Rant books

Je tenais juste à préciser un petit point à l'intention d'une certaine frange de mon lectorat (fort heureusement sans doute la plus minoritaire) :

j'ai effectué mes petits calculs et j'en suis venu à ces résultats à partir des scores suivants arrêtés à 0 h 10 le 22 juillet 2017 : 

CEUARB : 

1053 vues / 17 parties / 217 commentaires = 

- score ratio comm' : 0.0161

- score ratio parties : 0.2060

DDDNK : 

1225 vues / 19 parties / 251 commentaires =

- score ratio comm' :  0.0155

- score ratio parties : 0.2048


Autrement dit : "Ceci est un autre Rantbook" de @DavidCynique est un bien meilleur RantBook que (d)aDadunk de @Kealcym 

Voilà, les chiffres ont parlé, je n'ai rien de plus à ajouter. La Vérité étant dite, on peut passer à autre chose.

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(couverture par Bastien Lecouffe-Deharme : c'est un chouette illustrateur, je l'aime bien, on est un peu pote et un jour il a illustré une nouvelle que j'avais écrite... mais je vous en reparlerai un autre jour)


PESTE de Chuck Palahniuk 


Je l'ai déjà écrit par ailleurs, je ne sais déjà plus trop où, peut-être ici même, peut-être autre part, mais j'ai repris une activité salariée il y a quelques temps. Qui dit travail avec vrai contrat, dit vrai salaire (un autre jour je vous parlerai du concept "d'engagement moral" qui est une alternative un peu différente et moins lucrative...).

Salaire = argent = go, go, go la librairie ! 

Avec ma première paie, je me suis fait ce petit plaisir : 

Oui. Alors comme ça, ça fait un peu genre, le mec il est mono-maniaque et un peu obsédé.

Comme tout le monde, j'ai découvert Chuck Palahniuk en lisant Fight Club, quelques temps après avoir vu l'adaptation cinématographique de David Fincher. Et bien entendu j'avais été très vite séduit par la vivacité de la plume, l'efficacité du propos, le brio de la narration, le génie du style, l'incroyable justesse des personnages, tout ça tout ça ! 

Mais je n'étais pas allé plus loin dans la découverte de l'auteur.

Plusieurs années plus tard, un pote de @TerAelis m'avait prêté (ou plus exactement forcé à lire ) Snuff, qui est absent de la photo, puisqu'actuellement sur le chevet de ma meuf qui le relit depuis que je l'ai racheté.

Comme on aurait pu s'y attendre, j'ai été très vite embarqué par l'excellente brochette de personnages, le style merveilleux, l'éclatante variété des situations et le génie de l'auteur. 

Mais je n'étais pas allé plus loin non plus.

Il y a peu, je suis passé dans ma plus grosse librairie indépendante de France préférée (là-bas, c'est Brest !) et alors que je furetais dans mon rayon favori, celui où les tranches des livres ont principalement des teintes violettes, je me suis arrêté sur un autre bouquin du dénommé Chuck.

Il s'agissait de Peste ("Rant" en VO... un titre pour le moins très bien trouvé).

Ni plus, ni moins, que le meilleur livre qu'il m'ait été donné de lire de toute ma vie (sisi).

Peste, c'est l'histoire de Rant Casy, petit gars de la campagne, quelque part en Amérique, dans un état de bouseux où il ne se passe pas grand chose et où les clôtures des jardins sont recouvertes des détritus charriés par le vent, principalement des capotes et des serviettes hygiéniques usagées.

Dans ce petit village un peu chelou, le jeune Rant est élevé par son père, sa mère et sa grand-mère et toute cette gentille famille est un peu... bizarre, mais somme toute sympathique.

Sa mère, qui en à marre que tout le monde se goinfre dès qu'elle se casse le cul pour faire de bons petits plats, se met à piéger tous ces plats avec des noyaux de cerises ou des plombs de chasse (si tu mâches pas doucement, elle te pète les dents !).

Les enfants du village sont de sales branleurs et sont toujours prêts à suivre Rant dès qu'il y a une connerie à faire (comme par exemple inonder l'économie locale avec des pièces d'or). 

