Chapitre 30 : C'est l'heure du bal.

Nous sommes mercredi et autant dire que nous travaillons comme des forças depuis dimanche. Les trois collégiales sont maîtrisées autant pour le chant que pour la danse et, maintenant, Mademoiselle Lola et Madame Signes nous coachent en duo. Chorégraphie et chant, nous devons tout maîtriser tout en faisant fi de nos ressentis, nos états-d'âmes et nos rancœurs, ce qui est plus facile à dire qu'à faire. Nous sommes en début d'après-midi, Lucius et moi nous nous entraînons, révisons les portés, les pas et tout ce genre de conneries depuis ce matin aux côtés de Lili-Rose, Thibault, Roland et les Jumelles. Sans oublié que Ludovic est venu y mettre son grain de sable. Il veux que nous rendions la scène vivante, faire en sorte que chaque mot, chaque phrase est un sens pour nous plutôt que nous enchaînions les sourires et les fausses œillades énamourées. Encore et encore. C'est éreintant, d'autant que nous avons du mal à nous supporter.

– Recommencez, ordonne finalement Ludovic, le ton dur. Mais avant, quoi qu'il se passe entre vous crevez l’abcès, sinon on n'arrivera à rien. Vous avez une demie-heure de pause. Mangez, buvez et parlez et si vous ne revenez pas au top vous pouvez être certain que je ferai de votre vie un enfer.

Je déglutis, acquiesce et m'enfuis comme si j'avais le diable au trousses. Mon dieu, je ne pensais pas que Ludovic pouvait être si menaçant ! C'est assez cool quand même. Flippant, mais cool. Comme une double personnalité, un côté obscure plein de mystère. En attendant je vais dans la cuisine et j'ouvre l'immense frigo américain en souriant. Une salade composée m'attend gentiment. Bientôt, dans un peu plus de dix jours ce cauchemar prendra fin. Je pourrais manger. Il faut que je m'accroche.

– Mûre ?

Je pousse un soupir en fermant les yeux. Moi qui pensais y échapper... je me tourne vers Lucius, qui, de l'autre côté de l'îlot s'installe sur un tabouret et ouvre sa bouteille d'eau :

– Il va falloir faire quelques chose, parce que je sais pas toi mais je refuse d'avoir ton petit copain sur le dos ad vitam æternam.

– Ce n'est pas mon petit-copain, je m'empresse de nier en rougissant.

Il hausse un sourcil circonspect et se penche légèrement en avant :

– On a tous vu la pelle qu'il t'a roulée. Un peu loin du baisé de cinéma si tu veux mon avis.

Piquée au vif, je préfère la fermer et me concentrer sur mon repas. Lucius me dévisage un long moment sans rien ajouter avant de se lever, de fouiller dans le frigo et de venir s'installer à mes côtés. Tu coin de l’œil je remarque qu'il mord à belle dents dans sa pêche. Le silence s'installe, pesant et oppressant. Je déteste ça. Les longs silences pleins de non-dits. Ça fait remonter trop de mauvais souvenirs. Trop de mauvais moments. Quand ma mère est partie il régnait toujours ce genre de calme angoissant dans l'appartement, seulement entrecoupé des pleurs de Tomas mais cela n'apaisait en rien l'atmosphère lourde comme une chape de béton. Je n'avais que cinq ans et je me souviens encore du tic-tac répétitif de l'horloge ou encore celui étouffé, des sanglots désespérés de mon pauvre père qui ne savait pas quoi nous dire, comment nous expliquer que notre mère avait décidée que sa famille n'était rien de plus qu'un hobbie encombrant à ses yeux.

– Je suis désolé, souffle finalement Lucius, si bas que je pense l'imaginer. Je me comporte comme un gros con et... je sais pas. Je ne parviens pas à faire autrement, tu vois ? C'est un genre d'automatisme. Quand j'apprécie quelqu'un je le repousse systématiquement. Je crois que je cherche juste à me protéger.

Je me tourne vers lui et le fixe. Ce n'est pas Scarface, c'est pas possible. À moins qu'il ne me montre une autre de ses personnalités. Toujours est-il qu'il n'ose pas me regarder dans les yeux. Il mire un point, loin devant lui comme s'il pouvait y lire la recette pour l'immortalité, ses yeux sont un peu plus sombres qu'à l'accoutumé, reflet de son état d'esprit je suppose.

