4. Le Chaudron baveur

Nous atterrissons dans une rue mal famée. Les poubelles débordent de déchets en tout genre et la puanteur est insupportable. Des immeubles aux murs gris décrépits nous encerclent. Nous sommes dans un cul-de-sac. Je me demande toujours pourquoi nous sommes obligés de transplaner à côté de notre destination, plutôt que directement dedans. Cette fois, mon atterrissage s'est bien passé et Rogue n'a pas eu besoin de m'aider. D'ailleurs, celui-ci se met déjà en marche, il a l'air pressé de quitter cet endroit. D'un certain côté, je ne peux pas vraiment lui en vouloir, car moi aussi j'ai hâte d'aller autre part.

Soudain, il me semble revoir la silhouette de Godric's Hollow. Cette fois, j'ai le temps de la voir plus en détails avant qu'elle ne disparaisse. Alors que la dernière fois je n'avais vu qu'une silhouette encapuchonnée, là, j'ai pu me rendre compte qu'il s'agissait d'un homme. Et surtout, j'ai croisé ses yeux rouges. D'effroyables yeux rouges dont on ne voit presque plus la pupille. Mais comment est-ce possible qu'il m'ait retrouvée aussi rapidement ? Ou alors peut-être qu'il m'attendait ici parce qu'il savait que j'allais forcément venir ? En tout cas, une chose est sûre, ce n'est pas l'espion de Voldemort.

Je commence à ressentir cette même sensation que la première fois que je l'ai vu. Mon cœur se met à battre à cent à l'heure et mes pieds accélèrent. Alors que je commence à angoisser, Rogue, quant à lui, ne semble pas avoir remarqué quoi que ce soit et avance à grands pas. Je me précipite à sa suite, oubliant de ce fait la peur qui m'enserre la poitrine.

Après avoir traversé des rues semblables à celle dans laquelle nous avons atterri, nous rejoignons un grand axe. Des voitures et des Moldus l'animent dans un brouhaha insupportable. Rogue traverse le boulevard sans se soucier des véhicules qui klaxonnent sur son passage. Je m'empresse de le suivre, de peur de le perdre de vue. En rejoignant enfin le trottoir d'en face, j'aperçois un écriteau qui m'indique que je me trouve sur Charing Cross Road. Est-ce le Charing Cross Road de Londres ? Si c'est le cas, nous nous trouvons actuellement en plein cœur de la capitale de l'Angleterre ! Incroyable !

Alors que je m'extasie devant le lieu où nous nous tenons, Rogue continue d'avancer. Il se dirige vers un bâtiment à l'allure de pub nommé Le Chaudron baveur. Cette petite façade sombre et défraîchie, coincée entre deux grands magasins flamboyants, semble invisible aux yeux des Moldus. Ceux-ci passent devant sans même y jeter un coup d'œil, s'arrêtant parfois à la devanture des autres boutiques, mais pas de celle-là. Le professeur Rogue entre tandis que je le suis.

L'intérieur est obscur et miteux, ce qui ne me surprend guère, bien que cela me fasse un choc de voir qu'un endroit si célèbre puisse être aussi lugubre. Des tables sont dispersées un peu partout dans la pièce et j'aperçois un escalier derrière le bar montant jusqu'à une balustrade qui doit mener aux chambres de location. Plusieurs groupes de personnes sont disséminés aux quatre coins du lieu. Pendant que nous nous dirigeons vers le bar, je ne peux m'empêcher de les observer. Un groupe de vieilles dames ridées, près de la porte, a une discussion animée dont quelques bribes me parviennent. D'après ce qu'il me semble comprendre, leur opinion diverge sur le fait que la Gazette du Sorcier, connue pour souvent être sous la coupe du Ministère et célèbre journal sorcier, mentirait. Je me retiens d'aller débattre avec elles car malgré mon avis bien tranché sur le sujet et les arguments se bousculant déjà dans ma tête, je ne pense pas que cela en vaille la peine.

De l'autre côté du pub, installé à une table sombre, un vieil homme aux cheveux gris marmonne tout seul devant son verre. Non loin de lui, un homme et deux femmes discutent à voix basse. Et dans un coin obscur, un couple profite de l'ombre pour s'embrasser passionnément. Un groupe de sorciers bruyants attire mon attention, installés au bar, trois hommes et deux femmes, à moitié soûls, parlent fort, si bien que tout le pub les entend et que même le couple en train de se bécoter cesse ses activités pour écouter.

