✨Chapitre 9✨Partie 4✨
Comme un fait exprès, quand il sortit de la cabine, Calixte repoussait le rideau de celle d'en face. Il resta un moment, pantois, à juste le détailler. Il avait un charme fou.
« Ah ouais. On est sur du bon vrai crush, là. Du crush de compétition je dirais même. » Railla gentiment Kara, dans un chuchotement près de son oreille.
Mais il ne lui accorda pas plus d'attention, le regard toujours fixé sur Calixte. Il portait un pantalon taille haute, légèrement évasé et fendu sur le côté. Dedans, il avait rentré une chemise, blanche également, et par dessus, il avait un manteau en vinyle couleur tabac dont le col rappelait celui de la chemise qui en dépassait. Tout était sobre, élégant. Somptueux.
« T'as oublié qu'on avait dit du doré. T'es super, mais t'es hors thème. » Jugea Flora.
« Tu t'es cru dans les reines du shopping ? » Rit Filipin. « Il est parfait comme il est. »
« Oh je sais ! » Ils regardèrent tous les trois Kara courir jusqu'à l'entrée du magasin? Elle revint avec une paire de boots dorées un peu montantes. « Je les ai vues dès qu'on est rentrés, mais elles sont trop grandes pour moi. Essaye les, toi. »
C'était un modèle normalement féminin, mais Calixte était plutôt du style a penser que genrer les vêtements était stupide. Encore plus stupide que genrer les personnes.
Il les enfila. Elles s'accordaient à ravir avec la tenue, elles lui apportait ce petit truc en plus qui le rendait canonisime.
« Oh on est tous trop beaux. » Gémis Kara, presque les yeux humides d'émotion.
« T'en fais pas un peu trop ? » Se moqua Filipin.
Mais en réalité, il était lui aussi ému. Parce qu'il savait ce qu'allait représenter cette soirée, et il se trouva superbement entouré. Ça faisait remuer quelque chose en lui.
Ils se dirigèrent vers la caisse. Flora retint Filipin.
« Eh, Filipin ? » Il se retourna. « Merci pour tout à l'heure, dans la cabine. »
« De rien. C'est normal, c'est fait pour ça les amis. »
Il le pensait vraiment, il voulait être là pour les gens qui comptent. Il se rendait compte que jusque là, ses amis n'en étaient pas vraiment, et il ne les blâmait pas pour cela, c'était juste lui qui ne savait comment s'investir suffisamment.
Le gars à la caisse daigna enfin relever les yeux de son téléphone, et ce fut pour les dévisager.
« Vous savez qu'il faut enlever les vêtements pour les payer. » Son ton frisait le dédain.
« Vous pouvez faire une exception, j'ai noté tous les tarifs. » Sourit Kara.
« Non. Aucune exception. Faut enlever les vêtements. C'est comme ça que ça fonctionne. »
Flora roula des yeux. Elle détestait les types bornés comme ça, qui se campaient sur leurs principes.
« Bon, vous retourner en cabine ? Vous me faites perdre mon temps. »
C'était ridicule. Comme s'il faisait de grandes choses depuis tout à l'heure, concentré sur son téléphone.
« Oh mais attendez, je vous ai déjà vu quelque part tous les quatre. »
Il sembla réfléchir.
« Je crois pas. On vient pas du coin. »
« Si je sais, votre photo tourne sur les réseaux depuis hier. »
Ils échangèrent un regard interloqué. Ils n'étaient pas des stars des réseaux.
« Si, c'est vous qui avez fugués et arrêté un train en pleine campagne. Tout le monde à vu cette vidéo. »
Dans leur regard, une lueur paniquée prit place, et, comme s'ils se comprenaient juste avec ça, ils se mirent à courir. Le vendeur, lent comme il était n'eut pas le temps de réagir, ni même de comprendre qu'ils étaient deja à hauteur de la porte.