– Tu veux dire que ton comportement de connard suffisant n'est rien d'autre qu'une façade ? Et coucher avec Cristal c'est pour te protéger de quoi ? À moins que tu sois un de ces gars qui combattent le mal par le mal ? Tu es du genre à te coller des sangsues sur le torse quand tu es malade ?

Il esquisse un petit sourire en coin tout en secouant ma tête :

– Tu es capable d'être sérieuse, deux minutes ? À moins que tu te sers de ce comportement cynique et immature comme bouclier ? Tu te protèges toi aussi ?

J'ouvre la bouche pour répliquer vertement, histoire de lui expliquer ce que l'immature pense mais, finalement et à ma propre surprise (faut croire que mon cerveau prend des initiatives) je décide de répondre calmement et avec le sourire :

– Touché.

Il sourit à son tour, plus franchement, sans artifice avant de me tendre la main : je suppose qu'il est temps que nous y retournions. C'est avec un soupir à fendre l'âme que j'enlace mes doigts au siens pour retourner ensemble dans la salle de danse. Les jumelles et Roland sont en pleine répétitions. Il doit être heureux comme un pape. Deux filles rien que pour lui. Un brin malsain quand même mais bon, je suppose que Roland mérite le meilleur. Je souris intérieurement. Si je commence à être cynique avec moi-même, je ne vais pas m'en sortir. Ludovic nous repère et, d'un mouvement de la tête nous guide en direction d'un autre coin de la pièce.

– Bien, vous êtes prêts ?

Nous hochons la tête ensemble et il lance la musique. Les violons chantent et je me place deux pas derrières Lucius, et lorsque les flûtes rejoignent le tout j'avance, main sur les hanches. Sourire aux lèvres. Je ne dois pas oublier l'ambiance féerique et mystique qui doit régner.

– J'ai vu des fées maléfiques me barrer le chemin, goûter aux effets toxiques des hommes et leur venin.

Lucius s'avance et me prends la main, le visage baissée dans ma direction avant de commencer, de sa voix grave et poser :

– J'ai défait le vent, inversé le temps pour retrouver tes pas !

Il tourne autour de moi et j'esquisse un pas sur le côté tandis qu'il tend les mains vers moi pour m'attraper :

– Tué mes démons, bravé les tourments pour arriver à toi !

C'est le moment du refrain, donc je me tourne vers lui et, ensemble, nous entonnons l'air féerique, les yeux dans les yeux

– Y'a quelque chose de magique, entre toi et moi, c'est comme un champ magnétique, qui ne s'explique pas !

Il me fait tourné sur moi-même avant de me coller contre son torse et d'entamer une sorte de valse rapide :

– Y'a quelque chose de physique qui défie les lois ! Un charme ésotérique entre toi et moi !

Ensuite je me sépare en le gratifiant d'un sourire et tournoie sur moi-même encore et encore en levant progressivement les mains au ciel. Je me retourne d'un coup vers lui en avançant lentement, un sourire mutin sur les lèvre tandis que je lui parle d'étoiles, de destins, d’épopée et de Graal. Il sourit et s'est son tour. Tendrement il attrape mon visage et, les yeux dans les yeux, débite son couplet, et, dés la première note du refrain Lucius me soulève dans ses bras à la Dirty dancing en virevoltant. Je me mords les lèvres pour ne pas rire tandis qu'il me lâche et que nous reprenons notre valse. C'est intense et je pense que nous avons trouvés « l'étincelle » que recherchait Ludovic. Comme quoi, une petite conversation, une ou deux vannes pourries et hop ! L'affaire est dans le sac. Après moult arabesques, portés et étreintes nous finissons la chanson, front contre front, les doigts entrelacés, les yeux fermés et dans un souffle :

– Un charme ésotérique entre toi et moi...

Nous restons immobile l'espace de quelques secondes. Quelques secondes d'une intensité insoupçonné. Comme si un lien se tissait entre nous, un genre de toile d'araignée à la spider-man solide et collante, nous reliant l'un à l'autre.