« Allez, Marcel, avoue que j'ai raison, ces histoires avec la Gazette c'est un coup monté. Le petit Potter est toujours à la Une ! Un jour on parle de lui en bien, le lendemain en mal. Non, c'est juste une mascotte, un jouet, un pantin que le Ministère utilise à sa guise, déclare une jeune femme brune bouclée.

— Non, Carla, c'est moi qui ait raison. Depuis le temps que l'on dit qu'il est cinglé ce Potter. Et ce n'est pas étonnant, quand Tu-sais-qui l'a atteint à la tête, il a dû subir un traumatisme. Il est fou depuis sa naissance, réplique le dénommé Marcel, un châtain aux cheveux gris épars.

— Mais oui, c'est ça, bien sûr, en fait t'es juste l'archétype que recherche le Ministère ! T'es juste un béni-oui-oui, un lèche-cul, un petit toutou ! » s'exclame Carla en riant.

Marcel, furieux, lance son poing à la figure de la jeune femme qui l'esquive avant de lui donner un coup dans les parties. L'homme pousse un cri de douleur et se recroqueville sur lui-même. Le barman, un homme chauve et grand, contourne immédiatement le comptoir, se dirige vers le groupe et le conduit autre part, sûrement dans un endroit où ces sorciers soûls pourront transplaner tranquillement. Bien que je ne pense pas que ce soit une bonne idée vu leur état. Ils risqueraient de se désartibuler.

Cet événement se produit lorsque vous ne pensez pas assez fort à l'endroit où vous voulez aller. Et ce n'est pas très agréable, croyez-moi. Votre corps se retrouve coincé entre votre lieu de départ et votre destination. C'est-à-dire qu'il y a des morceaux différents de vous des deux côtés. Dans les cas les plus graves, il faut attendre l'intervention de la Brigade Magique et de guérisseurs de Ste Mangouste pour pouvoir sortir de cette situation. Mais lorsqu'il s'agit seulement d'un membre (un bras, une jambe, ou un doigt), si vous êtes accompagné ou qu'un sorcier est à proximité, il pourra vous aider à vous débloquer. Et si jamais il vous arrivait d'égarer un ongle ou un sourcil, pas de panique, ceux-ci repoussent donc vous pourrez vous en aller tranquillement.

Nous atteignons enfin le bar, désormais désert. Tout le monde a repris ses occupations. Les vieilles dames débattent, l'homme grisonnant parle toujours à son verre, le trio mixte complote et le couple a recommencé à se bisouiller.

« Attends-moi là », me glisse Rogue avant de faire un petit signe de la main au barman revient.

Le professeur chargé de me surveiller s'éclipse discrètement sans que je n'aie le temps de le questionner sur son subite abandon.

« Bonjour, je suis Tom, le barman, m'annonce ce dernier en se replaçant derrière son comptoir. Que voulez-vous ? » me demande-t-il ensuite tandis que je m'assois sur l'un des tabourets du bar et commence à observer la carte.

Presque toutes les boissons proposées me sont inconnues. Ce qui est bizarre mais pas très surprenant. En effet, comme je vis dans le monde des sorciers, je devrais connaître ces breuvages. Cependant, la majorité d'entre eux doivent comporter de l'alcool et ma tante m'a toujours défendu d'en toucher une seule goutte.

LA CARTE DU CHAUDRON BAVEUR

Bièraubeurre
Jus de citrouille
Jus d'œillet
Jus d'orange
Chocolat chaud
Thé
Pichet de lait
Sirop de cerise soda avec boule de glace et ombrelle
Hydromel aux épices
Rhum groseilles
Whisky Pur Feu
Whisky pur malt
Vin d'ortie
Vin de sureau
Xérès
Cognac
Gamp's Old Gregarious


Je décide de me rabattre sur une valeur sûre. J'aurai bien assez le temps de tester le reste après avoir été conseillée par ma tante ou mes camarades de classes et éventuels amis.

« Bonjour, je n'ai pas de quoi payer, mais je voudrais bien un chocolat chaud, le professeur Rogue pourra vous régler la note lorsqu'il reviendra, réponds-je enfin.