Dans la panique, Filipin poussa la porte au lieu de la tirer, leur arrachant un cri effarouché.
« Eh ! Vous pouvez pas partir sans payer ! Je vais prévenir les flics, ils connaissent déjà vos noms visiblement ! »
Ils sortirent en trombe, courant comme des fous dans la rue. Ils ne s'arrêtèrent que quand la boutique fut loin derrière eux, hors de portée de regard.
Kara, qui courait presque plus vite qu'eux en talons aiguille les épata, tandis que Calixte était un peu à la traine, alors Filipin lui tendit la main.
Les passants les regardaient tous étrangement, quatre idiots en tenues de soirées qui courraient comme des dératés, mais ils ne s'attardèrent pas trop. C'était la capitale après tout. Ils en avait vu d'autres.
« Et si on avisait un tour dans la grande roue ? » Proposa Flora.
« Mieux. On monte en haut de la Tour Eiffel. C'est Paris merde, autant profiter. » Rectifia Kara.
« Va pour la Tour Eiffel, mais avant, on doit trouver un Monoprix.
« Pour quoi faire ? »
« Je veux acheter un appareil photo jetable. Je veux qu'on ait des souvenirs de cette journée, parce que vous savez quoi, je crois que c'est en train de devenir la meilleure de toute ma vie. Et ça, c'est pas rien. » Avoua Flora.
Ils marchèrent jusqu'à trouver un magasin, et Flora régla pour un appareil, tout le monde avait participer à cotiser. La caissière les fusilla un peu du regard, parce qu'elle n'avait pas très envie de recompter leur monnaie, mais ils s'en foutaient. Ils étaient heureux d'être là et c'était l'important. Ils étaient à Paris quand même !
Une fois sur la place de la tour, ils demandèrent à un passant de faire une photo d'eux quatre, puis Kara tourna la molette pour faire avancer la pellicule et fit un portrait de chacun, avec le flash. Elle disait que ça aurait un côté plus esthétique, plus ancien, rétro.
Ils gravirent une a une les marches de la Tour Eiffel, les 674 marches, pour atteindre le second étage. Calixte avait refusé de prendre l'assenceur. Quitte à monter la Tour Eiffel, autant le faire dans les règles de l'art. Ils avaient tous été si surpris qu'il on ne son avis, qu'aucun n'avait protesté et ils s'étaient lancés à l'ascension des nombreuses marches. L'escalier pour atteindre le sommet n'étant pas ouvert au public, ils ne pouvaient aller plus haut. Mais avec le vent qu'il y avait, 115,73 mètres de haut était amplement suffisant. Calixte resserra sa veste sur ses épaules et Flora frissonna. C'était vrai qu'elle ne portait qu'une robe. Heureusement qu'elle avait le châle en fourrure blanche que Kara lui avait mit sur les épaules dans la boutique. Après une bourrasque de plus, elle décida de ressortir son manteau qu'elle avait plié dans son sac avant qu'ils ne s'enfuient de la friperie. Sa doudoune jurait avec la robe de soirée qu'elle portait en dessous, mais elle s'en moquait pas mal. Ils s'appuyèrent tous les quatre à la rembarrée, laissant leur regard vagabonder sur la vie qui fourmillaient en contrebas, les piliers de Parisiens qui râlaient, suaient, s'énervaient, parce que rien n'allait assez vite, alors qu'en réalité, c'était totalement l'inverse, tout allait trop vite, au point d'en oublier le principal, juste respirer. Et sourire.
Filipin prit une grande inspiration, et sans prévenir personne, arrangeant même un sursaut au bouclé à côté de lui, il cria. Il hurla dans le vent, bientôt imité par ses amis. Ils avaient l'air de fous tout juste évadés d'une centre psychiatriques, sûrement des maniaques, à crier sur la Tour Eiffel en tenue de soirée. Ils s'attirèrent des regard courroucés, surprit, ou même amusés, qu'ils ignorèrent superbement.