– Super, s'exclame finalement Ludovic en frappant dans ses mains, un large sourire scotché sur les lèvres.

Le souffle court, nous nous séparons comme si rien ne s'était passé. Et c'est mieux ainsi. Ludovic nous couvrent d'éloges, nous félicitent et nous donnes quelques conseils et avant que nous ayons le temps de répliquer un cris de rage nous interromps dans un sursaut. Nous nous tournons et restons figés par la surprise lorsque nous avisons Alice et Juliette, se roulant par terre en se tirant les cheveux et en s'insultant. Bon... elles ne sont pas censées être cul et chemise ? À la vie à la mort ? Sœurs et amies pour la vie et tout ça ? Là elles donnent plus l'impression de nous imiter, Framboise et moi.

– Faut peut-être faire quelque chose, me souffle Lucius en se penchant sur moi.

Je hausse les épaules, pour quoi faire ? Pour une fois que ce n'est pas moi qui me colle la honte.

– Ce serait pire, crois-en mon expérience, je marmonne.

Il tourne la tête vers moi avec une drôle de mimique, comme s'il ne s'y attendait pas.

– Quoi ?

Il hausse les épaules en me dévisageant, une lueur malicieuse allumant ces yeux d'ambres :

– Rien, je me demandais seulement qui avait bien pu apprendre à te battre. Tu sais, c'est pas inné.

– Ma sœur et c'est d'ailleurs l'unique chose qu'elle m'a enseignée.

Il me sourit avant de finalement se détourner du combat plus pathétique qu'autre chose. Elles se contentent de rouler au sol en se tirant les cheveux et en s'insultant. Mademoiselle Lola arrive et les séparent en hurlant et je décide moi aussi de quitter la salle de danse sans même chercher à comprendre. Je crois que l'enfermement commence à nous porter sur le système, j'espère que Laza ne va pas se mettre en tête de les virer parce que je ne fais plus de régime.
Quelques minutes plus tard, je rejoins Cristal dans le salon et, d'un mouvement du menton, lui intime de me suivre. Je vais dans la salle de chant, la reine des garce sur les talons. Il faut bien que nous nous entraînions. Je ne tiens pas spécialement à subir la colère de Laza. La dernière fois que j'en ai fais l'expérience elle a décidé de me mettre à la diète. Nous passons devant la salle de théâtre où Momo répète son solo. Je lui adresse un signe de la main et continue ma route. J'ouvre la porte, l'invite à entrer et, lorsqu'elle s'installe sur une chaise je prends place sur la scène, assise en tailleur. Je la toise pendant un long moment, cherchant mes mots, ne souhaitant pas me prendre la tête avec elle pendant une plombe. De son côté, Cristal, le dos droit, me fixe avec un souverain mépris. Bon, j'ai comme l'impression qu'une bouffe, deux vannes vaseuses et une petite discussion ne suffiront pas à nous rabibocher. Je prends une profonde inspiration, histoire de me donner du courage et avant de me dégonfler je me lance :

– Je ne t'aime pas et tu ne m'aimes pas, c'est un fait, on va pas revenir dessus et faire semblant. T'es tout ce que je déteste et, même si je ne comprends pas pourquoi tu ne m'apprécie pas, nous allons faire abstraction de toute ces conneries, nous concentrer sur notre duo et, après, nous pourrons continuer à nous pourrir la vie.

Son regard hautain me balaye de longues secondes et je me contente d'attendre qu'elle décide de choisir la version difficile, celle où nous passons la soirée à nous prendre la tête encore et encore, mais, à ma plus grande surprise, elle accepte. Mon dieu. C'est pas l'un des signes que l’apocalypse est proche ? Le diable deviendra coopératif pour mieux nous leurrer ? Je déglutis mais ne répond rien, inutile d'envenimer la situation. Donc, nous nous sommes réparties les vers avant d'entamer la chanson tout en nous mettant en scène. Mademoiselle Lola et Ludovic ce sont mit d'accord pour ce morceau : nous devons l’interpréter librement. Qu'à cela ne tienne ! Nous nous sommes jeter les paroles aux visages en nous tournant autour, nous foudroyant du regard et nous défiant. Finalement, et au bout de deux bonnes heures, nous avions finis.