Mais Rant s'ennuie. Et pour donner un peu de boost à sa vie terne, il se shoote au venin. Araignées, serpents, tout ce qui passe à portée de ses petits bras.

Et puis un jour il part pour la grande ville découvrir les joies d'une activité nocturne appelée crashing et qui consiste à se défoncer mutuellement entre joueurs à bord de voitures bondées, puis s'arrêter sur le bord de la route et faire semblant de s'engueuler. 

Et puis un jour, plus tard, Rant Casey disparaît. 

Le livre est un bijou et ne ressemble en rien à tout ce que je viens d'essayer de vous résumer !

En fait, il s'agit d'une très longues successions de témoignages recueillis pendant des mois et des années auprès d'une multitude de personnages qui ont tous connus Rant de près ou de loin durant sa vie.

Les témoignages, parfois très courts, sont réunis selon un ordre à la fois chronologique et thématique ; ne me demandez pas comment c'est possible : l'auteur est juste un fou furieux et un pur génie !

Le monde d'alors est divisé en deux franges de population : l'une qui vit la nuit, et l'autre le jour. Elles ne se rencontrent pas très souvent puisque le couvre-feu est assez strict. Sans doute à cause d'une politique nécessaire pour régulier la circulation routière et éviter les bouchons et les accidents de voitures.

Ou alors, ça serait peut-être pour endiguer la propagation d'une gigantesque épidémie de rage ?

Ou pour une raison encore plus pernicieuse ? 

Mais Rant dans tout ça ? Qui est-il vraiment ? 

Est-il réellement le rejeton de trois générations de femmes violées par le même mystérieux monstre-géniteur qui revient tous les treize ans sur la route ?

Est-il cet authentique psychopathe qui a volontairement répandu la rage à travers tout le pays ? 

Est-ce un illuminé capable de remonter le temps et de cacher des trésors dans les granges et les murs des maisons et des appartements qu'il habitera dans le futur ? 

Est-ce un immortel ? 

A-t-il seulement existé ? 

Ou bien s'agit-il simplement d'un être fantasmé par une génération de laissés pour compte, de rebuts de la société, d'handicapés et de mal-aimés ?


Trop de questions ! 


Chuck Palahniuk, comme dans tous ses autres bouquins, utilise des artifices à tiroirs, des rengaines et des ritournelles stylistiques jusqu'à en donner le vertige pour atteindre cet état de conscience qui se situe au-delà de la lecture : un endroit au plus proche de la transe créatrice de l'auteur. À la lisière du monde.


Extrait : 

L'avenir commence le lendemain, et Rant a besoin de parler avant que le bus arrive. Mais cet instant-là, son père veut l'ignorer. Et Rant dira que c'est cet instant-là qui détermine un nouvel avenir. Ou un passé tout neuf. Ou les deux.

Rant chasse les mouches, chasse le vent et le sable de son visage. "Alors tu savais." Il claque un insecte qui l'a piqué et dit : "Jamais je ne ma trouverai quelqu'un."

Une étoile clignote à la lisière du monde, devient brillante, devient aveuglante, grandit si vite qu'elle passe avant même que le son leur parvienne, le son, le coup de vent, la poussière – une voiture, déjà disparue. Les phares qui pâlissent et disparaissent au loin, de l'autre cîté du monde.

"Non.", dit le père de Rant. Il s'assoit sur le gravier. "Tu essaies seulement de me refiler une angoisse. Dès que tu auras rencontré une fille appelée Echo Lawrence, tu verras les choses autrement."

Le vent fait plier toutes les hautes herbes et les bromes-des-toits dans la même direction. Secoue les buissons de sauge. Le vent charrie une odeur de fumée, celle de la soie brodée, du jean consumé. Des rivets de chrome noircis.

Alors écoutez. Chester Casey ne pouvait pas connaître mon nom. C'est impossible. On ne s'était jamais rencontré. Et moi, je n'avais jamais entendu parler de Middleton, ni de Rant.




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