« Excusez-moi ? »
D'un même mouvement, ils se tournèrent vers la jeune fille qui les avait interpellés.
« Oui ? »
« Je peux faire une photo avec vous ? »
La question les désarçonna un peu, mais la gamine était si souriante que Kara finit par accepter.
« Pourquoi pas ? »
« Super ! »
Elle se mit dos à eux et dégaina son téléphone en mode selfie. Elle cadra rapidement, et avec dextérité, sourit, et enfin prit trois clichés, pour être sûre. Elle ne voulait pas se retrouver avec une seule photo, et qu'elle soit floue.
« Merci hein, c'est super gentil. Je peux vous demander vos Instagram ? »
Bon, une photo, passait encore, mais de là à lui filer tous leurs coordonnés, il fallait pas non plus abuser. Après s'être fait la réflexion, Filipin répliqua, peut-être un peu sèchement :
« Mais tu veux quoi au juste ? »
« Bah, vous êtes pas influenceurs ? »
Ils échangèrent à nouveau un regard, étonné et quelque peu confus.
« Je suis désolée, c'est à cause de votre tenue, je pensais que vous étiez venus pour tourner, une vidéo, ou un TikTok, je sais pas... Et puis je suis sûre d'avoir déjà vu vos têtes sur les réseaux. »
« Donc on ressemble à des influenceurs ? » S'émerveilla Kara, charmée par cette nouvelle.
« Ouais, carrément. Surtout vous deux. »
Elle désigna Calixte et Flora. La jeune fille rougit, pour une fois que c'était elle que l'on mettait en avant et pas Kara.
Filipin lui jeta un regard entendu, il était contant pour elle.
Empourprée par la honte de sa bêtise, la brunette remballa son téléphone, baragouina un mot d'excuse et s'engouffra dans l'ascenseur qui redescendait.
Après un petit moment de silence, seulement ponctué par le bruit des rafales, ils éclatèrent de rire.
« Ça, c'était trop bizarre ! » Glissa Flora entre deux rires.
« Tellement. »
Filipin ne riait plus tout-à-fait, il pensait à quelque chose. Quelque chose qui lui apparut comme une illumination.
« Oh putain je sais ! »
« Tu sais quoi ? »
« Comment on va rentrer à l'opéra. »
Trois paires d'yeux se posèrent sur lui, avides. Filipin prit plaisir à faire durer le suspense, jusqu'à faire râler Flora.
« Et bien... on est influenceurs, pas vrai ? »
« Oh Filipin t'es un génie ! »
« Je suis presque sûre que ça ne passera pas. Il suffit pas de mettre une robe et de se prétendre influenceurs pour avoir ses entrées partout. » Fit remarquer Flora.
« Ça pourrait marcher. Ou au mois nous donner l'ouverture nécessaire pour que Filipin puisse croiser Assa Cuninnghan. » Contra la blonde.
« En tout cas, ça vaut le coup d'essayer. » Souffla Calixte. « On a fait tout ce chemin pour ça. »
Le soleil était couché depuis un petit moment quand ils décidèrent de redescendre. Le temps s'était encore rafraîchi. Ils avaient convenu de manger avant de se rendre à l'opéra. Après avoir reçut l'appel du livreur UberEats qui apportait leur commande McDo, ils se dépêchèrent de dévaler les marches jusqu'au champs de mars. Assis sur un banc, les uns serbes contre les autres, ils mangèrent leur repas à la vitesse de l'éclair. Ils n'avaient qu'une envie, lever le camps et trouver un endroit chauffé.
Ils prirent le métro, ligne 8, pour se rendre jusqu'à l'opéra. Ils avaient une vingtaine de minutes de trajet. Désormais que le jour avait laissé place à la nuit, ils recevaient un peu moins de regards étranges à cause de leurs tenues. Les gens devaient se figurer qu'ils allaient en soirée, à cette heure-ci, c'était plus sensé qu'en pleine après-midi.
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