– Essaye tout de même de faire mieux que ça la prochaine fois, je ne voudrais pas que ma réputation et mes progrès souffrent de ton incompétence.

– Avant de t'occuper de mon incompétence, je crache en me tournant vers elle, les sourcils froncés, tu devrais prendre garde à ton manque de popularité auprès du public, parce que si ta cote continue de chuter la prochaine fois que tu sortiras en public tu te prendras tellement de tomates et d’œufs pourris dans la gueule que tu pourras faire une omelette pour toute la production.

– Parce que tu penses être Madonna ? T'es rien ! Si tu plaît tant au public c'est seulement parce que tu inspire la pitié, hurla-t-elle en agitant les mains devant son visage.

C'est dingue comme cette fille me fait penser à une harpie. En attendant je hausse les épaules et m'éloigne. Au moment de quitter la pièce je me retourne et je lui décoche mon plus beau sourire tout en lui déclarant, pleine d'enthousiasme :

– Tu sais ce qu'on dit sur la bave du crapaud et la blanche colombe.

Elle pousse un rugissement de colère qui me fit rire. Faut croire que j'ai vraiment un don pour faire enrager les gens. C'est un peu mon super-pouvoir à moi.


Jeudi matin, nous primes le train pour Paris. Exceptionnellement nous commencerons les répétitions dés cet après-midi avec les costumes. Laza à souhaiter s'y prendre à l'avance, histoire d'être sûre que tout va bien : la chorégraphie, les chansons, la mise en scène et tout ça. Du coup Kimberly nous à levés à l'aube pour prendre notre train et arriver le plus tôt possible alors que nous nous sommes tous couchés très tard pour répéter encore et encore. On est épuisé. Physiquement et mentalement. Le genre de fatigue qui nous pousse à penser à notre lit constamment. À peine les yeux fermés une seconde et nous imaginons notre couette douillette et nos oreillers moelleux. Pelotonnée contre Lucius, les jambes étendues sur les cuisses de Thibault je somnole à moitié pendant que mes amis discutent les uns avec les autres. Je souris un peu lorsque je me rends compte que Lili-Rose dors la tête appuyée sur l'épaule de Thibault. Sont franchement mignons ces deux-la.

– Tu n'es vraiment qu'une sale traînée !

Je relève la tête, interloquée par cet éclat de voix. Ce sont encore les jumelles qui se prennent la tête. Ça en devient lassant. D'autant que personne ne sait pourquoi. Je sens que Lucius sourit dans mes cheveux, je lève les yeux pour croiser les siens, moqueur :

– Qu'est-ce qui te fait marrer comme ça ?

Il hausse les épaules et secoue la tête, mais ne me dit rien. Quand je veux qu'il parle il se tait et quand je désire qu'il la mette en veilleuse il déblatère plus qu'une ado au téléphone. Ce gars va finir par me rendre chèvre. En attendant qu'il se décide à cracher le morceau je m'installe à nouveau contre lui et ferme les yeux pour me laisser bercer par le train, la respiration de Lucius et son parfum. Suite à notre conversations et aux répétitions j'ai décidée de laisser couler et d'arrêter de me prendre la tête pour rien. Après tout, même dans l'optique complètement folle que Lili-Rose ait raison et que je lui plaît, je ne pense pas qu'une histoire serait possible entre nous. On est trop différent.


– Enlevez-moi ça !

Je hurle, crie et jure comme un charretier, me débattant comme une folle contre de la tulle, un corset et des cerceau. La robe que la stylite m'a collée va me tuer. Littéralement. Elle me compresse et m'opprime et j'ai beau répéter encore et encore que m'empêcher de voir mes propres pieds est une très mauvaise idée personne ne m'écoute. Pourquoi est-ce que je n'ai pas le droit à une robe comme Lili-Rose ? Style moyen-âge, droite et de couleur pâle ? Pourquoi c'est moi qui hérite des froufrous, de la dentelles et de toutes ces conneries ? Du coin de l’œil je vois Cristal qui me décoche un regard moqueur. Sa robe, beaucoup plus sobre que la mienne est splendide, toute de voilage et de mousseline elle est tout simplement angélique. Avec ces long cheveux blonds qui encadrent son jolie visage de poupée avec de grosses boucles elle semble bénie par les dieux et moi à côté je suis engoncée dans une robe à la Sissi. Oh, elle est splendide elle aussi mais je crois que les stylistes n'ont pas vues ce que nous devrions faire. Portés, arabesque, pirouettes et j'en passe et des meilleurs. Sans compter sur le fait qu'il va falloir que je chante et ce n'est certainement pas là-dedans que je vais parvenir à le faire ! Merde, après tout il faut que je respire !