— Oh, ne vous en faites pas, cadeau de la maison, m'annonce le barman alors qu'il s'active déjà pour préparer ma commande. Mais, je ne vous ai jamais vue ici auparavant, et vous êtes venue avec le professeur Rogue, êtes-vous sa nièce ou quelque chose dans le genre ? Une petite cousine éloignée peut-être ? me questionne-t-il, engageant ainsi la conversation.

— Euh, non, pas vraiment. En fait, ma tante ne voulait pas que j'aille à Poudlard donc elle m'a fait l'école à domicile. Seulement, si je veux un jour posséder ma propre baguette, il faut que j'aille étudier dans une école de magie. J'ai donc été acceptée à Poudlard et là, le professeur Rogue m'emmène faire mes emplettes sur le Chemin de Traverse. Ma tante est trop vieille, vous comprenez, elle n'a plus l'âge de se perdre dans la foule, expliqué-je du mieux que je peux, passant sous silence une partie de la vérité qu'il me semble dangereux de révéler.

— Oui, je vois, mais et vos parents alors ? Euh... Pardon, je ne voulais pas dire ça, se rattrape-t-il en voyant mon expression déconfite, signifiant silencieusement qu'ils sont morts ou autre chose de la sorte. Vous allez rentrer en quelle année ? tente-t-il de reprendre le fil de la discussion.

— En 5e année.

— Quoi ?! Mais vous avez les BUSE en fin d'année ! À moins qu'ils ne vous obligent pas à les passer tout de même ?

— Eh bien si, figurez-vous que je vais quand même devoir les passer.

— Je vous souhaite bonne chance  alors.

— Ne vous inquiétez pas pour moi, ma tante m'a enseignée beaucoup de choses et puis je vais avoir des cours de rattrapage.

— Oui, mais quand même, ces examens sont importants. Et vous avez pris des options, j'imagine ?

— Oh oui ! J'ai pris Arithmancie, Étude des runes, Soin aux créatures magiques et Divination.

— Quoi ? Vous avez pris tout ça ? s'exclame Tom, les sourcils haussés par ses yeux écarquillés et la bouche légèrement entrouverte, presque en forme de "o".

— Oui, et encore j'aurais aimé pouvoir faire l'Étude des Moldus, mais il fallait bien faire un choix, et je ne pense pas en avoir besoin étant donné que je les ai côtoyés toute ma vie. Même si je voulais faire de l'Histoire des Moldus, c'est super intéressant !

— Vous aimez l'Histoire des Moldus ?

— J'aime l'Histoire tout court ! J'adore ça même ! Par exemple, je connais l'histoire ce pub. Après, je suppose que vous la connaissez aussi, n'est-ce pas ?

— Bien sûr ! C'est mon pub ! Mais je suis curieux, c'est la première fois que quelqu'un a l'air de savoir réellement son histoire. Vous ne verriez aucun inconvénient à me la raconter ?

— Non, avec plaisir. Au départ, le Chaudron baveur était ouvert aux sorciers et aux Moldus. Bien que ceux-ci n'y restaient guère longtemps, effrayés par ce qu'ils y voyaient. À cette époque, les sorciers ne se cachaient pas encore. Cependant, lorsque le Code international du secret magique fut voté en 1689, le pub faillit bien disparaître, mais il fut finalement autorisé à continuer d'exister. Il fut rendu invisible et devint l'une des entrées principales du Chemin de Traverse.

— C'est exact et nous avons même créé un cocktail spécial en l'honneur de cet événement, le Gamp's Old Gregarious ! Le Ministre de la Magie de l'époque étant...

— Ulick Gamp !

— Oui, c'est cela.

— Excusez-moi, c'est sorti tout seul, dis-je, confuse. Continuez, j'aimerais bien entendre vos explications sur le nom de ce cocktail.

— Ne vous en faites pas, ce n'est pas grave. Donc le Gamp's Old Gregarious, c'est le Vieux Grégaire de Gamp, qui signifie "le vieux groupe de Gamp". C'est en référence aux sorciers britanniques et au Ministre de la Magie Gamp qui furent présents à la Confédération internationale du secret magique et ont réussi à obtenir cette dérogation spéciale pour le Chaudron baveur.

— C'est bien trouvé dites donc !

— Oui, sauf qu'il est infect, personne n'est jamais parvenu à le boire en entier, me confie-t-il.

