression du gobelin change instantanément et le wagon s'arrête d'un coup. Un éclat de peur traverse son visage. Je décide de continuer, je suis bien partie mais ce n'est pas pas suffisant.

« Oui, vous savez, Gellert Grinderwald, le célèbre mage noir que Dumbledore a vaincu il y a de cela cinquante ans maintenant. Vous avez sans doute dû le rencontrer dans sa jeunesse, il est venu sur le Chemin de Traverse, raconté-je alors que le teint du gobelin vire au verdâtre. Oh, bien sûr, sa réelle intention était de venir sur l'Allée des Embrumes. Vous savez, ce lieu connu pour ses magasins louches de magie noire, ajouté-je devant son regard incrédule. Oh pardon, vous ne saviez pas ! Je suis désolée de vous apprendre que déjà à cette époque mon cousin avait un penchant pour la magie noire et le pouvoir. Vous n'étiez peut-être pas au courant, mais il a même créé un laboratoire dans notre maison à Godric's Hollow. Il n'a jamais été un ange et de cela même avant son entrée à Durmstang. »

Rogue et notre guide me regardent tous deux avec des yeux remplis d'étonnement.

« Tout à l'heure, vous aviez la même expression que mon cousin Gellert. Oh, je ne l'ai jamais connu, mais ma tante si et elle m'en a raconté et montré des choses sur lui. Des choses qu'elle-même ne soupçonnait pas avant. Et croyez-moi, quand quelqu'un a une telle expression, il ne prépare pas quelque chose de bien, conclus-je. Gofd y tu nii ? (Me croyez-vous maintenant ?) » ajouté-je en gobelbabil.

Le gobelin hoche timidement la tête et le wagon repart. Il ne tarde pas à s'arrêter quelques mètres plus loin, devant une corniche où s'alignent des portes avec des numéros. Nous descendons et le gobelin, éclairé par sa lanterne, se dirige vers la porte ayant le numéro 823 gravé dessus. Il insère la petite clé que Rogue lui a donnée précédemment, puis fait un drôle de geste en zigzag avec sa main devant la porte et le coffre s'ouvre enfin. Des montagnes de gallions dorés s'alignent devant mes yeux, des piles de mornilles argentées traînent par-ci par-là et collines de noises en bronze m'apparaissent par endroit.

« Quoi ? Tout ça ? m'exclamé-je devant ces monticules de pièces.

— Vous savez, votre tante a gagné pas mal d'argent avec son bouquin, et elle en gagne toujours, de quoi lui payer une retraite suffisamment confortable, m'informe Rogue.

— Je sais, mais je ne pensais pas autant !»

Soudain, sur une étagère fixée au mur, dans le fond du coffre-fort, je remarque cinq étranges livres. Cachés dans l'ombre, je ne parviens pas à en découvrir plus sur eux. Cependant, Rogue semble avoir capté mon regard car il sort deux grosses bourses qu'il se dépêche de remplir de gallions, de morilles et de noises, comme s'il avait hâte que nous partions. Je n'ose pas aller chercher ces livres et puis, après tout, c'est le coffre de Bathy, je pourrai toujours lui demander ce que sont ces ouvrages et pourquoi sont-ils si importants qu'il faille les protéger dans une banque. Rogue me donne l'une des bourses et nous sortons. Puis le gobelin referme la porte du coffre et nous remontons dans le wagonnet. Nous redescendons un peu avant de tourner à un embranchement et de remonter. Le gobelin nous ramène dans le hall et nous lui disons au revoir. Une fois sortis du bâtiment, Rogue m'adresse la parole.

« Bon, Mlle Tourdesac, maintenant nous allons nous répartir les tâches pour gagner du temps. Vous vous occuperez de l'uniforme, des manuels et de la baguette. Bien entendu, vous ne prendrez pas les livres des autres années pour vos cours de rattrapage, ce sont les professeurs qui vous les fourniront. N'oubliez pas que l'argent qui vous restera retournera à la banque, donc interdiction d'acheter autre chose que vos fournitures. Est-ce bien compris ? s'enquiert-il d'un air sévère auquel je réponds en hochant la tête avant qu'il ne reprenne. Bien, pendant ce temps, j'irai chercher le reste. Et nous nous retrouvons devant Ollivander.

— Très bien, mais est-ce que je peux quand même prendre le livre pour l'Étude des Moldus ? J'aimerais bien le lire malgré le fait que je n'assisterai pas aux cours.

— Comme vous voulez, mais faites attention à ce que vous dépensez. Oh ! Et voici de quoi vous acheter un hibou. Votre tante me l'a donné avant que je ne parte pour que vous puissiez échanger quand vous serez à Poudlard, déclare-t-il en me tendant une bourse.

— Merci, mais que ferai-je de l'argent restant ?

— Il est à vous. C'est votre tante qui vous le donne, il ne vient pas de Gringotts. Considérez cela comme votre argent de poche, termine-t-il avant de se retourner pour partir. »

Rogue disparaît de ma vue, absorbé par la foule, me laissant ainsi seule.

•𖣔•

Bonjour ou bonsoir tout le monde !

Je m'excuse pour l'attente mais je dois jongler l'écriture avec mon travail scolaire et extra-scolaire. En plus, ce chapitre a été long à écrire. J'ai même dû le séparer en deux. L'avantage c'est qu'au moins cela ne vous fera pas trop d'émotions, de chocs, d'un coup car pour ceux qui connaissent Harry Potter, vous savez ce qui arrive.

J'espère que cette suite ne vous a pas déçue, ni le fait d'avoir attendu aussi longtemps pour si peu.

Il faut aussi que je vous avertisse, et j'en suis vraiment désolée, mais je risque de publier mes chapitres environ toutes les trois/quatre semaines, en raison de mon emploi du temps chargé, j'espère que vous comprenez.

Sur ce, bonne journée, bonne soirée ou bonne nuit !

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