– Mûre tu ressembles à une princesse ! s'exclame Roland quand il passe devant nos loges.

Je rougis de plaisir et lui souris en retour. Je dois dire que les maquilleuses, les coiffeuses et les stylistes ont aussi fait des miracles sur lui. Elles sont parvenus à dissimuler son acné, remplacées ses affreuses lunettes par des lentilles de contact et lui on coiffées les cheveux à la Clark Gable, le tout sublimé par son costume queue de pie rétro, le rendu est génial. Il en est presque beau.

– Et toi on jurerait que tu es un véritable gentleman, je le complimente à mon tour avec un petit sourire.

– Merci, c'est super gentil.

Bon, par contre elle n'ont rien pu faire contre ses postillons.

– Roland, tu viens, minaude l'une des jumelles en s'approchant dans sa robe empire jaune au décolleté affolant.

Ce n'est pourtant pas la peau dévoilée qui m'interpelle mais plus le ton et les vingt battements de cils à la seconde qu'elle lui sert qui attise ma curiosité. Je rêve où elle le poursuit de ses assiduité ? Muette, j'assiste à la scène, un peu à la manière de ces gens qui s'arrête pour regarder les accidents de la route. C'est malsain mais on ne peut tout simplement pas détourner les yeux. Je les regarde s'éloigner sans rien dire. C'est trop étrange.

– Bien, antenne dans une heure, hurle le régisseur en passant dans les couloirs.

Comme avant chaque prime le trac agrippe mes tripes et je me retrouve à chercher mon souffle, les mains moites, le dos couverts de frissons et de transpirations. Ce direct à quelque chose de différent. Une autre dimension. Nous avons tout donnés, nous avons bossés comme des bêtes et je ne veux pas échouer, c'est affreux. Le cœur battant à tout rompre je vais me planter face à l'immense miroir en pied et me scrute. Encore une fois j'ai beaucoup de mal à me reconnaître dans cette robe. Mes cheveux bruns, brillants et soyeux sont ramenés sur une de mes épaules, maintenus par une broche d'or et de diamant étincelante. Le maquillage donne une autre dimension à mon visage. Dans le fond les maquilleuses ont, là aussi, fait un miracle. Mes yeux sont brûlant, cerclés par de l'or, mes lèvres, roses, semblent avoir étés peintes avec la couleur exacte d'une rose venant à peine d'éclore. Mais le meilleur dans tous ça reste tout de même ma robe. Elle semble être faîte d'étoiles tant elle brille. Ou cousu de véritable files d'ors. Elle dévoile mes épaules et les manchettes sont faîtes de tulles transparent. Le décolleté reste raisonnable bien que le corset mette en valeur ma poitrine. Le jupon est imposant mais malgré les cerceaux reste léger et suis chacun de mes mouvements. J'aurais préférée être en jean mais bon, on a pas toujours ce qu'on veux. Je passe mes mains sur la dentelles qui recouvre le jupon et le corsage, elles représente de magnifique fleur de lys qui s'épanouissent ça et là, légèrement en reliefs. Et je ne parle même pas de la traîne en velours noirs ou encore de la parure de diamant qui finit de m'habiller. Je n'arrive pas à respirer, je ne vois pas mes pieds et je suis presque certaine de me vautrer en dansant ou rien qu'en descendant ces maudites marches mais au moins je suis magnifique. D'ailleurs je ne pense pas parvenir à être plus belle un jour.

– Je peux le faire. Je peux briller ce soir, je me murmure en me fixant dans la psyché. J'ai fais la moitié du chemin, c'est bientôt fini, il n'est pas question de flancher maintenant.

Je prend une autre profonde inspiration avant de quitter ma loge, le menton bien haut, le dos droit et la démarche assurée, comme une reine.

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