— Et comment avez-vous fait pour le vendre alors ? Bien que la symbolique du cocktail soit belle, je doute qu'elle n'ait suffit à faire vendre une boisson aussi imbuvable que vous le dites.

— Une prime de cent Gallions est offerte pour quiconque parviendra à le boire jusqu'à la dernière goutte sans le recracher.

— Cent Gallions ? Êtes-vous fou ?! Ces grosses pièces en or massif équivalent à dix-sept Mornilles d'argent qui valent elles-mêmes vingt-neuf Noises de bronze !

— Merci, pas besoin de me rappeler la somme que cela représente, grommelle Tom.

— Et si quelqu'un parvient à le boire un jour ? Bien que je suis forcée de reconnaître que c'est une bonne stratégie marketing, au bout d'un moment quelqu'un réussira et si vous êtes dans l'incapacité de le payer, vous aurez la Justice magique aux fesses.

— Ne vous inquiétez pas pour ça, chaque propriétaire successif du pub a apporté une contribution à une cagnotte, cela fait plus de trois-cents ans et nous avons réuni plus que la somme nécessaire.

— Bon, tant que vous vous débrouillez, après tout, ce ne sont pas mes affaires. Mais, de mémoire, ce n'est pas la seule fois où le pub a failli disparaître.

— Non, en effet.

— Les Moldus décidèrent de créer une nouvelle rue, Charing Cross Road. Le Chaudron baveur était voué à être démoli. Alors, un groupe de sorciers, de fervents habitués du pub, lança un sortilège d'amnésie de masse pour permettre au Chaudron baveur d'être intégré au projet.

— Oui ! D'ailleurs cela a bien fait rire tout le monde !

— Je me doute !

— Si vous entendiez le vieil Ernest, c'est à croire s'il n'est pas resté bloqué sur cette anecdote !

— J'aimerais bien le rencontrer, il doit avoir tellement de choses à raconter !

— Oh, vous savez, je doute qu'il ne sache grand-chose de plus que ce vous ne savez déjà mademoiselle.

— Vraiment ? Je ne suis pas sûre et même si c'est le cas, une même histoire peut être racontée de bien des manières.

— Vous avez parfaitement raison ! Bien que je suis au regret de vous décevoir, il n'est pas là aujourd'hui. Mais peu importe, cela fait longtemps que vous aimez l'Histoire ?

— Oh oui ! Depuis toute petite !

— Allez-y, racontez-moi d'autres anecdotes alors ! Vous en connaissez sans doute plein en tant que passionnée de l'Histoire ! » me réclame Tom en me resservant un verre.

•𖣔•

Alors que Rogue laisse Céleste en compagnie du barman, Tom, il se glisse derrière une porte au fond de la pièce principale du pub. Il longe un couloir au papier peint défraîchi, tourne à gauche avant de frapper trois fois à une porte en bois portant le numéro 23, puis d'entrer. L'intérieur de la pièce s'apparente à une chambre. Un lit à baldaquin trône au centre, une armoire en chêne attend à sa gauche et un bureau en bois massif ouvragé luit dans un coin sombre. De grandes fenêtres illuminent la scène, à l'opposé de la porte. Et au milieu de tout cela, se tient un homme au capuchon noir, immobile, dos à la porte, attendant visiblement quelque chose.

« Bonjour Severus, dit-il d'une voix glaciale.

— Bonjour Maître, répond Rogue en inclinant légèrement la tête. Vous vouliez me voir ? demande-t-il ensuite, sortant la pièce gravée du numéro 23 qu'il a reçu précédemment dans sa poche pour l'informer de ce rendez-vous.

— Oui. Comment cela avance-t-il avec la fille ? interroge Lord Voldemort, se tournant lentement vers Rogue tandis que celui-ci dépose la pièce sur le bureau, à droite de la porte.

— Elle s'apprête à rentrer à Poudlard, Maître, et actuellement je suis chargé de l'emmener acheter ses fournitures.

— Il me semblait l'avoir remarqué. Mais pourquoi ne va-t-elle à Poudlard que maintenant ? Comment Dumbledore a-t-il réussi à lui obtenir une place et à convaincre sa tante de la laisser y aller ? l'interrompt le Seigneur des Ténèbres, mécontent, le rouge de ses yeux s'accentuant.

— Vous oubliez que Bathilda perd la mémoire et qu'en tant que directeur de Poudlard, Dumbledore a certains pouvoirs exceptionnels, tente vainement d'expliquer Rogue.

— C'est vrai, mais cela n'explique pas pourquoi le Conseil d'administration n'a pas interféré avec cette décision. J'avais pourtant donné des consignes à Lucius, réplique Lord Voldemort de sa voix froide.

— Le Conseil d'administration n'a rien pu faire.

— Cela va nous compliquer la tâche. Elle sera plus forte, armée d'une baguette et aura acquis de l'expérience.

— Cela ne changera pas grand-chose, croyez-moi, elle est déjà puissante. Elle est parvenue à s'approprier la baguette de sa tante et a lancé un charme du Patronus. Elle a réussi a créer un Patronus corporel ! Du premier coup ! Sans aucun entraînement ! Enfin, elle s'entraînait mais avec un bout de bois pour mémoriser le geste associé à la formule de chaque sortilège qu'elle apprenait. Si vous aviez vu... C'était vraiment très impressionnant. À mon avis, si nous l'avions attaquée, elle nous aurait repoussés suffisamment longtemps pour permettre à Bathilda de les faire transplaner. »

Ces quelques paroles semblent avoir suscité de l'intérêt chez le Seigneur des Ténèbres car celui-ci frémit légèrement et se tourne complètement face à Rogue. Sa curiosité prenant le dessus, il ne peut s'empêcher de demander plus de détails.

« Comment se fait-il qu'elle ait lancé ce sort ?

— Elle disait qu'elle avait déjà beaucoup étudié la magie avec sa tante avant même d'être allée à Poudlard. Je lui ai répondu qu'elle n'avait pas étudié les sortilèges et elle m'a répliqué que si. Je lui ai donc demandé une démonstration et c'est ce qu'elle a fait.

— Intéressant..., commente le mage noir. Cependant, cela ne résout toujours pas notre problème. Elle était peut-être certes, déjà puissante, mais au moins elle était accessible. À Poudlard, je ne pourrai rien faire, ajoute-t-il.

— Vous n'avez qu'à l'intégrer à votre projet pour Harry Potter, elle sera dans la même année que lui, suggére Rogue en se rappelant sa mission.

— Et comment puis-je faire cela ? questionne Lord Voldemort d'une voix doucereuse.

— Vous êtes un esprit brillant, Maître, vous trouverez.

— Je vais y réfléchir. Je te convoquerai plus tard, en temps voulu. Maintenant, va. »

Rogue prend congé du Seigneur des Ténèbres, inquiet des projets qu'il réserve à la petite Tourdesac, cependant soulagé qu'il ne sache pas qui elle est réellement. Cette situation de double-espion le met constamment en danger, mais il ne doit pas pour autant oublier pourquoi il le fait, et il le sait. C'est la seule chose qui lui permet de tenir. Il s'est engagé dans cette promesse envers Dumbledore et il doit la respecter.

•𖣔•

Lorsque Rogue revient, je suis toujours en pleine discussion avec Tom le barman.

« ... Elle s'est fait attraper et brûler vive quarante-sept fois ! Juste parce que sortilège de gèle-flamme lui provoquait des chatouillis ! finis-je de raconter.

— Sacrée Gwendoline la Fantasque ! s'exclame Tom en riant aux éclats.

— Bon, Mlle Tourdesac, vous venez ? me demande le professeur des Potions.

— Oui, j'arrive, réponds-je en me levant de mon tabouret. Et n'oubliez pas, c'est le chapitre sur la crémation des sorcières dans l'Histoire de la Magie ! lancé-je en tournant rapidement ma tête vers le bar, en signe d'au revoir.

— Vous êtes apparentée à Bathilda Tourdesac ? » ne peut s'empêcher de s'exclamer Tom éberlué, tandis que Rogue m'entraîne vers une porte située à droite du bar.

Nous traversons un couloir jusqu'à une arrière-cour où traînent quelques poubelles. Nous avançons jusqu'au fond. Rogue dirige sa baguette d'un geste expert vers le mur face à nous. Il tapote sur quelques pierres et... Les briques se mettent lentement à tourner, finissant par former une arche qui nous révèle une allée bien connue, remplie de monde à perte de vue.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top